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Lost in « Lost »

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

Affiche de la série Lost« Lost » est une série qui, l’ai-je appris il y a quelques semaines, fait fureur aux Amériques, pays de nos rêves et des jeunes filles à couettes de notre enfance.
Tout indiquait que cette série est une tuerie comme on en attendait depuis un moment. Pour preuve, des blogueurs en parlaient : le buzz battait son plein!
Vu que j’aime être en première position des dernières tendances de la mode dernier cri du jour en vogue dans le vent qui fait fureur, je me suis procuré quelques épisodes afin de m’en faire un avis par-devant moi-même. Plus précisément, un ami de mon petit frère lui en avait prêté quelques-uns, je lui ai chipé le dévédé pour copier les fichiers sur l’ordinateur de ma d’moiselle, seul à disposer d’un lecteur adéquat. Donc je résume pour la Sacem (ou la Smerep ? Je ne sais plus) : moi pas avoir téléchargé illégouale, c’est l’ami de mon p’tit frère, donc ça reste dans le cercle familial, mmmh ? Par ailleurs, c’était stocké sur le PC de la miss, donc moi je suis innocent, mmh ?

Oui, c’était stocké : nous avons fini de regarder les 12 épisodes dont nous disposions cette semaine, et les avons aussitôt effacés. Et force m’est de constater, cette série commence à sérieusement me saouler (pour la miss, ça l’a saoulée dès le troisième épisode, elle est kro intelligente, grave). Je m’explique ci-après, et je ne vais pas me censurer face à de possibles spoilers, car merde, sans ça je n’aurai rien à raconter.

Le pitch, comme disait Ardisson : un avion s’écrase sur une île qui semble peuplée de créature pas cool, les survivants tentent de survivre et de s’entendre face à cela.
Élargissons l’orifice du pitch : notre avion en question s’est déchiqueté en vol, un bout de carlingue a atterri comme une fleur sur une plage et une quarantaine de clients a survécu. Parmi eux, les figures de proue de la série sont vite repérées, les voici les voilà :
Jack, le héros, qui court dans tous les sens pour aider tout le monde. En même temps, c’est le seul chirurgien/médecin de la bande;
Kate, l’héroïne, une ex-prisonnière et l’alibi sexuel de la série;
Sawyer, le rebelle du lot, qui stocke tout ce qu’il trouve et se fait détester de tous;
Lock, paraplégique « guéri  » par le crash, et chasseur emeritus;
Sayid, soldat repenti de la 1re guerre du Golfe, mais côté iraquien;
Charlie, la rock star droguée du lot;
Claire, la femme enceinte de la troupe;
Hurley, le gros sympa;
et d’autres stéréotypes, genre la pouffe blonde et son frère libéral, la vieille dame croyante, le coréen égoïste et sa femme ouverte, le père et son fils (et son labrador)… Sans compter nombre d’extras, car il faut bien qu’il y ait de l’action derrière nos protagonistes.
En tout, cela nous fait une petite dizaine de personnages de premier plan, ce qui est important pour la suite.

Lost : les acteurs

Bon, déjà : Jack, Kate, Sayid – nous qui venions de regarder la saison 2 de 24, nous voilà dépaysés… Pour rester dans les références télévisuelles, Jack est joué par le grand frère Charlie de « La Vie à 5 ». Les cheveux en moins. Oui, on s’en fout.

Le pitch (version courte) semblait assez intéressant, et la découverte des deux premiers épisodes n’a fait que plus m’intéresser : la forêt bordée par la plage d’atterrissage se montre dangereuse, avec apparemment de gros monstres qui font bouger les arbres et arrachent le pilote du cockpit de l’avion. Scary!

On décide donc d’accrocher : la série a l’air bien, passons au 3e épisode. Et là, comme on dit, c’est le drame.

Drame, car tout d’un coup le rythme baiiiiiiisssssse, on sent que les épisodes pilotes ont réussi leur coup, que l’équipe a signé pour un an, donc les scénaristes sont passés à la phase 2 : approfondissons les personnages. Et de passer 10 épisodes à parler, en plus des anicroches du quotidien, de la vie des protagonistes avant le crash. On suppose que c’est pour qu’on comprenne leurs troubles relationnels et obsessionnels, mais dans les faits ça n’apporte strictement rien à l’histoire, si ce n’est que ça remplit le script et que ça change du paysage monotone de la plage. Bleh. Jack, Kate, Sawyer, Sayid, Charlie, Claire, Lock, tous ceux-là ont droit à leur background perso. Admettons : il faut bien durer un an de série…
Mais bon, depuis Chicago je sais que tout le monde a ses problèmes « cuz none of us got enough love in our childhoods », et savoir que untel a des remords sur sa vie passée et telle autre a été méchante mais on ne sait pas vraiment en quoi, hein, bon. Et surtout, pas pendant 12 épisodes.

Drame, ensuite, car les streums disparaissent. Genre on se disait qu’un des extras se ferait bien dévorer pendant une nuit par un dinosaure, mais non, c’est une extra qui nage trop loin et meure noyée. Youhou. Le seul bout de monstre qu’on verra sera abattu au pistolet par Sawyer. Le voir est un bien grand mot : on aperçoit quelques poils, c’est tout. Ceux qui constatent le décès disent qu’il s’agit d’un ours polaire. Bigre! Un ours polaire sur une île déserte! Comment ce fait-ce ? On ne le saura pas, car l’idée n’est pas plus creusée que cela.

Drame, car la série profite ici et là du malheureux syndrome « Alerte à Malibu ». Ce syndrome se résume ainsi : « on n’a pas assez de scénar pour remplir la plage horaire, que faire ? Faisons-les courir sur la plage avec de la musique! ». Et donc d’avoir quelques épisodes qui comblent le manque par 5 minutes de chanson du moment où on voit les personnages réfléchir, marcher, se réconcilier, tout ça. *vomit*

Drame, car nombre d’évènements qui nous semblent être traités de manière importante sont en fait totalement inutiles. Me vient à l’esprit la bagarre de Kate pour récupérer une valise qu’elle a laissée à Sawyer (pourquoi ne l’a-t-elle pas gardée quand il lui a proposé ? Aucune idée). Curieux, Sawyer refuse de lâcher prise, garde la valise, et tente par tous les moyens de l’ouvrir, en vain. Jack finit par menacer Sawyer, et Kate ment à Jack sur son contenu, sur le fait qu’elle ait la clef, bla-bla. Au final, la valise ouverte, Kate récupère une enveloppe (apparemment la même que celle que l’on voit dans un flashback de cambriolage de banque par la miss), dans laquelle se trouve… un avion miniature. Et elle le regarde, et elle est toute triste, et on n’en sait pas plus, et c’est la fin de l’épisode. Seriously, dude, WTF ?
Et ce n’est pas moi qui l’invente : le site officiel raconte l’intégralité de ce qui s’est passé dans les épisodes diffusés. Pour l’épisode 12, on y lit : « Kate takes […] the smaller green envelope, which we recognize from the bank. She pulls out…a small toy airplane!? » Les « !? » ne sont pas de moi, même le webmaster se pose des questions…

Drame, enfin, car les scénaristes lancent des dizaines de pistes pour développer le scénario, mais aucune d’elles n’est réellement développée. Les monstres ? Ils sont là, point barre. Sayid qui se fait assommer sans personne autour ? Euh, c’est triste. La française un peu folle ? Bah, voilà. La plaque de métal trouvée par Lock ? Bah, ça sonne creux quand on tape dessus. Le mec en trop qui enlève Claire et pend Charlie ? On a récupéré Charlie et laissé tomber les recherches pour Claire. L’ours polaire ? Vous voudriez bien savoir, hein ? Come back next week, pussies.
Bref, au douzième épisode, j’en arrivais à la conclusion énoncée par ma douce dès le troisième : ils ne nous prendraient pas un peu pour des cons là ? Je veux bien flipper en faisant marcher mon imagination, mais ça va 5 minutes, y’a un moment où on a besoin de concret, et je commence à en avoir un poil assez de me dire « allez, ça va bien finir par passer à l’étape suivante, hein, vous savez, le moment dans la série où il se passe quelque chose !

Nous y voilà, donc. Nous avons épuisé les 12 épisodes à notre disposition, et l’ennui s’installe sérieusement. Étant un grand curieux de nature, j’aimerai savoir ce qu’il se passe par la suite. J’ai dans l’idée depuis le début que l’île entière est artificielle (ce qui me semble être confirmé par la plaque métallique et la marée qui monte d’un coup), et que des expériences scientifiques bizarres s’y sont déroulées, mais je n’ai également pas envie d’être encore déçu par les scénaristes qui tentent par tous les moyens de faire durer jusqu’au dernier épisode de la saison.
Lisons le plot summary proposé par IMDb: « […] These people from all walks of life must band together to survive not only the island, but a gigantic…something that lives in the interior. » Donc apparemment mon intuition se confirme, mais tel que vous me lisez, ça me soûle d’attendre pour la voir se vérifier…

Please prove me wrong.

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Preventing that last drop

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

De manière très puérile, je suis assez fier du nombre de réponses (65!) obtenue par ma dernière question sur AskMe. Comme on dit, makes for a good read, along with a few chuckles 😉