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Culture

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

Profiter d’un samedi ensoleillé, c’est bien. Allez jusqu’à dépenser de l’argent ailleurs que chez Amazon, c’est mieux. Surtout quand on a l’occasion de le faire chez un petit libraire. Résultat des courses :

– CD : The Mars Volta, « Frances The Mute »
– CD : Mogwai, « Mr. Beast »
– CD : Emilie Simon, « Végétal »
– BD : Larcenet, « Le Combat Ordinaire, t. 3 : Ce qui est précieux »
– Livre : Orson Scott Card, « Le Cycle d’Ender, t. 2 : La Voix des morts »
– Livre : Neil Gaiman, « American Gods »
– Livre : Neil Gaiman, « Neverwhere »
– Livre : William Gibson, « Neuromancien »
– Livre : « 40 leçons pour parler espagnol »
– Concert : 2 places pour Emilie Simon à Sannois, avec Lisa Papineau en première partie
– Concert : 2 places pour dEUS au Cabaret Sauvage
[note pour plus tard : penser à acheter des places pour Tool]

Dans l’ordre, donc.

The Mars Volta

J’avais, comme indiqué précédemment, beaucoup très aimé « De-Loused In The Comatorium », premier effort de deux survivants du crash At The Drive-In. Envollés survoltées, rythmiques inventives, gros son : beaucoup de chose pour plaire, surtout que je n’ai pas beaucoup d’albums « péchus », finalement. Beaucoup aimé, au point d’en faire mon album de repassage préféré avec « White Pony » de Deftones et « Ænima » de Tool. Rien de tel pour enchaîner deux chemises rapidement.

Jaquette de Frances The MuteBref, c’est donc les yeux fermés que « cool, l’autre album de Mars Volta ». Bon, semi à l’aveuglette, hein, j’avais, disons, déjà testé l’album grâce à des amis, voilà. Ce test m’avait convaincu de la valeur de cet album grâce aux premiers titres, notamment « The Widow », resucée convaincante de « Televators », avant-dernière piste de « De-Loused… ». Le CD en main, j’ai pu lui faire passer le test ultime : une séance de repassage, le casque sur les oreilles et la chaînes hi-fi qui tourne, vroum le fer. Rock’n’roll, quoi.

Que dire, si ce n’est que de l’écouter ainsi m’a montré combien cet album est moins efficace que le premier ? En fait, ce n’est pas la créativité ni le punch qui sont en cause – ils sont encore intacts -, mais la propension à vouloir lier toutes les chansons entre elles en un long jam de 77 minutes, et surtout de séparer les titres qui tchuent par de longues plages de sustains, bruits et autres buzz.

Prenons ce fameux « The Widow » par exemple, parfait exemple d’une chanson que ne renierait pas Scorpions, mais avec la voix de Cedric Bixler-Zavala, donc ça sonne carré plutôt que mou. Très bien. Sauf que la piste fait 6 minutes, et que la chanson dure 3 minutes et 15 secondes. Gneu ? Quid des 2 minutes et 45 secondes qui suivent ? Du bruit, mes amis, du bruit :

Quasiment trois minutes de telles variations. Avouez que quand vous êtes lancé sur un col de chemise, ce genre de soupe vous arrête en plein élan. Et cette deuxième piste (sur cinq, pour 77 minutes) n’est pas la seule : étant donné que trois des pistes sont décomposées en quatre ou cinq mouvements, vous vous doutez bien la tendance soupière se retrouve ici et là.

Alors, pour toi public, j’ai réalisé un travail laborieux : j’ai mis pris les chansons, et j’ai lancé mon CoolEditPro2 Audacity, afin de réitérer mon effort d’il y a quelques années, quand j’ai fait mon propre « Kid A.mnesiac » face au nombre de titres qui me reloutaient dans les albums de Radiohead. Mais en plus chiant : il faut découper les pistes.

Piste 1

Piste 1, « Cygnus… Vismund Cygnus », 13 minutes 08 : 2 minutes 47 inutiles à la fin. Le montée centrale fait 2 minutes 39, un poil long mais bon, en live ça doit être bon.

Piste 2

Piste 2, « The Widow », 5 minutes 57 : bon, on a déjà vu, 2 minutes 45 de bvuuuiiiiit.

Piste 3

Piste 3, « L’Via L’Viaquez », 12 minutes 27 : 40 secondes d’intro préparatoire. La piste ne comprend qu’une partie, mais c’est parce qu’elle est composée d’aller/retour régulier entre du bon rock qui tape et du son latino. En gros, la structure de la chanson elle-même fait A A B A B C B D. La section rock, A, dure une minute, tout comme la section latino, B. Déjà 4 minutes de casées. Vient ensuite C, sorte de pont rock intéressant avec l’apport des violons, et qui dure 1 minute 23. Retour de la section latino en version 1 minute 30, puis 3 minutes d’instrumental latino, D. La piste se termine par 40 secondes de reprise du refrain latino avec la voix seule, enrobée d’un effet, puis 35 secondes de petits oiseaux. 12 minutes 27 qu’on aurait probablement pu rendre plus efficace en suivant un schéma plus classique, mais cela ne se fait pas en prog-rock.

piste 4

Piste 4, « Miranda, That Ghost Just Isn’t Holy Anymore », 13 minutes 12 secondes, avec 4 mouvements : « Vade Mecum » (A), « Pour Another Icepick » (B), « Pisacis (Phra-Men-Ma) » (C) et « Con Safo » (D). Ca commence avec une minute des petits oiseaux de la piste précédente. Au bout de celle-ci, des bruits de guitare et des vocalises se font entendre, le tout enrobé de bruit blanc et allant crescendo… pendant 4 minutes 1 seconde, au bout desquelles ont entend un accord de guitare, et l’ensemble varie en tonalité. Bon. Enfin, à 4 minutes 17, des cuivres viennent briser le tout, en superposition avec un petit arpège de guitare. Ca reste comme ça, en instrumental, jusqu’à la 5ème minute (et deux secondes), où le chant arrive. Pfiou, on ne l’attendait plus. 2 minutes 41 de chant suivent, très bien, la voix monte là où il faut. Puis pause, et reprise instrumentale et retour sur le refrain chanté et étendu. A la marque 8 minutes 55, arrêt du tout et violons, sur lesquels se superposent des petits solos guitare et cuivres, très lancinant. A 11 minutes 19, il ne reste plus qu’un reste de violon, et du souffle. 11 minutes 45, retour d’un des motifs de « Cygnus… », étouffé et avec le souffle du vent, pendant 1 minutes 26. 6 secondes de silence. Fin.

Piste 5

Piste 5, « Cassandra Gemini », 32 minutes et 42 secondes, et 5 mouvements : « Tarantism », « Plant a Nail in the Navel Stream », « Faminepulse », « Multiple Spouse Wounds », « Sarcophagi ». Bon, 30 minutes, on prend peur, mais ça commen bien, une entrée en jeu assez péchue, qui au bout de 40 secondes se transforme en une partie sympathique, avec fin de temps assez funky et gros effet sur la voix (dommage – mais elle reviendra épurée à 1’28). A 2’20, le refrain qui tchue, ça fait du bien. Il ne dure que 15 secondes, mais bon. On reprend sur la partie sympathique pendant 1 minute, puis le refrain, doublé (donc 30 »). A 4’11 », nouvelle partie assez dense, du Mars Volta assez péchu, mais sur la longueur – même s’ils ne semble pas fatigués, moi un peu. A force de faire durer le pic d’une chanson sur 5 minutes… Difficile de décrire, mais beaucoup de créativité, le rythme ne change pas beaucoup mais les parties se suivent très bien. Tentons, de toute façons ça fait longtemps que vous avez arrêté la lecture. 4’46, instrumental péchu, dans la continuité, genre Omar il déchire à la gratte, le batteur tue, bon. Retour du chant. 5’33, les guitares se saccadent et s’accompagnent de violon. 5’45, on se calme dans l’ampleur, riff de guitare efficace, ça tourne.

Bon, en fait, sérieux, ça me saoule de faire du minutage à ce niveau – et vous aussi, j’en suis sûr. Sachez juste que c’est très complexe, tout le monde s’éclate pendant cette demie-heure : basse, guitare, batterie, chant. C’est très travaillé et carré, à se demander comment il font en concert pour reproduire la chose.

Toutes les pistes

Bon, comme d’hab, je ne sais faire resortir que les points négatifs de l’album, en gros : longueurs inutiles, bruits et, euh, longueurs. Mais c’est du prog-rock affiché, je suppose qu’il faudrait que je compare à King Crimson ou le Floyd pour me former un avis définitif sur la longévité potentielle de la chose. Pour l’heure, je parlerai juste en tant que simple consommateur qui a vraiment accroché le premier album : je suis sûr qu’en enlevant 20 minutes de « gras », ils auraient obtenu un album beaucoup plus sec et efficace. Ils n’en sont pas moins d’excellents musiciens avec des idées très abouties et souvent bien prise de tête comme on les aime, et qu’on aimerait apprécier en concert. D’ailleurs c’est probablement l’objectif de cet objet : donner à l’acheteur les sensations qu’il aurait en écoutant TMV en live, mais depuis son iPod (que je n’ai pas).

On me dira sans doute que je ne me suis pas penché sur les paroles, ou que mon approche trop rapide ne fait pas la part belle à certains aspects, voire que je n’ai pas compris l’album et ses superbes plages de sons magiques. Mais en définitive, ce n’est pas cet album qui m’aidera à repasser mon linge plus vite. Zut.

Dans l’autre main, je ne parle longuement que de ce qui me passionne. Sortez vos calculettes à déductions.

Ah, et je me rend compte en fait que le CD lui-même compote 15 pistes, et non 5 comme je le pensais (because je fait cette critique avec la version de « test », légale désormais vu que j’ai acheté l’album, HAHA!), donc toute mon étude tombe à l’eau. Bouh.

Bon, ce post est déjà cinq fois trop long, je publie et je parlerai du reste après. Pour ce qu’on me lit, de toute façon, hein…

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Update

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Nouvelles photos chez Fabrice.

Dood

D’ailleurs, si vous êtes modèle, hein, il est preneur…

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Pride & Prejudice

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

– Bonjour, je voudrais deux places pour Raison et Sentiments siouplé.
– Voui, ça fera [super cher] siouplé.
– Ok, par carte bleu siouplé.
– Merci. Euh, c’est pour quel film ? Orgueil et Préjugés ?
– Euh, oui, haha, pardon. (grmbl, sté rikolo pourtant)

J’ai donc lu un livre ce mardi – jour béni du RTT. Lu, car tandis que je m’énervais après certaines propensions naturelles de certains personnages, ma demoiselle me soufflait « mais c’est comme dans le livre, tu sais ». Gn.

Cétébo. Non, vraiment, Keira est toujours plate comme une limande et, à ce qu’on m’a soufflé, Matthew McFedayen (il sort de Dune ?) ne vaut pas un bon Colin Firth qui, dans la même scène du petit matin en version BBC, portait apparemment fort bien la chemisette trempée par la rosée fraîche et présente, mais qu’à cela ne tienne, ça déchirait pas mal sa maman. Je le dis, P&P poutre.

Poutre, car c’est magnifiquement bien tourné. Les images sont très belles, parfois de vrais tableaux, et l’on se prend à attraper un rhume à la place des personnages qui passent des heures à marcher dans l’herbe humide, à se balader dans la campagne au petit matin, ou à deviser joyeusement tandis que la pluie tombe sur eux. Quelle abnégation pour l’Art.

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Poutre, car les personnages sont campés comme c’est qu’il le faut, yo. La grande soeur (Rosamund Pike : mon Zeus !, elle a joué la méchante au sabre dans un Bond, et un premier rôle dans… wait for it… Doom ! soupir) est effectivement la plus jolie et mariable du lot, Kiera est on ne peut plus garçon-manqué, les deux autres sont des greluches et la dernière très, euh, « élisabéthaine victorienne », la mère est à baffer et le père paisible à souhait (aaah, Donald Sutherland…), Mr. Darcy pose son regard de merlan frit sur l’univers campagnard avec un dédain superbement détestable, Bingley est en gentil gentil et Kelly (oui, elle comme Kiera sont des copines, je les appelle par leurs prénoms si j’veux) pique toutes les manières de Darcy, que c’en est à les confondre.

Poutre, parce qu’in extenso, on entre dans le jeu grâce aux acteurs. Combien de fois ai-je levé la main d’énervement ou d’impatience, alors qu’ils jouaient tel qu’il le fallait, selon le contexte historique et social ? Surtout la mère, j’veux dire. Prête à tout pour marier ses filles, et les sauver ainsi du déshonneur (et accessoirement, de la faillite) familial.

Poutre, car les quelques libertés prises avec l’oeuvre originale permettent, tout en gardant le côté triste et contrit nécessaire à tout film d’époque, de gagner en peps et, oui, en humour. Jane Austen qui fais de la comédie romantique, apparemment ça ne se fait pas, mais ça marche : on s’énerve quand ça n’avance pas, et on sourit quand tout va bien. L’essentiel du livre en fait une comédie romantique d’excellente facture, comme les anglais les font si bien en fait.
[ah, on me souffle en coulisse qu’en fait si, les livres d’Austen ne sont pas austères, mais bien des comédies romantiques. Dont acte.]

Poutre, enfin, parce que bordjel ça fini BIEN. Mais oui, pendant tout le déroulement on se dit « c’est tiré d’un bouquin écrit par une anglaise, ça va forcémently finir par un désespoir, une trahison ou un avalage de cachets, spabossib’ que ça se passe bien, tout çaaaa euh ». Et ben si, ça fini bien (attention, spoiler, au fait), et le père est magnifique, et en plus on profite de la version anglaise du flim, ce qui nous évite la fin sirupeuse de la version d’outre-Atlantique.

Donc, c’était fort bien, et j’ai apparemment une sensibilité de jeune fille. Discussion post-film :

– T’as aimé ?
– Oui, beaucoup.
– Ah ? C’est marrant, c’est plutôt un film de fille.
– Mais grâve.
– Elles viennent écraser une larme en pensant au beau Darcy.
– Clair.
– Non, c’est marrant que t’ai aimé. Limite inquiétant. Déjà que t’as aimé Brokeback Mountain…
– Bin, oui, dans les deux cas, c’est des histoires d’amour.
– Voui, du truc de midinette…
– Et bin p’tet qu’un changement en moi s’opère, que veux-tu 🙂 Je suis prêt à regarder le flim précédent, là, avec l’autre abruti…
– Bruce Willis ? 🙂
– Non, là, celui qui joue dans « Senseï Sinsimnissi »
– « Sense and Sin City » ? 😉 [d’où son « Bruce Willis ? » précédent, l’est kro forte ma nLN]
– Haha, yes, « Sense and Sim City », excellent. 😀 [oui, chacun rit d’une blague différente, là, oui]
– Encore une truc que tu vas mettre sur ton blog…
– Euh, oui.

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2006 : première procrastination

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

Comme l’année dernière, je colle ici le mail que je viens d’envoyer. Si vous ne l’avez pas reçu, c’est que j’ai probablement perdu votre adresse. Bonne lecture, donc.

Voici enfin mes voeux pour l’année 2006
Que l’on a proclamé « année de la saucisse »

[ trois SMS en réponse à mon « 2006, année de la saucise! » du 1er janvier ]

Je sais que ce retard me rapproche d’un narcisse
Mais ce n’est pas le plus aisé des exercices

Je savais que j’avais un mois pour les écrire
Et plus le temps passait, plus je voulais faire rire
Mes voeux de l’an passé, leur sourc’ semblait tarir
Il me fallait trouver de quoi vous divertir

Les alexandrins
Étouffent ma fantaisie
Félicie, aussi

Que puis-je vous souhaiter pour l’année à venir ? Amour, bonheur, santé ? Félicité ? Comment diable pourrais-je, alors que je projette de truster de manière assez éhontée la meilleure partie de ces qualités à venir. Bien évidement, tout rempli que je suis de bonté malléable, je vous laisserai également vous servir dans la manne folâtre que représente ces petits mots de grandes jouissances, mais ne nous voilons pas la face, camarades : preum’s, oh.

Mais hardi, compagnons ! Qu’il ne soit pas dit que l’année du Chien chinois, du Mozart naissant et du Nutella français nous verra baisser les bras ! Certes, la tâche est rude, car se profilent devant nous quelque 334 jours de quotidien périodique récurrent, mais il ne tient qu’à nous, tous, d’en tirer le meilleur parti. Oui ! J’entrevois d’ores et déjà, pour une large majorité d’entre vous, amour, gloire et prompte digestion ! Ne nous fions aux viles cassandres, qui viennent piétiner de leurs doigts crochus tous les espoirs immatériels que nous avons patiemment emmagasinés pendant les derniers jours de feue 2005, espoirs d’une année encore plus meilleure, avec plus de haut débit, plus encore de promulgations législatives chatoyantes, si c’est possible, et un minimum de coloscopie, parce que bon.

L’année qui s’est enfuie a tout d’même du mérite,
On y a vu de tout, notamment des saisons,
Elle n’a pas fait de nous des êtres sybarites,
Mais chacun y a vu quelques déclinaisons.

Un mariage, un enfant, ou simplement trente ans,
Des soirées éternelles, une p’tite augmentation,
Des vacances au soleil, un grand appartement,
Un nouvel instrument, Lost (la deuxième saison).

Une courte liste.
Ajoutez-y vos bonheurs,
Les moments passés.

Un an et un mois ont donc passé depuis l’année dernière (les plus attentifs parmi vous rermarquerons que je laisse ici de côté un formidable potentiel de rimes riches en ne poursuivant pas la lancée de la première phrase de ce paragraphe, mais que voulez-vous, les vers tétradécasyllabique, je ne maîtrise que peu, il faut bien dire). Donc, un an et un mois. Passés. En un an !
Partant du principe éprouvé qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, et loin de moi l’idée de faire mon malin en attendant qu’on en soit à un an, un mois et un jour, je m’en vais par la présente vous déclarer non pas ma flamme, car ce serait un brin pompier (hoho), mais bien mes jolis voeux pour les temps à venir – car, tant qu’à faire, autant que vous en preniez pour plus d’une année.

Je vous souhaite beaucoup de bonheur en commun,
Des muscles pas trop mous, du mérite au turbin,
De très jolis dessous, de rêver de quelqu’un,
D’avoir du temps pour vous, de rester un gamin.

Que l’année à venir voit éclore un projet,
Et, pourquoi s’abstenir ?, que ce soit du concret,
Allez donc vous blottir contre une épaule aimée,
Tout ce que je peux dire, c’est qu’le bonheur y est.

Vivez donc cette année comme un cadeau précieux,
Rendez-vous en janvier, pour voir si c’était mieux.

Merci à vous, amis, d’avoir lu jusque-là.
Merci à toi, chérie, de m’tenir dans tes bras.

Et, permettez-moi de recopier un passage de l’année dernière :

Des vœux par mail, ce n’est pas très personnel,
Mais j’ai dans la tête un visage pour chaque adresse,
Et une sincérité pour chaque visage.

Paf.

Merry fuckin’ new year to y’all.

x.

Et toutes ces sortes de choses…

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Descente au Shebeen

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

Ce lundi-là, je me suis décidé à me rendre à l’invitation lancée depuis fort longtemps par un camarade de lieux de travail : assister à la soirée « open mic » du Shebeen, organisée tous les lundis soir, donc. Sortie tardive du bureau (comme tous les lundis, car jour de bouclage. LN dirait « comme tous les soirs », et je peux difficilement la blâmer…), et arrivée sur les lieux du crime vers 21h. Je ne suis même pas encore entré que j’aperçois, à travers la vitre sale et la fumée omniprésente, un visage connu : Coo, que je connais depuis ma lointaine époque de fan de base de Radiohead (nodata.net, pour ceux qui veulent), et accessoirement sampler du groupe (de) Sourya, pour qui j’avais auditionné misérablement à la guitare il y quelques années, quand ils se faisaient encore appeler The Music Imposters.

Coucou à Coo, donc, puis je me faufile le long du bar, entre les divers hipsters chevelus (en voyant les photos, LN : « on dirait une pub pour Jean-Louis David ! » Moi : « Pas faux, comme dans la chanson de Air : ‘Où sont tes héros, mal rasés, bien habillés' »). Je rejoint mon collègue, David, et son frère Bruno, ce dernier membre du groupe Neïmo, qui accessoirement dispose de son propre label, Big Fields Records. Le temps de me faire offrir un verre par David, pourtant hétérosexuel patenté, je vois se glisser à travers la foule un barbu (tout le monde a une barbe de trois jours ici, mais lui a une *vraie* barbe), en direction du fond du bar, où se trouve une chaise haute sur laquelle est posée une guitare acoustique, le tout éclairé d’une faible lampe surplombant une mini table de mixage. La soirée open-mic s’ouvre là.

David me fait un peu les présentations, me décrit le proprio du bar, Earle, un sud-africain (je crois) un peu barré qui présentera tous les participants un peu connus par un laïus d’exclusivité, « et oui maintenont you fuckers, voici Miggles de Popklub Arsenal, avant il étay dans The Parisians et il va vous jouay say new fucking songs », « maintenont pour le pwemiewe fois, Djulien de Souwya va jouer pour vous avec Untel, Untel et Untel au chant, yeaaaah », ou encore « maintenant, le chanteur de Cliché, qui est maintenont dans The Victorians… ». On voit donc défiler une sorte de fine fleur actuelle de la scène rock parisienne, à l’exception de The Naast parce que bon c’est des fils à papa rock’n’folkeux alors hein. Tous ces groupes, avant même d’avoir plus d’une chanson, ont leur espace MySpace, et chacun fait un lien vers le MySpace de tous les autres – ce qui fait que j’ai un peu l’impression d’être dans une réunion ParisCarnet de MySpaceux, en fait. Tout le monde a fait partie d’un groupe, qui a splitté, donc en a remonté un autre avec tel autre membre d’un autre groupe, machin chose. « En fait on pourrait faire un arbre généalogique assez compliqué de tous ces groupes, non ? » « ben ouais, c’est sûr » « genre qui couche avec qui, tout ça » « ah ben ça tout l’monde mon gars » « non, j’veux dire… ok, laisse tomber ».

Quelques photos d'une soirée au Shebeen

Mon inviteur parti, je reste pour suivre un peu ce qui se joue, et finir mon second verre. La foule est plus compacte, et vu que le bar est très petit, difficile d’apprécier, finalement. Je sors vers 11h, et pour ne pas tourner de la tête dans le métro/train, je remonte la rue Mouffetard jusqu’à trouver un vendeur de crêpes sympathique. Des employés de la mairie défont les décorations de Noël. Je trouve mon crêpier, qui ne paye pas de mine dans son bout d’mur. Les deux Pakistanais discutent et rigolent dans une langue que décidément je ne comprendrai jamais, tandis que l’un deux me confectionne une des meilleures crêpes à emporter qu’il m’a été donné de savourer : non seulement il a mis la dose de Nutella et deux (2!) bananes, mais le pliage était tel que rien n’a coulé sur mes doigts durant mon trajet. Et m’a donné deux serviettes avant même que je ne demande la deuxième (du coup j’en ai eu trois. Formidables, les blogs, non ?).

En arrivant sur la place Monge, je fais le tour pour voir ce qu’est devenu l’emplacement de notre quartier général de l’époque, bar/restaurant que (et dans lequel) nous investissions chaque week-end. Le Nonchalant est toujours aux abonnés absents, et a été remplacé par un restaurant chinois, qui lui-même est en vente. « Time it was… » in my mind.

Métro. Dodo.
Boulot.