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Lost, saison 2, deuxième

Temps de lecture / Reading time : 5 minutes.

Mise-à-jour : ajouté deux paragraphes, la fin était trop bancale…

Des informateurs de premier ordre, à savoir mon petit doigt et TéléPoche, m’ont annoncé une révélation douloureuse : cela ferait environ 14 jours que la seconde deuxième saison de la série Lost a commencé sur TF1 – alors que je croyais que c’était ce soir. Deux épisodes par samedi, donc, ce qui nous amène aux épisodes 5 et 6 ce soir. Avouez que pour quelqu’un qui voulait relancer la polémique sur le sujet, comme suite à mon premier post sur cette saison (enfin, surtout comme suite aux réactions attenantes), je m’en sors plutôt fort mal. Avec deux épisodes par semaine, la saison sera bouclée en 12 semaines (oui, j’ai fait un bac S), et il me reste donc un minimum de temps pour me mettre en route.

Car il faut le dire, je l’ai vue en entier, cette deuxième saison, et en anglais dans le texte, s’il vous plaît. Et j’ai pu constater que la courbe d’intérêt par épisode de la saison était sensiblement la même que lors de la première saison : ça carbure bien pendant, allez, 4/5 épisodes, où on découvre pas mal de choses, puis on a une quinzaine d’épisodes tranquilles-pépères, où l’on s’intéresse plus précisément au passé de l’un des personnages (enfin, ce n’est pas complètement vrai : tous les épisodes, sauf un, ont des flashbacks sur un personnage en particulier – c’est la marque de la série -, flashback qui bien sûr renvoie à ce qui se déroule durant l’épisode), et les 4 derniers épisodes de la saison où tout se bouleverse, et on en apprend plein de trucs, et « ptin les enfoirés maintenant il FAUT qu’on voit la saison 3 ! » Reste que, autour de l’épisode 12, on s’emmerde, et « bon, tu veux qu’on mate l’épisode suivant ou on va se coucher ? »

Donc, a priori, ce soir, épisodes 5 et 6, attendez-vous déjà à avoir de moins en moins de surprises. Déjà vous avez découvert le contenu du hatch (euh, la trappe en VF je crois), avec son occupant et une nouvelle mythologie du bouton qu’il faut presser, des chiffres mystérieux, tout ça. Bon, si, allez, c’est vraiment pour vous faire plaisir : il arrivera un truc pas cool à un personnage majeur à la fin fin fin de l’épisode 6, truc provoqué par un récent personnage majeur.

Vous ne voulez pas de spoilers ? Ne lisez pas le paragraphe suivant, regardez seulement l’image.

Le fameux compteurShannon meurt à la fin de l’épisode 6 de ce soir, abattue par une Ana Lucia qui croyait voir en elle une Other (euh, une Autre en VF ?). Bin voui, c’est la vie, les personnages de Lost meurent, tout comme Dumbledore ou Kriss de Valnor dans les dernières éditions de leurs séries respectives. Et oulala, rassurez-vous, Shannon sera vengée, car Michaël finira par abattre Ana-Lucia de sang froid vers la fin de la saison, tuant au passage Libby, donc on ne sera jamais qui elle était, elle. Mmmh.

Donc, suite à cet évènement assez majeur, la série entame son rythme de croisière, de haine sous-jacentes, de débuts d’amourettes, et tout et tout. Pour les scénaristes, il faut bien combler les 15 épisodes à venir avant le grand final, et pour le spectateur comme nous, du coup, il faut trouver une motivation à regarder la chose, régulièrement. Et quand je dis « régulièrement », je précise que ceux qui ont découvert la saison 2 en live via BitTorrent et autres, ont dû souffrir parfois pendant 4 semaines entre deux nouveaux épisodes. Vous, petits français grassouillets nourris à la sauce TF1, aurez droit à deux épisodes par semaine, CHAQUE SEMAINE. Folie. Luxe. Satiété.

Trouver la motivation, donc. J’avais déjà dit que les flashbacks me soulaient, même s’ils commençaient à donner l’impression de se croiser. Cette saison encore, les personnages se croisent dans leurs flashbacks, mais cela reste la plupart du temps très rapide, et sans grande conséquence. On se dit alors, quel intérêt ? L’intérêt est de titiller le fan.

C’est la conclusion à laquelle je suis venue au bout de ces deux saisons, mais également en visitant régulièrement deux wikis dédiés à la série, Lostpedia et Lost Wiki. Ces deux wikis concentrent une masse assez énorme d’informations, que la plupart du temps seul un fan dévoué peut remarquer au sujet d’un épisode ou d’un personnage. Et c’est, à ce que je comprends, le seul objectif des scénaristes : maintenir l’intérêt du fan de base en lui prodiguant juste assez d’indices, ou de références, pour qu’il sente que l’épisode n’était pas vain.

Le spectateur occasionnel ou inaccoutumé à ces « clins d’oeil » des scénaristes aux fans passera totalement à côté de la chose et s’emmerdera formidablement, mais celui qui collecte toutes les références imaginables à la fameuse suite de chiffres sera comblé à chaque épisode, par exemple. Ceux qui écrivent la série ne cherchent pas à recoller petit à petit les morceaux pour nous, mais au contraire à en ajouter d’autres au puzzle.

Pour qui, sinon, seraient destinés de tels détails comme la photographie de Desmond, le fait que Locke vende une maison à Nadia ou que le docteur du premier film d’orientation a un faux bras gauche, mais dans un seul des films ? Qui va faire dix mille capture de la carte sur la porte blindée ? Qui va parcourir dans tous les recoins les sites Web liés à la série, ou le jeu téléphonique et webique The Lost Experience, pour en retirer tous les détails et les coupler à ce qu’il sait déjà de ce qu’il se passe sur l’ile ? Bin oui : le passionné frénétique et avide, tétrapilectomique et diptérosodomite.

Je ne suis pas un fan de base. Mais je me suis, après avoir découvert ces wikis, beaucoup intéressé à tout ce que nous divulguent les scénaristes, et à la manière dont cela peut être perçu par le spectateur moyen ou passionné. Lost n’est pas une série qui marche pour ses énormes qualités scénaristiques, l’empathie possible avec chaque personnage ou l’envie de voir Kate se faire poutrer par Jack ou Sawyer, n’importe lequel, mais merde qu’au moins ils se décident. Non, rien de tout cela (enfin bon, un peu quand même. Surtout pour Kate, quoi. Biotch). Ca marche, parce que ceux qui ont été happés lors des premiers épisodes, ceux-là mêmes qui sont les plus vus de toute la saison à chaque fois, ces spectateurs tombent dans le panneau du « Il faut que je sache », et qu’ils regardent, et qu’ils cherchent sur Internet, et qu’ils se trouvent les uns les autres, qu’ils font des wikis et des blogs, que ça créé du volume et du contenu pour Google, et qu’ils y retournent pour convaincre leurs amis de regarder, que c’est vraiment important, qu’il y a beaucoup plus de choses derrière les rideaux, qu’il faut dépasser les personnages stéréotypés pour parvenir à la substantifique moelle, que quand même j’espère que Kate va sortir avec Jack parce que Sawyer et bah c’est un méchant, lol.

Ces wikis sont donc devenus ma manière de rendre intéressante la visualisation des épisodes emmerdants de la série. Grâce à la magie de BitTorrent, je voyais la série avec simplement un ou deux jours de retard par rapport aux membres de mon cercle familial immédiat qui habitent les États-Unis d’Amérique, ce qui m’évitait de trop troublants spoilers – même si l’évènement majeur cité plus haut dans ce post m’a été divulgué par une fan mécréante.

Balancer à mon tour quelques spoilers innocents n’est donc qu’une manière de me venger de cette surprise manquée, mais j’espère qu’en fournissant en même temps les clefs à cet univers parallèle et microscopique (dans le sens « pas accessible à l’oeil nu ») de Lost, les fans de base qui officiaient dans mes commentaires deviendront non plus des fans, mais des chercheurs en détails affichés pendants un quart de seconde, et agrégateurs d’informations aussi diversement liées qu’inutiles au quotidien. On appelle cela des « useless trivia », et c’est l’une des joies de l’Internet mondial, qui a pris de fait le relais du Quid dans le coeur des omniscients compulsifs comme moi.

Bonne soirée sur TF1 les enfants. Moi ce soir je vais voir Vénus.

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Tool, Zenith, Paris, Juin 2006

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

(ça devient une habitude, je n’ai que peu de temps. Post en cours d’écriture. Update 4 : encore du texte)

Tool, donc. Ceux qui ont traîné aux abords du Zenith hier soir, ou même qui ont dîné au restaurant de la Villette, pourraient croire que je me suis rendu à un concert de Heavy Speed Thrash Death Emo Metal Core Vultures. Il n’en est rien. Tool n’a probablement de Metal que le son, le reste les met singulièrement à part dans l’arbre généalogique musical, tout d’abord par leur rythmique très complexes, leurs dissonances travaillées, et les paroles autrement plus inspirées que l’ensemble des groupes emocore ayant jamais existé. Tool, comme l’a écrit Libé récemment, c’est du Metal mental.

Haha.

Bref. Just fookin’ look at at the latest promo pictures (« Promo Shots for 10,000 Days »), and understand that their tongue-in-cheek approach to promotion makes them not your everyday « this one goes to eleven » kind of rock band.

Malgré tout, je me sentais un peu à ma place parmi cette foule bigarrée : les longs chevelus piercés, les distributeurs de flyers pour des groupes aux noms obtus et à consonances germaniques, les gothopouffes tatouées compensant les kilos en trop par le maquillage également en trop (celadi, j’aime même croisé une goth aux cheveux blonds, comme quoi Avril Lavigne peut avoir de saines influences). Et des gens comme moi – desépérement normaux dans leur accoutrement, et bien heureux de se méler à la foule.

Car pour moi, venir à ce concert était autant une question de retrouver un groupe qui sait faire vibrer, que de partager cette expérience avec une portion démographique dont, malgré tout, je me sens proche. J’ai assisté à des concerts magnifiques de Divine Comedy, Yann Tiersen ou Dolly, mais y’a pas à dire, à côté de la foule qui vient écouter Tool, les fans de ces autres groupes font un poil puceau pas vraiment rock’n’roll, le rock qui tâche, qui est sale, qui sent mauvais sous les bras mais qui ne néglige pas pour autant la petite culotte Hello Kitty à la Suicide Girl. All in all, my kinda crowd.

Je retrouve mes camarades de concert Fabrice et Frisco dans les gradins : ils ont trouvé trois places à gauche de la table à son, quasiment face à la scène, très bien. C’est plus haut que quand on été allé voir Incubus, ou même lors de notre précédent concert de Tool au même endroit, mais ça me permettra de faire des photos/vidéos d’ensemble. J’arrive super en retard, mais il n’y a même pas de première partie : c’est direct Tool qui se lance peu avant 21h. Comme toujours, ils commencent par l’instrumental du dernier album en cours, Lost Keys, qu’ils enchaînent comme sur l’album avec Rosette Stoned. Les trois instrumentistes (allez, fan de base : Adam, Danny et Justin, dis comme ça ça fait un peu Sum41 mébon) martèlent le début de ce second titre quand surgit l’ombre de Maynard sur les écrans géants, qui projette sa voix à l’aide d’un beuglophone. C’est parti.


Rosetta Stoned

Je n’ai pas encore bien écouté cet album, donc je peux juste apprécier la musique en direct, sans vraiment savoir ce qui m’attend – surtout avec Tool. Heureusement, le prochain titre est tiré de mon album que j’aime, Aenima : Stinkfist.


Tool – Stinkfist – Paris Zenith 2006

Déhanchement, headbanging, le corps se plie en deux, sourire aux lèvres. « Putain c’est boooon », crie-je à Fabrice à ma gauche, lui aussi en plein mouvement. Stinkfist, l’un des titres les plus rentre-dedans d’Aenima, résonne dans tout le Zenith. La foule hurle à plein poumon : « Not enough, I need more, nothing seems to satisfy…I don’t want it, I just need it, to breathe, to feel, to know I’m alive ». La chanson parlant un peu de commercialisation outrancière et de moutonisme capitaliste, l’ironie de la chose est amusante, mais en fait on s’en fout : on kiffe le son, man. Et c’est bon.


Tool – Stinkfist – Paris Zenith 2006

On n’a pas le temps de vraiment souffler, de se regarder le sourire aux lèvres, « c’aurait été dommage de rater ça », que déjà Justin (Chancelor, le bassiste) enchaîne, impardonnable : la ligne de Fort-Six & Two vibre sur sa basse et dans nos tympans, la piste 5 d’Aenima revient en force, Maynard susurre dans son micro, et nous emmène jusqu’au refrain : « My shadow, my shadow, change is coming through my shadow. My shadow’s shedding skin, I’ve been picking my scabs again ».


Tool – Forty-Six & Two – Paris 2006

Je reprends le mode caméra pour la montée finale, notamment le solo batterie de Danny Carey, probablement le meilleur batteur de rock actuellement. Je tiens l’appareil aussi bien que possible, mais je ne peux m’empêcher de lancer le bras gauche au l’air pour le final de la chanson, manière d’entrer complètement dans la chanson, tout en s’imaginant avoir un contrôle sur le rythme – alors que ça va plutôt dans le sens inverse.


Tool – Forty-Six & Two – Paris 2006

Voilà, j’ai déjà fait trop de film, plus de place (note pour plus tard : acheter une carte 1 Go), je dois même effacer certaines photos floues si je veux en prendre de nouvelles. Le groupe enchaîne sur Jambi, du dernier album, puis Schislm du précédent, Lateralus. On alterne la position assise et debout, selon l’intensité de la chanson.

Entre deux titre, Maynard lance quelques traits plus ou moins réussis. « I’m looking at the front row, and, we have very cool t-shirts in other colors than black, you know. Think positive », ou « I’m filthy rich today, I bet all my money on France. Sorry Spain. That was lame, I hope no one is translating this ».

Maynard semble différent de sa prestation précédente dans cette salle. Comme le note Fabrice, autant en 2001 il utilisait son corps de manière cassante, anguleuse voire robotique, autant ici il est plus proche du dandy, à croire que A Perfect Circle l’a un peu changé quand même (sans compte la coupe de cheveux). Pour les autres, Adam reste toujours un guitariste statique mais efficace (malgré quelques problèmes techniques), tandis que Justin semble apprécier au maximum le concert, balançant ses longs cheveux dans tous les sens. Danny maîtrise la rythme comme pas deux (voire comme pas 10/8), et c’est d’ailleurs amusant de voir combien les pogoteurs sont incapables de tenir la cadence de saut, les signature rythmiques de Danny cassant toute velléité en la matière.

(à suivre…)

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Tool

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

(non, je n’ai pas fini mon truc sur la fête de ma musique, mais juste pour dire que)

Ce soir, je traînera mes guètres du côté du Zenith, pour écouter de la musique qui prend la tête par les oreilles : Tool. Découverts via Fabrice et leur album Aenima, ils ont remit le couvert quelques années après avec Lateralus. Je n’ai pas beaucoup écouté leur petit dernier, 10,000 days, mais même s’ils semblent avoir molli du genou, j’ai hâte d’entendre à nouveau la salle vibrer au son de « 46&2 », « Sober » ou même, « Third Eye ». Yeah, I’m OGT.

Trop longtemps que je ne suis pas allé voir un concert qui fait transpirer, je suis un peu impatient, pfiouloulou…

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(ne) Fête (pas) de la Musique

Temps de lecture / Reading time : 5 minutes.

(Billet en cours de rédaction, n’hésite pas à revenir. M-à-j n°5)

18h20 : je suis encore au boulot, mais il faut vraiment que j’y aille, idéalement je devrais être sur place avant 19h, en partant de Suresnes maintenant j’ai peut-être une chance de donner l’impression de ne pas mettre les pieds sous les tables, alors que les membres de mon groupe et de l’autre groupe sont en train de mettre en place le matériel. Je signale que je dois y aller, je file vers la gare. À peine arrivé à icelle, je sors mon portable pour regarder l’heure : 2 appels en absence, répondeur avec messages.

En substance, le chanteur et le guitariste m’informent que le concert annulé, suite à l’arrivée de la maréchaussée et de leur refus de nous laisser nous installer là sans un papier dûment validé par le commissariat de l’arrondissement, la préfecture du département, le conseil général de la région et la Présidence de la République. Pourtant déjà en retard, j’en rate mon train, ce qui de toute façon ne fait plus grande différence.

– « Bon, on a un plan B ? »
– « Ben, y’a Nam qui est chez lui là, il cherche sur Internet s’il y a moyen de se mettre ailleurs. Mais a priori le décret du Prefet est valable sur tout Paris, donc… »

Je songe à rentrer chez moi, mais ma meilleure moitié me pousse à ne pas baisser les bras : je me mets en route pour Paris, ma basse en bandoulière et mon sac à dos rempli de câbles et effets.

Je sors de la ligne 14 à Chatelet. Foule bigarrée dans les Halles, beaucoup de goths/emo et de b-boyz. Je longe le quai en direction de l’Ile St Louis, notre désormais ex-lieu de concert. Avisant deux agents de la circulation qui devisent gaiement en bordure de la place du Chatelet, tandis que celle-ci est remplie de jeunes qui en attendent d’autres, ou s’installent avec une guitare. Je pense à ceux qui ne manqueront de venir s’installer avec une guitare folk là où on avait prévu moult matériel, et aborde les deux agents.

– « Bonsoir », je leur montre ma basse, « je suis censé rejoindre mon groupe, mais on nous a demandé de ne pas installer notre matériel. Pouvez-vous me dire depuis quand on ne peut plus s’installer dans Paris le 21 juin pour jouer de la musique ? »
– « Ah mais non, nous on ne nous a rien dit là-dessus. Le 21 juin c’est la fête de la musique, tout le monde s’installe où il veut. »
– « Pourtant on avait installé notre matériel sur l’Ile St Louis, et… »
– « Ah, pour l’Ile St Louis c’est peut-être particulier »
– « Ce serait le commissariat du 4e qui aurait y interdit les concerts ? »
– « C’est possible. »
– « On m’a dit qu’apparemment il y avait un décret préfectoral pour limiter les installations… »
– « C’est possible, je ne suis pas au courant, mais c’est possible. »
– « Bon, merci. »
– « Bonne soirée à vous. »

J’arrive au bar face au pont Saint Louis, accompagné de Nam, le chanteur, que j’ai croisé sur le chemin. On retrouve Vince et Ludo (guitare et batterie), et des amis de Vince apparemment, donc un qui nous raconte son concert du midi avec les autres groupes de CE de Thales. Ca doit être bien d’avoir une boîte assez grosse pour avoir un CE intéressant. Quand je vois ce que recèlent les sous-sols de celui de Dassault Aviation, ça fait rêver…

La conversation tourne évidemment autour de la frustration et de l’énervement (« nik la polise », me dira ma chère et tendre). « Ca appelle une nouvelle compo, ça ». « Mais grave « , dis-je, « on devrait se mettre au hiphop pour l’occasion, genre ‘On s’était mis sur le quai, on voulait simplement jouer…' ».

Déception aussi de voir que le groupe qui partageait la scène avec nous, et qui s’était largement plus investi que nous (ils ont loué le Jumper, acheté des bâches de chantiers et des câbles de rallonge, acheté un jerrican d’essence, l’ont rempli…), ont pourtant déguerpi au premier problème venu (déjà que leur flyer pour l’occasion indiquait « En concert (sous réserve de temps sec) »). Rock’n’roll… not.

En effet, de ce que j’apprends (donc, les infos que je vous donne ne sont pas de première main), ils étaient arrivés sur place avec le jumper et avaient débarqué et installé tout le matériel avec l’aide de Vince et Ludo (et matériel il y avait, assez pour justifier un Citroën Jumper plutôt qu’un Jumpy), et avaient même commencé à faire les balances des instruments. Par le son attiré, les gendarmes du coin leur tint à peu près ce langage : « Il y a un nouveau commissaire dans le quartier, il veut faire sa marque, donc pas de concert sans autorisation ». Puis, apparemment, le commissaire en question est arrivé, et ça se serait changé en décret préfectoral. Qui dit « préfectoral » dit « on ne pourra jouer nulle part dans Paris », logiquement. « Veuillez quitter les lieux ». « OK, on range tout ». Et de rester pour vérifier qu’ils remettent bien tout le matos dans le camion. Et de partir. Et de s’envoler toute idée d’un possible plan B.

Finalement, ce plan B se sera transformé en plan bière. Je pars commander quatre demis de Leffe au patron.

Discours d’anciens combattants de la part de mes camarades de défaite. « Ca fait 10 ans que les groupes du CE Dassault jouent à cet endroit, y’a jamais eu besoin d’autorisation, ça date de cette année ». « Regarde, les années passées y’avait plein de groupes partout sur la rue, là y’a personne », et en effet, à part 5 musiciens brésiliens (enfin, des joueurs de bérimbau en tout cas) sur le pont St Louis (accompagnés de deux échasseurs habillés façon Louis XIV et cherchant les photographes), les animations sur l’île sont quasi nulles – juste une sono un peu plus forte que d’habitudes dans l’autre brasserie de la rue.

Passent Neuro et sa moitié. Celui-ci avait eu la gentillesse de parler du concert sur son blog, lu par tout bon catholique amateur de hentai. Ils ont fait le tour de l’île avant de nous trouver au bar – je n’avais pas vraiment eu le temps de prévenir qui que ce soit de l’annulation sine die du concert. Il range son appareil photo, conspue avec moi le Système (il est même question de Point Eolas), et ils repartent en quête de distraction.

Je rejoins les boys. Une légère bruine et un fort vent nous font nous séparer. Avec Nam, je vais voir ce à quoi ressemblait le lieu du concert, « pour voir ».

La page dédiée du site de la Prefecture de Police de Paris (capture d’écran) nous informe (je grasse) :

« La fête de la musique repose, par principe, sur la spontanéité des animations. »

C’est la première ligne de la page (en dehors du titre). Mais, comme chacun sait, « What the big print giveth, the small print taketh away ». Et donc de suivre les quelques règles qui s’appliquent à ce soir-là, et un lien vers un gentil PDF (copie locale) à remplir complètement, et à envoyer avant le 22 mai, cachet de la Poste faisant foi. Avouez qu’on a connu mieux côté spontanéité.

La page étant hébergée sur le site du Ministère de l’Intérieur, on frise le point Eolas.

(à suivre)

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Chèque chèque chèque ouane tou

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Bien, nous nous sommes mis d’accord sur ce que nous allons jouer ce soir, et dans quel ordre.

Setlist pour le 21 juin

Dix-huit titres prévus, plus des bonus si le coeur nous en dit. Si on joue tout, ça nous prendra probablement une heure et quart, mais vu qu’on alterne avec un autre groupe (pour partager l’emplacement et le matos), ça sera plutôt des sets de trois quarts d’heure, plus ou moins.

Reste à récupérer le matos en question (dont le groupe électrogène) et le mettre dans la camionnette, acheter un bidon d’essence et le remplir (pour le groupe électrogène), trouver l’endroit définitif où poser nos guêtres, et jouer en espérant que des gens seront intéressés par nos choix, et prendront autant de plaisir à nous entendre que nous à jouer pour eux (et pour nous, aussi, oh, ‘faut bien).

Un soir de Fête de la Musique n’étant pas complet sans une bonne averse sur le coin de la glotte, et donc les bâches de chantier idoine, je pense que tous les éléments seront réunis ce soir pour que ce soit un peu rock’n’roll.

Scie iou zaire.