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Tool, Zenith, Paris, Juin 2006

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

(ça devient une habitude, je n’ai que peu de temps. Post en cours d’écriture. Update 4 : encore du texte)

Tool, donc. Ceux qui ont traîné aux abords du Zenith hier soir, ou même qui ont dîné au restaurant de la Villette, pourraient croire que je me suis rendu à un concert de Heavy Speed Thrash Death Emo Metal Core Vultures. Il n’en est rien. Tool n’a probablement de Metal que le son, le reste les met singulièrement à part dans l’arbre généalogique musical, tout d’abord par leur rythmique très complexes, leurs dissonances travaillées, et les paroles autrement plus inspirées que l’ensemble des groupes emocore ayant jamais existé. Tool, comme l’a écrit Libé récemment, c’est du Metal mental.

Haha.

Bref. Just fookin’ look at at the latest promo pictures (« Promo Shots for 10,000 Days »), and understand that their tongue-in-cheek approach to promotion makes them not your everyday « this one goes to eleven » kind of rock band.

Malgré tout, je me sentais un peu à ma place parmi cette foule bigarrée : les longs chevelus piercés, les distributeurs de flyers pour des groupes aux noms obtus et à consonances germaniques, les gothopouffes tatouées compensant les kilos en trop par le maquillage également en trop (celadi, j’aime même croisé une goth aux cheveux blonds, comme quoi Avril Lavigne peut avoir de saines influences). Et des gens comme moi – desépérement normaux dans leur accoutrement, et bien heureux de se méler à la foule.

Car pour moi, venir à ce concert était autant une question de retrouver un groupe qui sait faire vibrer, que de partager cette expérience avec une portion démographique dont, malgré tout, je me sens proche. J’ai assisté à des concerts magnifiques de Divine Comedy, Yann Tiersen ou Dolly, mais y’a pas à dire, à côté de la foule qui vient écouter Tool, les fans de ces autres groupes font un poil puceau pas vraiment rock’n’roll, le rock qui tâche, qui est sale, qui sent mauvais sous les bras mais qui ne néglige pas pour autant la petite culotte Hello Kitty à la Suicide Girl. All in all, my kinda crowd.

Je retrouve mes camarades de concert Fabrice et Frisco dans les gradins : ils ont trouvé trois places à gauche de la table à son, quasiment face à la scène, très bien. C’est plus haut que quand on été allé voir Incubus, ou même lors de notre précédent concert de Tool au même endroit, mais ça me permettra de faire des photos/vidéos d’ensemble. J’arrive super en retard, mais il n’y a même pas de première partie : c’est direct Tool qui se lance peu avant 21h. Comme toujours, ils commencent par l’instrumental du dernier album en cours, Lost Keys, qu’ils enchaînent comme sur l’album avec Rosette Stoned. Les trois instrumentistes (allez, fan de base : Adam, Danny et Justin, dis comme ça ça fait un peu Sum41 mébon) martèlent le début de ce second titre quand surgit l’ombre de Maynard sur les écrans géants, qui projette sa voix à l’aide d’un beuglophone. C’est parti.


Rosetta Stoned

Je n’ai pas encore bien écouté cet album, donc je peux juste apprécier la musique en direct, sans vraiment savoir ce qui m’attend – surtout avec Tool. Heureusement, le prochain titre est tiré de mon album que j’aime, Aenima : Stinkfist.


Tool – Stinkfist – Paris Zenith 2006

Déhanchement, headbanging, le corps se plie en deux, sourire aux lèvres. « Putain c’est boooon », crie-je à Fabrice à ma gauche, lui aussi en plein mouvement. Stinkfist, l’un des titres les plus rentre-dedans d’Aenima, résonne dans tout le Zenith. La foule hurle à plein poumon : « Not enough, I need more, nothing seems to satisfy…I don’t want it, I just need it, to breathe, to feel, to know I’m alive ». La chanson parlant un peu de commercialisation outrancière et de moutonisme capitaliste, l’ironie de la chose est amusante, mais en fait on s’en fout : on kiffe le son, man. Et c’est bon.


Tool – Stinkfist – Paris Zenith 2006

On n’a pas le temps de vraiment souffler, de se regarder le sourire aux lèvres, « c’aurait été dommage de rater ça », que déjà Justin (Chancelor, le bassiste) enchaîne, impardonnable : la ligne de Fort-Six & Two vibre sur sa basse et dans nos tympans, la piste 5 d’Aenima revient en force, Maynard susurre dans son micro, et nous emmène jusqu’au refrain : « My shadow, my shadow, change is coming through my shadow. My shadow’s shedding skin, I’ve been picking my scabs again ».


Tool – Forty-Six & Two – Paris 2006

Je reprends le mode caméra pour la montée finale, notamment le solo batterie de Danny Carey, probablement le meilleur batteur de rock actuellement. Je tiens l’appareil aussi bien que possible, mais je ne peux m’empêcher de lancer le bras gauche au l’air pour le final de la chanson, manière d’entrer complètement dans la chanson, tout en s’imaginant avoir un contrôle sur le rythme – alors que ça va plutôt dans le sens inverse.


Tool – Forty-Six & Two – Paris 2006

Voilà, j’ai déjà fait trop de film, plus de place (note pour plus tard : acheter une carte 1 Go), je dois même effacer certaines photos floues si je veux en prendre de nouvelles. Le groupe enchaîne sur Jambi, du dernier album, puis Schislm du précédent, Lateralus. On alterne la position assise et debout, selon l’intensité de la chanson.

Entre deux titre, Maynard lance quelques traits plus ou moins réussis. « I’m looking at the front row, and, we have very cool t-shirts in other colors than black, you know. Think positive », ou « I’m filthy rich today, I bet all my money on France. Sorry Spain. That was lame, I hope no one is translating this ».

Maynard semble différent de sa prestation précédente dans cette salle. Comme le note Fabrice, autant en 2001 il utilisait son corps de manière cassante, anguleuse voire robotique, autant ici il est plus proche du dandy, à croire que A Perfect Circle l’a un peu changé quand même (sans compte la coupe de cheveux). Pour les autres, Adam reste toujours un guitariste statique mais efficace (malgré quelques problèmes techniques), tandis que Justin semble apprécier au maximum le concert, balançant ses longs cheveux dans tous les sens. Danny maîtrise la rythme comme pas deux (voire comme pas 10/8), et c’est d’ailleurs amusant de voir combien les pogoteurs sont incapables de tenir la cadence de saut, les signature rythmiques de Danny cassant toute velléité en la matière.

(à suivre…)

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Tool

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

(non, je n’ai pas fini mon truc sur la fête de ma musique, mais juste pour dire que)

Ce soir, je traînera mes guètres du côté du Zenith, pour écouter de la musique qui prend la tête par les oreilles : Tool. Découverts via Fabrice et leur album Aenima, ils ont remit le couvert quelques années après avec Lateralus. Je n’ai pas beaucoup écouté leur petit dernier, 10,000 days, mais même s’ils semblent avoir molli du genou, j’ai hâte d’entendre à nouveau la salle vibrer au son de « 46&2 », « Sober » ou même, « Third Eye ». Yeah, I’m OGT.

Trop longtemps que je ne suis pas allé voir un concert qui fait transpirer, je suis un peu impatient, pfiouloulou…

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(ne) Fête (pas) de la Musique

Temps de lecture / Reading time : 5 minutes.

(Billet en cours de rédaction, n’hésite pas à revenir. M-à-j n°5)

18h20 : je suis encore au boulot, mais il faut vraiment que j’y aille, idéalement je devrais être sur place avant 19h, en partant de Suresnes maintenant j’ai peut-être une chance de donner l’impression de ne pas mettre les pieds sous les tables, alors que les membres de mon groupe et de l’autre groupe sont en train de mettre en place le matériel. Je signale que je dois y aller, je file vers la gare. À peine arrivé à icelle, je sors mon portable pour regarder l’heure : 2 appels en absence, répondeur avec messages.

En substance, le chanteur et le guitariste m’informent que le concert annulé, suite à l’arrivée de la maréchaussée et de leur refus de nous laisser nous installer là sans un papier dûment validé par le commissariat de l’arrondissement, la préfecture du département, le conseil général de la région et la Présidence de la République. Pourtant déjà en retard, j’en rate mon train, ce qui de toute façon ne fait plus grande différence.

– « Bon, on a un plan B ? »
– « Ben, y’a Nam qui est chez lui là, il cherche sur Internet s’il y a moyen de se mettre ailleurs. Mais a priori le décret du Prefet est valable sur tout Paris, donc… »

Je songe à rentrer chez moi, mais ma meilleure moitié me pousse à ne pas baisser les bras : je me mets en route pour Paris, ma basse en bandoulière et mon sac à dos rempli de câbles et effets.

Je sors de la ligne 14 à Chatelet. Foule bigarrée dans les Halles, beaucoup de goths/emo et de b-boyz. Je longe le quai en direction de l’Ile St Louis, notre désormais ex-lieu de concert. Avisant deux agents de la circulation qui devisent gaiement en bordure de la place du Chatelet, tandis que celle-ci est remplie de jeunes qui en attendent d’autres, ou s’installent avec une guitare. Je pense à ceux qui ne manqueront de venir s’installer avec une guitare folk là où on avait prévu moult matériel, et aborde les deux agents.

– « Bonsoir », je leur montre ma basse, « je suis censé rejoindre mon groupe, mais on nous a demandé de ne pas installer notre matériel. Pouvez-vous me dire depuis quand on ne peut plus s’installer dans Paris le 21 juin pour jouer de la musique ? »
– « Ah mais non, nous on ne nous a rien dit là-dessus. Le 21 juin c’est la fête de la musique, tout le monde s’installe où il veut. »
– « Pourtant on avait installé notre matériel sur l’Ile St Louis, et… »
– « Ah, pour l’Ile St Louis c’est peut-être particulier »
– « Ce serait le commissariat du 4e qui aurait y interdit les concerts ? »
– « C’est possible. »
– « On m’a dit qu’apparemment il y avait un décret préfectoral pour limiter les installations… »
– « C’est possible, je ne suis pas au courant, mais c’est possible. »
– « Bon, merci. »
– « Bonne soirée à vous. »

J’arrive au bar face au pont Saint Louis, accompagné de Nam, le chanteur, que j’ai croisé sur le chemin. On retrouve Vince et Ludo (guitare et batterie), et des amis de Vince apparemment, donc un qui nous raconte son concert du midi avec les autres groupes de CE de Thales. Ca doit être bien d’avoir une boîte assez grosse pour avoir un CE intéressant. Quand je vois ce que recèlent les sous-sols de celui de Dassault Aviation, ça fait rêver…

La conversation tourne évidemment autour de la frustration et de l’énervement (« nik la polise », me dira ma chère et tendre). « Ca appelle une nouvelle compo, ça ». « Mais grave « , dis-je, « on devrait se mettre au hiphop pour l’occasion, genre ‘On s’était mis sur le quai, on voulait simplement jouer…' ».

Déception aussi de voir que le groupe qui partageait la scène avec nous, et qui s’était largement plus investi que nous (ils ont loué le Jumper, acheté des bâches de chantiers et des câbles de rallonge, acheté un jerrican d’essence, l’ont rempli…), ont pourtant déguerpi au premier problème venu (déjà que leur flyer pour l’occasion indiquait « En concert (sous réserve de temps sec) »). Rock’n’roll… not.

En effet, de ce que j’apprends (donc, les infos que je vous donne ne sont pas de première main), ils étaient arrivés sur place avec le jumper et avaient débarqué et installé tout le matériel avec l’aide de Vince et Ludo (et matériel il y avait, assez pour justifier un Citroën Jumper plutôt qu’un Jumpy), et avaient même commencé à faire les balances des instruments. Par le son attiré, les gendarmes du coin leur tint à peu près ce langage : « Il y a un nouveau commissaire dans le quartier, il veut faire sa marque, donc pas de concert sans autorisation ». Puis, apparemment, le commissaire en question est arrivé, et ça se serait changé en décret préfectoral. Qui dit « préfectoral » dit « on ne pourra jouer nulle part dans Paris », logiquement. « Veuillez quitter les lieux ». « OK, on range tout ». Et de rester pour vérifier qu’ils remettent bien tout le matos dans le camion. Et de partir. Et de s’envoler toute idée d’un possible plan B.

Finalement, ce plan B se sera transformé en plan bière. Je pars commander quatre demis de Leffe au patron.

Discours d’anciens combattants de la part de mes camarades de défaite. « Ca fait 10 ans que les groupes du CE Dassault jouent à cet endroit, y’a jamais eu besoin d’autorisation, ça date de cette année ». « Regarde, les années passées y’avait plein de groupes partout sur la rue, là y’a personne », et en effet, à part 5 musiciens brésiliens (enfin, des joueurs de bérimbau en tout cas) sur le pont St Louis (accompagnés de deux échasseurs habillés façon Louis XIV et cherchant les photographes), les animations sur l’île sont quasi nulles – juste une sono un peu plus forte que d’habitudes dans l’autre brasserie de la rue.

Passent Neuro et sa moitié. Celui-ci avait eu la gentillesse de parler du concert sur son blog, lu par tout bon catholique amateur de hentai. Ils ont fait le tour de l’île avant de nous trouver au bar – je n’avais pas vraiment eu le temps de prévenir qui que ce soit de l’annulation sine die du concert. Il range son appareil photo, conspue avec moi le Système (il est même question de Point Eolas), et ils repartent en quête de distraction.

Je rejoins les boys. Une légère bruine et un fort vent nous font nous séparer. Avec Nam, je vais voir ce à quoi ressemblait le lieu du concert, « pour voir ».

La page dédiée du site de la Prefecture de Police de Paris (capture d’écran) nous informe (je grasse) :

« La fête de la musique repose, par principe, sur la spontanéité des animations. »

C’est la première ligne de la page (en dehors du titre). Mais, comme chacun sait, « What the big print giveth, the small print taketh away ». Et donc de suivre les quelques règles qui s’appliquent à ce soir-là, et un lien vers un gentil PDF (copie locale) à remplir complètement, et à envoyer avant le 22 mai, cachet de la Poste faisant foi. Avouez qu’on a connu mieux côté spontanéité.

La page étant hébergée sur le site du Ministère de l’Intérieur, on frise le point Eolas.

(à suivre)

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Chèque chèque chèque ouane tou

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Bien, nous nous sommes mis d’accord sur ce que nous allons jouer ce soir, et dans quel ordre.

Setlist pour le 21 juin

Dix-huit titres prévus, plus des bonus si le coeur nous en dit. Si on joue tout, ça nous prendra probablement une heure et quart, mais vu qu’on alterne avec un autre groupe (pour partager l’emplacement et le matos), ça sera plutôt des sets de trois quarts d’heure, plus ou moins.

Reste à récupérer le matos en question (dont le groupe électrogène) et le mettre dans la camionnette, acheter un bidon d’essence et le remplir (pour le groupe électrogène), trouver l’endroit définitif où poser nos guêtres, et jouer en espérant que des gens seront intéressés par nos choix, et prendront autant de plaisir à nous entendre que nous à jouer pour eux (et pour nous, aussi, oh, ‘faut bien).

Un soir de Fête de la Musique n’étant pas complet sans une bonne averse sur le coin de la glotte, et donc les bâches de chantier idoine, je pense que tous les éléments seront réunis ce soir pour que ce soit un peu rock’n’roll.

Scie iou zaire.

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Fête de la musique 2006 : Oyez !

Temps de lecture / Reading time : 2 minutes.

Depuis plusieurs mois maintenant (septembre 2005 pour être un poil plus précis), je tiens la basse dans un groupe de reprises rock, à la fois pour rester dans l’esprit « je fais de la musique » malgré le split lamentable de mon précédent groupe, mais aussi pour me remettre à la basse, délaissée pour la guitare acoustique depuis le split sus-cité.

Sinh Café, donc, est le nom du groupe. Nous sommes quatre. Vous connaissez déjà le bassiste (hint : moi), qui est moyen et vient encore avec ses partoches en répétitions, plusieurs mois après. On trouve aussi Lord Abdul, batteur, qui fait les coeurs à l’occasion ; Vince le guitariste, qui peut tout aussi bien passer au piano, avec une facilité proche du Jonny Greenwood que ça m’énerve ; et Nam, le chanteur, qui n’arrive toujours pas à passer le p’tit riff de « Cant Make A Sound » (mais là je me tais, car j’ai toujours autant de problèmes avec l’intro basse d’ »Are You Gonna Be My Girl »).

Le premier objectif de tout groupe de musique, c’est de faire plaisir à des gens en jouant devant eux. C’est la possibilité que nous offre Jack Lang grâce à sa teuf de la zik, et nous allons donc nous poser dans Paris, en alternance avec un autre groupe des caves du CE Suresnois de Dassault – en gros, on joue notre set, l’autre groupe joue le leur, on rejoue notre set, l’autre hop hop hop.

Donc, si vous ne savez pas trop où aller le 21 juin, et que vous souhaitez soutenir un p’tit groupe avec un bassiste qui rate ses lignes, un batteur qui manque ses fûts, un chanteur qui se casse facilement la voix et un guitariste qui, euh, ben, qui s’est cassé un bras une fois au ski, ben viendez par chez nous, on y sera (normalement).

Le point de rendez-vous, c’est l’Ile-Saint-Louis, plus précisément à l’intersection du Quai de Bourbon et du Quai d’Orléans, côté nord-ouest. Voici le plan avec Google Maps, et la photo aérienne avec le même service.

Mercredi 21, à partir de 19h00. Soyez-là ou soyez carré au square.