D’aucun parmi vous dirait que je me fais plutôt rare ces derniers temps sur mon blog. Je l’avoue : je me suis dévoué à d’autres aspects de ma vie que mon antre cybernétique – mais ce n’est pas pour autant que je le renie, ou le monde des blogs en général, bien au contraire. Juste : ‘mieux à faire.
Sauf que là, j’ai envie d’écrire un truc. Le week-end a été pluvieux, je n’ai pas sommeil et 3 heures à tuer, et j’ai envie de m’amuser un peu avec les erreurs flagrantes d’autrui…
Je préviens par avance : quand je prends mon air méchant, c’est le plus souvent pour un truc qui m’amuse plus qu’il ne m’énerve. Mais parfois, juste pour le fnu, je tape (sur mon clavier) – comme je l’avais fait une fois en parlant de la vacuité du Grand Journal de Canal+.
C’est le cas ici…
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Je suis donc un peu absent de la « blogosphère, » mais je me suis malgré tout fendu cette semaine d’un peu d’écriture en ligne. Oh, ça ne parlera pas à grand monde dans mon entourage de La Vraie Vie™ : ça concernait WordPress, le logiciel qui fait tourner ce site, et quelques millions d’autres, et que j’aide modestement en le traduisant en français.
J’ai réuni plusieurs sources, ai tiré une conclusion qui me semblait valable, et ai pris le temps de la présenter à quelques spécialistes, sur une mailing-liste dédiée au sujet. Ma démonstration n’a pas été réduite en pièces par lesdits spécialistes, et j’en fus ma foi fort aise.
D’autres informations assez cruciales concernant WordPress sont ensuite passées sous mes yeux, et je me suis dit que cela pouvait justifier un article dédié sur le blog francophone dédié au sujet. N’étant pas mécontent de ma démonstration des jours précédents, j’ai décidé dans un élan d’impétuosité d’ajouter celle-ci en fin d’article, histoire de lui donner une plus grande visibilité.
Ceci fait, dans un curieux mélange d’embarras face à cette mise en avant personnelle fort peu digne du gentilhomme que je crois être, et d’orgueil gêné, j’appuyais sur le bouton Publier, puis allais me coucher (il était minuit passé, oula !). Mon texte, une fois de plus, a été accueillie avec magnanimité, et je pu souper le soir l’esprit apaisé face à la patiente compréhension des lecteurs, quiet dans la croyance que j’ai participé à améliorer le quotidien de la blogosphère en lui fournissant un contenu original et argumenté – deux qualificatifs qui ne sont que trop rares en ces temps de disette intellectuelle…
Sleep well, people, for the world is a safer place thanks to your selfless heroes…
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(attention, c’est ici que je commence à faire style je suis en colère et tout)
Et putain de bordel de merde je découvre à l’instant qu’un quelconque tâcheron sortit d’on ne sais où, a écrit un article reprenant point par point le mien, annonces publiques et recherche personnelle incluses.
J’insiste sur le « point par point » : j’aurai pu dire « mot à mot », mais le gredin n’est pas débutant, il a soigneusement tout fait pour qu’on ne l’accuse pas de repompage éhonté. Il a changé l’image, a réorganisé le texte, et a tout réécrit, mais il n’en reste pas moins que rien dans son article n’est tiré d’une réflexion originale, mais au contraire est repris en droite ligne du mien article. Morte-couille !
Pour tout salaire, le rustre m’octroie un lien vers mon article, sous le texte « Via » – manière de se dédouaner une fois encore de ne pas donner crédit à l’auteur originel, sans pour autant rendre explicite le triste plagiat. Le pasticheur, par ce lien sciemment imprécis, double ses torts d’un affront.
Fi !
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Je suis de ceux qui défendent les droits de l’auteur – j’ai même fait mon possible, dans mon introduction du Campus WordPress, pour obtenir l’autorisation de l’avocat-blogueur Maître Eolas afin de reprendre les grandes lignes de son article essentiel, Blogueurs et Responsabilité Reloaded. Sans son accord exprès, je n’aurai jamais publié le texte que j’avais écrit en m’inspirant du sien.
D’autant que mon introduction comportait également un passage clair sur le point qui nous anime ici, dans la section « Qu’est-ce qu’un bon blog » (page 3 de ce court extrait de l’intro, au format PDF), et que je vais me faire un plaisir de reprendre in-extenso sans autorisation de l’auteur (car c’est moi, l’auteur, oh) :
Il respecte le contenu d’autrui. Un blog doit faire preuve d’une certaine originalité pour sortir du lot. Certains blogs se sont fait une spécialité de reprendre mot pour mot les contenus d’autres sites (images, vidéos, parfois même textes) afin de surfer sur l’éphémère vague de « buzz » que ce contenu peut générer, et profiter des possibles requêtes Google sur le sujet – et, donc, espérer des clics sur leurs bannières publicitaires.
Si ces blogs sont certes populaires (dans le sens le moins noble du terme), cela ne présage pas de leur qualité : ils n’apportent rien à la conversation, n’étant qu’un relais vide de sens. Comme pour tout média, le droit de citation existe sur les blogs, et l’exigence de qualité ne doit amener la (courte) citation que pour mieux la discuter, non pour avoir sur son blog les mêmes mots-clefs que sur tant d’autres blogs ciblés « buzz ». Plus prosaïquement, le contenu d’un site étant une œuvre de l’esprit, il entre dans le cadre de la propriété intellectuelle. De fait, reprendre un contenu sans autorisation explicite de l’auteur peut s’apparenter à du piratage…
A sa décharge, notre camarade de jeu n’affiche aucune publicité sur son blog, et c’est tout à son honneur.
Nonobstant, je me propose par la présente de reprendre le contenu de notre jeune (j’imagine) ami, et mot à mot cette fois, afin de réaliser une autre démonstration, comme ça, juste pour faire le jeu du miroir…
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Allons-y pour le découpage en tranches (basée sur cette sauvegarde de l’article, datant du 6 juin)…
WordPress 2.8 disponible la semaine prochaine ?
Son titre. J’avais choisi le plus généraliste « Nouvelles du front« , mais cela ne fait sans doute pas assez buzz pour monsieur. J’ai utilisé pour ma part « WordPress 2.8 sortira la semaine prochaine » comme titre de seconde partie ; il l’a préféré, en lui adjoignant le point d’interrogation final, celui-là même qui a fait les douces heures de plus d’un article de TechCrunch – monsieur a appris avec les meilleurs !
A comparer avec mon propre choix. Possible l’un des seuls travaux d’investigation réalisés pour son article, il en est néanmoins resté à une slide de la présentation de Matt, lors du WordCamp de Hong-Kong. Là où j’ai préféré une image qui informe, il a choisi une image qui illustre. Soit.
A son crédit, on pointera du doigt qu’il utilise une image placée sous Creative-Commons en donnant correctement ses crédits, là où je ne fais que faire un lien direct (ouille) vers une image avec un copyright (horreur ! malheur !). Là où son bât blesse, c’est que l’image qu’il a choisie est en CC-SA (pour Share-Alike : celui qui utilise l’image doit le faire dans une oeuvre étant également en CC-SA), tandis que son blog est en CC-BY-NC-SA (Attribution, Non-Commercial, Share-Alike). Vu que je suis un peu fautif sur le thème des licences d’image ici, j’en resterai là.
On l’attendait initialement en mars, puis en avril, c’est finalement la semaine prochaine, le 10 juin, que WordPress 2.8 devrait finalement sortir.
Simple combinaison de mes « rappelons que la date initiale était fin mars, puis en avril, puis…) » et « Sauf problème majeur, WordPress 2.8 devrait sortirai mercredi prochain, le 10 juin. » Admirez, cher public, la parfaite copie des liens. Je suis déçu, il n’a pas repris ma mise en gras…
Une sortie qui s’est donc fait attendre, mais dont les raisons se comprennent facilement.
Rien à redire, a priori.
Bien qu’à l’époque l’information n’était pas encore connue du grand public, il s’avère que WordPress.org et WordPress MU (pour Multi Users) vont bientôt fusionner en une seule et même entité. Les codes des deux projets étant assez proches, il n’était plus justifié de développer les deux projets en parallèle.
Ici, il repique de toute évidence, mais à sa sauce, ce début de paragraphe : « Cette annonce – assez logique vu combien le code de WPMU est désormais proche de celui de WP – a été faite par Matt (…) ».
Or, si la fusion de WordPress.org et de WordPress MU n’est tout de même pas pour demain (certains évoquent WordPress 3.0 comme cap pour rendre effectif cette réunion), les responsables estiment qu’il faut d’ores et déjà préparer le code et les outils pour que cela se passe dans de bonnes conditions.
D’où les reports successifs de WordPress 2.8 pour résoudre un maximum de bugs et valider un certain nombre d’améliorations.
Ca se complique un peu, il reprend plusieurs points, je pense :
- tout d’abord, « l’annonce est faite, tout le reste n’est que spéculation à l’heure actuelle » ;
- ensuite, « Matt aurait dit (j’insiste sur le conditionnel) de “faire attention à la version 3.0″ » ;
- enfin, « C’est tout d’abord dû aux quelques remises à plus tard de la date de sortie (…), ce qui a permis d’avoir plus de temps pour résoudre plus de tickets, mais c’est également dû au travail incessant de quelques fervents développeurs tiers dévoués à l’amélioration du projet« .
La partie du milieu est une transition assez maligne, mise en place pour intégrer correctement les deux parties clairement distincte de mon texte. Ainsi, là où je parle de la réunion de WP et WPMU puis fait mon laïus sur le nettoyage du code de WP, en supposant que finalement les deux sont sans doute liés ; lui prend clairement le parti de lier les deux, comme si c’était une évidence. Quel grand écrivain il ferait. S’il avait une réflexion personnelle, je veux dire. LOL, comme y disent les jeunes de nos jours.
Rappelons par ailleurs qu’en tant que version majeure du développement de WordPress, la 2.8 a reçu pas moins de 785 tickets ouverts selon l’outil Trac.
Attention, ici commence la partie où il reprend à son compte tout ce que j’ai pris le temps de compiler grâce à mes visites sur le Trac (sait-il seulement de quoi il s’agit ?). Ca vient de là : « Parmi toutes les versions majeures de WordPress recensées sur l’outil Trac, la 2.8 est celle qui a vu les plus de tickets ouverts (plus de 800), et surtout celle qui a vu le plus grand nombre de tickets fermés, donc de bugs résolus ou d’améliorations validées : 766 au moment où j’écris ces lignes. »
Devant l’ampleur de la tâche, deux mois supplémentaires pour améliorer l’application n’était pas de trop.
WOW, une réflexion personnelle ! Color me surprised! On passera sur le pluriel manqué…
Au final, à quelques jours du lancement de WordPress 2.8, 98% des tickets ont été fermés (donc résolus) soit 773 sur 785. Ne reste qu’à s’occuper des 12 tickets restants.
OMG, il a cliqué sur le lien pour mettre à jour les chiffres que je donne (« le plus grand nombre de tickets fermés, donc de bugs résolus ou d’améliorations validées : 766 au moment où j’écris ces lignes« ) ! Par ailleurs, il a sorti sa calculette magique ; ce type est un génie ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé ?!? Quelconquelconquelcon !
Cette nouvelle mouture est donc sans doute l’une des plus saines et des plus stables de toutes les versions de WordPress.
Polom pom pom… « Au final, la 2.8 sera sans doute l’une des versions les plus propres de ces dernières années, et les versions suivantes profiteront certainement de ces fondations saines. »
Par ailleurs, en plus d’un nettoyage complet du code avec la résolution de tous les problèmes, les outils pour son fonctionnement doivent aussi évoluer.
Nouvelle habile transition pour caler une autre partie, totalement distincte, dans le flux de sa réécriture. Y’a pas, il s’y connait en falsification ; si je devais imprimer des euros en quantité industrielle, je l’embaucherais direct, mec.
Pour fonctionner, le logiciel (WordPress 2.7 et 2.8) a besoin au minimum de PHP 4.3 et MySQL 4.0 (respectivement sortis il y 7 ans et 6 ans).
De mon côté, « A l’heure actuelle, WordPress 2.7 (et donc 2.8) requiert au minimum PHP 4.3 et MySQL 4.0, respectivement sortis il y 7 ans et 6 ans« . Hé, t’as vu, moi aussi j’ai fait péter la calculette magique, truc de ouf.
Mais à l’avenir, il faudra faire évoluer le langage de scripts et le système de gestion de base de données.
C’est beau, on croirait lire le rapport de stage d’un consultant en informatique, didon…
Ainsi, pour la version 2.9, WordPress recommandera sans doute PHP 5 (sorti il y a 5 ans) et MySQL 4.1.3 (idem).
Méga-combo texte, lien, bévues et boulettes !
- « la prochaine version majeure de WordPress, WP 2.9, requerra MySQL en version 4.1.2 au minimum » ;
- « La version de MySQL qui sera requise pour faire tourner WordPress 2.9, la 4.1.2, est quant à elle sortie il y 5 ans presque jour pour jour » ;
- « La version de PHP qui pourrait un jour être requise pour faire tourner WordPress, la 5.0, date elle aussi d’il y a 5 ans presque jour pour jour.«
Pinaise, ce mec est plus efficace que le Konami Code ! Bon, dans sa hâte à faire du copier-coller, il s’est pris les pieds dans le tapis et affirme que WP 2.9 requerra PHP5. Erreur de débutant, sans doute. Ou de mec qui n’y comprend rien à ce qu’il dit et se dépatouille avec ce qu’il trouve sur Internet. J’vous l’dis moi, ce mec finira consultant !
Vu l’ancienneté de ces outils, il est tout de même fort probable que les hébergeurs supportent cette évolution.
Ah, là je pense qu’il est allé chercher dans les commentaires de mon article, peut-être celui de CUI : « Je pense que si WP imposait le passage à php5, ça les [les hébergeurs web] ferait bouger un peu ! »
Discuss.
Mais au cas où, des tests seront ajoutés à l’outil de mise à jour automatique pour s’assurer que seuls les utilisateurs disposant de MySQL 4.1.3 pourront récupérer effectivement WordPress 2.9. Dans le cas contraire, il leur sera proposé de contacter leur hébergeur pour s’enquérir de la situation. Même chose pour PHP 5.
On termine en douceur, par un petit duo :
- le plus gros vient de toute évidence de cette phrase : « Dans cette optique, des tests seront ajoutés à l’outil de mise à jour automatique pour s’assurer que seuls les utilisateurs disposant de cette version de MySQL pourront récupérer la 2.9, les autres recevant un message leur suggérant de contacter leur hébergeur à ce propos. » ;
- la dernière phrase est un résumé rapide de cette autre phrase : « De la même manière, l’outil de mise à jour automatique de WordPress 2.9 se verra ajouter des tests pour afficher un message aux utilisateurs encore sous PHP 4, leur recommandant de passer à PHP 5 (sans pour autant l’imposer).«
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Allez, je me sens en veine ce soir, je faire une représentation graphique de tout ça ! PH34R MY WR47H, N00B !
Side-by-side comparison, dude!
Tout d’abord, saluons l’effort indéniable de concision :
Ah, ça, il aurait cartonné au Bac français s’il avait choisi l’épreuve « Résumé de texte ».
Mais comme j’ai dû temps à tuer (en fait non, mais il pleut aujourd’hui, et ça m’amuse de perdre quelques minutes sur ce genre futilité), je vais pousser mémé dans les orties. BEHOLD MY GIMP LEETNESS!
C’est là que l’on se rend compte :
- J’ai voulu écrire un article rapide, en fait il est plutôt carrément long – étrange, venant de ma part (ironie inside) ;
- Il a vraiment pioché à droite à gauche pour reconstruire l’article de toutes pièces.
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Mais bon, je dois m’estimer heureux : il respecte a peu près la licence de l’article (CC BY-NC-SA : il fait un lien vers l’article original, son site n’a pas de pub et il utilise la même licence pour son contenu), mais en plus il a fait l’effort (rendons à Fanny ce qui est à Marius) de le rendre plus concis, prenant les points essentiels et faisant fi des digressions inutiles. En cela, notre ami fait montre d’un certain talent dans la falsification.
Non seulement ça, mais d’autres n’ont pas forcément eu la chance d’être réécrits : son « Décryptage : Sarkozy et son oeuvre de contrôle du net » est une reprise intégrale (hors image) de l’article de Numerama (placé sous licence CC, mais laquelle ?) ; son « Contourner Hadopi en 27 secondes » est un copier-coller de l’article éponyme de Daniel Glazman, mais avec un peu enrobage perso pour faire passer la pilule, enrobage qui comprend un tutoriel Linux repiqué ailleurs ; il s’offusque du renvoi du cadre de TF1 pour critique d’Hadopi en remettant à sa sauce l’article d’Ecrans-Libération ; l’intro de son « Greenpeace épingle Nicolas Sarkozy sur ses ambitions charbonnières » n’est rien de moins que celle de l’article de Wikipédia sur « 10 ans pour agir« , et la fin est recopiée du descriptif de la dernière vidéo Greenpeace France sur Dailymotion ; et probablement plein d’autres choses mieux dissimulées…
Du coup, en parcourant ses articles, on en vient à douter du personnage : tout son blog n’est-il que copie de ce qu’il trouve ailleurs ? Sûrement pas, mais tout comme les billets sponsorisés mettent à mal l’ensemble de la blogosphère, il suffit de quelques articles repompés pour jeter le doute sur l’ensemble du blog…
On sourira tout de même de le voir s’offusquer du caviardage de Wikipédia par le gouvernement (« La grande classe ces réécritures !« , je suis bien d’accord, surtout qu’il s’agit d’une reprise de l’article de Benjamin Ferran de L’Expansion), ou de ses applaudissements face à l’article « Les droits d’auteur pour les nuls » de (encore lui !) Maître Eolas 🙂
Un pourfendeur
Faites ce que je dis, pas ce que je fais, en somme.
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Redevenons sérieux pour le grand final, si vous le voulez bien.
Information capitale : l’article original (« le mien article », comme on dit) est sous licence Creative Commons BY-NC-SA, tout comme l’article réécrit (les deux sites partagent la même licence – et pour cause). Notre camarade de jeu pour ce soir a donc a priori respecté la licence à la lettre : attribution, pas de pub, même licence – comme je l’ai déjà dis plus haut.
Comme il a plutôt tendance à être fan des licences CC (jusqu’à mettre à son nom et sous CC des travaux mis dans le domaine public, pour ensuite s’en donner l’attribution – d’ailleurs je me demande à quel point ce dernier lien n’est pas à son tour repiqué de celui-ci…), nous allons plonger à la source :
What are moral rights, and how could I exercise them to prevent uses of my work that I don’t like?
In addition to the right of licensors to request removal of their name from a work when used in a derivative or collective they don’t like, copyright laws in most jurisdictions around the world (with the notable exception of the US except in very limited circumstances) grant creators “moral rights” which may provide some redress if a derivative work represents a “derogatory treatment” of the licensor’s work. Moral rights give an original author the right to object to “derogatory treatment” of their work; “derogatory treatment” is typically defined as “distortion or mutilation” of the work or treatment that is “prejudicial to the honor, or reputation of the author.” Creative Commons licenses (with the exception of Canada) do not affect any moral rights licensors may have. This means that if you have moral rights as an original author of a work, you may be able to take action against a creator who is using your work in a way you find objectionable. Of course, not all derivative works you don’t like are necessarily “derogatory.”
Je n’ai bien entendu aucune intention de m’en prendre à notre malfaiteur. Juste, je voulais vérifier que j’étais en droit d’être… comment dire… « surpris » ?… « outré » ?… de voir qu’on pouvait s’octroyer le travail d’un autre juste en faisant un bête lien.
Tiens, parlons-en, de ce lien « Via » qui, je l’avoue, est un peu à l’origine de mon ire. Le texte dit :
How do I properly attribute a Creative Commons licensed work?
If you are using a work licensed under one of our core licenses, then the proper way of accrediting your use of a work when you’re making a verbatim use is: (1) to keep intact any copyright notices for the Work; (2) credit the author, licensor and/or other parties (such as a wiki or journal) in the manner they specify; (3) the title of the Work; and (4) the URL for the work if applicable.
You also need to provide the URL for the Creative Commons license selected with each copy of the work that you make available.
If you are making a derivative use of a work licensed under one of our core licenses, in addition to the above, you need to identify that your work is a derivative work, ie. “This is a Finnish translation of the [original work] by [author]” or “Screenplay based on [original work] by [author].”
Et paf. En gros, notre pirate numérique n’a pas respecté les règles d’attribution. Pourtant, il l’a fait correctement au moins une fois : en bas de sa section « Mentions légales », on découvrira à loisir cette mention : « Version librement adaptée des Mentions légales publiées sur WordPress-FR.net« . (nous avons affaire à un habitué de WPFR, en somme 🙂 ).
Selon les textes, j’ai donc le droit de me sentir lésé. Je l’ai d’autant plus qu’il m’en donne lui-même le droit, dans son article « Le droit d’auteur, c’est avant tout le droit de l’auteur » où il cite Daniel Vangarde.
Cela étant, j’ai l’impression que même dans ses mentions légales dûment attribuées, il a repris du texte : la section « Publication de commentaire », que l’on retrouve telle quelle chez Embruns, ainsi qu’un peu sa section « Cookies », hein, avouons-le 🙂
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Ma conclusion sera donc multiple :
- Créateurs de contenu qui décidez de placer celui-ci sous licence CC : soyez conscient de ce que vous faites et de ce que cette licence implique, faites attention à la licence que vous utilisez et indiquez-le clairement et visiblement, et utilisez une licence Non-Derivative (BY-ND ou BY-NC-ND) si vous ne voulez pas voir votre création modifiée/récupérée par d’autres sans votre accord explicite ;
- Utilisateurs de contenu CC : faites attention à ce qu’implique une licence, et respectez au maximum l’auteur original – notamment en le nommant, et en indiquant clairement qu’il s’agit d’une modification d’un travail original.
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Au final, rien ne se perd, rien ne crée : tout se transforme. Et j’écris cela avec d’autant plus de conviction qu’Antoine-Laurent de Lavoisier est mort depuis des lustres, et donc que son œuvre est dans le domaine public.
Merci mon gars, je me suis bien amusé en écrivant mon article, j’avais besoin de ça pour m’y remettre 🙂 Par contre, sois plus prudent à l’avenir ! 😉
That’s the 7 o’clock edition of the news, goodnight.
10 réponses sur « Reprendre les idées n’est(-il) pas recopier (?) »
Hé bien, je ne pensais pas si mal faire à travers mes billets en m’inspirant et diffusant les idées, les réflexions et les informations d’autrui… je suis quelque peu confus donc =/…
En fait, à lire l’ensemble du billet à fond, ça donne des envies de fermer le blog tant ai-je l’impression d’avoir pris le principe de la publication du mauvais versant…
Et l’effet boomerang de revenir assez durement dans la figure.
Pour tout dire, j’aimerais bien prendre ton article comme l’occasion d’améliorer les articles et pages incriminées, mais cela donnerait peut-être le sentiment d’un maquillage en urgence.
Et les laisser tels quels ne seraient finalement pas plus glorieux au regard de ton billet ;
Bref…
@soren : si j’ai bien lu Xavier, il te reproche surtout de réécrire des billet sans l’annoncer clairement.
Olivier : je dois bien reconnaître qu’aimant bien suivre l’actualité informatique, j’ai tendance à écrire des brèves d’actualité en synthétisant des informations que je trouve ici et là. Le but n’était pas de léser Xavier, puisque je le lie à mon article…bien que la façon dont je lui renvoie l’ascenseur avec un lien n’est pas des plus heureuses : un simple » – Via – « .
Comme j’ai tendance à publier davantage du contenu proche d’une brève d’actualité qu’un contenu tout à fait original, il est plus délicat de présenter l’actualité très différemment… pour WordPress 2.8 par exemple, je ne pouvais guère « inventer » l’actualité du CMS… il était assez inévitable que je parle du « retard » pris dans la sortie de cette version, du rapprochement de WP.org et WPMU…
L’ensemble du blog n’est évidemment pas que de ce tonneau-là, quand bien même les derniers articles donnent cette impression. Mais difficile de convaincre, entre ce billet et celui de Glazman, plus virulent…
Je dois bien avouer être plutôt mal à l’aise.
Salut Soren,
Désolé de mettre si longtemps à te répondre en direct, je n’ai que mes fins de soirées de libres en ce moment – et, tu l’auras compris, tu en as été le récent bénéficiaire.
J’aimerai juste insister sur le même point qu’Olivier, car il n’est pas dit que, dans mon amour du texte au kilomètre, mon argumentation ne se soit perdu : que tu reprennes les idées de mon article, les liens, tout ça, c’est super. Le blog WPFR est en CC BY-NC-SA pour une bonne raison : que l’information se diffuse.
Mais, comme l’a pointé Olivier, quand on reprend le contenu d’autrui au point où tu le fais, il faut l’indiquer, et clairement. Sérieux, si tu avais juste mis « Cet article est inspiré de [celui de WordPress-Francophone] », ou « Informations tirées de l'[article de Xavier chez WordPress-Francophone] », ou toute forme proche, j’aurai tout de suite eu plus de mal à justifier l’existence de ma « claque », comme le dit Daniel Glazman.
Par ailleurs, en toute sincérité, mon article était surtout pour répondre à une envie personnelle d’en coller toute une tartine sur un sujet dont tout le monde se fout, les lecteurs de mon blog les premiers – c’est ça qui m’amuse dans les articles que j’écris. Je me suis bien rendu compte de la force que pouvaient avoir certains de mes paragraphes, mais je me suis dit, « au pire, il met l’article hors-ligne ; au mieux, il y met en place une attribution plus respectueuse ».
Mais je me réveil et tu as tout mis hors-ligne ! Bon, depuis tu as depuis remis en ligne les articles les moins incriminants, et c’est tant mieux : je ne voulais pas avoir la mort d’un blog sur le dos, juste donner une petite leçon en mauvais usage de licences CC (et je suis bien loin d’être tout blanc moi-même).
J’avais bien fait en sorte de ne pas te nommer ni écrire ton URL en clair (juste les liens, quoi) dans mon article, afin précisement que celui-ci ne ressorte pas en trop haute position si on te cherchait sur Google ; ça ruine trop facilement une personna en ligne. Tu vois que je ne voulais pas ta mort 🙂
Après ça, Daniel a rajouté sa couche, et si tu le connaissais mieux, tu saurais que c’est un gros râleur (surtout quand on lui pique son contenu 🙂 ). Voilà un autre pêché, reprendre le contenu sans connaître les blogeurs d’origine : du coup, tu ne savais pas que Daniel râlerai, ni que je serai capable de passer 3 heures sur un bashing en règle 🙂
Donc, aux dernières nouvelles, tu veux « proposer un contenu plus original, plus personnel et moins centré sur l’actualité la plus brûlante ». C’est non seulement tout à ton honneur, mais j’ai envie de dire que c’est là la meilleure manière de faire de ton blog un lieu digne de visites régulières, plutôt qu’un republieur d’articles déjà lus ailleurs.
Tu écris par ailleurs ceci : « bien qu’ayant commencé plus ou moins à chercher du contenu entrant dans le domaine public ou permettant une utilisation souple grâce aux licences Creative Commons, l’objectif est d’être davantage précis et exhaustif dans la manipulation des dits médias et textes », et là par contre j’ai peur. Je ne sais pas, p’tet qu’on ne fonctionne pas de la même manière, mais j’ai dû mal à voir de la compatibilité entre vouloir faire des articles originaux et personnels, et chercher du contenu à republier sans risquer de te reprendre une tape sur les doigts.
Ca me fait poser la question : quel est le but de ton blog ? Présenter ta pensée, ou présenter la pensée des autres à ta sauce ? Dans le second cas, quel est l’intérêt pour le lecteur ? Quel est ton intérêt ? Veux-tu absolument parler de tout ce qui t’intéresse ? Veux-tu faire péter les scores du nombre d’articles publiés par semaine pour un même blogueur ? Dans le cas de contenu tiers, ne peux-tu pas faire comme de nombreux autres blogs, et faire un article « Les liens intéressants du moment » (le classique « En vrac ») entre deux articles personnels ? Et bien sûr, ajouter ton commentaire personnel à chacun de ces liens ?
Pour moi, tenir un blog c’est participer à une conversation : soit tu la lances, soit tu y apportes tes arguments. Si tu relances la conversation chez toi sans rien y ajouter, alors tu ne fais nullement avancer ton blog, ni même ta propre réflexion par rapport au sujet qui t’intéresse – et, a fortiori, ni la conversation elle-même. Et tu perds un temps précieux à recomposer le travail des autres, temps que tu pourrais passer à développer ton propre message…
Mais bref, je ne vais pas te donner des cours de blog, hein : au final, chacun fait comme il lui plait. Mais vu que tu écris plutôt bien et que sais (re)formuler des idées, je ne peux que te conseiller de faire un gros gros focus sur les articles personnels, en t’assurant que si tu tiens le cap, tu pourras sans problème arriver au niveau de reconnaissance des blogs que tu admires. Franchement, je suis sérieux : j’ai bien vu à ta réécriture de mon article que tu savais/aimais manier les mots (ça se retrouve à plein d’endroits sur ton blog), le seul truc qu’il te manquait trop souvent c’est l’apport personnel. Tu as décidé de faire tabula rasa, c’est l’occasion ou jamais de montrer de quoi tu es vraiment capable, et de faire mentir Daniel Glazman 🙂 Je t’inviterai juste à pousser le bouchon jusqu’au bout, et assumer ton changement de cap en indiquant tes raisons clairement : tu n’en gagneras que plus, je pense, le respect de tes lecteurs – et de tes détracteurs…
Donc : bonne continuation !
(note: je vais également coller cette réponse dans mes commentaires. si tu veux continuer la conversation en public, je t’invite à répondre là-bas. si tu préfères le faire en privé, mon mail est ouvert).
Internet : Serious Epic Business.
@Pipomantis: Bah tiens. On ne le dira jamais assez.
Merde, moi qui avais commencé une hagiographie de Pearl Jam en piquant ton texte sur Radiohead et en changeant juste les noms des albums, me vla bien attrappé.
Salut,
En préambule, ça ne dérange pas que la discussion se fasse « publiquement », d’autant que cela me permettra de garder une trace de mes errements. Une piqûre de rappel en somme.
Comme je le disais à Daniel Glazman en discutant par e-mail, à l’origine mon blog n’avait pas vraiment de ligne éditoriale. Je l’avais ouvert pour des raisons diverses, à la fois pour avoir un espace personnel, mais aussi pour découvrir une nouvelle tendance qui semblait arriver en France (enfin, je dis ça, mais l’ayant ouvert aux alentours de juin 2006, peut-être que l’effet de mode était déjà bien lancé avec les Skyblogs. C’est l’impression que j’avais en tout les cas).
Ne sachant finalement pas trop les us et coutumes du blogging, j’ai cherché à me former « sur le tas », en regardant de quelle façon les autres bloggueurs procédaient. J’essayais de saisir les bonnes méthodes, les bonnes pratiques. Je ne vous le cache pas, au tout début, je piquais des images ou des vidéos à gauche et à droite sans vraiment prendre conscience du mal que je faisais. Je n’avais pas une grande connaissance des licences Creative Commons par exemple, et j’avais le sentiment qu’une information n’avait qu’une vocation : être partagée.
Puis avec le temps, de moteurs de blog en plate-forme d’hébergement, j’ai essayé d’uniformiser un peu ma façon de faire, d’être moins « bourrin ». Je ne souhaitais pas me livrer, je ne voulais pas faire un blog sur moi, mes amis ou mes activités, mais plutôt parler de choses qui m’intéressent ou m’interpellent.
Bien que je parle toujours de choses et d’autres, comme de ma passion pour la culture japonaise, ma ligne éditoriale s’est finalement affinée avec le temps, en se focalisant sur les évolutions qu’apportent Internet dans notre société (voire même dans nos sociétés). DADVSI, HADOPI, LOPPSI… etc etc. Et en traitant de ces sujets, j’ai été au fur et à mesure plus proche de problématiques comme les licences CC.
Ainsi, je prenais garde à sélectionner des images issues de Flickr avec des autorisations adéquates : je citais le nom de l’auteur, le titre de l’oeuvre et la licence appliquée (encore que, je ne mettais que « CC » sans préciser la version et le type exact). Bref, moi qui traitait de droit d’auteur et compagnie, il était logique que je fasse un effort non négligeable sur l’utilisation de ces médias.
Et puis finalement, un peu trop passionné par ces débats, un peu trop enthousiaste dans mon rôle de relais de l’information, je m’inspirais de plus en plus des réactions des internautes et des bloggueurs. Forcément, je voulais couvrir un maximum de choses sur Hadopi et compagnie, et je me disais que finalement ce serait trop bête que des internautes passent à côté de telle ou telle information, ou telle ou telle astuce.
Et avec les fâcheuses conséquences que ça aujourd’hui =/.
Quand j’ai vu ton billet, puis celui de Daniel (aimablement retiré depuis), j’ai pris peur. Forcément, j’avais l’impression que depuis trois ans, je ne faisais que des billets mauvais, sans intérêts ou trop inspirés. Quand on reçoit ça devant les yeux, difficile de faire autre chose qu’une remise à zéro totale du blog… je ne cache pas que j’étais à deux doigts de tout virer. Surtout qu’en étant cité explicitement, je n’avais sans doute pas la moindre chance de rédemption… Internet – et Google – a de la mémoire, et l’identité numérique est parfois difficile à gérer quand un accroc survient.
Pour le billet de Daniel, je me suis fourvoyé sur deux points : son opposition bien compréhensible sur Hadopi m’a laissé suggérer qu’il était très permissif et se positionnait très favorablement sur les licences CC. « S’il est contre Hadopi, c’est qu’il autorise la diffusion de son contenu ». Erreur d’analyse. Et puis, très intéressé par ce billet, je n’ai pas pris garde aux mentions placées en bas de page. J’aurais bien avancé qu’à ma décharge, elles ne sont guère visibles, mais ce serait tenter de sauver les meubles :).
Depuis lors, l’ensemble des articles est donc hors-ligne. Certains seront inévitablement supprimés, puisqu’ils seront jugés trop tendancieux ou finalement peu intéressants.
Finalement, j’avais sans doute envie de faire plus webzine que carnet de bord intime. Peut-être qu’il est possible de faire les deux ? Je ne sais plus trop d’ailleurs, mes fondamentaux étant à revoir.
Je tâcherai à l’avenir d’être plus précis sur les licences des photos, et si je parle d’un billet extérieur à mon blog, de bien vérifier les droits d’auteur/licences d’utilisation, de citer correctement et précisément l’origine de l’information (je reconnais que le – via – était vraiment très maladroit et un peu… « foutage de gueule » je dois bien le reconnaitre).
Désolé de répondre un peu tardivement dans un billet assez déconstruit, je jette un peu tout ce que j’ai en tête =).
Addendum : c’est vrai que je n’ai pas vraiment d’objectif avec ce blog. L’envie de parler de choses originales est aussi forte que d’aborder des choses intéressantes découvertes/relayées par d’autres bloggueurs. Peut-être ce qu’il manque est d’y ajouter une note plus personnelle… mais je suis toujours un peu frileux de trop me « livrer ». Sans doute à tort.
J’aurais du acquérir le livre « Apprendre WordPress » :). Néanmoins, tes conseils sont forcément plein de bon sens.