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Mangeons du clown

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Jouer avec/sur Seesmic

Temps de lecture / Reading time : 7 minutes.

(Attention : article très lourd en vidéos qui se chargent d’un coup, désolé pour ceux qui ont un modem, le lecteur de vidéos de Seesmic est très mal foutu car il charge directement l’intégralité de la vidéo, ce qui vous oblige à télécharger dès l’arrivée plusieurs méga-octets sans forcément appuyer sur Play. Loic Le Meur, si tu m’entends…)

Contexte 1 : Comme vous le savez sans doute, je n’ai plus de groupe avec lequel jouer depuis un certain concert, et joue désormais de mon côté, plutôt pour améliorer ma technique de jeu grâce à des cours papier/vidéo, et aussi bien sûr pour ne pas perdre la main par manque de motivation collégiale.

Contexte 2 : Seesmic est une société de conversations vidéo, actuellement en phase de test semi-ouvert, avec plusieurs centaines de personnes déjà en train de parler par vidéos interposées. Ce n’est pas de la conversation en direct, comme on pourrait le faire lors de vidéo-conférence, mais un système de messagerie : j’enregistre mon message qui est ensuite placé dans le flux constant de messages vidéo enregistrés par les membres du site ; si mon message interpelle un autre membre au niveau du vécu, icelui/icelle peut y répondre par un nouveau message vidéo, et ainsi de suite. Les vidéos peuvent donc s’enchaîner rapidement tout du long de la journée – ou verra ainsi fréquemment des anglais souhaiter une bonne nuit à leurs contacts californiens…

J’ai obtenu le 3 janvier un code d’invitation à ce site via Stephanie, sans vraiment savoir ce que j’allais en faire… Rapidement m’est venu l’idée de m’en servir pour m’enregistrer à la guitare. L’idée fait son chemin pendant le week-end, et culmine avec l’idée de créer mes voeux de bonne année de la sorte. Mais il faut donc rester discret, je ne veux pas que ma demoiselle découvre en quelques secondes mon objectif final en me voyant enregistrer des reprises pour publication sur le Web…

La solution, donc : profiter qu’elle parte au taff une heure avant moi pour faire un enregistrer, chaque matin, une petite reprise avant de partir au boulot (et, accessoirement, après avoir fait la vaisselle). Le deal, donc :

– que ce soit la dernière chose faite avant de partir au boulot – inutile de perdre trop de temps
– limiter au maximum le nombre de prises – là encore, évitons les pertes de temps
– se foutre donc des éventuels « pains » (en langage musical, une erreur, une note mal joué, etc.)

Bref, faire du vite fait mal fait, afin de pouvoir, le jour de l’enregistrement des voeux (qui ne sont alors qu’une vague idée dans ma tête) pouvoir boucler ça rapidement et sans fioriture.

En route le lundi 7 janvier, avec un premier test pour voir comment marche Seesmic. J’y fais déjà preuve d’un talent certain pour la mise en scène :


« Chaussons »

Je kiffe mes chaussons.

Talent qui est vite repéré : l’un des membres du site, Scott, est apparemment malade dans son lit, et passe le temps avec Seesmic. Il me signifie son appréciation pour mon test :


« Re: Chaussons »
(update: Scott a quitté le site entretemps, ses vidéos ne sont plus disponibles, dommage. Sur celle-ci, il me donnait le pouce levé de César)

Sans savoir que j’ai reçu cette réponse, j’enchaîne avec un test avec la guitare – juste un petit riff rapide, adapté de la reprise de « Je N’en Connais Pas La Fin » par Jeff Buckley, que je foire royalement – souvenez-vous, on se contre-cogne des pains :


« Petit bout de guitare »

Ici encore, trop pressé que je suis, je ne vois pas les réponses de Scott : « You are a very melodic player » et surtout son cri dans la nuit (big up à Brigitte en passant), « Play more, PLAY MORE!« . De son côté, un autre membre, Gianni, publie également une réponse à ce rapide test, « I’d like to hear longer sessions« .

Toujours aussi peu au fait des réponses qui me sont faite, je répond sans le savoir aux attentes de Gianni avec un test pour voir si je peux enregistrer un titre complet. Ce sera une chanson de Supergrass que j’affectionne, « Mama & Papa » :


« Playing Supergrass’ « Mama & Papa » »

Ce test « grandeur nature » (même si je ne comptais pas utiliser Seesmic pour le produit final) me permet cependant de voir que le stress d’être vu et l’angoisse de foirer une note (et donc de devoir reprendre à zéro) joue dès que la touche Record est pressée : le coeur bat plus vite, les gestes sont moins assurés, je ressent le besoin d’avoir le texte sous les yeux – ce qui n’arrange pas la chose vu que du coup je lit tout en jouant, alors qu’en temps normal je me contente de faire du yahourt… Bref, j’arrive malgré tout au bout de la chanson.

Bien content que tous ces enregistrements se soient bien passés, je maltraite cette dernière chanson lors d’un second enregistrement rapide avant de prendre le chemin des écoliers. Après-coup, j’aurai dû éviter…

Scott reste cependant tout aussi enthousiaste (je le soupçonne d’être légèrement drogué par ses médocs) : un « I could see it was close to you » au bord des larmes, et la question qui tchue, « So… What can you tell me about your mummy and your daddy?« . Sounds creepy, mais le personnage est en fait sympathique, comme je le découvrirai quelques jours plus tard dans un épisode de Seesmix (compilation des vidéos du jour selon un thème), « A Tribute to discoScott« , épisode qui selon moi est extrêmement révélateur de l’intérêt humain de Seesmic.

Bref, le fait est que toutes ses réponses, je ne les découvre que plus tard dans la journée : en testant le moteur de recherche de Seesmic avec les titres de mes tests, je tombe sur ces réponses. Bien entendu Scott et Gianna n’ont pas reçu de réponse de ma part, mais pourquoi pas, c’est un manière d’aborder la chose : on ne voit pas mon visage, juste mes mains, ça reste dans l’esprit d’Ennui, mon blog anonyme – qu’il faut que je ravive d’ailleurs…

C’est bon pour l’égo tout ça, mine de rien. D’un petit test pour voir comment j’arrive à m’enregistrer de bout en bout, je reçois des avis sympathiques ! C’est donc partit, je ferai un « Morning Song » sur Seesmic pour les jours qui suivent. Les voici, avec les réponses là où cela m’a semblé pertinent…


The House of Love, « Loneliness is a Gun »

Une très belle chanson d’un groupe que m’a fait découvrir ma douce. Assez peu connue d’ailleurs vu que c’est une face B. Ca s’entend sans doute, je lis les paroles… Gianni me félicite : « Easily becoming my favorite… Well, one of my favorite musicians on Seesmic« .


Bob Telson, « Calling You » (Bagdad Café)

Déjà mise en avant sur ce blog, c’est typiquement le genre de chanson que j’aime bien apprendre, parce qu’elle consiste en plein d’accords un peu compliqués, tout en restant accessibles à mon niveau. Bon, cette fois je chante, c’est le jeu. Pardon.


dEUS, « Instant Street »

Premier hoquet dans ce projet avec « Instant Street » : la chanson est plus longue que la moyenne (je m’arrête cependant à 5 minutes, jouer en acoustique à ses limites), je lis les paroles en même temps, donc j’ai dû pour la première fois m’y reprendre, le premier essai se révélant trop plein d’erreurs abominables – même si je suis très tolérant là-dessus pendant ces tests.

Arrive vendredi, et je me dis que vais essayer un truc différent : sur Metafilter ils ont les Friday Flash Fun, alors moi je vais faire les Friday French Fun, où je reprend une chanson en français. Bon, je commence avec l’inénarrable « Les Champs-Elysées« , je ne met qu’un lien, ce n’est pas très intéressant – d’ailleurs je ne filme que ma main gauche. On enchaîne…


Blur, « You’re So Great »

Appréciez le séchoir sur la droite 🙂 Chanson de Blur/Graham Coxon que j’adore, et un autre membre du site m’en dira autant : « I’d really love you to play (…) ‘Freaking Out' », me demande Pivic. Omagawd, une demande de chanson, découvre-je lors de ma pause-déjeuner ! Quiconque m’a déjà observé en soirée avec ma guitare sait que j’adore jouer des reprises pour le plaisir de tous (pas pour rien que j’ai deux Diapason Rouge chez moi). C’est plus fort que moi, après avoir récupéré les accords, je lui réponds le lendemain matin :

Mon horrible accent parle pour lui-même… Pivic, de son côté, est content de moi : « That was amazing, marvelous! The first well-played tune by request that I’ve seen on Seesmic« . Je découvre sa réponse en arrivant au taff, ça a « fait mon matin », comme on dit chez les britons.

Avant cette réponse démontrant mon aisance avec la langue de la crème anglaise, j’avais cependant enregistré un morning song que j’aime également, « Morning Theft » :


Jeff Buckley, « Morning Theft ».

Ici encore, j’ai dû m’y reprendre deux fois avant d’arriver à un résultat satisfaisant. Chanson un peu longue, positions de doigts un peu chiantes… La version présente n’est vraiment pas exempte de défauts, mais je n’avais pas le temps de faire mieux si je voulais répondre au monsieur et ne pas arriver au taff à une heure Samyesque… Passe le jour, passe la nuit : nouvelle chanson :


The Smashing Pumpkins, « Tonight Tonighte (reprise) »

Version très épurée de la phénoménale chanson des SP. Ca me fait mal de m’entendre la flinguer comme ça, gnnn…

Viens vendredi. Pour le Friday French Fun, j’ai envie de jouer « Un jour » de FFF, tirée de leur meilleur album, mais je me rend compte que je suis infoutu de chanter en même temps que je joue l’arpège pourtant simple. Je m’enregistre donc en instrumental, pas le temps de trouver une autre chanson à jouer… Rien de passionnant donc, lien direct. Ca me saoule d’autant de ne pouvoir la chanter tout en jouant que je découvre dans l’après-midi qu’un autre y arrive a peu près… Tant pis.

Changement d’ambiance la semaine suivante : j’ai reçu un ukulélé à Noël (au cas où vous ne le sauriez pas), et la fin du mois approchant, je voulais boucler cette série de tests concluants en m’amusant un peu avec ce nouvel instrument – l’occasion d’apprendre quelques chansons, et donc accords. Vous êtes prêts ? Allez, c’est partit !


Eels, « I like birds »

Bon, trois accords, rien de très compliqué (qui remporte cependant son petit succès : « That was really nice« , « I like… that« , « That was actually really good« , « I really enjoyed that song« ), si on montait la barre un peu plus haut ?


Nancy Sinatra, « Bang Bang »

Ah, c’est déjà plus intéressant. Réactions : « That was much, much better than Nancy Sinatra did« , « That was beautiful, I love that song« . Bon, il ne me reste plus qu’à reprendre l’hymne des ukulélés partout dans le monde :


Israel Kamakawiwo’ole, « Somewhere Over The Rainbow / What a Wonderful World »

Y’a tout : long (5 minutes), je ne connais pas bien les accords donc je lis, je ne connais pas les paroles dont je lis une autre feuille. Moult pains, mais ça passe. Réaction : « Thank you for your performance, that was really lovely« . Phew.

Et voilà… La suite, comme ils disent, est de l’histoire : j’ai fini de rédiger mes voeux vers 2h du matin le 31 janvier, je les ai enregistré au matin, j’ai fait la compression et la mise en ligne à midi, tout ça pour arriver à l’article précédent.

Merci pour avoir supporté mon chant pendant ces quelques vidéos.

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Jamais trop tard pour bien faire

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

Ahem…

*s’éclaircit la gorge*

« On est toujours au mois d’janvier,
J’ai donc encore un peu le temps
D’envoyer des voeux d’bonne année
Sans passer pour un fainéant.

Le plus dur n’est pas de s’y mettre
Mais de trouver une bonne idée :
Dépassée la mode des lettres,
Il faut savoir évoluer… »

La suite ici :


Jamais trop tard pour bien faire from Xavier B. on Vimeo.
Vidéo également disponible sur Dailymotion.

Ci-après, les paroles, car je dois bien avouer que je les ai terminées hier soir, donc que ce n’est pas du par-coeur – d’où le regard tourné vers la droite (ma gauche, où se trouve l’écran, donc le texte) tout le temps, les problèmes de prononciations, tout ça… Pas top, mais on fait comme on peut 🙂

Ah, et avec les accords, pour les intéressés 🙂

G
On est toujours au mois d’janvier,
D/F#?
J’ai donc encore un peu le temps
Em
D’envoyer des voeux d’bonne année
D
Sans passer pour un fainéant.

C
Le plus dur n’est pas de s’y mettre
G
Mais de trouver une bonne idée :
Am
Dépassée la mode des lettres,
B
Il faut savoir évoluer.

Donc bonne année !
Des voeux dans une jolie chanson,
Quelle bonne idée !
Moins d’chances de passer pour un con.

Avant j’passais des heures,
Ecrire un mail que personn’lit.
Fini d’faire cette erreur :
Une webcam et c’est partit !

A toi ma belle, meilleure moitiée,
« First and not least » – c’est d’circonstance -,
Je te dédicace un couplet
Te dire combien j’ai de la chance

De t’avoir rencontré naguère,
Et que tu me supportes encore.
Sans vouloir être trop vulgaire,
J’aime autant ton esprit qu’ton corps !

Youpi l’année !
Tu es maint’nant sur la bonne pente :
Celle des lauriers,
Tu ne seras plus remplaçante.

Je serais là, mon coeur,
Pour te soutenir jusqu’au bout,
Si jamais tu prends peur,
Tu peux compter sur ton Pouyou !

Toi qui fais partie d’ma famille,
Y’a un mariage à l’horizon.
Donner un nom à un pupille
(c’est important, c’est un garçon).

On va pouvoir se retrouver
Tous ensemble – moi j’en hâte -,
Parler, danser, rire et chanter,
S’en j’ter un derrière la cravate !

Une bonne année
A vous parents, frangins, cousins
Et vos moitié(e)s,
Mêm’les enfants (chuis pas radin) !

A toute ma famille
Eparpillée au grès du vent,
Recevez ces jonquilles –
Euh, virtuelle, en attendant.

G
A vous mes potes, mes vieux amis,
On devrait se voir plus souvent ;
A7
Depuis que Pierrot est partit,
C’est dur de s’trouver un divan.

C
Je suis l’premier à oublier,
B
De passer des coups d’fil, pourtant
Em D
Croyez-moi, z’êtes dans mes pensées,
G
Il ne me manque que le temps.

Mais bonne année !
‘faut qu’on se fasse un p’tit gueuleton
Décontracté,
Avant la prochaine saison.

Se raconter nos vies,
Nos projets ou nos amertumes,
Descendre une eau-de-vie
Sans s’endormir sur le bitume.

On est (ou a été) confrères,
Votre influence sur mes journées,
M’a fait oublié les horaires
Un instant, le temps d’rigoler.

Dans l’temps y’avait une série
Une peu débile sur le train-train,
Ca s’appellait « Vivement lundi »,
Grâce à vous, j’comprends leur entrain.

Glop glop l’année !
Que je vous souhaite « de réussite »
Une apogée,
du succès et puis quelques cuites.

Partager un bureau
Crée des liens, c’est évident.
J’vous les souhaite amicaux,
L’inverse, ce serait trop chiant.

Blogs, IRC, forums et autres,
J’ai croisé bien des gens en ligne.
J’écris des textes, je lis vôtres,
Et on se retrouve à la ligne.

Certains j’en suis sûr ne croient pas
Qu’on puisse écouter en lisant,
Mais nous savons tous, n’est-ce pas ?,
Que ça va mieux en l’écrivant.

Ah quelle année !
Elle verra naître bien des écrits
Décomplexés –
Surtout si c’est écrit en p’tit.

Vous êtes de ce Web
Le coeur qui bât, mes chers ténors,
N’écoutez pas la plèbe
Qui donne le blogue pour mort !

Amour, famille, amis, collègues :
C’est vous qui fait’ ma bonne année !
Des voeux chantés par un mec bègue :
La vôt’ commenc’ pas mal, avouez !

Si ces voeux vous ont fait sourire,
Alors c’est mission accomplie.
Gardez cela en lign’ de mire :
Le rire efface vos ennuis.

Youhou l’année !
Première année, même, pour Joseph !
Qu’elle soit chanmée,
Et qu’elle vous apporte bézef!

Levez-vous du bon pied,
Dites bonjour à vos voisins,
Et d’ici l’mois d’janvier
Vous vous s’rez fait quelques copains !

En fin de compte une chanson
Ca prend nettement plus de temps
A préparer qu’un mail bidon
Surtout pour l’enregistrement.

L’année prochaine, c’est décidé,
Je ne joue pas au baryton,
Surtout si c’est pour m’retrouver
Dans l’best-of de Rires et Chansons.

Et bonne année !
Ca y’est, c’est bon, j’en ai fini !
Ca va couper,
De toute façon j’ai plus d’batterie.

Je vous remercie bien
D’avoir regardé jusqu’ici,
Rendez-vous l’an prochain
Pour je ne sais quelle ineptie !

Donc bonne année.

A vot’ bon coeur…

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Le recyclage, (d’)une vieille idée (à une autre)…

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Chic : « Good Times » (1979)
[audio:0709-goodtimes.mp3]

The Sugarhill Gang : « Rapper’s Delight » (1979)
[audio:0709-rappersdelight.mp3]

The Sugarhill Gang : « Rapper’s Delight » (1979)
[audio:0709-rappersdelight.mp3]

Las Ketchup : « The Ketchup Song / Aserejé » (2002)
[audio:0709-lasketchup.mp3]

Chic : « Good Times » (1979)
[audio:0709-goodtimes.mp3]

Queen : « Another One Bites The Dust » (1980)
[audio:0709-anotherone.mp3]

Daft Punk : « Around The World » (1997)
[audio:0709-aroundtheworld.mp3]

…and now, for something completely different…

Alice in Chains : « Sludge Factory » (1991, diffusée en 1993, « MTV Unplugged » 1996)
[audio:0709-sludge-acc.mp3]

Aerosmith : « Cryin' » (1993)
[audio:0709-cryin.mp3]

Et ma foi, si c’est capilotracté à plus d’une reprise, grand-bien vous en fasse.

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Une seule planète vous manque, et le système solaire est dépeuplé

Temps de lecture / Reading time : 5 minutes.

Cela m’a été confirmé hier soir [la rédaction de cet article a débuté le samedi 25 août] : certains en ce monde ne sont pas au courant de la disparition de Pluton de la carte de notre système solaire. Les implications sont pourtant gravissimes sur le plan des relation inter-galactiques.

Résumons. Pour la majeure partie de cette planète, certaines vérités sont indéracinables, car encrées au plus profond de notre bulbe rachidien par les années de redite via la méthode répétitive dans nos établissements scolaires : ainsi, le Mont Blanc mesure 4 807 mètres, la bataille de Marignan a eu lieu a 1515, et le système solaire comporte 9 planètes.

Tout cela est bien entendu faux, en particulier le dernier point, ce depuis le 24 août 2006 (oh, il y a un an !), du fait de la décision de l’Union Astronomique Internationale (UAI) de réviser sa définition d’une planète, suite à la découverte en 2005 d’un corps céleste, Éris, plus grand que Pluton et orbitant autour du soleil, cette dernière devenant donc le dixième plus grand corps céleste, Éris étant le neuvième. Logiquement, il fallait donc soit faire d’Éris une planète, soit trouver une nouvelle catégorie pour Éris et Pluton.

C’est cette second solution qui a été votée : la catégorie se nomme « planète naine« , et comprend également, outre les deux corps sus-cités, Cérès, le premier astéroïde découvert. De fait, les planètes officielles de notre système solaire ne sont plus qu’au nombre de 8, ce depuis un an tout juste.

Comme quoi les scientifiques savent vraiment se prendre la tête pour des choses essentielles à notre quotidien, hein ? Et comme il est hors de question que seuls les intellectuels certifiés puissent sodomiser des drosophiles en période estivale, le peuple de l’Internet a mis en place des pétitions à l’UAI, genre celle de PleaseSavePluto.org ou encore celle de PlutoPetition, voire sur le classique PetitiOnline… *soupir* Ils sont forts, sur le Net, pour prendre fait et cause pour la moindre option

Mais ce mouvement en faveur du maintien de Pluton au statut de planète n’est cependant pas dénué de sens, et à mon goût repose sur plus que la simple fainéantise face à la nécessité de mettre à jour ses connaissances – ne serait-ce que pour retenir un nom de planète en moins. Non, sincèrement, ce pour quoi je suis inquiet tient à cela :

Moi je peux bouger le bras, pas elle, HAHA !

Les moins cultes d’entre vous ignorent peut-être de quoi il s’agit. This, my friends, est la plaque qui a été placée sur les sondes américaines Pioneer 10 et 11 – ou, plutôt, l’inscription gravée sur une plaque d’aluminium – à destination d’une possible intelligence extra-terrestre venant à croiser le chemin de l’une de ces deux sondes. Lancées respectivement en 1972 et 1973, elles ont aujourd’hui parcouru suffisamment de chemin pour être sorties de l’héliopause (là où le vent solaire est arrêté par les vents stellaires des astres environnants). En gros, un bon bout de chemin parcouru.

Cette plaque, conçue en trois semaines par Carl Sagan (qui a notamment mis en place le programme SETI, et aidé a la vulgarisation de l’astrophysique, un peu comme Hubert Reeves chez les francophones) et Frank Drake, et dessinée par Linda Sagan (femme de), a pour but de donner les informations de base pour permettre de faire comprendre notre existence et notre désir de communiquer.

On y retrouve donc une poignée d’éléments-clefs : taille de l’homme et la femme par rapport à la sonde elle-même, symbolisation de l’atome d’hydrogène (élément le plus présent dans l’univers, et dont la plaque utilise une représentation de sa période de transition hyperfine pour obtenir une mesure appliquée aux autres éléments d’icelle), position de notre soleil par rapport à 14 pulsars, et position de la Terre dans notre système solaire.

Bon, le plan de la transition hyperfine de l’atome d’hydrogène pour obtenir des mesures en centimètres et en années-lumières est suffisamment imbitable pour mon humble personne pour que je doute qu’une intelligence lointaine puisse y entraver guère plus que « bigre, leurs yeux ont des pupilles verticales ! », mais qu’à cela ne tienne.

Faisons fi des préjugés sur les p’tits hommes verts, et portons notre regard, je vous prie, sur une zone particulière de cette plaque.

Boobies!

Non, rhâh, bon sang, j’en étais sûr ! Ah bravo, je vous parle science et kryptonite, et vous ne pensez qu’à télécharger du Tentacle Hentaï plutôt que de lire ce texte, je ne vous félicite pas ! Bon, restez concentrés, s’il vous plaît, voici la zone dont je veux parler :

Satellite envoyé par un pixel ?!?

Si vous n’avez pas de problème avec vos synapses, vous aurez certainement reconnu notre système solaire, avec une grosse flèche pour bien indiquer d’où vient la sonde qui porte la plaque (ce qui n’aura sans doute strictement aucun sens pour toute civilisation n’était pas passée par une période primitive durant laquelle ses membres devaient chasser leur nourriture avec des arcs, des flèches et tout le toutim, mais passons).

Ce que je voudrais que vous compreniez bien, c’est que nous avons envoyé il y a plus de 30 ans une carte de visite avec notre adresse, et que la décision de l’UAI met à terre (haha) toute possibilité de faire le lien entre cette carte de notre coin de l’espace (NEUF planètes, bon sang de bois !) et la réalité (HUIT planètes. Eeeeet trois planètes naines. Ah, oui, et une ceinture d’astéroïdes, oui. Et les anneaux autour de Neptune et Uranus. Et…).

Comment voulez-vous, dès lors, que nous soyons découverts ?! On se donne un mal fou pour faire savoir à l’univers entier que nous ne sommes pas bien grands, même pas habillés, donc certainement mal armés ; mais également que nous sommes assez naïfs pour croire que les autres races de l’univers ne nous veulent que du bien, au point de donner une adresse précise (équivalent spatial du fait de mettre son nom, son adresse perso et son numéro de carte bancaire sur son blog) et d’espérer que tout ira bien ; bref, un mal fou pour dire « si tu me trouves, je suis mort », et maintenant que l’UAI a rendu sa décision, il est fort à parier que les races belliqueuses capables de décrypter un tel charabia devront abandonner toute idée de nous exploiter pour leurs expérimentations médicales une fois qu’ils se rendront compte que nous ne sommes même pas foutu de donner une indication géospatiale correctement, alors que la sonde/carte de visite n’est même pas encore sortie du nuage d’Oort local, nous prenant alors certainement pour un lot de déficients mentaux dont cette sonde est certainement avant tout une bouteille à la mer, jetée dans le maigre espoir d’améliorer leur misérable condition à l’aune d’une race assurément supérieure. Triste sort que le notre, doivent-ils penser. Et on ne peut pas les blâmer.

Bref, encore une occasion de se grandir que les humains ont manquée. Si c’est pas malheureux…

Oooh, bien sûr, je vous vois venir avec vos arguments : peut-être se douteront-ils que la sonde provient du système d’où elle sort à peine, peut-être ne sont-ils pas belliqueux, peut-être même qu’ils ont décidé d’adopter la même définition d’une planète que l’UAI, qui sait ? A cela je dis « peuh ! » J’ai depuis l’an passé abandonné l’idée d’être le Mike Donovan de ces Visiteurs, le David Vincent équipe d’un GPS, le Jayce qui retrouve Audric et élimine enfin les Monstroplantes…

Las, il est des rêves de gloires auxquels l’assemblée générale annuelle d’une organisation non-gouvernementale peut mettre un terme. C’est le cas ici, et il va me falloir partir en quête d’un nouvel avenir où mes capacités naturelles de meneur, mon charisme insensé et ma vision très personnelle de la cuisine andalouse sauront être reconnus à leur juste valeur.

Je ne manquerai pas de vous faire part de mes avancées sur le sujet.