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Rock en Seine 2006 – Le samedi

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

[oui, bon, ce second article sur le sujet arrive un peu un mois++ après les faits, mais il faut bien que, et les moins malins d’entre vous n’ont pas vu les vidéos de cette journée. dont acte]

[rappel : le vendredi]

Samedi, donc. Après avoir passé la journée du vendredi à aller de-ci de-là à la rencontre de groupes et même de gens qu’on n’avait plus vu depuis, pfiouuu, au moins notre précédent passage à Rock en Seine (salut Mo’!), l’idée principale du samedi était somme toute plus claire : se placer au bon endroit pour pouvoir attendre le passage de Radiohead sans devoir pour autant passer six heures debout sous la pluie (qui s’annonçait).

Vue la foule amassée devant la scène dès notre arrivée (16h), cela ne semblait pas gagné d’avance. Fort heureusement, l’expérience des années passées et des camarades précocement placées, notre vue sur la scène principale et le supplice de plusieurs milliers de fans furent imprenables.

Panorama avec plein de gens

Confortablement installés, et même presque au sec, nous n’avions qu’à attendre que les jongleurs et trapézistes viennent nous divertir. Il ne fallut pas attendre longtemps, le premier se présentait déjà :

Montée de l’arbre, premier essai

J’ai pas bien vu.


Montée de l’arbre, second essai

Aaaah, d’accord. Jeu : retrouvez la conversation qui a suivit.

Pendant ce temps jouaient les p’tits gars de The Dead 60’s, qui furent sympathiques mais bon. Ils suivaient, dans l’ordre, Take Back Sunday dont on retiendra surtout les éléments dessinés sur la scène, et Phoenix qui ont apparemment ajouté une couille à leur paire actuelle : un son plus rock/péchu, saibien. Suit Beck.

Aaaah, Beck, c’est une vieille histoire d’amour. Découvert pour ma part avant tout pour son album mélancolique (à savoir, Mutations) et son prédécesseur Odelay!, j’avais eu du mal, forcémently, avec le suivant, Midnite Vultures. Quoi ? De la fonk ? De la soul, baby, soul ? Du bonheur et de la joie de vivre ? Oh !, je recherche un fix en attendant le prochain Radiohead, moi, pas du bonheur en tranche !
J’ai cependant été con-vain-cu de cette direction de la part du sieur Hanson en allant le voir au Zenith, où c’était la teuf sur scène comme dans les gradins. Le bonheur, c’est bon, mangez-en. J’ai été reconvaincu par sa prestation très mélancolique (la pluie aidant) lors du Homecoming Gig de Radiohead, à Oxfort en 2001. Beck, c’est bien en concert quand ça part en délire. Et cette fois encore, il n’a pas déçu.
Non content de se trimballer avec un hulubrius geekique sur scène qui n’a apparemment d’autre rôle que de se donner en spectacle et kiffer la vibe, la scène ajoutait un petit théâtre de marionnettes, où chaque musicien avait sa représentation, et dont les mouvements, synchronisés avec ceux des vrais musiciens, étaient filmés par des caméras DV et retransmis sur écran géant, alternativement d’avec, donc, les vrais zikos. Vous suivez ? Exemple en images.

Bref, tout comme au Zenith, Beck offre une prestation délirante et travaillée, et si tout dérapage reste nettement contrôlé, le public y trouve quand même la fraîcheur et candeur nécessaire à sa bonne appréciation. À chaque concert, de ce que j’ai lu, les marionnettes ont droit à un petit film pendant que les zikos font entracte, et ça n’a pas manqué : se baladant dans Paris, blagues à deux balles à l’appui, les marionnettes ont bien fait rire tout le monde, surtout quand on les voit saccager la loge de Radiohead en maugréant « this is what you get when you mess with us ». Good times.
Retour sur scène, Beck avec sa guitare acoustique pendant que musiciens dînent en se faisant servir par le geek de ci-dessus. Quelques chansons mélancoliques puis Clap Hands :


Beck – Clap Hands

Petit riff de rien du tout sur lequel les autres musiciens (et leurs marionnettes) improvisent des percussions sur la vaisselle, la table et tout ce qui est à portée. Ici encore, il le font à chaque fois, mais comme on ne les a pas vus ailleurs, youpla. Beck enchaîne sur One Foot In The Grave, titre où il chante, joue de l’harmonica et pousse des petits cris pendant les parties d’harmonica.


Beck – One foot in the grave

Et retour à Clap Hands. Meilleur moment du concert, peut-être. Pour finir, un petit bout de Where It’s At :


Beck – Where it’s at

Bon, reste Radiohead, hein. Genre, tout le monde n’est venu que pour ça, le reste du parc et des concerts est totalement déserté, plein de gens qui poussent et nous qui, pfiouloulou, devons nous lever pour mieux voir, bloquant du coup la vue des VIPs installés derrière nous, mouaha.

Radiohead, pour le coup on parle de vieille histoire. Même si j’ai été tardif sur le sujet, en l’occurrence avec OK Computer en 1997 (mais bon, je suis venu à la musique tardivement, probablement avec le premier album d’Alanis Morissette en 1995, en tout cas sûrement via le Club Dial), j’ai été rapidement pris à la gorge (au point de me rabattre sur Muse en voyant que le successeur d’OKC ne viendrait pas avant quelque temps), et ai parcouru bien des kilomètres pour les voir en concert.

Tiens, faisons la liste : concert pour Amnesty à Bercy (1998), Tibetan Freedom Concert à Amsterdam (1999), Arènes de Fréjus (juin 2000), Grand Rex (juin 2000), Nulle Part Ailleurs/C+ (2000), deux concerts sous chapiteau à St Denis (2000), concert privé Canal+ (2001), Homecoming gig à Oxford (2001), San Sebastian (2002).

Dix, donc, si l’on compte les passages télé. J’ai raté le concert semi-privé pour Arte au Réservoir, car je le croyais super-privé, et j’ai cordialement évité celui de Bercy, car bordel c’est pas un endroit pour jouer de la musique. Ca fait donc depuis 2002 que nous n’avions pas vu ce petit groupe, et ma foi nous étions curieux, même si depuis San Sebastian et les derniers albums nous avions été sensiblement ébranlés face à leur incapacité récurrente à nous toucher autant que pendant la période pré-Kid A. Mais bon, Thom Yorke a fini par sortir son album solo, donc nous avions bon espoir qu’en sortant ses claviers du son du groupe, le bon rock allait revenir.

Panorama avec plein de gens

Et nous voilà donc, comme deux milliards de péquins, à attendre LE groupe de ce festival, celui que tout le monde attend, celui qu’on n’a pas vu depuis pfiouloulou, et pouvoir juger sur pièces avec ce onzième concert en 8 ans.


Radiohead – My Iron Lung

Nous avions été « un peu » déçus par leur prestation à San Sebastian – enfin, surtout la combinaison « trop de Thom au piano » et « trop de pouffes qui dansent comme Shakira dans la salle ». Quid, alors, quid, ô grand Xavier que t’es un vieux de la vieille ? Verre à moitié vide ou à moitié plein ?


Radiohead – Fake Plastic Trees

Bah, moitié. D’où je suis (et avec un arbre du surcroît), filmer ne permet que d’apprécier les jeux de lumière, donc voici les vidéos, aucun montage, j’ai commencé à filmer quand je sentais que les lumières allaient devenir intéressantes.


Radiohead – Paranoid Android

Du coup, ça vous étonne si je vous dis que je n’ai filmé que les vieilles chansons, quasiment ? Mais surtout, pas une nouvelle ? Bin oui, on était bien contents d’entendre en live de vieux titres datant même de The Bends – même si un live de Rh se transpose facilement d’une ville/année à l’autre, le seul truc qui change étant l’ordre de passage et les commentaires de Thom Yorke – mais nous avons été plus qu’underwhelmed par les nouvelles chansons. Molles du genou. Même une superbe chanson comme Big Ideas (pardon, « Nude ») est devenue inintéressante dans sa dernière incarnation, à croire qu’ils veulent la foutre en l’air comme ils ont massacré Motion Picture Soundtrack. Enfin, je vous laisse seuls juges : Nude (Rock en Seine 2006).


Radiohead – Lucky

Mais on ne va pas faire notre fine bouche, hein : show très pro, comme d’hab, pas un pet de travers, pas non plus de grands délires, comme d’hab, et ça fait toujours plaisir de constater qu’une grande partie de notre adolescence, de mon adolescence, LE groupe qui m’a formé musicalement, et avec qui j’ai appris à jouer de la guitare, tourne toujours, est toujours créatif, etc. Comme l’a dit Billy Corgan, « a real fan is someone who gives the next album a chance » (ou un truc du genre). Sur ces bons mots, la fin des vidéos, et désolé de vous avoir forcé à tout lire.


Radiohead – There There


Radiohead – Karma Police

Et j’ai fini de taper tout ceci en écoutant non pas Radiohead, mais Explosions in the Sky. Mangez-en, et tirez les conclusions que vous voulez.

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Rock en Seine 2006 – Le vendredi

Temps de lecture / Reading time : 7 minutes.

Dans le bus qui nous amène au Parc de St Cloud, les trois ados sur la banquette à côté de la nôtre, peut-être deux fois plus jeunes que moi (bouhou!) portent des chaussures Converses bien plus explosées et déchirées que celles que je porte depuis maintenant 12 ans. Avec cela, cheveux mi-longs à la négligence très étudiée, chapeau à feutre calé sur le côté, des vêtements élimés, voir troués, aux endroits-clefs, de badges à ne plus savoir qu’en faire, au moins un t-shirt à rayures horizontales, foulards, aucun piercing apparent… Pas de toutes à avoir, ils vont à un festival rock (comme nous), et je me parie une bière qu’ils espèrent être devant pour le concert du Strokes-like du moment (j’espère bien gagner mon pari). Après l’ineffable Babyshambles l’année dernière, c’est son cousin plus propret Dirty Pretty Things cette année. La génération Internet a la starification rapide…

Pink, it was love at first sight

Alors, ce fameux festival, qu’en est-il sorti ? Globalement, du très positif, et un bon week-end. Qui a commencé vendredi, mais qu’à cela ne tienne, nous avons pu ainsi passer une première journée avec un grand soleil, au grand dam de la météo qui promettait moult gouttes.

Pas de pluie !

Nous n’étions allés qu’à la première édition de ce festival. Cette 4e édition montre rapidement que c’est devenu le point focal de la rentrée musicale : rue alentours polluées d’affiches annonces concerts, sorties de CDs, nouveaux albums ou autres festivaux, innombrables distributeurs de flyers (et in extenso, innombrables flyers par terre), abondance de sorte de stand restauration sur place (hot-dogs et bières pression, bien sûr, mais aussi kebab, tartiflettes, confiseries, thé à la menthe, cuisine des îles, cuisine provençale, …), épais livret de présentation du programme… Ce dernier était par ailleurs assez amusant, tant par ses textes ici et là (présentation des Fingers Brothers, bonnes phrases à dire sur le festival) que la participation de certains auteurs de Fluide Glacial. Le mot de la fin revient néanmoins à l’éditorialiste du livret :

'Rock is not dead !', dixit Jean-Paul H.

Mais, bien entendu, l’attrait premier et la preuve de la grosseur du festival, c’étaient les têtes d’affiche : Radiohead, Beck, DJ Shadow, Morrissey, The Raconteurs, Dirty Pretty Things, Nada Surf… Bon, depuis la première édition ils nous sortent des têtes d’affiches, ça c’est pas le problème : à l’époque, Beck, déjà lui, était suivi de PJ Harvey puis Massive Attack ; il n’y avait que deux scènes, et nous avions squatté la grande, car en plus des pointures sus-citées, jouaient d’autres groupes bien comme K’s Choice et Morcheeba. On avait dû coup raté Keziah Jones, croisé sur la petite scène en quittant un Massive Attack trop ronflant à notre goût, tandis qu’il s’excusait de devoir arrêter, qu’il avait besoin de deux heures, de toute la nuit, pour jouer tout ce qu’il avait envie de joue. On aurait dû. Mais dans les festivaux multi-scènes, il faut faire des choix.

Bref, vendredi. Avec trois scènes, le choix sera encore plus contraignant, mais comme déjà dit, notre idée était de voir au moins Calexico, Nada Surf, p’tet Clap Your Hands et Kasabian (venu remplacer Richard Ashcroft, pfiouuuu!), et enfin Morissey pour la miss et DJ Shadow pour moi.

Le tout reste donc de bien choisir sa place, et en l’occurrence je comme un peu mal devant la grande scène. Qu’est-ce qui est pire qu’avoir un grand gaillard devant soi…

Derrière, le grand !

…sinon, en se décalant, découvrir qu’on en a deux…

Salauds de grands !

Une fois que je serai devenu Grand Maître du Monde Connu et Méconnu (ce qui ne saurait tardé, mon emploi sous-payé au JDNet n’étant bien évidemment que la première marche de mon regard sombre tourné vers le haut de l’échelle à l’horizon, seule limite possible à l’ascension impérieuse et attendue de… euh, bref), quand moi Big Mastah, donc, je promulguerai une loi obligeant les gens dans les salles de concert, les cinémas, les théâtres à s’installer par ordre de taille, les tous-petits devant et les très grands au fond. Certes, du coup ces deux catégories de spectateurs verront moins bien, mais moi, à 1m7780, je serai idéalement installé, bwahaha. Evilness, I call thy name.
Mais ce n’est pas encore le cas, on se replace donc mieux, face à la grande scène.

On commence par Calexico, donc. Arrivés en retard, mais vite rejoints par une bande d’amies de ma demoiselle (malheureusement, je ne crois pas avoir eu aucune connaissance sur place, ou alors secrètement…), nous avons apprécié leur show rock’n’texmex, gentillet sans plus. P’tet un poil plus pêchu que sur les albums, je me dis qu’en jouant dans un festival estampillé « rock », il faut donner en conséquence. Néanmoins, le final reste fredonné par tous ceux qui se dirigent vers les toilettes…

Nada Surf ensuite. Ils jouent « Popular » dès le 2e titre, ce qui est certainement risqué mais permet aussi à ceux qui ne connaissent le groupe que par cette chanson (bouh! achetez leurs deux derniers albums, « Let Go » et « The Weight Is A Gift » !) de partir tester Neïmo, par exemple. Nous restons, car j’aime beaucoup Nada Surf (désolé David et Bruno, et sans doute tout le gang de l’ex-Forêt Magique), et ma foi à trois ils nous donnent un show assez rock ici encore. Leur francophonité leur permet de motiver les clappements de main, de faire des plaisanteries compréhensibles de tous, et même de faire une reprise d’Alain Souchon, « La Petite Bill, Elle Est Malade », inconnue de tous (sortie en 1977 oblige) donc un peu étrange dans le contexte.


Nada Surf – Inside of Love

A noter que le bassiste, Daniel Lorca, tout amusant qu’il est en traduisant les chansons en direct, devrait se calmer sur l’apparence physique, car vu de la fosse, entre dreadlocks teintes en blond, grosses lunettes style Bono période « The Fly« , chemise largement échancrée sur le torse, et clope au bec, ça faisait très poseur face à ses deux acolytes… Maibon, si ça lui plaît.


Nada Surf – Fruit Fly


Nada Surf – Always Love

En final, ils jouent « Blankest Year » (de leur dernier album en date), dont le refrain et chant final « Oh, fuck it / I’m gonna have a party » est soutenu par les deux trompettistes de Calexico, pour un effet excellent. De mon point de vue, ils ont laissé une impression très positive aux spectateurs, et les latrines résonnaient ici encore du riff des trompettes, sifflotés ou mmm-mmm-és. [tiens, d’ailleurs, que sont devenus les Crash Test Dummies ?]


Nada Surf – Blankest Year

D’expérience, nous savons que nous avons une bonne demie-heure avant le début du concert des Dirty Pretty Things. Départ de certains vers la scène moyenne, pour voir ou entendre les Clap Your Hands Say Yeah. Nous déambulons à trois dans les allées désherbées du parc en quête de repos et de papotage. On revient voir de loin les Dirty, dont le chanteur a le bras en écharpe, mais dont le set semble convaincre les fans des Libertines – drapeau de la Perfide Albion oblige. Un peu lassés, nous nous installons pas loin de tente « Pression », à portée d’oreille du concert des CYHSY. Je quitte ma compagnie pour chercher parmi les résidus du concert de Neïmo quelques têtes connues (et parfois retrouvées sur MySpace), en vain. Je m’installe alors sur le côté de la fosse des CYHSY, et ma foi, ils sont plus convaincants que ce que je ne pensais : on m’avait dit qu’ils étaient rapidement chiants sur scènes, mais là ils semblent bien donner et la foule bien aimer. Bon.

Retraînage ensuite, et mangeage surtout, puis nous allons voir du côté de Kasabian, qui délivre un set bien pêchu et qui fera plaisir à beaucoup de monde dans la fosse, notamment ceux qui craignaient de passer 1h30 à ne rien faire pour cause de combo Patrice/Richard Ashcroft/TV on the Radio. Très convaincants, même si le chanteur, anglais au possible, ne se gêne pas pour « motiver » la foule (« come on, fucking French! », m’a-t-on dit) à chaque bout de couplet. Mais le final, avec les lumières qui se mettent enfin en route, fait plaisir à tout le monde, mais notre petit troupe envahie par les moucherons du coin.


Kasabian – final du concert

La nuit tombe, reste les derniers concerts. Tandis que nous mangeons de manière plus consistante, nous ne pouvons que constater l’énorme son produit par les Raconteurs de Jack White, qui ont de toute évidence mis l’ampli à 11 là où Kasabian restait à 7/8 : c’est fort, très très fort, et même protégés par les installations du parc, nous devons mettre une boule Quies dans une oreille pour la protéger (très bien d’ailleurs, cette distribution gratuite de boules Quies). Nous restons à l’écart sans vraiment voir la scène, profitant tout aussi bien du son, notamment une reprise de « Bang Bang » (Nancy Sinatra) qui a dû faire plaisir à beaucoup.

Je force la main à la miss et nous nous installons par avance sur la petite scène, attendant DJ Shadow. On attend effectivement longtemps, surtout que les Raconteurs terminent parce qu’avec un son pareil, en n’entendrait rien des subtilités de mix de Shadow. Le concert d’en face se termine, l’home apparaît, annonce ce qu’il va jouer ce soir (en gros, mix de ces albums, dont le prochain), et se lance.
Le premier titre, tiré de mon chouchou « Endtroducing » me réchauffe le coeur. Le reste est beaucoup plus hip hop, pourquoi pas, et il va jusqu’à inviter sur scène un chanteur pas du tout hip hop pour interpréter un titre de son prochain album, titre qui se révèle très plat (à regarder Wikipedia, je pense qu’il s’aggissait de Chris James, sur « Erase Me » ou « You Made It »). Shadow parle de Quannum ce qui me pousse à rester, effectivement Lateef the Truth Speaker monte sur scène et réveille la foule mieux que son malingre prédécésseur, mais le show ne donne pas envie de reste.

Home sweet home.

[suite : le samedi]

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Rentrée musicale

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

RTT est pris pour profiter du passe deux jours qui m’a été offert par ma douce et meilleure moitiée, à destination de Rock En Seine, le festival où tu rentres dormir chez toi le soir.

Pour aujourd’hui, j’irai probablement me balader du côté Calexico, Nada Surf, DJ Shadow, et pourquoi pas Dirty Pretty Things, Kasabian et Neïmo pour voir. Clap Your Hands…, pas sûr que ce soit vraiment « à voir », mais bon… Le reste… Bon sang mais que viens faire Patrice dans un festival « rock » ?

Rendez-vous là-bas !

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Tool, Zenith, Paris, Juin 2006

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

(ça devient une habitude, je n’ai que peu de temps. Post en cours d’écriture. Update 4 : encore du texte)

Tool, donc. Ceux qui ont traîné aux abords du Zenith hier soir, ou même qui ont dîné au restaurant de la Villette, pourraient croire que je me suis rendu à un concert de Heavy Speed Thrash Death Emo Metal Core Vultures. Il n’en est rien. Tool n’a probablement de Metal que le son, le reste les met singulièrement à part dans l’arbre généalogique musical, tout d’abord par leur rythmique très complexes, leurs dissonances travaillées, et les paroles autrement plus inspirées que l’ensemble des groupes emocore ayant jamais existé. Tool, comme l’a écrit Libé récemment, c’est du Metal mental.

Haha.

Bref. Just fookin’ look at at the latest promo pictures (« Promo Shots for 10,000 Days »), and understand that their tongue-in-cheek approach to promotion makes them not your everyday « this one goes to eleven » kind of rock band.

Malgré tout, je me sentais un peu à ma place parmi cette foule bigarrée : les longs chevelus piercés, les distributeurs de flyers pour des groupes aux noms obtus et à consonances germaniques, les gothopouffes tatouées compensant les kilos en trop par le maquillage également en trop (celadi, j’aime même croisé une goth aux cheveux blonds, comme quoi Avril Lavigne peut avoir de saines influences). Et des gens comme moi – desépérement normaux dans leur accoutrement, et bien heureux de se méler à la foule.

Car pour moi, venir à ce concert était autant une question de retrouver un groupe qui sait faire vibrer, que de partager cette expérience avec une portion démographique dont, malgré tout, je me sens proche. J’ai assisté à des concerts magnifiques de Divine Comedy, Yann Tiersen ou Dolly, mais y’a pas à dire, à côté de la foule qui vient écouter Tool, les fans de ces autres groupes font un poil puceau pas vraiment rock’n’roll, le rock qui tâche, qui est sale, qui sent mauvais sous les bras mais qui ne néglige pas pour autant la petite culotte Hello Kitty à la Suicide Girl. All in all, my kinda crowd.

Je retrouve mes camarades de concert Fabrice et Frisco dans les gradins : ils ont trouvé trois places à gauche de la table à son, quasiment face à la scène, très bien. C’est plus haut que quand on été allé voir Incubus, ou même lors de notre précédent concert de Tool au même endroit, mais ça me permettra de faire des photos/vidéos d’ensemble. J’arrive super en retard, mais il n’y a même pas de première partie : c’est direct Tool qui se lance peu avant 21h. Comme toujours, ils commencent par l’instrumental du dernier album en cours, Lost Keys, qu’ils enchaînent comme sur l’album avec Rosette Stoned. Les trois instrumentistes (allez, fan de base : Adam, Danny et Justin, dis comme ça ça fait un peu Sum41 mébon) martèlent le début de ce second titre quand surgit l’ombre de Maynard sur les écrans géants, qui projette sa voix à l’aide d’un beuglophone. C’est parti.


Rosetta Stoned

Je n’ai pas encore bien écouté cet album, donc je peux juste apprécier la musique en direct, sans vraiment savoir ce qui m’attend – surtout avec Tool. Heureusement, le prochain titre est tiré de mon album que j’aime, Aenima : Stinkfist.


Tool – Stinkfist – Paris Zenith 2006

Déhanchement, headbanging, le corps se plie en deux, sourire aux lèvres. « Putain c’est boooon », crie-je à Fabrice à ma gauche, lui aussi en plein mouvement. Stinkfist, l’un des titres les plus rentre-dedans d’Aenima, résonne dans tout le Zenith. La foule hurle à plein poumon : « Not enough, I need more, nothing seems to satisfy…I don’t want it, I just need it, to breathe, to feel, to know I’m alive ». La chanson parlant un peu de commercialisation outrancière et de moutonisme capitaliste, l’ironie de la chose est amusante, mais en fait on s’en fout : on kiffe le son, man. Et c’est bon.


Tool – Stinkfist – Paris Zenith 2006

On n’a pas le temps de vraiment souffler, de se regarder le sourire aux lèvres, « c’aurait été dommage de rater ça », que déjà Justin (Chancelor, le bassiste) enchaîne, impardonnable : la ligne de Fort-Six & Two vibre sur sa basse et dans nos tympans, la piste 5 d’Aenima revient en force, Maynard susurre dans son micro, et nous emmène jusqu’au refrain : « My shadow, my shadow, change is coming through my shadow. My shadow’s shedding skin, I’ve been picking my scabs again ».


Tool – Forty-Six & Two – Paris 2006

Je reprends le mode caméra pour la montée finale, notamment le solo batterie de Danny Carey, probablement le meilleur batteur de rock actuellement. Je tiens l’appareil aussi bien que possible, mais je ne peux m’empêcher de lancer le bras gauche au l’air pour le final de la chanson, manière d’entrer complètement dans la chanson, tout en s’imaginant avoir un contrôle sur le rythme – alors que ça va plutôt dans le sens inverse.


Tool – Forty-Six & Two – Paris 2006

Voilà, j’ai déjà fait trop de film, plus de place (note pour plus tard : acheter une carte 1 Go), je dois même effacer certaines photos floues si je veux en prendre de nouvelles. Le groupe enchaîne sur Jambi, du dernier album, puis Schislm du précédent, Lateralus. On alterne la position assise et debout, selon l’intensité de la chanson.

Entre deux titre, Maynard lance quelques traits plus ou moins réussis. « I’m looking at the front row, and, we have very cool t-shirts in other colors than black, you know. Think positive », ou « I’m filthy rich today, I bet all my money on France. Sorry Spain. That was lame, I hope no one is translating this ».

Maynard semble différent de sa prestation précédente dans cette salle. Comme le note Fabrice, autant en 2001 il utilisait son corps de manière cassante, anguleuse voire robotique, autant ici il est plus proche du dandy, à croire que A Perfect Circle l’a un peu changé quand même (sans compte la coupe de cheveux). Pour les autres, Adam reste toujours un guitariste statique mais efficace (malgré quelques problèmes techniques), tandis que Justin semble apprécier au maximum le concert, balançant ses longs cheveux dans tous les sens. Danny maîtrise la rythme comme pas deux (voire comme pas 10/8), et c’est d’ailleurs amusant de voir combien les pogoteurs sont incapables de tenir la cadence de saut, les signature rythmiques de Danny cassant toute velléité en la matière.

(à suivre…)

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Tool

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

(non, je n’ai pas fini mon truc sur la fête de ma musique, mais juste pour dire que)

Ce soir, je traînera mes guètres du côté du Zenith, pour écouter de la musique qui prend la tête par les oreilles : Tool. Découverts via Fabrice et leur album Aenima, ils ont remit le couvert quelques années après avec Lateralus. Je n’ai pas beaucoup écouté leur petit dernier, 10,000 days, mais même s’ils semblent avoir molli du genou, j’ai hâte d’entendre à nouveau la salle vibrer au son de « 46&2 », « Sober » ou même, « Third Eye ». Yeah, I’m OGT.

Trop longtemps que je ne suis pas allé voir un concert qui fait transpirer, je suis un peu impatient, pfiouloulou…