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Taratata #190

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

Zappouille freeboxien ce vendredi 3 novembre, on tombe sur l’émission Taratata sur France 4. J’arrête là la séance, car 1) même si les interviews de Nagui sont reloutes, j’aime bien la musique live, et 2) je crois savoir que Pierre Guimard passe dans l’émission. Bref, on regarde. Le fait de voir Raphaël en itw nous fait un peu grincer des dents, mais finalement il a l’air gentil et je le crois proche de Pierre, ce dernier ayant fait les premières parties de la tournée estivale de cet avant-dernier ; ça augure donc de la suite.

La suite, justement, c’est un duo Raphael / chanteur de Razorlight sur « Five Years » de Bowie, bon. Le mec de Razorlight ne joue pas d’un instrument donc il en fait un peu trop niveau gestuelle et vocalise, mais pourquoi pas. Viens ensuite Sandi Thom, qui semble tout droit issue d’une communauté hippie mais nous donne une version amusante du « Crazy » de Gnarls Barkley. Reste à savoir si cela démontre que la chanson est effectivement intéressante musicalement/textuellement, ou s’il s’agit simplement d’un syndrome équivalent à celui qui a donné à l’époque diverses reprises du « Baby One More Time » de Britney Spears, notamment par Travis, ou aux Etats-Unis le « Since U Be Gone » de Kelly Clarkson par Ted Leo – reprendre à la guitare une chanson ultra-populaire pour se donner un côté rebelle rigolo tout en s’assurant les faveurs du public.

Bref, bref, l’émission se déroule sans réelle découverte fracassante, et tire vers sa fin. Nagui annonce l’arrivée d’une nouvelle artiste, qui jouera après qu’on aura fait son interview, pour déroger, dit-il, aux régles établies de l’émission. Pierre Guimard, enfin ? Non, Adrienne Pauly, qui arrive, donc.

Bon, le style d’interview de Nagui n’est pas le meilleur du monde, mais je crois que ce n’est pas peu de le dire que la demoiselle Pauly a foiré son introduction en quelques minutes – en tout cas en ce qui nous concerne. Résumons. Après quelques questions où Nagui tentait vainement de tirer de l’invitée autre chose que des « euh », des « ouais » et des démonstrations de blocage mental (ou point de pousser Nagui à justifier le manque d’intérêt des réponses, « tout concorde », ça donne envie), elle est ensuite enjointe à rejoindre son groupe pour chanter sa chanson, « J’veux un mec ». Celle-ci se révèle on ne peut plus banale dans la composition, et les paroles sont principalement constituées, semble-t-il, de « j’veux un mec », « j’en ai rien à foutre » et « embrasse-moi ou je meurs ». Diantre, une chanteuse à texte, donc [ironie power].

On avait appris dans l’interview que c’est une fille à papa + fille à maman + soeur à frangin, donc sans surprise on retrouve débauche de moyens pour soutenir son jeu scènique : guitariste, batteur, basse, ok, mais également clavier multi-équipé, et trois choristes (dont un Dino-lookalike) dont le seul rôle semble être de faire « ouh » sur les temps.

Hop, la vidéo de la chanson sur DailyMotion.

– Mais, attend, je crois reconnaître… merde, cameraman, filme le gratteux bordel… Putain mais oui c’est Yarol !
– Yarol ? Kissé ?
– Le guitariste de FFF ! Qu’est-ce qu’il fout là ?
– Il a quitté FFF p’tet ?
– Possible, mais il a aussi toujours eu des projets à côté, genre Mud. Mais là, quoi merde…
– P’tet qu’il lui a écrit des chansons, c’est courant…
– Moui, ou produit l’album. Ou plus simplement, p’tet que c’est son mec. Mph.

Chanson assez plate, jusqu’à ce qu’elle devienne hystérique vers la fin, beuglant « un mec, ouais le mec », au grand plaisir de ces choristes sûrement grassement rémunérés, pour finalement s’effondrer à la fin. Bref, du mauvais Rita à leurs débuts, ce qui n’est pas vraiment un compliment – mort aux années 80.

Donc, après renseignement, il semble que la demoiselle ait effectivement eu plus d’un fée penchée sur son berceau musical : Camille Bazbaz, Yarol Poupaud, Michael Garçon (clavier des AS Dragon)… « Depuis deux ans, Adrienne et sa bande enflamment les scènes parisiennes », merde, et on ne m’avait rien dit ?

Bref, un petit post inutile pour dire merci à Adrienne : si elle nous a bien consterné par le vide sidéral de ses réponses, elle nous a aussi fait bien rire, et ça, ça n’a pas de prix. Et avec 20 films sous la ceinture, on ne peut pas lui filer l’excuse du trac de la première télé.

Tiens, hop, à la priceless-style :
– Faire partie d’une famille d’artistes : priceless
– Tourner dans des films de grand réalisateurs : priceless
– S’entourer des meilleurs pour son premier album : priceless
– Réussir à passer pour une conne gentille fille à Taratata : PRICELESS

Après la pub, ma retranscription de l’interview, mais je vous invite à regarder la vidéo complète de l’émission : Adrienne apparaît à la fin.


Tentons de transcrire.

Nagui : Adrienne Pauly, merci de l’accueillir
[plan sur elle, sorte d’Audrey Tautou en plus mutin, moins propret. pas de sourire, l’air de se demander à quelle sauce on va la manger]
N : Voici l’album
[N montre l’album]
Xavier : mmh, l’artwork pas cher !
N : Et là vous êtes chez vous, vous vous dites « quiii c’est ? »
X : un peu, oui.
N : Bah vous allez découvrir. Moi j’ai découvert, j’me suis pris une gifle, Adrienne. Je dois être très honnête, la première fois que j’ai écouté, je me suis dit, « Oh là ! »
[AP sourit]
N : Non, pas « aïe », « Oh là », « Enfin », « Enfin, une espère de gouaille, d’envie comme ça de balancer des textes, notamment « j’ai fait l’amour avec un con », j’veux dire, ça y v…
[AP confirme de la tête]
N : J’ai pas le texte par coeur, un « con d’homme » ?
AP : Un con d’homme, un homme, un con, un… sans un frisson. En regardant l’heure.
N : Ouais, là y’a plein d’mecs qui ont l’image, « meeerde, ah ouais c’est ça ». Et plein de filles qui sont rassurées, enfin une qui chante c’que j’pense…
[aucune réaction en face]
N : Alors, pour resituer, fille d’un réalisateur ?
AP : Oui.
X : ok, encore une « fille de », donc.
N : Fille d’une scénariste, pour Chabrol, entre autres ?
AP : Ouais.
N : Soeur de Rodolphe, réalisateur à qui j’ai remis une victoire pour un clip qu’il a réalisé ?
AP : Mmh.
X : bon, encore une, c’est confirmé.
N : Donc tout ce monde là du cinéma t’as plus emmenée vers le conservatoire que la musique, je présume ?
AP : Euh, mmh, euh, ouais, j’ai, ouais. [sourire]
X : ah ouais, quand même…
N : Tu voulais être comédienne ? Ou c’était au contraire lourd d’être dans une famille qui vivait entièrement dans le cinéma ?
AP : Euh, boah, non mais bon chacun son cinéma.
X : Ah, bonne réponse.
N : Tu as quand même joué dans un Chabrol ?
X : bah tiens, ça sert à ça la famille
AP : Euh, ou-oui, oui.
X : regarde Nagui, il commence à se marrer
N : Mais c’était pas bien ?
AP : Meuais si c’était bien paskeu j’ai fait du bateau [grand sourire]
[N se marre, ferme les yeux. petit consterment de notre côté]
X : La vache, Nagui doit se dire « putain mais c’est quoi cette mongolienne qu’il m’ont invité ? Huhu !
AP : Nan mais c’est paskeu mon personnage, enfin, faisait du bateau.
N : Oui mais je, j’ai compris que c’était pas toi qui avait envie de faire du bateau et Chabrol s’est dit « tiens, j’vais filmer », c’est plutôt lui qui avait envie. [il enchaîne] L’univers – et vous allez beaucoup mieux comprendre [en parlant à la caméra] – d’Adrienne correspond beaucoup à…
[diffusion d’un live Tarata des Rita Mitsouko, sur « C’est comme ça ». Aucune réaction d’AP]
N : C’est Catherine Ringer, ce sont les Rita qui t’ont donné envie de te mettre à la musique ?
AP : Bah, ça m’plait bien, j’trouve qu’elle a du caractère, je trouvais ça très joyeux.
X : Ptin mais c’est quoi cette voix traînante qu’elle a ?
AP : Bah, j’trouve ça très marrant quoi, [s’adressant au public] vous connaissez, « Marcia Bella ».
N : Oui…
AP : …c’était bien.
N : Tu as travaillé avec Camille Bazbaz, tu as fait la première partie de Raphaël, ça a dû être particulier à vivre, comment ça s’est passé ?
AP : Bah y’avait beaucoup d’gens.
N : Pour Raphaël ?
AP : Euh, bah oui paskeu c’était son concert.
[nous sommes bouches bée]
X : ptin mais elle a le QI d’une huitre, c’est pas possible !?
AP : Moi j’en ai profité.
N : Et c’était comment ?
AP : C’était très bien, mais j’avais un petit problème de talons, et là aussi j’ai des chaussures à talons, et des fois, bon.
N : Donc il faut se métifer de ce qu’il va se passer maintenant ?
AP : Euh, non, paskeu, euh, vous méfiez pas.
[le public est mort de rire]
N : [à la caméra] non, restez, restez, tout concorde, vous allez voir…
X : Pauvre Nagui, obligé de demander aux spectateurs de ne pas zapper…
N : La chanson s’appelle « J’veux un mec », [il est mort de rire], vous vous y retrouverez le filles, en tout cas Adrienne, j’aime cet album.
X : putaiiin, l’interview laborieuse…

4 réponses sur « Taratata #190 »

Ah quand même! je me demandais si c’étais moi qui avais compltement halluciné ou si cette euh, « fille », n’était pas un peu eeeeuuuhhh!!!

Ah quand même! je me demandais si c’étais moi qui avais compltement halluciné ou si cette euh, « fille », n’était pas un peu eeeeuuuhhh!!!

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