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Orson Scott Card et Hadopi

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

Je suis en train de terminer difficilement la tome 4 du Cycle d’Ender d’Orson Scott Card, intitulé « Les Enfants de l’Esprit« . Difficilement, car ce cycle, qui a démarré avec un premier tome formidable et un 2e également de haute volée, s’est ensuite perdu dans deux tomes franchement laborieux et lourds. Je vais le finir, car « il faut que je sache », mais ne comptez pas sur moi pour les tomes suivants.

M’enfin bref, l’idée n’est pas de parler de l’œuvre de Card, mais des dernières pages lues ce week-end, qui font un écho intéressant à l’actualité récente (et ministèrement finale) de Christine Albanel, à savoir le projet de loi Hadopi.

Contexte Hadopi :

La Fnac va mal : elle n’arrive plus à vendre ses CDs et DVDs malgré la hausse des prix. Donc son ancien PDG s’est dit qu’il allait jouer à la politique, et a fait proposer par le ministère de la Culture la mise en place d’une loi qui puni les internautes qui téléchargent illégalement — par contre, rien pour ne pas punir les honnestes gens de l’intro la plus casse-couilles de la Terre (c’est Prodigy qui doit être content. Ou pas).

Parmi les mesures de cette loi dite « Création et Internet« , il y a le fait d’imposer aux internautes pris en flagrants délit, l’installation sur leur ordinateur d’un logiciel-mouchard qui renverra des informations au serveurs d’on ne sait pas trop qui, indiquant que les données qu’il télécharge sont désormais surveillées.

Comme le dit l’April (association pour la promotion et la défense du logiciel libre) :

« La nature des « moyens de sécurisation » – qui sont censés exonérer les titulaires d’un accès à Internet de la responsabilité démesurée qu’on veut leur faire porter – est désormais claire : il s’agit de dispositifs visant à faire obstacle à certains usages et certains protocoles, et qui font en outre un renvoi d’information à un serveur distant pour vérifier s’ils sont activés. En clair : des mouchards filtrants. »

Ce serait non seulement payant (il faut acheter le logiciel qui vous vole votre vie privée), mais ce serait aussi non-interopérable (ça ne marche que sur Windows (et OS X ?), donc « les utilisateurs de systèmes libres se retrouveront dans une insécurité juridique discriminatoire intolérable »).
Tu préfères Linux ou n’importe quel système libre ? Tu ne peux pas prouver que tu n’es pas un pirate…

Le truc drôle, c’est que ce mouchard est semble-t-il contournable assez simplement…

Citation (article de Tristan Nitot) :

« Donc voici ce que je ferais si j’avais l’habitude de télécharger : je vais installer un de ces mouchards payants sur mon ordinateur de bureau, depuis lequel je ne télécharge pas. Il sera garant du fait que je ne télécharge pas. Et puis je vais continuer à télécharger comme un sourd depuis l’autre machine, celle qui est connectée à mon écran de télévision.

Je serais donc coupable, mais avec la preuve de mon innocence. Elle est pas belle, la loi ?

On me souffle dans l’oreillette qu’un 2eme PC, ça coute cher. Qu’à cela ne tienne, j’encourage les fauchés à investir dans une Fonera 2 avec un disque externe. Et hop ! »

Hadopi a été rejetée pour le moment, mais sûrement revenir en force, et il ne semble pas y avoir abandon de l’idée de mouchard…

Contexte Cycle d’Ender :

Bon, le contexte va être un peu plus long à mettre en place… 4 livres à résumer, donc merci ours avec moi…

Grâce aux avancées technologiques, les humains ont pu se disséminer dans la galaxie, et une centaines de communautés se sont formées sur autant de planète, tout en étant régies par un pouvoir central, le Congrès. Si le voyage dans l’espace reste très lent, la communication est instantanée grâce à une technologie extra-terrestre, les ansibles.

L’une d’entre ces colonies, Lusitania, se rebelle afin de protéger une race intelligente indigène, et le Congrès envoie une force tactique afin afin de détruire la planète plutôt que de voir le virus fatal qui la caractèrise se propager sur d’autres systèmes.

La colonie est alors coupée de l’ansible grâce à Jane, une entité sentiente qui s’est développée depuis des milliers d’années dans le réseau de milliards d’ordinateurs reliés par ansible. Le Congrès comprend rapidement que seule l’existence d’une telle entité dans l’ansible même peut expliquer la soudaine disparition de Lusitania des réseaux de communication, et il est décidé de couper les ansibles plutôt que de se reposer sur un réseau occupé par une entité ennemie.

Une poignée de système a compris l’intérêt de Jane, et fait son possible pour maintenir en place un réseau d’ordinateur limité mais suffisant pour lui permettre de survivre, le temps qu’une meilleure solution se présente. Pendant ce temps, le Congrès autorisé la rouverture des ansibles sur tous les ordinateurs, sous certaines conditions, comme d’installer un logiciel qui bloque l’éventuel retour de Jane…

Citation :

« — Bien sûr, aucun de ces ordinateurs n’est officiellement connecté à quelque réseau que ce soit. (…) Nous suivons le règlement à la lettre, et obéissons comme les citoyens respectables que nous sommes ! Ici, par contre, je crains qu’il n’y ait eu quelques négligences. Par exemple, il semble y avoir un contact intermittent avec l’ansible de l’université. Chaque fois que l’ansible doit passer des messages vers d’autres systèmes, il est déconnecté des autres ordinateurs à l’exception du système officiel de protection par délai. Mais lorsque l’ansible est connecté à une série de destination peu communes (…), il est potentiellement relié à tous les ansibles des Cent Planètes – alors, parfois, une vieille connexion se reforme et l’ansible a accès à tout ceci.

(…)

— Et il y a encore une chose très étrange (…). Un des nouveaux ordinateurs a été installé ici, mais il a subi quelques modifications. Il ne semble pas répondre correctement au programme central. Il oublie de lui signaler qu’une connexion hyper rapide en temps réel a lieu à l’intérieur de ce réseau vétuste et officieux. Dommage, parce que cela enclenche évidemment une connexion complètement illégale entre ce vieux système relié au réseau ansible et le nouveau à l’épreuve de la déesse. Ainsi de s demandes d’information peuvent être passées, et elles paraîtront légales à n’importe quel logiciel de contrôle, puisqu’elles proviennent de ce nouvel ordinateur parfaitement légal mais curieusement imparfait.

(…)

Le message du Congrès leur signala que leur système était en règle et parfaitement sécurisé. Les bidouillages informatiques n’avaient pas été détectés. »

I have this terrible feeling of… déjà-vu!

Les écrivains de science-fiction sont contre Hadopi pour une bonne raison : ils n’imaginent que trop bien les implications sociales que peuvent avoir les barrières technologiques, et leurs dérives…

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Le recyclage (musical) est(-il) une activité écologique (?)

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Pour faire suite à mon précédent article sur ce même thème, j’ai capturé ces dernières semaines, ici et là, des bouts de chansons… Je prends le temps de les compiler, afin de vous faire patienter avant le prochain gros article 🙂

Iron & Wine and Calexico : « A History of Lovers » (In the Reins EP, 2005)
[audio:0907-ironwinecalexico-ahistoryoflovers.mp3]

François de Roubaix : Thème de « Chapi Chapo » (1974)
[audio:0907-francoisderoubaix-chapichapo.mp3]

Kings of Convenience : « Homesick » (album Riot on an Empty Street, 2004)
[audio:0907-kingsofconvenience-homesick.mp3]

Elliott Smith : « Memory Lane » (album posthume From a Basement on a Hill, 2004)
[audio:0907-elliottsmith-memorylane.mp3]

Gary Moore : « Parisienne Walkways » (1978 ; Gary Moore/Phil Lynott)
[audio:0907-garymoore-parisiennewalkways.mp3]

Kenny Dorham : « Blue Bossa » (album Blue Bossa de McCoy Tyner, 1963)
[audio:0907-kennydorham-bluebossa.mp3]

Frédéric Chopin : « Nocturne No.7 in C Sharp Major Op.27 No.2″ (1836 ; interprète : Elisabeth Leonskaja)
[audio:0907-chopin-nocturneCsharpminorOp27n1.mp3]

Ludwig van Beethoven : « Für Elise – Lettre à Elise » (1810)
[audio:0907-beethoven-furelise.mp3]

Benjamin Britten : « The Young Person’s Guide to the Orchestra / Variations and Fugue on a Theme of Purcell, Op.34 : Variations (Brass) » (1946 ; Slovak Radio Symphonic Orchestra, 1990)
[audio:0907-britten-youngperson-variations-op34-brass.mp3]

Ludwig van Beethoven : « Symphony No. 9 in D minor Op. 125 « Choral » No 1 Allegro ma non troppo, un poco maestoso » (1824 ; Wiener Philarmoniker, 2009)
[audio:0907-beethoven-sym9allegro.mp3]

Diving with Andy :  « Sugar Sugar » (album Sugar Sugar, 2009)
[audio:0907-divingwithandy-sugarsugar.mp3]

Keane : « Somewhere Only We Know » (album Hopes and Fears, 2004)
[audio:0907-keane-somewhereonlyweknow.mp3]

Bien sûr, c’est parfois tiré par les cheveux, parfois volontaire, parfois incompréhensible, mais ça m’amuse, et c’est bien là le principal 🙂