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Sachons apprécier la différence

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

Je me suis donc dégotté assez rapidement un petit groupe, Sinh Cafe, qui fait des reprises et voudrait bien faire des compos. L’avantage est qu’ils répètent à Suresnes, donc à quelques minutes à pied de mon propre boulot

Malgré tout, j’ai continué à fouiller les sites d’annonces afin de trouver un groupe dont les influences me correspondent un peu mieux. Reprendre Muse, Franz Ferdinand ou The Strokes, c’est sympa, mais je reste à l’affût des annonces qui correspondent plus précisément à mes envies du moment (post-rock, donc).

Je suis donc tombé sur celle d’un jeune couple (guitariste+batteuse) qui cherche le reste (basse+guitare). Leurs influences recoupent les miennes en de nombreux points (je copie-colle leur annonce) : Radiohead, Björk, Sigur Ròs, Explosions In The Sky, A Perfect Circle, Placebo, Interpol, The Prodigy, The Chemical Brothers, Nine Inch Nails, Sonic Youth, Massive Attack, Incubus, Deftones, Eric et Ramzy (oui)… Je ne connais pas certains noms de groupes dans leur liste, comme Poison The Well ou Glassjaw, mais la présence seule dans le lot d’Explosions in the Sky me motive à répondre. Bonjour ? J’aime beaucoup ce que vous faites.

La réponse prend son temps, et le guitariste me place un peu plus ses envies :

Sinon tu joues plutot comment niveau sonorités ? clean, disto ? nous on est un peu les deux mais en tous les cas pas trop « pop », j’entends par là qu’on aime pas vraiment les morceaux « joyeux » dans tout ce qui est calme, mais plutot sombres (placebo, radiohead etc….). bref, quand c’est calme, faut que ce soit dépressif 😉

Tu as l’air d’apprécier tout ce qu’on apprécie niveau rock mais niveau mé[t]al ou hxc ca te plait aussi ? Parce qu’on aime bien les trucs un peu violent aussi, non pas les voix guturales (ca s’ecrit comme ca ?) ou bien les gros riffs lourds mais plutôt les trucs comme ce qu’on appelle en ce moment l’emocore ou le hardcore (sans déraper vers la mouvance emo à la mode en ce moment non plus). Ce qui illustrerait bien tout ca ce serait Every Time I Die ou Thursday par exemple….

Violent sans être guttural, why not, ça peut être un bon défouloir. Pour voir, je télécharge demande à un ami proche de me prêter pour quelques heures le meilleur CD de chacun de ces deux derniers groupes, Every Time I Die et Thursday, selon AllMusic.com.

Je commence par le premier titre de l’album de ETID, « Last Night In Town« …

« Emergency Broadcast Syndrome » :

Ah, oui. Oui, non, c’est pas du guttural, non c’est sûr, c’est assez loin de Sepultura, voui. Mais quand même, j’ai un doute, je voyais pas ça comme ça, euh…
Je lis le mail à ma demoiselle – qui a fait ses armes musicales auprès de Hole, Babes In Toyland et Pixies, et jouait de la basse fretless avant même que je ne découvre Alanis Morissette – elle voit comme une différence entre le mail et le son.

Je réponds ce qui suit…

Jamais été un grand fan des bourrins, mais je ne suis pas contre des trucs péchus, au contraire.
J’ai récupéré Last Night in Town et War All the Time, car je ne connaissais pas. Donc en ce basant sur ces deux disques, ETID me saoûle (mec qui beugle sans cesse et bourrinage inaudible derrière, c’est bien d’être vénère mais ‘faut pas oublier de faire de la musique quand même), et Thursday j’aime bien, même si ça ne varie pas beaucoup dans le chant me semble-t-il. Donc des deux, c’est clairement Thursday que je préfère.
Plus général, tout ce qui est métal/hxc/émo/hardcore m’est inconnu.
Mais je pense être ouvert à tout.

Bizarrement, je n’ai pas reçu de réponse. Par contre, leur annonce est toujours repostée, périodiquement, avec néanmoins cet ajout vers la fin :

Ce que l’ont voudrait faire est un mélange de TOUTES nos influences, il faut donc aimer aussi bien le rock que le hardcore (attention pas métal, plutot hardcore )

Pas exigeant, donc. Surtout en listant 32 groupes (j’ai compté) dans leur annonce, avec Air et Marylin Manson dans le lot. Pas étonnant que celle-ci se termine par « […] on reçoit tellement de réponse de personnes qui ne se rendent pas compte qu’elles ne correspondent pas« . Bah.

Ce qui m’embête, c’est que, outre le fait que j’apprécie Thursday (album War All The Time), je me suis depuis écouté l’intégralité de l’album d’ETID (je n’avais basé mon opinion que sur le premier titre, j’ai honte), et j’y ai trouvé des qualités. Bon, bien sûr, la plupart du temps c’est vomit sur le micro et bruit dans les amplis, mais parfois il y a une lueur d’espoir, 30 secondes ici ou là où nos amis font de l’écoutable, et ma foi ça a du potentiel :

Petite partie sympathique sur « Punch Drunk Punk Rock Romance » :

« Enter Without Knocking And Notify The Police », un instrumental bien carré :

Grande tristesse au milieu de « Nothing Dreadful Ever Happens » :

…chanson qui se termine d’ailleurs par un piti bout de piano :

C’est bien mais pas top, car ces parties, toute aussi intéressantes qu’elles puissent sembler, sont constamment encadrées par le beuglement du préposé au micro. J’ai du mal à retrouver la « […] obvious tongue-in-cheek mentality that makes their music all that much more enjoyable » dont parle AllMusic

Mais bon, p’tet qu’en fait j’ai des goûts musicaux de fillette…

Notre quête continue donc…

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« intello inculte »

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

J’aime mettre en avant certaines choses qui le méritent, non pas car je veux me croire un défricheur de tendances (tant s’en faut), mais l’idée de participer à l’amélioration des connaissances globales via mes maigres participations bloguesques titille tant ma fibre altruiste que mondialiste. C’est probablement pour cela que la signification du mot Ubuntu me touche (« I am what I am because of who we all are »).

Ce jour est tout autre, car je ne voudrais simplement pas que ceux qui ne font que lire les dernières entrées de ce blog ratent le monument que je m’apprête à dévoiler devant vos yeux ébaubis. Il s’agit d’un récent commentaire sur mon article « Lost on Lost« , où je relatais ma difficile mais pernicieuse relation à la série du même nom (mon avis n’a d’ailleurs pas beaucoup changé depuis, même si l’un des commentaires m’a aidé à voir plus loin que le bout de mon nez).

Voici la beauté, dans toute sa magnificence de réception par mail. De fait, je mets aussi son adresse en vue, je ne voudrais pas qu’un tel génie reste à l’abri du spam trop longtemps.

Here goes:

New comment on your post #221 « Lost in « Lost » »

Author : DEUS sx
IP: 84.99.217.80, 80.217.99-84.rev.gaoland.net
E-mail : kalou_lpourd@yahoo.com
Whois : http://ws.arin.net/cgi-bin/whois.pl?queryinput=84.99.217.80

Comment:
t un gros connard facho de première intello de mes deux !! fo ki ya tjs des salopes comme toi sur terre pour descendre tout ce qui est bien. t qu’un gros intello inculte votant à droite qui regarde ardisson, giesbert et tout c cacas télévisuels ou l’on decend tout le monde, ou l’on se prend le centre du monde et regarde toutes les séries merdiques françaises pour ce sentir patriotique (Lost va passer sur TF1, peut etre que tu vas aimer ??)
Si t’aimes pas lost, 24, pourquoi tu perds ton temps a écrire ce ramasseries de conneries? tu écris pour rien dire, pour te faire remarquer.
Je vous méprise et ne vous salue pas

Ceci fait, notons quelques points de cette missive qui me troublent :
– Il passe tout son texte à me tutoyer, et termine en me vouvoyant, dans une dernière phrase destinée à démontrer son manque de respect envers ma personne. Je trouve cela paradoxal, mais c’est peut-être juste ma perception des choses.
– Je cite : « intello inculte ». Un exemple d’oxymore ? Par ailleurs, il doit avoir pris le mauvais bout de ses stéréotypes, étant donné que pour lui les intellos qui se prennent pour le centre du monde regardent TF1. Seriously, dude, WTF ? Je précise pour l’anecdote que je n’ai qu’une Freebox, donc point de TF1 (ni M6) pour moi.
– Il dit que je n’aime pas Lost, ni 24. Mmh. Je reprends mon texte : pour 24, j’ai écrit « Bon, déjà : Jack, Kate, Sayid – nous qui venions de regarder la saison 2 de 24, nous voilà dépaysés… ». Je dois être masochiste, en plus d’être un intello inculte de droite, pour m’être forcé à regarder DEUX SAISONS de 24 sans jamais avoir pu apprécier. Par ailleurs, l’ensemble de l’argumentation de mon article tient dans « Lost m’a l’air super, j’accroche à fond, mais ça n’avance pas beaucoup : suis-je fou ? » De là à dire que je n’aime pas Lost, il n’y a, apparemment, qu’un pas.
– Il affirme que je « regarde toutes les séries merdiques françaises pour ce [me, et sic] sentir patriotique ». Je peux admirer quelqu’un faible en orthographe et crachant sur le patriotisme tout en étant capable de ne pas oublier la cédille là où il faut, mais je ne vois pas trop où il a pu découvrir que je regarde les séries françaises. Hé, « Deus », si j’écris tout un article à propos d’une série américaine, tu crois franchement que c’est pour mettre en avant mon amour de Julie Lescaud ?
– Ardisson, ça va, je connais (who doesn’t?). Qui est « Giesbert » ? Je dois bien avouer que je ne regarde que rarement la télévision…
– Notons qu’il vante (semble-t-il) les mérites d’une série qui va passer sur une chaîne qu’il méprise. Notre ami doit probablement avoir de gros problème à s’accepter.
– Finalement : « tu écris pour rien dire, pour te faire remarquer. » Euh, oui : ça s’appelle un blog.

Merci à toi, jeune étranger, de m’avoir montré la voie de la tolérance et de l’introspection, d’avoir su par tes mots me montrer les défauts que je ne voulais pas voir en moi, et d’acheter un dictionnaire français-SMS pour la prochaine fois.

Autrement, merci de m’avoir lu.

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Conducteur de soirée

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Samedi 16 avril 2005, il est 22h55, mon métro arrive à la station Italie, d’où je dois en prendre un autre. Critch dans le haut-parleur, et une voix pleine d’enthousiasme nous annonce…

« Mesdames et messieurs, profitez de votre soirée, amusez-vous, bon début de soirée, c’est le terminus, bonsoir ! »

Voilà, c’était juste pour dire…

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Real coders do it in #hex

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Vous savez que vous avez trop fait de XML quand, en week-end dans le Cantal, vous lisez « Rinçage & Essorage » sur une machine à laver le linge, et ne pouvez pas vous empêcher de penser « &amp; !! ».

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Fontes et Codages

Temps de lecture / Reading time : 5 minutes.

Je reçois de nombreux livres. Mon boulot à JDN Dev inclut la tâche de parler de deux livres toutes les deux semaines. Ces livres ne sont pas choisis par moi à la librairie du coin, mais au sein des nouveautés qui nous sont gracieusement envoyées par les services de presse de certains éditeurs (surtout Eyrolles, O’Reilly, CampusPress et Dunod, en ce qui me concerne). À moi d’en choisir quelques-uns dans la pile de la semaine, et d’en faire une review. Celle-ci doit faire dans les 8 lignes, et vanter les mérites de l’ouvrage (aucun intérêt à casser un livre).

Par exemple, cette semaine, j’ai reçu « Eclipse 3 » de Berthold Daum chez Dunod, et « PHP 5 & MySQL 5 » de Luke Welling & Laura Thompson chez CampusPress/PearsonEd.

Forcément, le choix d’un livre est biaisé : non seulement celui-ci doit entrer dans le cadre JDN Développeurs (donc, couvrir un sujet touchant aux thèmes du site), mais également m’intéresser (même lu en diagonale, un livre sur les processeurs Itanium reste un peu lourd, désolé aux auteurs). Oui, les livres sont lus en diagonale, car cette lecture s’ajoute à mon quota hebdomadaire de 2 tutoriels, 2 pratiques, 1 « ma question », 5 news, et d’autres choses encore. Bref.

Certains de ces ouvrages, dès la review rédigée, corrigée et validée, vont dans la bibliothèque du Benchmark. Je m’en ressers parfois/souvent pour vérifier une information ou apprécier un point de vue différent du mien, bref construire. Une fois par an, nombre de ces ouvrages sont donnés à une association qui peut en avoir besoin. D’autres, je l’avoue, atterrissent chez moi, où j’apprends, encore, toujours (je remercie d’ailleurs Eyrolles qui ne manque pas d’envoyer certains livres en deux, trois, voire parfois quatre exemplaires, ce qui me permet d’en emprunter un sans me sentir coupable).

D’autres, enfin, trouvent une place à portée de main, sous mon bureau. Ce sont ceux qui m’ont plu au point de vouloir les lire entièrement, et que j’apprécie comme on apprécie un bon roman. Étant donné que je ne peux pas décemment lire un roman pendant mes pauses-mains (RSI Guard powah), je lis ceux-là, par intermittence, et au maximum pendant 7 minutes et 17 secondes. C’est peu, donc je n’avance pas vite, surtout si la section que je lis est intéressante (et donc, que je ne saute aucun paragraphe).

Fontes et CodagesLe livre sur lequel je tourne en ce moment (erm, en fait, le livre qui a fait que j’ai commencé à pratiquer cette lecture-de-pause au boulot) s’intitule « Fontes et Codages » de Yannis Haralambous, chez O’Reilly. J’en ai fait un commentaire, mmmh, impossible de retrouver la page, donc ça doit faire une paye. C’est un livre formidable, ou en tout cas que j’aime beaucoup. Sous-titré « Glyphes et caractères à l’ère du numérique« , c’est une somme de connaissances assez incroyable, « condensée » en 990 pages et rédigée par une sommité du genre, professeur d’informatique à l’ENST Bretagne, chercheur en typographie numérique et codéveloppeur du logiciel Ω (extension et successeur voulu de TeX).
Un livre que j’aime beaucoup, donc, car même si je n’en suis pas bien loin dans ma lecture séquentielle (seulement la page 300!), j’ai l’impression de me plonger tout à la fois dans un dictionnaire, une encyclopédie, un livre d’histoire, un article polémique et un mode d’emploi technique. Ah, et aussi dans une bande dessinée.

Je ne peux bien sûr parler que de l’infime partie que j’ai lue (et encore, j’ai sauté des parties qui m’intéressaient moins), mais j’explique ici ces différents points.
Dictionnaire et encyclopédie : mmmh, oui, bon, les deux sont redondants, mais comprenez-moi. Je mélange les deux, car le livre lui-même me semble tendre autant vers le détail qui ne servira qu’à 5% du lectorat (dictionnaire), que vers les grandes lignes qui entraînent tout le monde (encyclopédie). Des détails dans de grandes lignes, au final je pourrais presque croire que je sors d’un déjeuner avec Donald Knuth.

Livre d’histoire : c’est un corolaire sympathique à l’aspect dico/encyclo : de nombreuses pages sont consacrées à la genèse d’Unicode, et ce qui l’a précédé. Plomb, ASCII/EBCDIC, ISO 2022, ISO 8859-[1-16], Shift-JIS et d’autres sont présentés dans les grandes lignes, grille de caractères à l’appui et petit historique. L’auteur y place d’ailleurs nombre d’anecdotes parfois sympathiques sur les querelles et les prises de décisions.

Article polémique : ces anecdotes sont parfois polémiques. Rappelong que l’auteur, Yannis Haralambous, est d’origine grecque, chercheur en langues orientales de surcroît, et enfin n’a pas sa langue dans sa poche. Il ne manque donc pas de donner son avis sur certaines décisions, notamment sur la langue grecque et son évolution au fil du temps et au sein d’Unicode. Cela donne également des passages amusants, comme page 98 :

– Sc (symbole monétaire). Exemple : le caractère du dollar « $ », dont le glyphe est parfois utilisé également pour le caractère « s », comme dans « Micro$oft » ou « U$A »;

Quelle finesse.

Mode d’emploi technique : restons simple : l’ouvrage comporte des chapitres entiers sur l’utilisation d’Unicode sous WinXP/OS X/X Window, sur le fonctionnement de TeX, LaTeX et Ω, sur les usages avec XHTML… Et je n’en suis qu’au tiers.

Bande dessinée : les glyphes, leurs imbrications, leurs collaborations… Un monde merveilleux où les langues copulent joyeusement et de manière très visuelle, grâce aux innombrables représentations de glyphes données en exemple.

Et là, vous vous demandez, mais boudiou, quelle est la différence entre une fonte, une police, un glyphe et un caractère. Moi, je le sais (j’ai le bouquin sous les yeux), mais je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de la découverte.

Je vais cependant vous mentionner deux parties intéressantes de la lecture, ci-après.

La première concerne les algorithmes bidirectionnels, permettant la typographie dans les deux directions (pp.130-133). J’ai découvert ce problème par ce bouquin, car bien que je connaissais les différentes méthodes d’écritures (gauche-droite/occidental et droite-gauche/moyen-oriental), je n’avais pas imaginé la possibilité citée : l’intégration d’un texte arabe au sein d’un texte occidental (et vice-versa). Une bonne illustration valant quatre-cent-soixante-quinze-mille-milliards de mots, voici-voilà quelques scans, réalisés sans permission, mais c’est du fair use et je fais de la pub au bouquin alors bon :

Deux exemples bidirectionnels

Voici donc deux manières de présenter cette insertion : dans la première, le texte arabe est imbriqué, c’est-à-dire que le texte arabe inséré dans la continuité du texte occidental. La deuxième manière est une découverte : l’arrangement séquentiel permet de combiner textes gauche-droite et droite-gauche de telle manière que les deux modes soient plus lisibles. Cela requiert cependant un travail certain, comme le montre le scan suivant :

Parcours bidirectionnel

Comme l’indique l’auteur : « bel exercice de mobilité oculaire ! » Unicode prend en compte le problème, mais le problème lui-même est tellement élégant que j’en ai été soufflé.

La seconde partie qui m’a fait lever le sourcil, relève plus de la cocasserie (hohoho), et est bien éloignée de l’admiration que peut procurer la réflexion nécessaire aux algorithmes bidirectionnels.
Les langues idéographiques (extrême Orient et voisins) sont mutantes : malgré l’insertion de plus de 70 000 idéogrammes au sein d’Unicode, de nouvelles combinaisons se font tous les jours, au besoin du temps qui passe. Unicode a donc mis au point des caractères de commandes permettant à l’utilisateur de combiner lui-même des idéogrammes simples en un idéogramme plus compliqué (p. 147) :

Caractères de commande

Et l’auteur de nous donner quelques exemples simples :

Exemples de combinaisons

On admire alors toute la beauté de cette écriture, qui forme des mots grâce à des combinaisons plus ou moins logiques. Femme+9 mois ? Grossesse, bien sûr ! Toit + femme ? Euh, « tranquillité « , ah, d’accord. Boite+grand = cause, allons bon. Promenade+rivière = patrouille, admettons, on mettra ça sur les traumatismes du Vietnam.

Puis l’auteur donne deux exemples composés, dont celui-ci :

Femme+femme+femme=bruit

Résumons donc :
– Femme + 9e mois, grossesse. Ok.
– Toit + femme, tranquillité. Genre tu peux aller au bar, madame reste à sa place. Surpris de ne pas trouver Cuisine + femme, mais ça doit faire partie des coutumes occidentales…
– Femme + femme + femme, bruit. Je crois que cet idéogramme parle pour lui-même.

C’était donc une nouvelle fois l’occasion de sourire le long de cette lecture passionnante. Le texte foisonne littéralement de références à droite et à gauche, donnant ainsi vie à ce qui ne serait autrement qu’un n-ième encodage, Unicode. Ce livre me permet d’apprécier à leur juste valeur les geeks allant jusqu’à se faire un poster de tous les caractères d’Unicode, et me donne presque envie d’en faire de même…

« Fontes et Codages » de Yannis Haralambous. A lire.