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A day at the races

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

Un collègue qui restera anonyme pour vous, en route vers une terrasse ensoleillée où déjeuner :
« Tu sais Xavier, moi ce que j’aime bien avec l’été, c’est les filles qui se dénudent. »
Mmmmbien sûûûur…

Fin de la journée, je vais être en retard pour le concert des Pixies, je monte le Mont Valérien en direction de la gare de Suresnes. La pente est rude, il fait chhhhhaud, je suis chargé comme une mule avec ma veste noire, mes divers gadgets électroniques et d’autres trucs inutiles. Et encore, j’ai troqué mes Cat habituelles pour des Converse plus fraîches.
Dans la monté, je dépasse un homme chargé de ses courses, dont une baguette sous plastique – probablement pas un adepte de bon pain frais, maugrée-je en mon for intérieur. J’dois être aigri kekpart.
Vue ma vitesse, je le dépasse, tout plié que je suis par la chaleur et les poids combinés de mon sac et de ma veste. ‘fait chaud sa mère. En le dépassant, j’entends mon voisin de trottoir parler de colombien.
– « Pardon ? », le regarde-je.
– « Vous êtes colombien, pour monter aussi vite que ça », me sourit-il, ses dents blanches contrastant avec sa peau. Effectivement, je dois ressembler à une sorte de sherpa (mais colombien, donc).
Je souris un « Je suis surtout en retard », et fixe mon regard sur mon objectif : le haut de la rue. Il rigole derrière.

Arrivé en retard au RdV fixé par mademoiselle. Elle m’attend au McDo près de la sortie Jumin, je m’y rends. A peine le temps de faire peur à un enfant qui joue dans la cage-à-nenfants du McDo, qu’elle arrive devant moi avec un Happy Meal + BigMac. Miôm puis marche tranquille vers le Zenith. On entend déjà des poum-poum, « la première partie a déjà commencé ? » demande-t-elle. « Sûrement ».
Passage par les vigiles, je tombe sur une zélée qui repère mon pikaone, « il peut enregistrer ? », « Non », dis-je sur le ton d’un « J’ai bon ? ». Vraiment zélée car elle tombe sur mon second gadget, « c’est des jumelles ou un appareil photo ? » (des jumelles xavier des jumelles) « un appareil photo numérique », sur le ton d’un « et meeeerde » (et merde). Mamzelle s’énerve, en vain, consigne, n°190. Groumpf. Y’a une semaine, pour Incubus, ils n’avaient pas vu le même appareil au même endroit. « Viens pas pleurer s’il n’est plus là en sortant » me dit-elle, scrgnngngn…
Ca m’est déjà arrivé avec mon DSC-P1 dans cette même salle et ils me l’ont bien rendu, j’ose espérer qu’ils me rendront aussi mon DSC-T1 toubotouneuf. Toujours est-il, fuck.

Il fait chaud à l’intérieur, la 1ère partie est effectivement en train de jouer et la fosse est comble. De toute façon j’ai passé l’âge de recevoir des Docs dans la figure (et la miss des coudes), on grimpe donc directement les marches pour s’installer dans les gradins. Il fait chaud.
La chanson en cours est bien bien, une fois installés je le signale à miss LN. Leur musique me fait penser à ces groupes post-rock, style Godspeed ou plus récemment Explosions in the Sky dont je kiff’ grave sa rrrace tous les albums.
Ils terminent leur chanson, biiieeeen malgré un son assez pourri, je voudrais qu’ils donnent leur nom que je puisse les télécharger cette semaine, j’aime bien découvrir des groupes qui font d’la musique que j’aime bien.
Un des gratteux s’avance au micro, « this will be our last song » or something, « donne ton nom! » hurle-je. Tant pis, « on trouvera ça dans les reviews sur le Net » me rassure mamzelle. Bon. Ils entament la dernière chanson, on papote.
Au bout de quelques secondes, je reconnais quelques notes. OMFG. « C’est Explosions! » coupe-je. Silence. « Meeeeeeerde, c’est Explosions, et on a tout ratéeuh! ». LN est désolée pour moi qui les ai ratés. J’écoute attentivement la chanson malgré le son horrible, les aiguës qui niquent les oreilles et les basses mal réglées. Fuuuck.
La chanson finite, ils s’en vont. J’insulte apparemment LN (et écorche à ses yeux mon image d’homme au goût impeccable) en disant que pour moi, à coté d’Explosions, les Pixies c’est un bonus. Tant pis, pô grav’, ‘reviendront bien à Paris un jour. scrgngng…

[ maj : il s’agissait en fait de Mogwai, excellent groupe au demeurant, le titre en question étant « Ratts of the Capital » tiré de leur dernier album, « Happy Songs for Happy People ». En un sens, c’est moins pire… ]

Une bonne demie-heure d’attente, où les fins connaisseurs et hommes au goût impeccable tromperont la lourde torpeur qui envahit la salle en écoutant joyeusement les quelques premiers titres de l’album Pet Sound des Beach Boys, diffusés par la sono pendant l’entracte. Les autres crèvent de chaud et d’impatience.

Extinction des lumières, hurlement de la foule, tout le monde est debout pour accueillir enfin les Pixies. Pas un mot, empoignage de guitare, et pendant un peu plus d’une heure ils enchaîneront ce qui semble être une quarantaine de titres, parmi lesquels on reconnaîtra, pas dans l’ordre, Caribou, Where Is My Mind, Gigantic, Hey, Monkey Gone To Heaven, Bone Machine… Les rock stars prennent du poids en vieillissant (Frank Black se rapproche de Poppa Chubby – bon, d’accord, François Hadji Lazaro – et Kim Deal de Franck Black), mais gardent l’étincelle. David Lovering allait trop vite pour Black, et Joey Santiago garde les doigts agiles. Son meilleur que pour Explosions (bouh), mais pas top quand même (merci les boules Quies de nous avoir préservé de probables acouphènes).

On se met d’accord pour partir avant le rappel, à la fois pour éviter la foule dans le métro et avoir plus de chances de récupérer mon APN. Ils sortent, hurlement général, on sort. Dans les couloirs, on entend les pieds qui tapent, bonne structure. Elle se prend un coca à 3 euros. Mon APN ? Il m’attendait sagement à la consigne, avec probablement 30 de ses semblables, 20 caméras numériques, 15 casques de moto, 10 skates et tant d’autres choses. J’aurai dû prendre une photo, tiens.
On écoute les trois chansons du rappel devant l’entrée, d’où on entend aussi bien qu’avec les boules Quies dans les gradins. « Pour ce qu’ils bougent… ». Elle chante, je reconnais Debaser et tente de mimer les coeurs de Kim avec elle. Nous partons quand il semble qu’ils soient partis. Personne dans le métro. Calme.

Mon plus grand plaisir n’a pas été le concert lui-même (je n’ai jamais été trrrrrrès fan des Pixies, avouons-le, en tant pis pour le bon goût), mais de voir mademoiselle s’éclater comme pas souvent sur la musique de sa jeunesse (elle avait 13 ans que le groupe s’est séparé). A chanter à tue-tête, et bouger sur son siège et à en demander encore plus, c’était un plaisir pour mes yeux d’amoureux. Là où pendant l’entracte elle était crevée au point de demander qu’on parte, là où deux heures avant elle songeait à revendre les billets, là où pendant plusieurs semaines elle n’a été que rigueur et dévotion pour ses concours, je l’ai enfin vue se déhancher et apprécier le moment plutôt que ses conséquences sur les jours/mois/années à venir. Pour cela seulement, je ne regrette vraiment pas ce concert. Les Pixies ? Pfff, un bonus.

2 réponses sur « A day at the races »

Han, j’ai tout lu.. dommage pour la consigne, ça m’est déja arrivé. Ta demoiselle s’est défoulée au concert et toi t’as aimé la voir ainsi, alors c’est le principal. Je ne m’étale pas dans mon comment parce que je ne suis pas sure qu’il va passer.. nirf

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