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Souvenir

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C’est l’été, il y a une dizaine d’années de cela peut-être. Nous sommes dans le Sud de la France, en famille, en train de revenir d’une soirée chez des amis de mes parents, en route vers la maison familiale au travers des collines entourant Toulon. Il fait nuit, nous sommes en Jeep, il n’y a de toit que celui recouvrant mes parents, mes deux frères et moi sommes assis à l’arrière, à peine protégés du vent.

Je m’assieds sur le dos du siège arrière, à la fois parce qu’on est serrés, mais aussi pour sentir le vent sur mon visage. Ce ne sont plus mes cheveux qui sont pris dans le vent, mais tout mon visage. Ca souffle, ça siffle dans mes oreilles, je n’entends pas ce qui se dit à « l’intérieur » de la voiture, je ne m’entends même pas parler. Quand soudain…

Allez comprendre pourquoi, je me suis mis dans l’idée de chanter. A tue-tête, comme ça… pour voir si je pouvais m’entendre aussi, dans ce vent.
Evidemment, je ne m’entends que peu, donc je passe… disons… à un niveau supérieur : je me mets à brailler tel le chanteur de Metallica, tentant de ma voix fluette de sortir des sons gutturaux et audibles par mes oreilles. Je fais cela évidemment convaincu que, grâce à ce vent qui souffle, personne dans la voiture ne peut m’entendre.

Et de chanter et de beugler tandis que la Jeep fait des tours dans la pinède varoise, s’approche peu à peu de notre maison sucrée maison.

Je fini par me lasser de cette distraction. Je rentre dans le calme de la Jeep, le souffre du vent est au-dessus de ma tête. Tout le monde est silencieux et regarde la route, je fais mon innocent, nous rentrons.

Ce n’est que quelques années plus tard, je ne sais pourquoi, que je me suis rendu compte qu’ils étaient évidemment aux premières loges pendant tout le temps où je faisais ma version de Nothing Else Matters et autres hymnes aux cheveux gras.
Ils ont bien dû se marrer et se foutre de moi.

Pas étonnant, accessoirement, que tout le monde dit que je chante mal.