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Deux semaines d’illusion

Temps de lecture / Reading time : 18 minutes.

Ca commence comme pour toute drogue, j’imagine : de manière très insidieuse, et par le biais de l’entourage. D’abord, cela a été le fléau qui ravageait l’Amérique et les pays anglo-saxons, a pris l’Asie à la gorge, puis est arrivé en France, et jusque parmi mes compagnons – on finissait par biffer d’un trait rageur ceux que l’on ne voyait plus guère, trop pris qu’ils étaient dans leur paradis artificiel. C’était prévisible et attendu, mais la réalité était là : cela emportait les meilleurs d’entre nous, parfois même sans espoir de retour à une vie « normale ».

Comme trop souvent dans ce cas-là, la curiosité tenaille, mais l’on reste un garçon sérieux – et puis, ça reste trop cher à l’achat, surtout qu’on apprend entre-temps que l’on parle plus de dépenses régulières que d’un simple achat unique. Toutes choses reconsidérées, on s’éloigne de l’idée de connaître le pourquoi du comment.

Puis surgit l’épreuve difficile à surmonter : l’échantillon gratuit. Grand classique, là aussi : convaincu de la qualité du produit, le vendeur propose un petit essai, « tu regardes, tu prends ton temps, si tu aimes, si tu veux recommencer, tu reviens me voir, quand tu veux, je bouge pas. » Ils sont malins…

J’ai pris l’échantillon gratuit. La curiosité était trop forte, et je pensais qu’avec cet exutoire à portée de main, j’y verrais plus clair. Mais, j’ai conservé l’objet pendant de longs mois sans m’en servir, juste en le regardant, en me disant « et si…? » Mais je me disais que c’était idiot, je n’avais déjà pas beaucoup de temps : je ne voyais déjà pas assez souvent mon entourage, mon travail me faisant rentrer trop tard, pour que je perde mon peu de sommeil dans l’illusion que m’offrait cet échantillon, dans ce monde artificiel à portée de main. L’échantillon restait dans son emballage plastique, je n’y pensais quasiment pas, sinon en lisant les nouvelles des ravages que cela provoquait dans d’autres cercles, et les témoignages de ceux qui en sont revenus, et restent en rémission.

L’idée pernicieuse de m’y plonger restait cependant présente, suffisamment pour que je fasse des plaisanteries à son propos, ici et là, innocemment, mais en fait probablement pour chercher une validation quelconque. Bien évidemment, personne ne m’encourageait jamais dans cette voie, et c’est bien compréhensible.

J’ai quand même fini par plonger. L’amour fait accepter beaucoup de choses, et ma douce a fini par comprendre que cet échantillon me tiraillait. Elle a même fini par me pousser à m’en servir, que ce soit fait, que je passe ce cap. De mon côté, je l’assurai que je ne comptais pas y perdre tous sens de la réalité, juste savoir ce qu’il en retourne. Savoir pourquoi. Et pouvoir dire, « j’ai essayé ». Il vaut mieux avoir des remords que des regrets, paraît-il. J’espérais ne rien regretter… C’était en octobre 2006.

J’ai décidé de tout vous raconter. Je n’en suis pas fier, je n’en suis pas totalement revenu, mais peut-être mon expérience pourra-t-elle servir aux autres curieux, et les aider à prendre la bonne décision.
Je suis conscient que je risque de faire plonger ceux qui n’en avait pas entendu parler, de raviver les douloureuses blessures de ceux qui ont réussit à s’en sortir, et d’enfoncer un peu plus dans leurs tourments ceux qui vivent cela au quotidien, par eux-même ou par un proche touché. Je demande à ces personnes de bien vouloir m’excuser…

Je m’appelle Xavier Borderie, et ceci est mon histoire.

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300

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

J’ai vu un flim dimanche dernier. C’était ‘rôlement bien didon.


« Beuhaaar! »

Ca a commencé bien innocemment, avec une bande-annonce trouvée au coin du blog de Flaoua. Entre qualité graphique, citations en or et musique (NIN ? APC ?), voilà un film qui semblait bien réjouissant à mon cerveau reptilien.

Je transmets à Fabrice début mars, qui me dit être au courant (« ça à l’air terrible!!! »), et même avoir lu la bédé depuis un moment déjà, cool : vu que je doute de l’attirance démesurée de ma douce pour ce long métrage, ça me fera un camarade avec qui partager l’expérience, vu que je doute un peu de l’envie de ma douce d’assister à un tel défilé d’hémoglobine.

Puis Internet est passé par là. Je suis régulièrement le blog d’Accordion Guy, un geekofêtard de Toronto, et qui a suivi l’évolution de la hype autour de « 300 » d’assez près. Pour commencer, il a lancé un appel à ceux qui voudraient voir le film avec lui car, whoddathunk, sa femme ne le voulait pas. Comme d’hab dans ses posts, des petites phrases marrantes : « Bonus points for anyone who’ll join me for dinner at the Burger King there, and double bonus points for anyone who yells « Tonight we dine in Hell! » while doing so. »

Puis ça a été l’avalanche de parodies Photoshop. Mais, vraiment, l’avalanche… Penser à ce film ne me donnait plus que l’envie de crier « This! Is! Sparta! » – mais pas au point de dire « Tonite, we dine in hell » à la moindre occasion.

Fabrice et moi nous mettons d’accord pour voir la chose ensemble (« entre paires de couilles », comme il dit si bien), sa propre douce étant rebutée par la violence. Pierre-Antoine est également invité, mais il nous répond, à sa manière habituelle, « je l’ai déjà vu et en plus ils meurent tous à la fin. » Du coup, je ne peux m’empêcher de faire un mail avec une sélection de photoshopperies :

> Euh comment dire, je l’ai déjà vu et en plus ils meurent tous à la fin.

Ah ? Ça me surprend. Pourtant, dans la bande-annonce, t’as plutôt
l’impression qu’ils jouent à Jenga, puis au foot. A la fin tout le monde est content, ils font l’amour et s’en vont en musique.

Je me demande vraiment si on parle du même film, Pierrot.

« Oui tu as raison, je dois confondre avec les 101 dalmatiens » fut sa réponse. Entre 300 spartiates et 101 dalmatiens, qui a le plus de chance de gagner ?

Bref, le film fut vu, au mk2 Bibliothèque même, tandis que nombre de parisiens profitaient du soleil sur le parvis de la TGB – tant mieux, moins de monde dans la salle.


« Han, fille toute nue ! »

Bon, je ne vais non plus faire une critique très étendue de la chose, hein. Le film tient largement les promesses de la bande-annonce : honneur, trahison, violence, patrie, muscles, jets d’hémoglobine, abnégation, sacrifice, envahisseur, gentils, méchants, musique pêchue, photo très graphique et proche de la bande dessinée… C’est 100% spectacle et on n’en demande guère plus : le contrat est rempli et bien rempli.


« Chat ! »

Un p’tit bout d’histoire, quand même, pour ceux qui vivent dans une caverne (mais arrivent quand même à avoir une connexion Internet, pour venir ici…) : film adapté de de la BD du même nom de Frank Miller (1998), elle-même inspirée du film « The 300 Spartans » (1962), qui relate la bataille des Thermopyles (-480) d’après les textes de Hérodote (-480 / -425) et de Diodore de Sicile (-90 / -30), principalement. Bref, ça copie sec dans les chaumières, j’espère que tout ça dispose d’une licence Creative Commons adéquate…
La bataille des Thermopyles (« Hot Gates » dans le film) est simplifiée en 300 spartiates, dont leur roi, qui partent défendre leur terre face à l’invasion de l’immense armée de l’empereur-dieu persan Xerxès Ier. Ils tiennent 3 jours dans un fin passage, faisant plus de 20 000 morts côté persan, avant de finir encerclés suite à la trahison de l’un des leurs. Bref, même Hulk Hogan verserait une larme face à tant d’héroïsme. Tsssk.


« Come to daddy ! »

Donc, pour simplifier un peu plus, nous avons d’un côté les gentils (droits, fiers, fraternels, forts, justes, prospères, peu nombreux) et les méchants (divergents, arrogants, perfides, médiocres, iniques, décadents, ‘achement nombreux sa mère).

Mais bon, tout ça ça reste quand même compliqué, donc pour bien s’assurer qu’on a compris qui est qui, le réalisateur a mis les formes : les gentils ont l’air de gentils, les méchants ont l’air de méchants.

Tiens, hop, grand jeu : dans l’image suivante, découvrez qui est gentil, et qui est méchant (attention, il y a un piège) :

On retrouve donc une vision assez cartésienne manichéenne binaire, où il est difficile de ne pas choisir son camp. Et bien entendu, les esprits chagrins de s’outrer face à une vision insultante des Persans – donc in extenso des Iraniens, mais c’est bien sûr -, à un parallèle jugé dangereux avec l’actuelle guerre en Iraq, à une propagande pro-eugénisme, à une réécriture homo-érotique de l’Histoire… « The Iranian Academy of the Arts submitted a formal complaint against the movie to UNESCO. » Au. Secours.

Ça doit être chiant de discuter avec les abrutis capables de telles théories abracadabrantes sur un film qui est tout sauf à prendre au sérieux. Là où je recommande expressément de laisser son cerveau au guichet lors du visionnage de ce film, d’autres semblent l’avoir retiré en sortant de la salle.

On a bien apprécié. Sérieux, les gentils ont, malgré tout, gagné par leur sacrifice, c’est beau comme la rosée au clair de lune, sincère comme une chanson reggae de Bernard Lavilliers, triste comme un enfant apprenant l’inexistence du Père Noël… Déjà la bande-annonce pour Pirate des Caraïbes III nous a mis sur la bonne voie avant le film (« Ouaiiiis, pirates ! »), et l’abnégation de nos héros a fini de nous emporter vers leur inéluctable mort, le sourire au lèvre face à ce sacrifice sur grand écran, dans les fauteils moelleux (et rouges) de la salle principale du mk2. Bref, on s’est pas pris le choux. Le film a comblé nos attentes. Tout va bien.

Après avoir discuté le bout de gras avec Fabrice, je me remets en route vers mon Home Sweet Home, et le signale à ma chère et tendre, par SMS, afin je suppose qu’elle ait le temps de faire partir Thorsten Agregarios, son amant. Je lui indique subrepticement mon enthousiasme pour le film que je viens de voir :

Sa réponse, qui ne tarde pas, me démontre par A+2 qu’elle partage totalement mon enthousiasme :

Mmmh.

Et puis, du coup, cette Fresque Historique Immortelle donne envie de se plonger dans le passé, et l’outil WikiCharts de Wikipedia ne s’y trompe pas, avec pour Mars 2007, sur la partie anglaise, « Battle of Thermopylae » et « 300 (film) » respectivement 6e et 8e du Top-100 (avec 7 pages spéciales dans le Top-10, ça va…), Sparta en 11, loin devant Sex et Sexual Intercourse, respectivement 19e et 18e. Pômel, au moins les jeunes s’intéressent à l’Histoire, du coup ! 😉

L’article « Sparta? No. This is madness » du Star canadien s’y intéresse aussi. Il a beau démolir la plupart des assertions du film (notamment, que ce sont les spartiates qui étaient réputé pour leur pédérasite, et non l’inverse, cf la page Wikipedia sur le sujet, qui nous indique en clair que « Sparte requérait de tous ses citoyens de nouer une relation pédérastique« ), j’en retiens un résumé assez juste de ce à quoi l’on peut s’attendre en allant voir ce film :

The Spartan warrior movie 300 is not for the meek, despite its visual virtues and high thrill quotient. It’s a total-immersion battle experience for eaters of red meat, worshippers of the male physique and lovers of extreme violence.

Bon, je ne suis pas un fanatique de la violence extrème, et n’apprécie le physique masculin que dans un cadre pure esthétique jalousé (un jour, moi aussi j’aurai 5 tablette de chocolat sur le bide. Ouais, et je pourrais gagner à n’Euromiyons aussi, qui sait?), mais il est certain que l’on a sa dose d’emportement lors de chorégraphies de combat parfaitement orchestrée, et de l’ampleur donnée aux attaques perses, tout cela combiné à une image très graphique, très BD, donnant la part belle à l’esthétique plutôt qu’à l’humainement plausible. Bref, ça claque

Tiens, pendant que j’en suis à violer le droit à la copie privée de propriété intellectuelle, autant faire de grosse citation d’un p’tit gars qui a tout compris, chez Ain’t it cool news:

I just saw a movie that’ll give your eyes boners, make your balls scream and make you poop DVD copies of THE TRANSPORTER. It’s called 300. I don’t know what the title has to do with the movie, but they could’ve called it KITTENS MAKING CANDLES and it’d still rule.

[…]

I can’t spoil the plot because THANK GOD THERE ISN’T ONE. Just ass kicking that kicks ass that, while said ass is getting kicked, is kicking yet more ass that’s hitting someone’s balls with a hammer made of ice but the ice is frozen whiskey.

TWO COOL THINGS ABOUT THE MOVIE AND ONE THING I DIDN’T LIKE:

COOL THING ONE:
HEAVY METAL DURING BATTLE SCENES

Who gives a shit if the music isn’t historically correct? LORD OF THE RINGS could’ve used some Journey. This movie has that chu-CHUNG kind of metal that you hear in your head when your shift supervisor at Wetzel’s Pretzel is telling you that you’ll have to stay for clean up and you wish you had a sock filled with quarters in your hand.

COOL THING TWO:
FOES, MINI-BOSSES AND A BIG BOSS

Basically, the Greek dudes are fighting these Persian dudes, but the director, who must have a dick made of three machine guns, does it all like a video game. The Greeks fight every death metal video from the last ten years. There’s wave after wave of giants, freaks, ninjas, mutants, wizards, and a hunchback who looks like he’s got Rosie O’Donnell on his back.

[…]

My final analysis is [that] 300 [is] the most ass-ruling movie I’ve seen this year, and will probably be the King of 2007 unless someone makes a movie where a pair of sentient boobs fights a werewolf.

Right on, dude.

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Petit aparté sur Emily Loizeau

Temps de lecture / Reading time : 2 minutes.

Hier soir, tandis que je faisais mon repassage jouais à WoW classais mes notes critiques sur « Philosophische Untersuchungen« , je m’étais mis de la musique. Youpi, 36-15 mavie.com, toussa, je sais, mais bon. Après avoir terminé l’excellent « Mr. Beast » de Mogwai, je me suis calé le non moins excellent « L’autre bout du monde » d’Emily Loizeau.

Et de me dire que je n’en ai jamais encore causé dans l’micro. Dont acte.


[photo de Rod éhontément piquée chez Le HibOOlisez-les, en dehors de leur fanitude de base pour Adrienne Pauly et Bab’X 😉 , leurs goûts sont sûrs et éclectiques]

Emily Loizeau, donc, fait partie de ses bonnes surprises, suite aux tests de l’Internet. Autant que je me souvienne, j’ai vu son affiche annonçant son album et des concerts, lors de mon trajet quotidien vers un labeur sous-payé. Belle affiche, donc téléchargement quelque temps après. Et c’est là où tous ces albums testés illégalement, et rejetés/effacés car finalement inintéressants, sont compensés par la qualité de cet album. Je ne ferai pas de critique étendue de la chose, sachez juste que je l’ai acheté (comme tous les CDs que j’apprécie), et je l’ai offert (c’est déjà plus rare).

Si l’illégalité vous attire malgré tout (fol que vous êtes), je ne peux que vous recommander des chansons aussi glop glop que le duo « Jasseron » avec Franck Monnet (que j’aimerai bien reprendre avec ma douce, tiens), « Je ne sais pas choisir », « Je suis jalouse« , « Sur la route », et bien sûr la chanson-titre, « L’autre bout du monde« . Belles compos, textes prenants/amusants, filet de voix kifo, et un (second) duo avec Andrew Bird (haha, Loizeau/Bird, vous avez compris ?).

On se dit que ce doit être bien en concert, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de tester. En revanche, quelques lectures m’ont permit de vite comprendre qu’elle avait pour violoncelliste l’incroyablement talentueux Olivier Koundouno, dont j’avais déjà pu faire l’expérience de l’étendue de son jeu lors d’un concert de Zerowatt au Glazart. Quant au batteur, Cyril Avèque, il n’est pas en reste, comme on le verra dans cette autre vidéo.

Bon, m’enfin surtout, le prétexte de ce post, c’est de balancer ces deux vidéos, qui ont l’heur et l’avantage de combiner belles chansons, excellents musiciens et talentueuse mise en scène, le tout c/o Aaaaarrrrrrrttteeeeeeee, comme le dessinait si bien RA/Sanity.


Emily Loizeau "Je ne sais pas choisir"


Emily Loizeau "L’autre Bout du Monde"

Si après ça vous continuez à penser qu’Arte est une chaîne inutile dans le PAF (au même titre que FIP dans le PRF), je ne peux plus rien pour vous. Puisse votre triste âme errer en paix.

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(Ceci n’est pas un) Poisson d’Avril

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Dans vingt jours, j’aurai trente ans.

Même pas peur.

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Pink Martini à la salle Pleyel

Temps de lecture / Reading time : 2 minutes.

J’ai découvert Pink Martini grâce à mon grand frère, et leur album « Sympathique » qui a été la bande sonore des vacances de l’été 1999 (je crois – en tout cas, l’année de sa sortie en France). Tant de gens autour de nous ont dansé aux rythmes de cet album, que nous nous plaisons à croire que, finalement, c’est mon frère qui à aidé Pink Martini a gagner sa popularité en France.

Ils ont ensuite sorti un second album, « Hang on little tomato », qui s’il conserve le charme du premier, n’arrive pas à recréer cette ambiance de ‘Sympathique ». Nonobstant, on se plaît à se plonger dans ses mélodies, et apprécier la musicalité qui s’en dégage.

C’est dans l’espoir de les redécouvrir que nous avons pris nos places pour leur concert à la salle Pleyel, au demeurant une petite salle charmante et familliale, qui a su rester simple par l’usage de couleurs chaudes :

La salle Pleyel

Il fallait bien ça pour accueillir non seulement le groupe en entier (quelques 13 membres à eux seuls), ainsi que l’Orchestre National d’Île-de-France (92 musiciens de tous poils).

Donc, pour les connaisseurs, imaginez Pink Martini jouant accompagné d’un orchestre symphonique, dans la salle Pleyel. Même là vous n’êtes pas à la moitié de ce que nous avons ressenti pendant cette prestation.

On peut apprécier Pink Martini pour son apport de latinosité dans nos journées autrement mornes, mais c’est vraiment sur scène que l’on s’aperçoit de la grande qualité de ce groupe.

Bon, déjà, il y a China Forbes et Thomas Lauderdale, respectivement chanteuse et pianiste, le coeur du groupe. La voix envoûtante de Fobres n’a d’égale que la virtuosité de Lauderdale au clavier.

Mais le reste n’est pas en reste : tous déchirent leurs génitrices en matière de virtuosité. Le grand à cheveux blancs qui fait du tam-tam dans son coin au début ? Il déchire à la batterie. Le trompetiste et le tromboniste dans leurs coins. Ils déchirent. Les cordes prostrées ? Elles déchirent. Le morne bassiste, le choriste inutile, le guitariste caché ? Ils déchirent. Tous. Sans exceptions, et surtout sans frime aucune : ils ne partagent que sourire entre eux, et humilité face à la salle et ses applaudissements, que jamais ils ne viendront soliciter mais qui seront toujours largement mérités.

Alors, Pink Martini fait pas mal de reprises, souvent à sa sauce. Thomas Lauderdale se lève régulièrement de son piano pour nous parler de la chanson à venir, dans un français très correct mais cherchant auprès de Forbes et des autres une traduction qu’il croit hésitante.

Thomas Lauderdale explique la chanson à venir

Il ne manque pas de nous faire rire, par exemple quand il parle avec passion de « Que Sera Sera », dont il trouve l’original trop « skippy », dit-il en faisant des petits sauts, et dont il a voulu faire une version plus… « mysterioso » :


Pink Martini – Que Sera Sera

Le reste se passe sans encombre, emportés par la voix et les gestes de China Forbes, et la centaine de musiciens face à nous.

China Forbes in the zone

China Forbes says goodbye


Pink Martini – Donde estas, Yolanda ?


Pink Martini – Andalucia

Malgré la salle un poil guindée (on me souffle d’ailleurs que Lauderdale n’a pas utilisé un piano Pleyel) et les différences d’âges dans l’assistance (jeunes, vieux, bobos, familles avec enfants…), le groupe fera un rappel prévu, et un autre imprévu mais tout aussi prenant que le reste du concert. Prestation sans faille d’un groupe qui croit petit, et qui se révèle non pas grand, mais immense.