Temps de lecture / Reading time : 12 minutes.Décembre, c’est le mois où l’on ouvre son coeur aux autres : entre le Téléthon et le froid qui nous rappelle que des malheureux ne pourraient survivre sans les associations caritatives comme les Restos du Coeur ou l’Armée du Salut, tout nous pousse à faire un donc, si ce n’est de notre personne (et j’en profite pour saluer mes parents, toujours très présents en personne quand il s’agit d’oeuvres caritatives), au moins par le biais du porte-monnaie.
Tout nous pousse, mais aussi l’article 238 bis du Code Général des Impôts, parce que bon, on veut bien payer, mais c’est mieux si ça me fait payer moins d’impôts l’année prochaine — et pour ça, il faut faire son don avant le 31 décembre.
J’avoue, cette année, j’ai foiré mon coup côté impôts, je n’ai fait de dons qu’après le Nouvel An. Tant pis, ce sera full-impôts pour moi, mais bon, c’est pas comme si j’étais au chômage, n’est-ce pas ? Et puis, tout le monde sait que les associations caritatives ont déjà plus d’argent qu’il ne leur en faut, n’s’pas ?
Mais je voudrais attirer votre attention sur quelques causes méritantes, ou du moins certaines parmi les moins connues qui ont mérité quelques-uns de mes euros. Je ne cite pas les oeuvres caritatives auxquelles j’ai donné, hein, je vous laisse choisir en votre âme et conscience.
Voici donc une liste de mes dernières bonnes actions en date, et le pourquoi du comment que je.
Joachim
Joachim est graphiste, et un mec bien. Bon, déjà il est blogueur, ce qui ne peut aller qu’en sa faveur. Mais je suis aussi secrètement jaloux de lui (chuuuut, ça reste entre nous). Déjà parce que 1) il sait remplir ses carnets Moleskine de dessins ma foi for sympathiques, 2) il a créé la Boitameu, et 3) il porte un chapeau-melon et de longues moustaches. For realz.
Non mais surtout, au moment où je vous écrit, il fait le tour du monde en un an. Ou plus précisément, il va franchir 360 méridiens en 365 jours, voyage relaté sur son blog, l’aptement-nommé 360 in 365.
« Mais qu’est-ce qu’on s’en branle ? », me direz-vous de manière fort déplacée et vulgaire, « ton p’tit frère a déjà fait un long voyage, et t’as jamais dit que tu étais jaloux de lui ! » Donc déjà, 1) si, j’envie pas mal Alexis d’avoir fait son voyage, mais chuis trop vieux 🙂 , et 2) la différence est que Joachim prostitue son voyage.
Mais oui, chers amis, vous pouvez le sponsoriser, à savoir qu’il vous propose de « financer » une journée de son voyage, au choix. 15 euros, une date, et le jour-dit il vous envoie une carte postale de remerciement. Mais attention, pas n’importe quelle carte. Moi, sachant qu’il partait en septembre et qu’il passait par Moscou, j’ai commandé une date idoine, et ai reçu de la Mère Patrie ceci-cela :
Un dessin. C’est joli, ça mange pas d’pain, ça fait voyager par procuration. Faites comme moi et plein d’autres, sponsorisez une journée de Joachim, et vous aussi recevez une zoulie carte.
Oceansize
Ca arrive plus souvent qu’on ne le souhaiterait. On découvre un groupe, on se dit « ouaaaaah, c’est franchement excellent ce qu’ils font », puis « ils existent depuis 11 ans ?!?! Mais comment se fait-il que je n’ai pas entendu parler d’eux avant ‽‽‽ », et enfin de se retrouver face à la réalité du marché : plus de gens écouteront Grégoire que les artistes qui ont vraiment du talent. Et les-dits artistes, donc, ne pas vraiment pouvoir vivre de leur art, et donc au final, potentiellement, devoir lâcher leurs instruments et abandonner l’idée de soulever une salle pendant 1h30, « juste » par le son.
Oceansize est de ces groupes-là. Tout comme Tool, c’est Fabrice qui m’en a parlé en premier. Tout comme Tool, j’ai d’abord réagit avec « c’est quoi son nom ? » Tout comme Tool, il a suffit d’une chanson pour me convertir à leur cause. Pour Tool, c’était « 46&2 » ; pour Oceansize, c’est « Commemorative 9/11 T-Shirt », tête de gondole de leur 3e album, « Frames ».
Si vous avez Spotify, voici leur page. Quelques titres sur leur MySpace. Quelques vidéos sur leur compte YouTube.
Pourquoi vous pousse-je à vous intéresser à eux ? Parce que quand je suis allé les voir au Nouveau Casino il y a quelques semaines, j’ai été surprise de voir que je pouvais circuler librement au premier rang, que nous n’étions pas collés les uns aux autres comme il se devrait. Ce groupe, aussi démentiel soient ses albums, n’arrive pas à faire ce bouger la foule. Bon, ok, c’est du rock progressif, mais tout les gamins sont capables de se plonger dans ce style depuis OK Computer, je ne vois pas comment des chansons si puissantes ne peuvent pas toucher un plus larger public.
Pourquoi en parle-je alors que je parle de don ? Parce que, si l’on en juge par leur page Wikipédia, leur avenir est sinon incertain, du moins assez précaire :
After the second album we stopped trying to make goals. We started getting a chip on our shoulder about not having broken through and being broke. (…) We really do live for the day. I’m sure that our record company or our manager have some kind of financial expectations of us. All we really want to do is to be able to pay our rent. We really don’t care about anything else. (…)
Moi qui avait tous leurs albums en mp3 (j’ai eu beau les demander à 2 Noëls de suite, personne ne semble les trouver), et les écoutait sans me lasser, j’ai voulu lors de ce concert franchir le pas : acheter un t-shirt, acheter leur dernier CD. Close, but no cigar : il ne restait plus, mon tour venu, que leur boxset, « Feed to Feed », dont Fabrice m’avait déjà parlé : 4 CDs audio et 3 DVD vidéos, reprenant les 3 nuits de concerts que le groupe mancunien a programmé dans sa ville pour ses 10 ans, concerts où ils ont joué chaque soir, du début à la fin, faces-B comprises, leurs trois albums.
Limité à 5000 copies, ça faisait plus que ce que je m’étais préparé à débourser ce soir-là. Mais qu’à cela ne tienne, je voulais remercier le groupe de m’avoir apporté tant de bonheur auditif ; je suis sortit de la salle, récupérer des sous au distributeur à côté, et suis rentré acheter mon propre exemplaire. Bien sûr, c’est ridicule : je donne l’impression que j’achète plus un disque (pour simplifier) parce que j’ai limité pitié d’un groupe, plutôt que simplement parce que j’aime leur musique. Mais c’est quand, en concert, on entend un chanteur (en l’occurrence celui de la première partie d’Oceansize ce soir-là, The Worldonfire) dire entre deux chansons « N’hésitez pas à passer après le concert à la boutique pour acheter notre album ou un t-shirt… histoire qu’on puisse manger ce soir » (véridique), ça ébranle un peu, quand même.
Si vous devenez retenir une chose de cette section, ce n’est pas « il faut acheter les albums d’Oceansize », bien qu’ils le méritent pleinement, mais plus largement, bordel, pensons à acheter les albums des artistes que l’on apprécie, à aller à leurs concerts, à acheter leurs t-shirts et autres, sans quoi l’on ne se retrouvera plus qu’avec le Top 50 des artistes qui vendent le plus en France. Et, bon sang de bois, ça ce serait MAL.
(photo d’en-tête (c) Brian Ravaux)
Nolife
Nolife va mal, ce n’est une nouvelle pour personne. Cette petit chaîne de télévision s’est positionné sur la marché pas du tout juteux des geeks (moi) et des otakus (fans de mangas japanais). Ah, et les fans de musique japonaise, aussi, mmh. Cette chaîne n’est disponible que sur les réseaux ADSL, et c’est bien là leur problème.
En effet, pour pouvoir vivre et continuer, une chaîne de télé a besoin de sous, et le moyen le plus éprouvé d’en avoir, c’est de passer de la publicité. Soit. Mais pour passer de la pub, il faut intéresser les vendeurs de savons. Bon. Et les vendeurs de savons, ils veulent savoir combien de ménagères de moins de 50 ans ils peuvent toucher sur une chaîne (voire une émission) donnée. Ok.
SAUF QUE cette fameuse mesure d’audience, un seul organisme s’en charge aujourd’hui en France, c’est Médiamétrie. Et Médiamétrie, jusqu’à présent, n’a proposé de mesures que pour les chaînes hertziennes, du câble et du satellite. Et oui, pas les chaîne purement ADSL. D’où, la boucle est bouclée, Nolife ne peut pas intéresser les annonceurs.
MAIS la situation va changer : Médiamétrie annonce qu’à partir de mars prochain, les audiences ADSL seront prises en compte. Joie!
MAIS tout d’abord, il faut que la chaîne tienne d’ici-là, ce qui n’est pas forcément gagné. Et en plus, il faut qu’elle tienne quelques mois en plus (juillet), le temps d’avoir les premiers résultats, puis enfin de démarcher les annonceurs avec ses fameuses audiences.
Et donc, pour tenir jusque-là et plus encore, Nolife demande, sans dramatiser, de les aider en s’abonnant.
Hop, Sébastien Ruchet, le big-patron de Nolife en parle mieux que moi :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=j0TxN7KYImY[/youtube]
Ou ici, en executive summary, par le biais du méconnu Tristan Nitot :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbf9g1_pourquoi-et-comment-sauver-nolifetv_videogames[/dailymotion]
Alors bon, je raconte tout ça, mais ça ne vous dit pas pourquoi je me suis abonné, hein. Chacun ses raisons, mais ce n’est pas tant les mangas (qui ne me passionnent pas vraiment), et encore moins pour les clips de rock japonais (dont je n’ai que faire, mais je comprend qu’on ne peut pas proposer que du contenu original), mais tout simplement pour la passion de ces gens pour tout ce qui est geek – et ça, pour le coup, ça me parle.
Genre, dans le moteur de recherche des vidéos gratuites (pour allécher le putatif abonné), cherchez « la minute du geek » : la dernière en date, c’est celle sur le combat Atari ST contre Amiga, mais vous pouvez voir la vastesse des sujets abordés, souvent très pointus (donc, geek), et pas forcément purement liés à l’informatique. Abonnez-vous.
Autre émission que j’aime bien, c’est « Chez Marcus » (hop, mots-clefs), où l’on voit le-dit Marcus jouer à un jeu vidéo, ancien ou récent, chez lui. Lu comme ça, ça doit vous en toucher une sans bouger l’autre, mais c’est sympa, comme à la maison, et plein d’anecdotes et blagues que Nous Seuls, Geeks, pouvons comprendre. Abonnez-vous, pas cher, succès au jeu, retour de l’être aimé.
« Temps réel » diffuse des démos. Bourdjil, rien que pour ça, ça mérite un abonnement. Vous ne connaissez pas le monde des démos ? Vous ratez quelque chose qui a bercé toute mon adolescence ! Abonnez-vous, et regardez toutes les émissions « Temps réel ».
Ils ont aussi leur propre série, « Noob », basée sur les jeux vidéos évidemment (enfin, je découvre via le site, je peux me tromper). Abonnez-vous, sinon j’tue un tic-tac.
Sans compter les soirées ou quinzaines thématiques. Abonnez-vous. Stout.
C’est familial, c’est amateur mais aussi assez pro. C’est documenté. C’est bien.
Et puis, bon, quand on a une fanbase comme ça, ça ne peut que donner envie de s’abonner, n’s’pas ?
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbs01o_pleure-pas-petit_music[/dailymotion]
Nolife : parce que y’a pas que le vraie vie dans la vie.
Framasoft
Alons bon, c’est quoi ça encore comme affaire. Framasoft, c’est un réseau de sites et projets autour du logiciel libre, visant à promulguer sa bonne parole. Ouaaaais, super Xavier, mais c’est quoi le logiciel libre ?
C’est les logiciels open-source, en gros. Ouaaaaaaaaaaais, super Xavier, mézancor ? [je m’adresse à mes parents, là]
Bah simplement, ce sont des logiciels que tout-un-chacun peut utiliser, copier, distribuer ou modifier sans devoir en demander l’autorisation, et même sans devoir bourse délier – ce qui n’est pas le cas des logiciels dits « propriétaires », que l’on doit payer et que l’on n’a certainement pas le droit de distribuer ou modifier sans autorisation.
Il existe ainsi plein d’équivalents libres (et donc gratuits) aux grands logiciels propriétaire : Windows -> Linux, Word -> OpenOffice, Internet Explorer -> Firefox (Internet Explorer est gratuit, certes, mais pas libre. C’est la différence fondamentale entre « Free as In Beer » et « Free as in speech »), Outlook -> Thunderbird, Photoshop -> GIMP, etc.
L’intérêt dépasse celui de la simple gratuité. Tout d’abord, pouvoir diffuser un logiciel sans se faire traiter de pirate, c’est un peu important pour l’accès de tous aux outils qui les aideront au quotidien. Par ailleurs, l’un des règles du LL est de donner accès au code source du logiciel ; par la magie de la loi « given enough eyeballs, all bugs are shallow » (principe selon lequel plus de personnes relisent et corrigent un texte, moins il y aura de fautes de frappe), les problèmes des logiciels libres sont souvent résolus en un temps record, là où le logiciel propriétaire laisse souvent traîner les bugs qui ne leur font pas perdre de part de marché…
Par extension, les logiciels libres cherchent à libérer les utilisateurs, et pour cela font la promotion de formats ouverts. Cékoidon ? Simplement, quand on enregistre un texte au format Word 2007 (.docx), ce fichier ne pourra être lu que par une version récente de Word, et aucun autre logiciel, pour la simple raison que seul les ingénieurs savent décodent le format .docx (je simplifie à outrance, hein). OpenOffice, de son côté, propose un format qui, certes, ne sera pourra être lu par Word (parce que Microsoft, c’est les méchants), mais que tout plein d’autres logiciels pourront exploiter, car le format est documenté et accessible à tous.
Bref, dans 10 ans, vous ne serez pas sûr de pouvoir lire vos vieux fichier Word, mais vous serez assurément en mesure de lire n’importe quel format ouvert, car celui n’aura pas cessé d’être reconnu par les logiciels libres pour simple raison commercial (ce que fait Microsoft afin, notamment, de pousser ses clients à passer à la dernière version).
« Rien à faire des logiciels libres, je préfère faire confiance aux grandes entreprises ». Sauf que sans le savoir, les logiciels libres sont partout autour de vous. Internet : fonctionne majoritairement grâce aux LL ; le présent blog : WordPress est open-source ; l’OS X qui fait tourner votre Mac : se sert largement dans les projets libres ;
Tout ça, c’est beaucoup d’éducation à faire auprès des gens qui ne sont pas geeks, et Framasoft s’efforce de participer à cette éducation, en parlant de toute cette activité trop méconnue du public d’une bien meilleure manière que je ne le puis. Ils s’activent pour que dans les années à venir, vous puissiez jouir tranquillement des mêmes libertés que vous prenez pour acquises aujourd’hui, mais qui sont en fait sous le feu d’un incessant combat entre les grandes sociétés qui voudraient bien faire de l’argent avec votre privée, et les libristes qui estiment que la liberté passe avant les avancées commerciales ou marketing.
Et comme tout n’est pas gratuit en ce bas monde, et bien il faut bien rémunérer les gens de Framasoft pour que ce beau projet puisse perdurer efficacement. C’est la question qui s’est posée il y a quelques mois, quand il s’est agit de déterminer que faire maintenant que les fonds s’écoulaient. Certes, des centaines de gentils gens contribuent au projet de manière totalement désintéressée, mais aussi parfois de manière totalement désordonnée. Framasoft avait besoin de lever des fonds non seulement pour payer les factures et faire vivre ses projets, mais aussi pour pouvoir disposer d’une personne s’occupant à plein temps de l’organisation. Tout cela et plus encore est expliqué sur cette page. Et j’ai donc fait ma petite contribution…
Les dictatures à venir ne seront pas forcément politiques, mais peut-être logicielle ; et par le logiciel libre, les geeks seront peut-être ceux qui vous permettront d’éviter un quotidien où votre vie privée ne vous appartient plus.
poEdit
Oui, alors bon, là on touche à des trucs super-précis quand même, mais que j’estime notable.
Ok, donc je traduis WordPress depuis bientôt 6 ans. Au début c’était plutôt laborieux, car voyez-vous, ce n’est pas tant le fait que le projet est passé de 931 chaînes de texte à l’époque, à 2996 aujourd’hui, que le fait qu’il faille gérer un système assez geek (forcément) de compilation de fichier en ligne de commande, avec des commandes du genre de celle-ci :
msgfmt -o fr_FR.mo fr_FR.po
C’est moins compliqué à faire pour moi que ça ne peut être pour un non-geek de comprendre la phrase ci-avant, mais bon, j’aurai préféré une interface graphique, pour avoir une meilleure vue d’ensemble.
C’est là où un geek entre en jeu. Voyez-vous, un geek, quand il a une idée derrière la tête, il regarde s’il peut en faire un projet. On appelle « gratter là où ça gratte » (scratching an itch), et ça donne souvent des résultats qui contentent non seulement le gratteur, mais également tout plein de gens que ça grattait également, mais qui ne savaient pas comment gratter. Le gratteur a donc mis en moins un grattoir, et tout plein de gens peuvent maintenant mieux se gratter. Vous me suivez dans les métaphores à deux francs six sous ?
Ce geek, c’est Vaclav Slavik, et son grattoir, c’est l’outil poEdit, qu’il a placé en open-source : c’est lui qui est le principal programmeur, mais tout le monde peut s’en servir gratos, et même programmer avec lui. Depuis 6 ans donc, je l’utilise tranquillement, et ça simplifie bien la tâche.
Et là, en décembre, je ne sais pas, comme une démangeaison, je me suis « sapristi, ‘faudrait p’tet que je lui fasse un donc, à Vaclav, histoire qu’il sache que son travail est apprécié, et qu’il continue d’y passer du temps libre ». Car oui, le logiciel libre ne paye parfois que sous la forme de dons. Dont acte. Un p’tit outil qui fait bien son travail, m’a rendu bien des services, et qui mérite, du coup, ses $42.
WikiLeaks
Ok, là on arrive probablement au summum du combo « ouverture + participatif + liberté ». WikiLeaks, pour ceux qui l’ignorent, c’est un wiki (comme Wikipédia — notez d’ailleurs le préfixe sibyllinnement proche), mais là où cette dernière tente de documenter toutes les connaissances humaines, WikiLeaks s’est donné (en 2007) pour mission de créer un Wikipédia des « fuites » (leaks), ces documents censés être secrets (car honteux), sur le principe (posé par la cour de justice américaine) que « seul une presse libre et sans contrainte peut efficacement mettre à jour les tromperies d’un gouvernement » (« only a free and unrestrained press can effectively expose deception in government »).
En gros, ils récoltent et diffusent plein de document que les gouvernements du monde entier (avec prédilection pour les régimes asiatiques, le bloc soviétique, l’Afrique sub-saharienne et les Moyen-Orient, curieusement) préfèreraient voir étouffés… mais pas que. Ainsi, la Scientologie, les compagnies pétrolifères et les documents scientifiques controversés font également partie de ce que l’équipe de WikiLeaks considère devoir être rendus publiques. On appelle ça plus simplement un lanceur d’alerte (mais c’est plus classe en anglais : « whistleblower »).
WikiLeaks est soutenue par le Los Angeles Times, Associated Press ou encore l’Electronic Frontier Foundation. Il ont reçu quelques prix également, comme par exemple le New Media Award 2009 d’Amnesty International. Donc non, ce ne sont pas que des gamins qui s’amusent à rendre publique ce qui ne devrait pas l’être, ils sont effectivement utiles et reconnus comme tel.
Seulement voilà, ça coûte des sous, et sans ces sous, WikiLeaks aura du mal à continuer de traiter les milliers de pages de documents qui lui sont désormais adressés anonymement. Comme ils le disent :
We have received hundreds of thousands of pages from corrupt banks, the US detainee system, the Iraq war, China, the UN and many others that we do not currently have the resources to release. You can change that and by doing so, change the world. Even $10 will pay to put one of these reports into another ten thousand hands and $1000, a million.
We have raised just over $130,000 for this year but can not meaningfully continue operations until costs are covered. These amount to just under $200,000 PA. If staff are paid, our yearly budget is $600,000.
Donc, de la même manière que la liberté de la Presse est importante, j’estime que leur travail l’est aussi. Qu’en dites-vous ?
—
Voilà, c’est tout. Je ne dis pas que j’ai fait les bons choix, que vous devez les faire à votre tour absolument, que c’est forcément utile, mais bon, étant donné que j’ai été sensible à ces différents projets, il m’a semblé tout aussi utile de vous y intéresser, le temps d’un article.