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300

Temps de lecture / Reading time : 7 minutes.

J’ai vu un flim dimanche dernier. C’était ‘rôlement bien didon.


« Beuhaaar! »

Ca a commencé bien innocemment, avec une bande-annonce trouvée au coin du blog de Flaoua. Entre qualité graphique, citations en or et musique (NIN ? APC ?), voilà un film qui semblait bien réjouissant à mon cerveau reptilien.

Je transmets à Fabrice début mars, qui me dit être au courant (« ça à l’air terrible!!! »), et même avoir lu la bédé depuis un moment déjà, cool : vu que je doute de l’attirance démesurée de ma douce pour ce long métrage, ça me fera un camarade avec qui partager l’expérience, vu que je doute un peu de l’envie de ma douce d’assister à un tel défilé d’hémoglobine.

Puis Internet est passé par là. Je suis régulièrement le blog d’Accordion Guy, un geekofêtard de Toronto, et qui a suivi l’évolution de la hype autour de « 300 » d’assez près. Pour commencer, il a lancé un appel à ceux qui voudraient voir le film avec lui car, whoddathunk, sa femme ne le voulait pas. Comme d’hab dans ses posts, des petites phrases marrantes : « Bonus points for anyone who’ll join me for dinner at the Burger King there, and double bonus points for anyone who yells « Tonight we dine in Hell! » while doing so. »

Puis ça a été l’avalanche de parodies Photoshop. Mais, vraiment, l’avalanche… Penser à ce film ne me donnait plus que l’envie de crier « This! Is! Sparta! » – mais pas au point de dire « Tonite, we dine in hell » à la moindre occasion.

Fabrice et moi nous mettons d’accord pour voir la chose ensemble (« entre paires de couilles », comme il dit si bien), sa propre douce étant rebutée par la violence. Pierre-Antoine est également invité, mais il nous répond, à sa manière habituelle, « je l’ai déjà vu et en plus ils meurent tous à la fin. » Du coup, je ne peux m’empêcher de faire un mail avec une sélection de photoshopperies :

> Euh comment dire, je l’ai déjà vu et en plus ils meurent tous à la fin.

Ah ? Ça me surprend. Pourtant, dans la bande-annonce, t’as plutôt
l’impression qu’ils jouent à Jenga, puis au foot. A la fin tout le monde est content, ils font l’amour et s’en vont en musique.

Je me demande vraiment si on parle du même film, Pierrot.

« Oui tu as raison, je dois confondre avec les 101 dalmatiens » fut sa réponse. Entre 300 spartiates et 101 dalmatiens, qui a le plus de chance de gagner ?

Bref, le film fut vu, au mk2 Bibliothèque même, tandis que nombre de parisiens profitaient du soleil sur le parvis de la TGB – tant mieux, moins de monde dans la salle.


« Han, fille toute nue ! »

Bon, je ne vais non plus faire une critique très étendue de la chose, hein. Le film tient largement les promesses de la bande-annonce : honneur, trahison, violence, patrie, muscles, jets d’hémoglobine, abnégation, sacrifice, envahisseur, gentils, méchants, musique pêchue, photo très graphique et proche de la bande dessinée… C’est 100% spectacle et on n’en demande guère plus : le contrat est rempli et bien rempli.


« Chat ! »

Un p’tit bout d’histoire, quand même, pour ceux qui vivent dans une caverne (mais arrivent quand même à avoir une connexion Internet, pour venir ici…) : film adapté de de la BD du même nom de Frank Miller (1998), elle-même inspirée du film « The 300 Spartans » (1962), qui relate la bataille des Thermopyles (-480) d’après les textes de Hérodote (-480 / -425) et de Diodore de Sicile (-90 / -30), principalement. Bref, ça copie sec dans les chaumières, j’espère que tout ça dispose d’une licence Creative Commons adéquate…
La bataille des Thermopyles (« Hot Gates » dans le film) est simplifiée en 300 spartiates, dont leur roi, qui partent défendre leur terre face à l’invasion de l’immense armée de l’empereur-dieu persan Xerxès Ier. Ils tiennent 3 jours dans un fin passage, faisant plus de 20 000 morts côté persan, avant de finir encerclés suite à la trahison de l’un des leurs. Bref, même Hulk Hogan verserait une larme face à tant d’héroïsme. Tsssk.


« Come to daddy ! »

Donc, pour simplifier un peu plus, nous avons d’un côté les gentils (droits, fiers, fraternels, forts, justes, prospères, peu nombreux) et les méchants (divergents, arrogants, perfides, médiocres, iniques, décadents, ‘achement nombreux sa mère).

Mais bon, tout ça ça reste quand même compliqué, donc pour bien s’assurer qu’on a compris qui est qui, le réalisateur a mis les formes : les gentils ont l’air de gentils, les méchants ont l’air de méchants.

Tiens, hop, grand jeu : dans l’image suivante, découvrez qui est gentil, et qui est méchant (attention, il y a un piège) :

On retrouve donc une vision assez cartésienne manichéenne binaire, où il est difficile de ne pas choisir son camp. Et bien entendu, les esprits chagrins de s’outrer face à une vision insultante des Persans – donc in extenso des Iraniens, mais c’est bien sûr -, à un parallèle jugé dangereux avec l’actuelle guerre en Iraq, à une propagande pro-eugénisme, à une réécriture homo-érotique de l’Histoire… « The Iranian Academy of the Arts submitted a formal complaint against the movie to UNESCO. » Au. Secours.

Ça doit être chiant de discuter avec les abrutis capables de telles théories abracadabrantes sur un film qui est tout sauf à prendre au sérieux. Là où je recommande expressément de laisser son cerveau au guichet lors du visionnage de ce film, d’autres semblent l’avoir retiré en sortant de la salle.

On a bien apprécié. Sérieux, les gentils ont, malgré tout, gagné par leur sacrifice, c’est beau comme la rosée au clair de lune, sincère comme une chanson reggae de Bernard Lavilliers, triste comme un enfant apprenant l’inexistence du Père Noël… Déjà la bande-annonce pour Pirate des Caraïbes III nous a mis sur la bonne voie avant le film (« Ouaiiiis, pirates ! »), et l’abnégation de nos héros a fini de nous emporter vers leur inéluctable mort, le sourire au lèvre face à ce sacrifice sur grand écran, dans les fauteils moelleux (et rouges) de la salle principale du mk2. Bref, on s’est pas pris le choux. Le film a comblé nos attentes. Tout va bien.

Après avoir discuté le bout de gras avec Fabrice, je me remets en route vers mon Home Sweet Home, et le signale à ma chère et tendre, par SMS, afin je suppose qu’elle ait le temps de faire partir Thorsten Agregarios, son amant. Je lui indique subrepticement mon enthousiasme pour le film que je viens de voir :

Sa réponse, qui ne tarde pas, me démontre par A+2 qu’elle partage totalement mon enthousiasme :

Mmmh.

Et puis, du coup, cette Fresque Historique Immortelle donne envie de se plonger dans le passé, et l’outil WikiCharts de Wikipedia ne s’y trompe pas, avec pour Mars 2007, sur la partie anglaise, « Battle of Thermopylae » et « 300 (film) » respectivement 6e et 8e du Top-100 (avec 7 pages spéciales dans le Top-10, ça va…), Sparta en 11, loin devant Sex et Sexual Intercourse, respectivement 19e et 18e. Pômel, au moins les jeunes s’intéressent à l’Histoire, du coup ! 😉

L’article « Sparta? No. This is madness » du Star canadien s’y intéresse aussi. Il a beau démolir la plupart des assertions du film (notamment, que ce sont les spartiates qui étaient réputé pour leur pédérasite, et non l’inverse, cf la page Wikipedia sur le sujet, qui nous indique en clair que « Sparte requérait de tous ses citoyens de nouer une relation pédérastique« ), j’en retiens un résumé assez juste de ce à quoi l’on peut s’attendre en allant voir ce film :

The Spartan warrior movie 300 is not for the meek, despite its visual virtues and high thrill quotient. It’s a total-immersion battle experience for eaters of red meat, worshippers of the male physique and lovers of extreme violence.

Bon, je ne suis pas un fanatique de la violence extrème, et n’apprécie le physique masculin que dans un cadre pure esthétique jalousé (un jour, moi aussi j’aurai 5 tablette de chocolat sur le bide. Ouais, et je pourrais gagner à n’Euromiyons aussi, qui sait?), mais il est certain que l’on a sa dose d’emportement lors de chorégraphies de combat parfaitement orchestrée, et de l’ampleur donnée aux attaques perses, tout cela combiné à une image très graphique, très BD, donnant la part belle à l’esthétique plutôt qu’à l’humainement plausible. Bref, ça claque

Tiens, pendant que j’en suis à violer le droit à la copie privée de propriété intellectuelle, autant faire de grosse citation d’un p’tit gars qui a tout compris, chez Ain’t it cool news:

I just saw a movie that’ll give your eyes boners, make your balls scream and make you poop DVD copies of THE TRANSPORTER. It’s called 300. I don’t know what the title has to do with the movie, but they could’ve called it KITTENS MAKING CANDLES and it’d still rule.

[…]

I can’t spoil the plot because THANK GOD THERE ISN’T ONE. Just ass kicking that kicks ass that, while said ass is getting kicked, is kicking yet more ass that’s hitting someone’s balls with a hammer made of ice but the ice is frozen whiskey.

TWO COOL THINGS ABOUT THE MOVIE AND ONE THING I DIDN’T LIKE:

COOL THING ONE:
HEAVY METAL DURING BATTLE SCENES

Who gives a shit if the music isn’t historically correct? LORD OF THE RINGS could’ve used some Journey. This movie has that chu-CHUNG kind of metal that you hear in your head when your shift supervisor at Wetzel’s Pretzel is telling you that you’ll have to stay for clean up and you wish you had a sock filled with quarters in your hand.

COOL THING TWO:
FOES, MINI-BOSSES AND A BIG BOSS

Basically, the Greek dudes are fighting these Persian dudes, but the director, who must have a dick made of three machine guns, does it all like a video game. The Greeks fight every death metal video from the last ten years. There’s wave after wave of giants, freaks, ninjas, mutants, wizards, and a hunchback who looks like he’s got Rosie O’Donnell on his back.

[…]

My final analysis is [that] 300 [is] the most ass-ruling movie I’ve seen this year, and will probably be the King of 2007 unless someone makes a movie where a pair of sentient boobs fights a werewolf.

Right on, dude.

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Se faire un nom par la musique (et vice versa)

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

[attention, post où je tape un peu sur tout ce qui passe à portée de la main. n’y voyez pas de l’aigreur, juste une envie de ventiler large et à tout vent. oui, façon puzzle, aux quatre coins de paris, tout ça…]

Lundi soir, nous regardons du coin de l’oeil la seconde partie du Grand Journal de Canal+ tout en vaquant à nos occupations, de manière assez distraite : la complaisance récurrente envers des invités aussi peu intéressants que récurrents, ajoutée au manque cruel de profondeur des interviews et chroniques, font que seul la fin de l’émission (à savoir, le Petit Journal People, le SAV d’Omar et Fred et à la limite la boite à question – mais surtout le Petit Journal, il faut bien le dire) nous empêche de zapper en quête de fond sonore plus captivant.

Invités de ce lundi 26 mars : François Berléand (vous DEVEZ voir « Le convoyeur« ) et François-Xavier Demaison (vous DEVEZ voir… euh… non, je ne le connais pas en fait). Invités musicaux : « Ultra Orange & Emmanuelle« . Et c’est là que le bât blesse. Grâve.

Le groupe joue, et de découvrir qu’en fait d’Emmanuelle, il s’agit d’Emmanuele Seigner en blonde platine, entourée d’un groupe pour le moins bateau. Ils nous jouent une chanson bateau (« Sing Sing », a priori – le single, quoi), chantée dans un anglais de karaoké et avec un minimum d’accords (à vue de nez, Am-C).

Évidemment, les moutons hurleront au génie en référençant le Velvet, que cet ersatz même pas underground tente de plagier éhontément (jusque dans le nom, référence a priori évidente à un autre album, ce n’est pas la modestie qui les étouffe, d’un côté comme de l’autre du &, estimons-nous heureux s’ils ne mettent pas un dessin de pomme sur leur pochette). Inspirée par la réussite apparente de Juliette Lewis, reconvertie avec ses Licks ? Apparemment pas. Après la prestation (clichée au possible, entre la guitariste qui tente de faire un larsen devant son ampli pendant toute la chanson, et le gratteux qui ici pète une corde à force de bourriner ses deux accords, ou là joue en posant son dos contre celui de la chanteuse choriste célébrité, arrive l’interview. Extrait [je paraphrase, vous m’excuserez de ne pas avoir enregistré la chose] :

Denisot : Qu’est-ce qui a été le déclic, pour vous lancer dans la chanson ?
Seigner : Oh, ben c’est la rencontre avec les musiciens [ah ? oh…], et puis surtout c’est depuis que j’ai appris à chanter.

Cette dernière phrase bien faillit nous faire recracher le contenu de nos verres. Si la Seigner sait chanter (ne serait-ce qu’en français, hein, j’ai bien compris que pour elle chanter en anglais relevait de l’effort labial, donc bon), alors je suis le producteur de l’album d’Adrienne Pauly (pitié non).

Bon, on se retrouve dans un cas malheureusement de plus en plus courant de célébrités qui se disent « Paris Hilton l’a fait, pourquoi pas moi ? », soit. Mais là où Carla Bruni, aussi lassante peut-elle être aujourd’hui, a un timbre de voix particulier en plus que de savoir jouer de la guitare, avec la Manue, c’est pas en s’entourant d’une bande de branleurs qu’on fait du rock’n’roll.

Mais bon, les stars veulent se diversifier, soit : Lou Doillon (vous DEVEZ éviter de voir « Blanche« , une merde sans nom qui m’a fait quitter la salle pour la première fois depuis longtemps – merci regrettée carte UGC), « fille de » ², se met bien à nous lire des lettres au théâtre sans qu’on le lui demande, ou encore une fois dans la même émission (décidément), Claire Chazal qui s’est dit qu’on voulait venir la voir au théâtre, je vous le donne dans le mille, lire une lettre. I see déjà vu.

Bref, donc, Emma se la joue rock star, tant mieux pour elle, y’en a plein qui voudraient faire pareil et elle le fait, more power to her. Mais n’est pas célèbre qui veut. Tandis que des dizaines de groupes talentueux attendent qu’on leur prête oreille sur les diverses scènes de France et de Navarre, d’autres se font mettre leur CV en haut de la pile rien qu’n déclinant leur état-civil, brûlant potentiellement un budget qui aura pu être alloué à plus intéressant, ou même ne serait-ce que plus écoutable. C’est sûr, ça se vendra mieux qu’un album de Yann Caillasse, mais mis à part se faire plaisir pour la chanteuse, ça n’apporte rien à l’environnement sonore.

Preuve supplémentaire, donc, qu’en ce bas monde le carnet d’adresse passe avant le talent. Ça se retrouve même chez les jeunes : prenons les deux récents premiers albums issus de la « nouvelle scène rock française parisienne », je parle bien sûr des Naast et des Plasticines. Les premiers sont une bande de petits rigolos qui, parce qu’ils ont vu un concert de Libertines et que leurs parents ont des vinyles des Pistols, se font offrir des basses Rickenbacker et des Telecaster ’52 US Vintage à Noël pour n’en faire guère plus que de la gentille soupette. Mais bon, ça aide d’avoir un chanteur fils de rédacteur musical (la couverture de Rock’n’Folk, anyone?), des bonnes fées ayant pour noms Manoeuvre ou Eudeline (Rock’n’Folk encore, m’enfin après avoir pris Virginie Despentes en intervieweuse, on n’était plus à une faute de goût près, hein), et le carnet d’adresse qui va avec. Donc paf, contrat, album, passage à Taratata, tout le toutim.
Pour les Plasticines, ça suit le même chemin, car rencontre avec les Naast à ce même concert des Libertines, on suppose. Si elles ont encore moins de talent que leurs comparses à peine pubères, elles compensent par le fait que ce sont des filles, et qu’elles sont (depuis peu) majeures (les deux compensation sont liées). Donc, contrat, album, et on verra pour Taratata, Nagui a un minimum d’éthique encore…

Bref, pourquoi une telle désuétude musicale ? Pourquoi se retrouve-t-on avec des groupes comme UO&M, dont on se fout, dans une émission pleine d’auto-suffisance, certes, mais en prime time bordel ? Est-ce lié au manque de prise de risque de la chroniqueuse musique de cette émission, dont la profondeur des chroniques n’a d’égal que le peu d’intérêt des questions posées par l’autre chroniqueuse de l’émission (la rescaptée de Fogiel), qui elle semble véritablement se donner du mal chaque jour pour trouver les questions les plus bateau qui soient, ou le cas échéant un jeu ayant le rapport le plus ténu possible avec l’invité (je vous avais dit qu’on ne survolait cette émission que dans l’attente des trois dernières rubriques) ? Je ne sais pas. Où est passé Stéphane Saunier quand on a besoin de lui ?

Toujours est-il qu’Edouard n’a pas été pris à la Nouvelle Star, et ça ça suxx.

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Pride & Prejudice

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

– Bonjour, je voudrais deux places pour Raison et Sentiments siouplé.
– Voui, ça fera [super cher] siouplé.
– Ok, par carte bleu siouplé.
– Merci. Euh, c’est pour quel film ? Orgueil et Préjugés ?
– Euh, oui, haha, pardon. (grmbl, sté rikolo pourtant)

J’ai donc lu un livre ce mardi – jour béni du RTT. Lu, car tandis que je m’énervais après certaines propensions naturelles de certains personnages, ma demoiselle me soufflait « mais c’est comme dans le livre, tu sais ». Gn.

Cétébo. Non, vraiment, Keira est toujours plate comme une limande et, à ce qu’on m’a soufflé, Matthew McFedayen (il sort de Dune ?) ne vaut pas un bon Colin Firth qui, dans la même scène du petit matin en version BBC, portait apparemment fort bien la chemisette trempée par la rosée fraîche et présente, mais qu’à cela ne tienne, ça déchirait pas mal sa maman. Je le dis, P&P poutre.

Poutre, car c’est magnifiquement bien tourné. Les images sont très belles, parfois de vrais tableaux, et l’on se prend à attraper un rhume à la place des personnages qui passent des heures à marcher dans l’herbe humide, à se balader dans la campagne au petit matin, ou à deviser joyeusement tandis que la pluie tombe sur eux. Quelle abnégation pour l’Art.

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Poutre, car les personnages sont campés comme c’est qu’il le faut, yo. La grande soeur (Rosamund Pike : mon Zeus !, elle a joué la méchante au sabre dans un Bond, et un premier rôle dans… wait for it… Doom ! soupir) est effectivement la plus jolie et mariable du lot, Kiera est on ne peut plus garçon-manqué, les deux autres sont des greluches et la dernière très, euh, « élisabéthaine victorienne », la mère est à baffer et le père paisible à souhait (aaah, Donald Sutherland…), Mr. Darcy pose son regard de merlan frit sur l’univers campagnard avec un dédain superbement détestable, Bingley est en gentil gentil et Kelly (oui, elle comme Kiera sont des copines, je les appelle par leurs prénoms si j’veux) pique toutes les manières de Darcy, que c’en est à les confondre.

Poutre, parce qu’in extenso, on entre dans le jeu grâce aux acteurs. Combien de fois ai-je levé la main d’énervement ou d’impatience, alors qu’ils jouaient tel qu’il le fallait, selon le contexte historique et social ? Surtout la mère, j’veux dire. Prête à tout pour marier ses filles, et les sauver ainsi du déshonneur (et accessoirement, de la faillite) familial.

Poutre, car les quelques libertés prises avec l’oeuvre originale permettent, tout en gardant le côté triste et contrit nécessaire à tout film d’époque, de gagner en peps et, oui, en humour. Jane Austen qui fais de la comédie romantique, apparemment ça ne se fait pas, mais ça marche : on s’énerve quand ça n’avance pas, et on sourit quand tout va bien. L’essentiel du livre en fait une comédie romantique d’excellente facture, comme les anglais les font si bien en fait.
[ah, on me souffle en coulisse qu’en fait si, les livres d’Austen ne sont pas austères, mais bien des comédies romantiques. Dont acte.]

Poutre, enfin, parce que bordjel ça fini BIEN. Mais oui, pendant tout le déroulement on se dit « c’est tiré d’un bouquin écrit par une anglaise, ça va forcémently finir par un désespoir, une trahison ou un avalage de cachets, spabossib’ que ça se passe bien, tout çaaaa euh ». Et ben si, ça fini bien (attention, spoiler, au fait), et le père est magnifique, et en plus on profite de la version anglaise du flim, ce qui nous évite la fin sirupeuse de la version d’outre-Atlantique.

Donc, c’était fort bien, et j’ai apparemment une sensibilité de jeune fille. Discussion post-film :

– T’as aimé ?
– Oui, beaucoup.
– Ah ? C’est marrant, c’est plutôt un film de fille.
– Mais grâve.
– Elles viennent écraser une larme en pensant au beau Darcy.
– Clair.
– Non, c’est marrant que t’ai aimé. Limite inquiétant. Déjà que t’as aimé Brokeback Mountain…
– Bin, oui, dans les deux cas, c’est des histoires d’amour.
– Voui, du truc de midinette…
– Et bin p’tet qu’un changement en moi s’opère, que veux-tu 🙂 Je suis prêt à regarder le flim précédent, là, avec l’autre abruti…
– Bruce Willis ? 🙂
– Non, là, celui qui joue dans « Senseï Sinsimnissi »
– « Sense and Sin City » ? 😉 [d’où son « Bruce Willis ? » précédent, l’est kro forte ma nLN]
– Haha, yes, « Sense and Sim City », excellent. 😀 [oui, chacun rit d’une blague différente, là, oui]
– Encore une truc que tu vas mettre sur ton blog…
– Euh, oui.

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Où il est question de certains Arts

Temps de lecture / Reading time : 7 minutes.

Avouons-le, je vous ai bien eu. Cela va faire un mois que mon dernier article a été publié, et quand bien même je le trouverais excellent et il mériterait d’avoir sa place en haut du firmament de mes écrits les plus introspectifs, je ne peux éluder les cris de rage et hurlements encourageants en provenance de la plèbe réunie devant les grilles du parc du château, d’où j’écris ces quelques lignes bien senties quoique fortement inutiles et un peu trop portée sur le jme-la-ouedj de mon parler la France. Si.

J’ai une bonne poignée d’articles qui attendent d’être terminés par ma personne, mais session de faire du blogging on blogging, et passons à blogging on life. Plus précisément, qu’est-ce que j’ai bien pu faire ces quelques dernières semaines en matière d’illumination de cellules grises. Abordons gaiement.

Parlons flims, pour commencer. Tout d’abord, car c’est lui qui me pousse à me décider à me motiver à enfin prendre la plume le clavier, « Chats noir, chat blanc« , d’Emir Kusturica. Malgré les répétés avis plus que positifs de mon grand frère sur environ tous les films de ce réalisateur, je n’en avais jamais vu aucun avant ce soir, où Arte à eu la bonne idée de passer le susnommé, et un 20 minutes de se trouver sur le siège face à moi dans le train du retour, d’où j’ai pu lire le programme de ce soir. Remercions donc, dans l’ordre, ces trois entités (mon frère, Arte, et 20 minutes) de m’avoir permis, par leur pugnacité respective, de me faire voir ce film.
Car il est excellent, y’a pas à chier là-d’ssus. C’est grand-guignolesque au possible, délirant comme c’est par permis, excessif dans toutes les directions, et donc extrêmement jouissif, là où je craignais justement que le burlesque des films de Kustorika ne me rebute trop rapidement. Non, c’est à la limite des contes de Grimm, mélangeant personnages hauts et couleurs et poésie de l’amour et du quotidien. Le dosage est très équilibré, le rythme ne se relâche pas, les acteurs sont à fond, le bordel est fréquent et on en redemande presque…
J’ai adoré, au point de me motiver à voir les autres films de Kusto, et pourquoi pas de lever mon embargo équivalent sur Almodóvar (mais lui, c’est à cause d’un mélange de « Jamón, jamón » qui m’a fuchsia et a influencé ma vision du cinéma espagnol, de Jota dépréciée, et de prénom mal hispanisé à mon goût).
Ne nous fermons donc pas.

Ensuite, « Wallace et Gromit ». Bon, je n’apprendrai à personne que ce film est formidable, qu’il faut le voir, que c’est du bonheur en barre pour grands et petits. Bref, nous l’avons vu ce week-end, avons ri comme des bossus, et je souhaite propager la bonne parole. Procurez-vous les courts-métrages les mettant en scène, ils sont aussi très bons, notamment celui avec les moutons à mon goût.
Grand plaisir aussi, tout personnel, de faire découvrir le monde de W&G à ma demoiselle, qui en ignorait auparavant l’existence – de la même manière que je l’ai dégoûtée, bien malgré moi, de James Bond, convertie à Star Wars, et invitée à comprendre l’intérêt de Star Trek.
Bref, ce retour au cinéma de notre part, après plusieurs semaines d’absence, fut jouissif. Et il faut que je pense à attaquer Aardman en justice pour leur vol flagrant d’onomatopée de pinçage de fesse.

Musicalement, deux groupes dont je voudrais parler. Pour commencer,

The Mars Volta

J’en avais rapidement entendu parler via le batteur d’un groupe chez qui j’ai fait un court essai. Je ne sais pourquoi, je me suis repenché sur le problème, me suis procuré l’album « De-Loused In the Comatorium », et après très peu d’écoute, l’ai mis dans ma wishliste.
C’est très différent de mes habitudes postrock et lo-fi : du rock assez poussé, sans être brutal ni psyché, mais véritablement prenant, notamment par le travail de mise en place et le côté « ça part dans tous les sens mais ça reste sur Terre ». L’album fait montre de beaucoup de travail et de créativité, et montre que ce ne sont pas des débutants (ceux qui à la différence de moi auront suivi l’aventure At The Drive-In, leur précédent groupe, comprendront). J’ai été particulièrement convaincu par les deux premiers titres qui s’enchaînent, le riff d’intro d’Eriatarka, la tranquille et superbe Televators, et plein d’autres trouvailles assez soufflantes.
Il ya beaucoup de passion dans le chant (je n’en suis pas encore à déchiffrer les paroles), une grande tension dans les idées et placements, et on se prend à découvrir de nouvelles couches à chaque écoute. Par moment, on sent presque qu’il y a trop d’idées pour seulement un album, mais si sur la longueur certains titres peuvent en être indigestes, individuellement l’oeuvre reste impressionnnante.
Une excellente petite chose, qu’ici encore je suis bien content de ne pas avoir laissé passé. Vais-je devoir me pencher sur At The Drive-In ? Mmmmh…

Dolly

Musique. Le dernier album de Dolly est une redécouverte d’un groupe malheureusement inconstant à mon goût dans la qualité de ses albums – et putain de merde ça ne risque pas de s’améliorer, mes condoléances.
J’avais comme tout le monde découvert Dolly à l’époque de leur premier single, « Je n’veux pas rester sage ». J’entendais alors des récits de concert où la chanteuse faisait étal de toute sa candeur en se cognant régulièrement les dents contre son micro à chaque reprise de chant. Mais j’étais alors puceau de la musique donc rien de plus ne vint. Pour info, le dépucelage viendra quelques mois plus tard, avec la sortie de OK Computer. Amen.
Bref, je ne sais pourquoi je me procure ensuite leur album suivant, « Un jour de rêve », et mon foie foutrement bon, car j’y retrouvais, deux ans après OKC, un son que je trouvais proche de celui de ce dernier album. Clavier, guitare, mélodie power-pop, en français dans le texte et sifflable. Miam. Presque aveuglément, j’achetais leur suivant, « Plein air », et le fait que je dusse en cherche le titre sur Amazon ne fait que prouver qu’il a pris la poussière sur mon étagère. Il est peut-être excellent, mais je n’ai pas accroché aux premières écoutes, et n’ai pas pris le temps de le transférer sur mon lecteur MP3 par la suite. Tant pis.
Je me suis enfin procuré leur dernier en date, « Tous des stars ». La jaquette est à vomir, mais j’y ai retrouvé la créativité de n°2, avec en plus pas mal d’électro. Cette dernière est parfois répétitive (notamment, le synth-bass entre les deux premières chansons, même motif, qu’on retrouve ici et là), les textes ne sont pas toujours du Ferré, tant s’en faut, et j’en zappe ici ou là, mais j’y reviens fréquemment sur mon lecteur MP3, blasé que je suis par mes écoutes répétées d’Arcade Fire, Wilco, Ghinzu et autres.
Bref, j’ai bien aimé le dernier album de Dolly, et la mort de leur bassiste tend à faire croire que ce sera le dernier. Fuchsia.
Ah, et oui, j’écoute aussi du pop-rock, désolé pour ceux qui me croyait pur et dur dans mes goûts élitistes alternatifs loin des sentiers battus. Il m’arrive d’écouter du Nathalie Imbruglia, et d’aimer çà. Hop.

Spirou

Il faut un temps où mes frères et moi collectionnons les albums de bédé. Le grand avait hérité des Tintins de notre paternel, aussi il continua dans cette lignée – surtout que, Hergé mort et strict quant à une possible reprise, celle-ci fut rapidement achevée. Je me lancait pour ma part dans une collectionnite Spirophile, tandis que le petit dernier trouvais refuge chez les Schtroumpfs. J’étais d’autant convaincu d’avoir bien choisi que Spirou était comme moi né officiellement un 21 avril, sous la plume de Rob-Vel.
Le personnage-titre du magazine de l’éditeur Dupuis a vu la plume de nombreux auteurs, à commencer par Franquin, qui lui a créé tout son univers, et plus encore. Les suivants n’ont pas à mon goût su lui insufler autant d’idées et de folies, jusqu’à l’arrivée salvatrice de Tome & Janry. Non content de revenir une ligne proche de celle de Franquin, ils ont fait entrer dans la série un humour visuel qui permettait d’entrer très facilement dans les histoires.
Malheureusement, il semblerait que ces deux-là aient aussi fini par se lasser. Après avoir lancé le Petit Spirou avec succès, ils ont apparemment cherché à reprendre le personnage et lui donner un fond plus sérieux. Pour ce faire, un album très sombre, tant dans le fond que la forme, « Machine qui Rêve ». Sombre déjà, car les cases sont dessinées sur fond noir, ce qui tranche nettement avec l’habituel. Mais surtout, le scénario remet en cause beaucoup d’acquis de la série. Très peu d’humour, perte du surnom d’un personnage important, Spip silencieux… Le scénario n’est pas très bon, les images font la part belle aux effets dramatiques. Non, il album pas assez bon pour relancer la série dans cette direction…
Punition du management ou abandon des auteurs, deux autres auteurs ont repris la main, Morvan et Munuera. Après un album d’introduction assez moyen, ils viennent donc de sortir leur second (et le 48e de la série) : « L’Homme qui ne voulait pas mourir ». Ce qui m’a donné envie d’en parler n’est pas tant le titre, assez pourri, ni le fait qu’il soit excellent par rapport au précédent, mais avant l’amusement de voir les nombre intersidéral de référence aux albums précédents du duo. Ca donne un peu l’impression qu’au vu des résultat de leur premier essai, ils se sont dit « bon, ‘faudrait p’tet qu’on se renseigne sur nos personnages », ils ont lu tous les aventures (jusqu’à la première) et nous le font savoir par nombre de référence (la scène chez le psy est assez amusante).
Retour de Zantafio, ajout d’un personnage en rapport avec un des tous premiers albums, successions de scènes assez vertigineux, utilisation de matériels créés par Franquin…
Voilà, ça m’a amusé. Et c’est pourquoi j’ai écris tout ces paragraphes. Oui, je fais ce que je veux.

Pour terminer, rien de bien révolutionnaire, ni même culturel, mais un vidéo qui m’a faut véritablement rire devant mon écran ce dimanche soir. Il s’agit d’une séquence du jeu Whose Line Is It Anyway, présenté par Drew Carey, qui demande à son équipe de créer des sketches improvisés. Bref, je peux me tromper, ce n’est pas important, c’est la vidéo ici même qui nous intéresse ce soir (bonsoir, d’ailleurs) : Living Scenery [backup]. Ce sketch met en scène un invité surprise, Richard Simmons, un personnage, disons, flamboyant, réputé pour ses vidéos de fitness, démontre ici tout son talent. Sincèrement, c’est con, mais j’en ai la larme à l’oeil, ce qui face à un écran est rare de ma part…

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critiques films offline

Un long dimanche de fiançailles

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

Un film de Jean-Pierre Jeunet, avec Audrey Tautou, ainsi que Dominique Pinon, Jean-Pierre Becker, Dominique Bettenfeld, André Dussollier, Ticky Holgado, Thierry Gibault, Tchéky Karyo, Rufus, Philippe Beautier… ainsi que quelques autres actrices et acteurs qui, eux, n’ont pas joué dans « Amélie Poulain », paskeu ‘faut pas pousser non plus.

Ca semble mesquin de dire cela, mais c’est néanmoins l’une des premières pensées qui m’est venue en sortant du cinéma, et qui résume ce que j’ai ressentit pendant la séance : « C’est un film de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou ». C’est idiot, certes, mais je n’ai pas réussit à sortir de cela. Jeunet film comme Jeunet (et on se demande si Caro n’était pas sa baguette magique, finalement), et Tautou fait sa Amélie, sauf qu’elle n’a pas la malice ni le peps d’Amélie, non, juste une jambe en bois, qui n’apporte rien au film si ce n’est peut-être du misérabilisme, et encore je ne sais pas ce que veut dire ce mot.

C’est donc très joli, bien sûr. Les villages sont filmés comme on voudrait les voir tous les jours et les prendre en photo pendant nos vacances. Les vieux trains à vapeur circulent sur une ligne au milieu d’un champ, et la caméra vole en travers du train, et repasse à nouveau et encore, car ça coûte probablement super cher d’isoler une ligne SNCF et de louer des locos et wagons pour l’après-midi, alors ‘faut bien rentabiliser, surtout qu’il fait beau aujourd’hui, autant en profiter un bon coup.
Et les tranchées. Ah, les tranchées, quelle horreur, LA GUERRE mes amis, c’est horrible, tous ces braves gars sympathiques qu’on envoi au casse-pipe pour tenter vainement de gagner 100 mètres, c’est triste, violent et inutile. Mais c’est bien filmé, tout ça, avec ce filtre jaune qui nous fait penser à nos photos jaunies du début du siècle précédent, et aux médailles qui les accompagnent, et aux lettres qui s’effritent, parfois.

Des braves gars, tous ces protagonistes! Tous des personnages, tant et si bien qu’on se retrouve à les connaître un peu tous, à partager une partie de leur vie pendant les quelques minutes, voire secondes, qui leur ont été allouées par le scénario, car il y a le brave gars suivant qui attend son tour, oh. Alors on les survol tous, on voudrait s’intéresser mais déjà on nous dis « et çui-là, ‘gadez, il a une main en bois faite par deux autres des braves gars, n’est-il pas brave et ne sont-ils pas braves? » Tous ces noms que l’ont parcourt, au point que lorsque le scénario les mentionne plus loin dans le film, il faut afficher leur visage en médaillon pour que le spectateur se dise « aaah, c’est de lui qu’on parle, d’accord ».

Car c’est un imbroglio, le scénar’. Ou plutôt, on voudrait le faire passer pour car en fait c’est assez simple mais le spectateur découvre en même temps qu’Amélie, pardon, que Mathilde, et donc ça prend son temps, et vers la fin on commence à vouloir sa perte, à son amoureux, qu’il nous laisse tranquilles. Mais non, trop de dollars investis, il faut une happy-end.

Audrey Tautou est donc en quête de son amoureux, qui n’est pas Mathieu Kassovitz mais Gaspard Ulliel, que je ne connaissais apparemment pas mais en fait si car à ce que me souffle IMDb il a joué dans « Le pacte des loups ». Remercions à nouveau IMDb de m’apprendre par extension que Christophe Gans nous prépare sa vision de Rahan pour 2006, juste après un opus intitulé Silent Hill (nooooon ? siiiiiiii !), écrit avec Roger Avary (nooooooooon ? siiiiiii, j’te diiiis!).

Mais revenons à nos moutons, c’est-à-dire ce long dimanche (pourquoi dimanche, tiens ? lisons le livre, je suppose), a.k.a « Amélie dans les tranchées ». Youhou.
Audrey cherche donc Gaspard comme elle cherchait Mathieu (la coquine) : sans trop savoir où elle va, et en offrant donc plein d’excuses pour un scénar’ où l’on croise tous les braves gars sus-cités. I see déjà-vu.

Le film est donc bien foutu dans l’image, et un poil convenu dans le scénar’. En fait, il est aussi un poil convenu dans l’image, car c’est Jeunet, et qu’à force on fini par connaître sa patte, et malheureusement à s’y attendre.
Malheureusement, car mine de rien en repensant à Delicatessen et à La cité des enfants perdus, (qui étaient magnifiques, superbes, quelle photo, quel grand réalisateur!), bah je trouve que ça fait qualité industrielle, mine de rien. Certes, comme le dit cette vieille pub Coca, « Industrial quality is quality you can trust », mais bon, ce qui relevait du génie graphique à l’époque semble bien pantouflard aujourd’hui.

MILD SPOILER AHEAD
Un exemple qui m’a montré l’ampleur des moyens : nos amoureux ont fait l’amour pour la première fois, c’est le lendemain matin, ils dorment légèrement, côte à côte. Sur le coté, il est derrière elle et a sa main droite posée nonchalamment sur son sein droit (oui, bon, il serait plus pratique et naturel qu’il la pose sur le gauche, mais passons). Apparaît au-dessus de leur tête, énorme semble-t-il, une araignée. En 3D évidemment, détaillée et tout. Elle descend le long de son fil pour atterrir sur… la joue de l’amoureux, toute minuscule. Négligemment, il enlève la main droite pour se gratter la joue, et la repose (la main) sur sa hanche (je crois. pas sur son sein en tout cas). Sans ouvrir les yeux, elle prend doucement sa main et la pause sur son sein, là où elle était. C’est beau, c’est l’amour, c’est pur, c’est innocent.
Et bien prenez-moi pour un fou si vous voulez, mais je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’ils se sont fait chier à modéliser une araignée, à la faire marcher sur la joue du monsieur, pour amener cette scène touchante de travail et de préparation à l’avance. C’est ridicule, sans doute, mais j’y ai pensé.
Ah, et, les scénaristes, si vous me lisez : le plan de l’héroïne qui se dit « s’il se passe ça dans les 5 secondes qui viennent, alors ceci-cela-truc », c’est mignon 5 minutes mais à la longue c’est lourd, merci.

Bref, un film choupinou sans plus, de bons acteurs ici et là, mais résultat mitigé. Tant pis.

Reste une énigme essentielle : qui est la doublure-fesses d’Audrey Tautou ?