Ce post a été écrit dans le cadre de la
J’hésite à aller me faire couper les cheveux.
Généralement je mets du temps à aller chez le coupe-tif car je n’ai pas de conversation et j’ai toujours l’impression d’ennuyer la coiffeuse quand je lui parle d’espaces de noms XML. Mais là, j’ai des pointes qui me touchent la nuque, bientôt je vais ressembler à un Kévin.
Je dis cela sans haine aucune envers les Kévin, hein, je suis sûr qu’ils sont pour la plupart très sympa, p’tet même autant qu’Omar et Fred, mais je n’y peux rien, c’est la faute de George qui un jour nous a dit « cette nuit on s’est fait braquer et ils ont tiré la meule à Kévin », signifiant par la même que son logement s’était vu cambriolé par des quidams outrecuidants, résultant en la disparition fortuite et suspecte du deux-roues de son rejeton, Kévin, donc.
Ce Kévin lui-même n’est pas non plus représentant, car je ne crois pas l’avoir jamais vu, mais de par cette annonce dramatique, j’ai associé ce prénom aux adolescents lobotomisés qui mettent des kits sur leurs mobs, changent le guidon pour en mettre un « qui permet de conduire avec des menottes », se font tondre la tête sauf pour une houppette ridicule et teinte sur le devant, et un filet de cheveux dans la nuque, manière cachée d’annoncer à toute demoiselle qui voudra bien le comprendre que la puberté, baby, c’est pour bientôt. Sans se douter que demain sa mère l’emmène chez le dentiste pour lui poser un appareil dentaire, et chez le pharmacien pour acheter une bouteille de Biactol.
Tout ça pour dire qu’il faudrait que j’aille chez le coiffeur, que je n’en ai pas top envie, et que j’adore jouer avec les stéréotypes, d’ailleurs de plus en plus à mes dépends.
Bon sang, je suis allé me laver les mains après avoir déjeuné, et en me regardant dans le miroir, c’est fou, c’est horrible, il FAUT que j’aille chez le coiffeur : autant derrière j’ai la queue à Kévin, autant devant je ressemble à Jacques-Henri se préparant pour aller passer la nuit aux Planches et, si possible apercevoir des dessous affriolants sa libido naissante par l’entremise complice de la lumière noire, merveilleuse invention que ne renierait pas Mazda, dieu de la créativité entre tous.
Attention, je dis cela sans haine pour les J-H qui peuplent cette Terre, ils sont sûrement formidables et j’en aurai sûrement un pour patron un de ces jours, si mon amour pour les stéréotypes éhontés ne me ment pas. En revanche et par contre, je ressens une haine profonde pour les Planches, mais je n’en dirais pas plus car déjà que je suis n°4 dans Google pour une recherche sur « Omar et Fred » et que leur avocat va m’attaquer incessamment sous peu pour diffamation superfétatoire, je ne voudrais pas que celui des Planches m’en veuille de révéler un secret de polichinelle sur leur clientèle.
Bref, tout ça pour dire, il faudrait que j’aille me faire couper les cheveux.
C’était ma contibution à la Semaine de l’Ennui
6 réponses sur « Semaine de l’ennui »
Pour devenir le maître de ta destinée, procures toi une tondeuse ! (à cheveux, hein.. )
Tu éviteras aussi les stéréotypes en finissant rasé de près, parce que la première fois en général on se loupe! (la seule solution pour récupérer la catastrophe étant de remettre à niveau au plus court..)
Sinon à l’heure actuelle, mon cher Jacques-Henri, vous êtes aussi Second sur Omar et Fred chez Google.
Finalement, vous n’auriez pas un job ? Ce n’est pas que je m’ennuie mais.. 😀
il n’empêche qu’il y aura toujours un bien plus grand nombre de beaufs
anonymes, prénommés François, Arnaud, Thomas, Jean, Pierre, Jacques, Céline, Marie… c’est à dire la masse des beaufs franchouillards inconnus, des petzouilles qu’on ne peut pas discriminer sur le prénom. Quelle dommage. Et puis le pire c’est ce soupçon de respectabilité qui s’attache à ces prénoms banaux, inexpressifs, traditionnels, valorisés qu’ils sont devenus par le contraste avec les prénoms anglo-saxons, indiscutablement signes d’appartenance au tréfonds de l’échelle sociale, chose qui compte énormément au pays de l’égalité, de la fraternité et autres conneries. Car en France, on ne cesse de se regarder, de se jauger, de se classer. Celui qui s’appelle Kevin ou je ne sais plus quoi se révèle immédiatement dans son appartenance à la tribu imaginaire des ploucs. Il y aura moins de mépris sans doute face à « Charles-Hubert »; là on parle de ridicule et c’est différent; on n’est pas inconscient au point d’oublier que le Charles-Hubert peut peut-être nous apporter quelque chose vu le statut social dénoté par son prénom
Il s’agit là des petits déshonneurs quotidiens de chacun. Ceci dit, la
plouquerie, associée ou non au prénom, emprunte bien d’autres chemins: les manières, l’apparence vestimentaire, la voix, la façon de manger une olive ou une banane, les amis, le caractère, la culture… Bref tellement d’occasions de se gausser, que je ne résiste pas au plaisir de penser ici à « mr je vais chez le coiffeur » qui se trahit par bien des détails!
au plaisir.
Je vous sens touché, cher Jean-Amedée (si j’en juge par votre adresse mail). Je vous en pris, s’il vous vient l’idée de vous gausser de moi, quasiment un an après la publication de cet article éhontément ridicule, allez au fond de votre idée, s’il vous plaît. J’ai soif de connaître les détails qui me trahissent 🙂
Pour me part, je trouve que ce qui vous trahit bien, mon ami, c’est la recherche qui vous a mené sur cet article précis : « prénom kevin ridicule » 😉
-x.
Aucun problème par rapport à la recherche. Simple curiosité, issue d’une anecdote personnelle récente. Pour voir jusqu’où ca va. Résultats étonnants. Comme quoi, malgré l’indiscrétion de la technologie, on peut toujours se tromper sur l’essentiel. Par ailleurs, on ne va pas échanger, par pédantisme interposé, sur les « indices qui tuent ». Pourquoi ne pas faire une « fiche technique »!
Votre blog est fermé?
Et bien, justement, c’est parce que je me crois ouvert à la critique que je vous propose d’étaler mon pédantisme à l’envi.
Mais s’il s’agit d’une question de vocabulaire, croyez bien que ce sera en pure perte, car cet article a été écrit de façon particulièrement automatique, et ne saurait correspondre à ma manière d’être au quotidien. Même le plus banal des garçons, comme moi, peut se forcer à user d’un langage châtié 🙂
-x.
Sans doute l’excès d’effort, justement. Vous connaissez peut être cette remarque de Valéry sur le travail d’écriture: le travail c’est ce qui doit faire oublier le travail. Sinon c’est laborieux. Au delà du vocabulaire. Les mots, les mots… C’est leur agencement qui compte, non? L’écriture automatique a rarement payé. bref ça fait un peu coquet. Mais ça aussi ça fait partie du blog. Et moi je suis là pour regarder. Finalement, tout est à sa place! je découvre l’univers des blog. L’avant-garde de l’arrière garde en quelque sorte. En ces temps d’interrogation de la « modernité » et de réhabilitation des « Anti-modernes »…
L’excès d’effort, comme vous dites, est plus dû à en envie personnelle d’en faire des tonnes – ce que je trouve toujours amusant -, plutôt que de me revendiquer d’un quelconque mouvement. Mais je vous rejoins dans la croyance que l’écriture automatique ne m’a jamais vraiment fait dire des choses mémorables. Peut-être qu’avec de la pratique…
A lire votre blog, donc 🙂
-x.
Très amusant ce petit échange entre vous deux. J’ai au moins appris une chose: tu peux voir que je suis arrivée sur ton blog en tapant « ennui » sur google.
Agréable aussi de voir que certains savent encore manier le français, quoiqu’en pense ton ami Jean-Marie.
Et je tiens à rappeler que Kevin est avant tout un prénom breton. Donc pas forcément beauf.
« Athanase » vient du grec pour « immortel », et pourtant je ne donnerai pas ce prénom à mon possible fils.
Kevin (celtique/breton), Brandon (cerltique/irlandais), Brenda (norvégien), Steven (hollandais) : l’origine ne fait pas la nazitude ! 😉 Mais hélas, les série télé américaines, oui.
-x.
merci pour les com’s sur kevin il sont ultra sympa pas comme toi
Je n’ai jamais dit que les Kevin n’était pas sympa, juste que le prénom est aujourd’hui empli d’une signification pas sympa, que je ne fais que relever en bon observateur du quotidien de mes concitoyens.
-x.