Non mais sérieux quoi…
Catégorie : critiques
NME’s 20 Rock Heroes
Zapping sur la Freebox, à chercher quelque chose pour faire passer le temps. On tombe sur MTV qui passe le clip des Dirty Pretty Things, « Bang Bang You’re Dead ». Je repère un petit logo « NME’s 20 Rock Heroes », on reste, on DOIT savoir.
Fin du clip, on to the next one : 4e, Liam Gallagher et le clip de « Supersonic », bon, pourquoi pas, après tout c’est MTV UK… On se dit que dans la liste doit se trouver Thom Yorke, forcémently.
Troisième, Morissey, de The Smiths. Assez surprenant, les lecteurs du NME verraient-ils donc plus de deux semaines en arrière ? Chaque clip est accompagné d’un petit commentaire, ce qui nous permet d’apprécier l’explication donnée par le NME sur le pourquoi c’est un héros, lui, là. Fin du clip, Thom Yorke ?
Non, deuxième de la liste, Pete Doherty, ex des Libertines et actuel abruti des Babyshambles. Nous sommes un peu consternés : après avoir vu Morissey, on s’attendait à plus élevé encore musicalement ou poétiquement que le Moz, genre Nick Drake ou Nick Cave. Non, Doherty. Encore, y’a un an, pourquoi pas, mais maintenant… Et le commentaire du NME est à l’avenant, ils sont apparemment eux-mêmes surpris que leurs lecteurs aient choisi un cerveau enfumé, désormais incapable d’écrire une bonne chanson – comme le prouve d’ailleurs le clip, présentant une chanson des Babyshambles inintéressante au possible…
Et, numero uno, Kurt Cobain. Bon, respect pour l’artiste, mais le personnage lui-même a fini assez misérablement. On nous gratifie d’une vidéo tirée de l’Unplugged, avec « All Apologies ».
Yorke, nowhere to be found dans le top 5 donc, à croire que pour être un héros du rock chez les lecteurs du NME, il faut être tombé dans la drogue et les excès. Sex & drugs ont la vie dure chez les teenagers, voyant encore en les Strokes les sauveurs du rock’n’roll, là où ils ont surtout aidé Converse à revenir dans le coeur des jeunes.
Bon, j’ai depuis trouvé la liste complète, car mine de rien l’absence de Thommy était surprenante. Il est bien là, sixième même, juste après Carl Barat donc, et avant Noël Gallagher. Les douze suivants sont un peu éparpillés sur la balance de l’héroïsme/héroïne. Il y a les grands musiciens/chanteurs (David Bowie 8e, Ian Curtis/Joy Division 10e, Joe Strummer/The Clash 13e, Bob Dylan 16e, John Lennon/ex-Beatles 18e, Elliott Smith 19e), les « people with an attitude » (Richey Edwards/ex-Manic Street Preachers 11e), les p’tits jeunes qui font leurs trous (Jack White/White Stripes + The Raconteurs, Matthew Bellamy/Muse 14e, Julian Casablancas/The Strokes 17e, Alex Kapranos/Franz Ferdinand 20e), et les has-been (Ian Brown/ex-Stone Roses 9e, Axl Rose/Guns’n’Roses 15e).
Bref, ça ratisse large dans les coeurs des lecteurs. Mais j’ai surtout retrouvé le commentaire du NME, complet, qui vaut son pesant de jubilation anti-people :
« Yes, there was a time when Pete Doherty lived his life with an unrivalled romantic zest, when he represented a truly anti-establishment voice. (…) Surely he’s no longer anti-establishment, surely he’s just a worn-out drug addict who needs help if he’s every going to make decent music again? »
A comparer, comme le fait si bien cet article, avec son couronnement en tant que « Cool Icon » par le même magazine en 2004 :
« It is not a heroin addiction which makes Pete Doherty the coolest. He is a very talented musician who has become a modern-day minstrel, wandering the country playing for anyone who wants to see him ».
The more things change…
Ah, et bordjel de merde, pas une seule meuf dans le lot. Quid de PJ Harvey, Courtney Love (malgré tout), Cat Power, Beth Gibbons, Kat Bjelland, Tanya Donelly, Kristin Hersh, Hope Sandoval, Jennifer Charles… ?
Mes anciens lecteurs (whoever he is) se souviendront sûrement, une larme à l’oeil, de mes deux rapides articles sur le petit monde des blouarghz, et des croisements qu’on y fait avec la vie qu’elle est pas fausse, elle. Le syndrome sixdegrees.com, comme je l’appelais à l’époque, mais ça ne parlera pas aux plus jeunes d’entre vous, surtout si je me mets à parler d’un fameux débat cornélien et sémantique : marquer une personne comme « acquaintance » plutôt que comme « friend » ?
Bref, Sixdegrees.com est depuis longtemps tombé dans les oubliettes d’archive.org, tout comme Friendster, Orkut (sauf au Brésil), Friendset (qui devient aujourd’hui un Meetic gratos, apparemment) et tous les autres sites de comparaison de pénis web-social. Comme je l’avais lu il y a fooooort longtemps dans un Time, il y a les haves et les have-nots.
Tous ? Nooon, un petit site indépendant, peuplé d’irréductibles adolescents, résiste encore et toujours au bon goût, aux URLs signifiantes et aux standards du Web, en se justifiant d’être un havre pour les musiciens amateurs en mal de reconnaissance, pour les gothopouffes qui n’arrivaient à installer radio.blog pour jouer le dernier inédit de Craddle of Filth tout en affichant des roses rouges sur fond noir et blanc, et pour les pédophiles qui commençaient à se sentir menacés sur le Web, MSN, IRC et les newsgroups. Ce havre de paix, ce MIROIR de la société en fait, c’est MySpace (dramatic chord!). Et en fait d’être indépendant, il appartient aujourd’hui au groupe de Robert Murdoch, News Corporation, qui héberge Fox News, la 20th Century Fox ou encore… TV Breizh (gloups!). All your mp3s are belong to Robert, you fucking posers.
Bref, bref, revenons à nos moutons, c’est à dire les gens qui ont un profil MySpace, donc un peu moi en fait. Car oui, j’ai un profil MySpace. Et là, je dois expliquer pourquoi. Mmgn. Voyons voir, je l’ai ouvert le 15 décembre 2005, si j’en juge par le mail de confirmation. Deux jours plus tard, je mettais un commentaire sur le profil de Sourya, donc je me dis que ce devait être là le but premier de mon inscription : me tenir au courant des faits et gestes de ce vilain garnement, qui finira par percer.
Sur MySpace, on ne peut laisser un message sur la page d’un autre que si 1) on est inscrit, et 2) on est un « friend » de l’autre. J’ai donc ajouté Sourya à ma liste de friends, et j’ai traité celle-ci de manière assez stricte, à savoir je n’y ai mis que ceux que je connaissais vraiment. Exit donc « Tom », fondateur de MySpace et qui s’ajoute par défaut à ma liste de friends. Je fais du coup tâche avec les profils affichant fièrement 6546 z’amis, mais bon. J’ajoute en passant un groupe du même cercle d’anciennes connaissances, Soft Panic (myspace). Je n’ose pas vraiment ajouter les membres eux-mêmes, ne me considérant pas vraiment comme un « ami », mais comme une connaissance (problème récurrent, vous aurez compris).
« Accouche, Xavier ! » Oui, bon, oké, effectivement, cinq paragraphes et je n’ai toujours pas dit pourquoi mon espace était petit. Vous aurez compris entre-temps que « mon espace » désigne MySpace, hein. Sinon, c’est fait.
Mon grand ami Pierre-Antoine m’avait parlé en août 2005 du succès musical de son cousin Pierre. Ça vous fait une belle jambe, je sais, je contextualise, là, foutez-moi la paix, c’est MON blog. Bon, donc Pierrot, cousin, Pierre, musicien. Pierre Guimard, de son nom complet, a fait le bassiste pour Jean-Louis Aubert sur sa dernière tournée (je vous sens déjà plus intéressés), et se lance en solo. J’ai rapidement trouvé son site perso, bien vide mais proposant une newsletter, à laquelle je me suis inscrit. Celle-ci bouge assez peu.
En février dernier, je vais voir le site, s’il a évolué. Effectivement, il propose un lien vers le profil MySpace de Pierre, ouvert un mois avant. J’apprends par ailleurs, par sa biographie, qu’il était guitariste et compositeur du groupe Noisy Fate (membre de la Team Nowhere, personne n’est parfait), qui splitte quand leur 1er album ne connaît pas le succès escompté, et que Pierre signe à la basse pour la nouvelle tournée de Jean-Louis Aubert, donc. Il a pendant la tournée également joué de la basse avec Kyo, puis fait leur première partie, ce qui d’un point de vue professionnel est plus que respectable. Il travaille depuis sur son premier album, réalisé par Ben Kweller et avec l’assistance du bassiste et du batteur de Graham Coxon, excusez du peu. Son album, « De l’autre côté », est aujourd’hui prévu pour le 28 août 2006, et sera précédé d’une petite tournée nationale, en première partie de Raphaël (gn).
Bref, je connais Pierre Guimard pour l’avoir croisé à La Londe il y a quelques années (comme je regrette de n’avoir jamais parlé musique avec lui) : il entre donc dans mes critères de connaissances ! Je l’ajoute à mon MySpace, me renseigne un peu plus sur son univers…
Et c’est ici que le monde est petit. Voyez-vous, la bande d’où provient Sourya et Soft Panic, mes deux premiers ajouts, comporte également un photographe, Mathieu Zazzo (myspace), qui officie dans la presse musicale (entre autres), et ne refuse jamais un cliché promotionnel à ses amis. Mathieu est également guitariste pour Jérôme Attal (myspace) – ils ont eu une série de concerts encore récemment.
Et bien paf. Mathieu Zazzo fait également la plupart des dernières photos de promo de Pierre Guimard, et ce dernier est apparemment bon ami de Jérôme Attal : ils se baladent joyeusement en scooter (21/04/04 – jour de mes 27 ans, tiens) et écrivent des chansons ensemble.
Voilà, donc pour reprendre le schéma des précédents articles :
Xavier -> Pierre-Antoine -> Pierre Guimard -> Mathieu Zazzo -> Sourya
(je rajoute « -> Sourya » car je crois n’avoir malheureusement jamais parlé plus que ça avec Mathieu, hors forums Internet, et je connais mieux Sourya pour avoir failli faire partie de son groupe à l’époque – par contre, mon amoureuse a chanté du PJ Harvey accompagnée par Mathieu, ça compte ?)
Je laisse un commentaire sur le profil de Pierre, mentionnant la petitesse de MySpace. Mathieu a dû remarqué ça : il m’a envoyé le lendemain une demande comme friend, tant pour lui-même que pour Jérôme Attal. Alors, friend ou acquaintance ? Le monde bouge, les personnes changent, mais les questions qu’on se pose restent décidément les mêmes. Résultat : j’ai accepté pour Mathieu, pas pour Jérôme. ‘faut d’abord qu’au moins je les voie en concert…
Je m’arrête là ? Je ne sais pas. Je voulais faire court à l’origine…
Profiter d’un samedi ensoleillé, c’est bien. Allez jusqu’à dépenser de l’argent ailleurs que chez Amazon, c’est mieux. Surtout quand on a l’occasion de le faire chez un petit libraire. Résultat des courses :
– CD : The Mars Volta, « Frances The Mute »
– CD : Mogwai, « Mr. Beast »
– CD : Emilie Simon, « Végétal »
– BD : Larcenet, « Le Combat Ordinaire, t. 3 : Ce qui est précieux »
– Livre : Orson Scott Card, « Le Cycle d’Ender, t. 2 : La Voix des morts »
– Livre : Neil Gaiman, « American Gods »
– Livre : Neil Gaiman, « Neverwhere »
– Livre : William Gibson, « Neuromancien »
– Livre : « 40 leçons pour parler espagnol »
– Concert : 2 places pour Emilie Simon à Sannois, avec Lisa Papineau en première partie
– Concert : 2 places pour dEUS au Cabaret Sauvage
[note pour plus tard : penser à acheter des places pour Tool]
Dans l’ordre, donc.
The Mars Volta
J’avais, comme indiqué précédemment, beaucoup très aimé « De-Loused In The Comatorium », premier effort de deux survivants du crash At The Drive-In. Envollés survoltées, rythmiques inventives, gros son : beaucoup de chose pour plaire, surtout que je n’ai pas beaucoup d’albums « péchus », finalement. Beaucoup aimé, au point d’en faire mon album de repassage préféré avec « White Pony » de Deftones et « Ænima » de Tool. Rien de tel pour enchaîner deux chemises rapidement.
Bref, c’est donc les yeux fermés que « cool, l’autre album de Mars Volta ». Bon, semi à l’aveuglette, hein, j’avais, disons, déjà testé l’album grâce à des amis, voilà. Ce test m’avait convaincu de la valeur de cet album grâce aux premiers titres, notamment « The Widow », resucée convaincante de « Televators », avant-dernière piste de « De-Loused… ». Le CD en main, j’ai pu lui faire passer le test ultime : une séance de repassage, le casque sur les oreilles et la chaînes hi-fi qui tourne, vroum le fer. Rock’n’roll, quoi.
Que dire, si ce n’est que de l’écouter ainsi m’a montré combien cet album est moins efficace que le premier ? En fait, ce n’est pas la créativité ni le punch qui sont en cause – ils sont encore intacts -, mais la propension à vouloir lier toutes les chansons entre elles en un long jam de 77 minutes, et surtout de séparer les titres qui tchuent par de longues plages de sustains, bruits et autres buzz.
Prenons ce fameux « The Widow » par exemple, parfait exemple d’une chanson que ne renierait pas Scorpions, mais avec la voix de Cedric Bixler-Zavala, donc ça sonne carré plutôt que mou. Très bien. Sauf que la piste fait 6 minutes, et que la chanson dure 3 minutes et 15 secondes. Gneu ? Quid des 2 minutes et 45 secondes qui suivent ? Du bruit, mes amis, du bruit :
Quasiment trois minutes de telles variations. Avouez que quand vous êtes lancé sur un col de chemise, ce genre de soupe vous arrête en plein élan. Et cette deuxième piste (sur cinq, pour 77 minutes) n’est pas la seule : étant donné que trois des pistes sont décomposées en quatre ou cinq mouvements, vous vous doutez bien la tendance soupière se retrouve ici et là.
Alors, pour toi public, j’ai réalisé un travail laborieux : j’ai mis pris les chansons, et j’ai lancé mon CoolEditPro2 Audacity, afin de réitérer mon effort d’il y a quelques années, quand j’ai fait mon propre « Kid A.mnesiac » face au nombre de titres qui me reloutaient dans les albums de Radiohead. Mais en plus chiant : il faut découper les pistes.
Piste 1, « Cygnus… Vismund Cygnus », 13 minutes 08 : 2 minutes 47 inutiles à la fin. Le montée centrale fait 2 minutes 39, un poil long mais bon, en live ça doit être bon.
Piste 2, « The Widow », 5 minutes 57 : bon, on a déjà vu, 2 minutes 45 de bvuuuiiiiit.
Piste 3, « L’Via L’Viaquez », 12 minutes 27 : 40 secondes d’intro préparatoire. La piste ne comprend qu’une partie, mais c’est parce qu’elle est composée d’aller/retour régulier entre du bon rock qui tape et du son latino. En gros, la structure de la chanson elle-même fait A A B A B C B D. La section rock, A, dure une minute, tout comme la section latino, B. Déjà 4 minutes de casées. Vient ensuite C, sorte de pont rock intéressant avec l’apport des violons, et qui dure 1 minute 23. Retour de la section latino en version 1 minute 30, puis 3 minutes d’instrumental latino, D. La piste se termine par 40 secondes de reprise du refrain latino avec la voix seule, enrobée d’un effet, puis 35 secondes de petits oiseaux. 12 minutes 27 qu’on aurait probablement pu rendre plus efficace en suivant un schéma plus classique, mais cela ne se fait pas en prog-rock.
Piste 4, « Miranda, That Ghost Just Isn’t Holy Anymore », 13 minutes 12 secondes, avec 4 mouvements : « Vade Mecum » (A), « Pour Another Icepick » (B), « Pisacis (Phra-Men-Ma) » (C) et « Con Safo » (D). Ca commence avec une minute des petits oiseaux de la piste précédente. Au bout de celle-ci, des bruits de guitare et des vocalises se font entendre, le tout enrobé de bruit blanc et allant crescendo… pendant 4 minutes 1 seconde, au bout desquelles ont entend un accord de guitare, et l’ensemble varie en tonalité. Bon. Enfin, à 4 minutes 17, des cuivres viennent briser le tout, en superposition avec un petit arpège de guitare. Ca reste comme ça, en instrumental, jusqu’à la 5ème minute (et deux secondes), où le chant arrive. Pfiou, on ne l’attendait plus. 2 minutes 41 de chant suivent, très bien, la voix monte là où il faut. Puis pause, et reprise instrumentale et retour sur le refrain chanté et étendu. A la marque 8 minutes 55, arrêt du tout et violons, sur lesquels se superposent des petits solos guitare et cuivres, très lancinant. A 11 minutes 19, il ne reste plus qu’un reste de violon, et du souffle. 11 minutes 45, retour d’un des motifs de « Cygnus… », étouffé et avec le souffle du vent, pendant 1 minutes 26. 6 secondes de silence. Fin.
Piste 5, « Cassandra Gemini », 32 minutes et 42 secondes, et 5 mouvements : « Tarantism », « Plant a Nail in the Navel Stream », « Faminepulse », « Multiple Spouse Wounds », « Sarcophagi ». Bon, 30 minutes, on prend peur, mais ça commen bien, une entrée en jeu assez péchue, qui au bout de 40 secondes se transforme en une partie sympathique, avec fin de temps assez funky et gros effet sur la voix (dommage – mais elle reviendra épurée à 1’28). A 2’20, le refrain qui tchue, ça fait du bien. Il ne dure que 15 secondes, mais bon. On reprend sur la partie sympathique pendant 1 minute, puis le refrain, doublé (donc 30 »). A 4’11 », nouvelle partie assez dense, du Mars Volta assez péchu, mais sur la longueur – même s’ils ne semble pas fatigués, moi un peu. A force de faire durer le pic d’une chanson sur 5 minutes… Difficile de décrire, mais beaucoup de créativité, le rythme ne change pas beaucoup mais les parties se suivent très bien. Tentons, de toute façons ça fait longtemps que vous avez arrêté la lecture. 4’46, instrumental péchu, dans la continuité, genre Omar il déchire à la gratte, le batteur tue, bon. Retour du chant. 5’33, les guitares se saccadent et s’accompagnent de violon. 5’45, on se calme dans l’ampleur, riff de guitare efficace, ça tourne.
Bon, en fait, sérieux, ça me saoule de faire du minutage à ce niveau – et vous aussi, j’en suis sûr. Sachez juste que c’est très complexe, tout le monde s’éclate pendant cette demie-heure : basse, guitare, batterie, chant. C’est très travaillé et carré, à se demander comment il font en concert pour reproduire la chose.
Bon, comme d’hab, je ne sais faire resortir que les points négatifs de l’album, en gros : longueurs inutiles, bruits et, euh, longueurs. Mais c’est du prog-rock affiché, je suppose qu’il faudrait que je compare à King Crimson ou le Floyd pour me former un avis définitif sur la longévité potentielle de la chose. Pour l’heure, je parlerai juste en tant que simple consommateur qui a vraiment accroché le premier album : je suis sûr qu’en enlevant 20 minutes de « gras », ils auraient obtenu un album beaucoup plus sec et efficace. Ils n’en sont pas moins d’excellents musiciens avec des idées très abouties et souvent bien prise de tête comme on les aime, et qu’on aimerait apprécier en concert. D’ailleurs c’est probablement l’objectif de cet objet : donner à l’acheteur les sensations qu’il aurait en écoutant TMV en live, mais depuis son iPod (que je n’ai pas).
On me dira sans doute que je ne me suis pas penché sur les paroles, ou que mon approche trop rapide ne fait pas la part belle à certains aspects, voire que je n’ai pas compris l’album et ses superbes plages de sons magiques. Mais en définitive, ce n’est pas cet album qui m’aidera à repasser mon linge plus vite. Zut.
Dans l’autre main, je ne parle longuement que de ce qui me passionne. Sortez vos calculettes à déductions.
Ah, et je me rend compte en fait que le CD lui-même compote 15 pistes, et non 5 comme je le pensais (because je fait cette critique avec la version de « test », légale désormais vu que j’ai acheté l’album, HAHA!), donc toute mon étude tombe à l’eau. Bouh.
Bon, ce post est déjà cinq fois trop long, je publie et je parlerai du reste après. Pour ce qu’on me lit, de toute façon, hein…
– Bonjour, je voudrais deux places pour Raison et Sentiments siouplé.
– Voui, ça fera [super cher] siouplé.
– Ok, par carte bleu siouplé.
– Merci. Euh, c’est pour quel film ? Orgueil et Préjugés ?
– Euh, oui, haha, pardon. (grmbl, sté rikolo pourtant)
J’ai donc lu un livre ce mardi – jour béni du RTT. Lu, car tandis que je m’énervais après certaines propensions naturelles de certains personnages, ma demoiselle me soufflait « mais c’est comme dans le livre, tu sais ». Gn.
Cétébo. Non, vraiment, Keira est toujours plate comme une limande et, à ce qu’on m’a soufflé, Matthew McFedayen (il sort de Dune ?) ne vaut pas un bon Colin Firth qui, dans la même scène du petit matin en version BBC, portait apparemment fort bien la chemisette trempée par la rosée fraîche et présente, mais qu’à cela ne tienne, ça déchirait pas mal sa maman. Je le dis, P&P poutre.
Poutre, car c’est magnifiquement bien tourné. Les images sont très belles, parfois de vrais tableaux, et l’on se prend à attraper un rhume à la place des personnages qui passent des heures à marcher dans l’herbe humide, à se balader dans la campagne au petit matin, ou à deviser joyeusement tandis que la pluie tombe sur eux. Quelle abnégation pour l’Art.
Poutre, car les personnages sont campés comme c’est qu’il le faut, yo. La grande soeur (Rosamund Pike : mon Zeus !, elle a joué la méchante au sabre dans un Bond, et un premier rôle dans… wait for it… Doom ! soupir) est effectivement la plus jolie et mariable du lot, Kiera est on ne peut plus garçon-manqué, les deux autres sont des greluches et la dernière très, euh, « élisabéthaine victorienne », la mère est à baffer et le père paisible à souhait (aaah, Donald Sutherland…), Mr. Darcy pose son regard de merlan frit sur l’univers campagnard avec un dédain superbement détestable, Bingley est en gentil gentil et Kelly (oui, elle comme Kiera sont des copines, je les appelle par leurs prénoms si j’veux) pique toutes les manières de Darcy, que c’en est à les confondre.
Poutre, parce qu’in extenso, on entre dans le jeu grâce aux acteurs. Combien de fois ai-je levé la main d’énervement ou d’impatience, alors qu’ils jouaient tel qu’il le fallait, selon le contexte historique et social ? Surtout la mère, j’veux dire. Prête à tout pour marier ses filles, et les sauver ainsi du déshonneur (et accessoirement, de la faillite) familial.
Poutre, car les quelques libertés prises avec l’oeuvre originale permettent, tout en gardant le côté triste et contrit nécessaire à tout film d’époque, de gagner en peps et, oui, en humour. Jane Austen qui fais de la comédie romantique, apparemment ça ne se fait pas, mais ça marche : on s’énerve quand ça n’avance pas, et on sourit quand tout va bien. L’essentiel du livre en fait une comédie romantique d’excellente facture, comme les anglais les font si bien en fait.
[ah, on me souffle en coulisse qu’en fait si, les livres d’Austen ne sont pas austères, mais bien des comédies romantiques. Dont acte.]
Poutre, enfin, parce que bordjel ça fini BIEN. Mais oui, pendant tout le déroulement on se dit « c’est tiré d’un bouquin écrit par une anglaise, ça va forcémently finir par un désespoir, une trahison ou un avalage de cachets, spabossib’ que ça se passe bien, tout çaaaa euh ». Et ben si, ça fini bien (attention, spoiler, au fait), et le père est magnifique, et en plus on profite de la version anglaise du flim, ce qui nous évite la fin sirupeuse de la version d’outre-Atlantique.
Donc, c’était fort bien, et j’ai apparemment une sensibilité de jeune fille. Discussion post-film :
– T’as aimé ?
– Oui, beaucoup.
– Ah ? C’est marrant, c’est plutôt un film de fille.
– Mais grâve.
– Elles viennent écraser une larme en pensant au beau Darcy.
– Clair.
– Non, c’est marrant que t’ai aimé. Limite inquiétant. Déjà que t’as aimé Brokeback Mountain…
– Bin, oui, dans les deux cas, c’est des histoires d’amour.
– Voui, du truc de midinette…
– Et bin p’tet qu’un changement en moi s’opère, que veux-tu 🙂 Je suis prêt à regarder le flim précédent, là, avec l’autre abruti…
– Bruce Willis ? 🙂
– Non, là, celui qui joue dans « Senseï Sinsimnissi »
– « Sense and Sin City » ? 😉 [d’où son « Bruce Willis ? » précédent, l’est kro forte ma nLN]
– Haha, yes, « Sense and Sim City », excellent. 😀 [oui, chacun rit d’une blague différente, là, oui]
– Encore une truc que tu vas mettre sur ton blog…
– Euh, oui.