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Demain, dès l’aube

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je dormirai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos galbé, les mains posées,
Heureux, nos retrouvailles se font aujourd’hui..

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers La Londe,
Et quand j’arriverai, je ferai une bombe
Dans ton eau, chère piscine à la douce onde.

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Wikialité

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

All hail teh Intarwebs ! Non, franchement, le oueb saibien, il n’y a pour s’en convaincre qu’à constater la grande facilité d’accès aux médias du monde entier, et par médias du monde entier j’entends bien sûr la télévision américaine, et par télévision américaine j’entends bien sûr la fine sélection proposée par les GM du Web via YouTube. Bien sûr. Nos lecteurs auront corrigé d’eux-mêmes.

Les possesseurs de Freebox qui, comme moi, sont trop fainéants pour poser une antenne supplémentaire afin d’avoir accès à TF1 et M6 les soirs de disette cinématograBOUM sur les autres chaînes, agréeront que l’on est aussi bien servi en vide-cerveau si l’on parcourt YouTube en quête des bons mots-clefs. Il n’y a pour s’en convaincre qu’à découvrir une jeune fille qui yodle pour le plaisir (avec approbation de The Hoff luimême, no less!), une leçon d’anglais à destination des jeunes filles nipponnes en danger de mort (muchas danke Dr.Dave for ça), ou encore des détournements de bande-annonces.

Mais trêve de frivolités, si je vous parle aujourd’hui, ce n’est pas par souci d’équité, mais pour aborder le point contentieux de la politique américaine. Et par politique américaine, j’entends George W. Bush. Et par « le point contentieux », j’entends la vision de cette politique par les émissions satiriques cultes d’outre-Atlantique, à savoir The Daily Show et The Colbert Report. Grâce à ma Freebouze, je peux apprécier le meilleur de ces émissions sur le Web, mais pour ma part je m’en remets au site onegoodmove.org, un site découvert via RobotWisdom et qui, entre de longues diatribes anti-George que je ne prends pas le temps de lire, propose une sélection de ces deux émissions, entre autres, très ciblée et que, comme de nombreuses émissions satiriques hors Karl Zéro, sont drôle parce qu’elles disent la vérité (« It’s funny because it’s true »).

Je vous ai déjà rapidement fait apprécier le talent de Jon Stewart et Stephen Colbert, présentateurs respectifs du Daily Show et du Colbert Report, lors d’un précédent post assez rapide. Le site 1GM m’a permis d’apprécier de plus en plus Colbert. Disons que Stewart est à Mickey/Luke Skywalker ce que Colbert est à Donal/Han Solo : le premier est trop gentil, rendant la rebellitude du second autrement plus appréciable. Ainsi, Stewart fait des critiques amusantes de la politique ricaine (récemment sur la Net Neutrality), tandis que Colbert campe un personnage favorable à tout ce qui est en provenance du gouvernement, mimiquant en cela des éditorialistes ultra-conservateur comme Bill O’Reilly, pour mieux ridiculiser la politique d’icelui. Délectable.

Stephen ColbertLes plus au courant d’entre vous auront apprécié son fameux discours lors du très officiel dîner offert par la Maison Blanche, en présence du maître des lieux, au correspondants de presse qui en hantent les couloirs. Sinon, rattrapez-vous. D’autres auront eu à coeur de mieux comprendre le mot « Truthiness« , présenté lors de la première émission du Colbert Report et définissant assez clairement le personnage : il préfère croire ce que lui disent ses tripes, que de croire ce que lui disent, par exemple, les encyclopédies. Un appel du pied à ceux qui utilisent l’émotion plutôt que les faits pour convaincre les foules amassées devant leurs téléviseurs.

Dans le plus frivole (revenons-y), Colbert a mis en place son Da Colbert Code, système de recherche de réponse par association d’idées, à la manière de la contine « Trois p’tits chats« , et par le biais duquel il a découvert à l’avance les gagnants des Oscars de cette année.

Bref, tout ça pour dire que l’équipe d’écriture du Colbert Report est bien inventive, le personnage vraiment bien campé, et leur dernier méfait bien amusant. J’ai déjà expliqué que Colbert, le personnage, croyait en ce que ses tripes lui disaient. Partant de cela, lors d’un récent épisode, il a vanté les mérites de Wikipedia, là où n’importe qui peut modifier une entrée et, pour peu que d’autres soient d’accord avec cette modification, cela devient la vérité. Du pain béni, donc. Tout comme « Truthiness », Colbert a alors présenté un nouveau mot : « Wikialité« , c’est à dire le fait que si suffisamment de personnes croient en un fait, celui devient donc avéré – ou, de la même manière, le fait de créer la réalité à laquelle on préfère croire. Formidable.

Et donc, enfin de célébrer cette entrée de la démocratie au coeur du savoir global, d’enjoindre ses partisans à contrer les rapports de baisse de la population des éléphants en Afrique, en ajoutant à l’entrée Éléphant de Wikipedia le fait que la population a multiplié par trois ces six derniers mois.

Vous imaginez le bordel chez Wikipedia. Nombre assez grand de modifications allant dans ce sens, protection de la page contre le vandalisme, menace de bannissement, hyperventilation… Même la page de Joseph Merrick a été retouchée. « In all, we ended up protecting 20 elephant related pages », dixit un admin. Good times.

Bien sûr, on pourrait épiloguer sur le fait qu’il s’agit d’un clin d’oeil aux médias traditionnels qui ne se basent le plus souvent que sur une source pour vérifier leurs articles – à savoir Associated Press ou Reuters -, faire un parrallèle entre le principe de wikialité et les sectes et religions du monde, dire que s’amuser à remplir Wikipedia de faussetés est une perte de temps et une bêtise sans nom, que les américains sont des moutons qui se jetteraient d’un pont si un présentateur télévisuel le leur disait…

Toujours est-il que ce simple mot, « wikialité », m’a conquis, plus encore que « truthiness » dont je ne trouve de toute façon pas de traduction amusante. La prochaine fois qu’un groupe d’amis me sort une contrevérité sans le savoir, je saurai quoi répliquer : « vous vivez dans la wikialité, les amis ! »

Par exemple, à chaque fois qu’ils seront tristes pour moi de ne pas avoir ni TF1, ni M6…

[this is good]

La prochaine fois, je vous parlerai du mot « bittistique », créé par Fabrice et encore en mal d’une définition officielle…

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Sur les quais

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Paris la nuit

Le concert de Vénus était un peu moyen, le final de celui de Jack The Ripper m’a donné envie de m’y intéresser, les sandwichs de la miss étaient les bienvenus, la balade qui a suivi m’a permis de prendre quelques clichés plus ou moins réussis.

Pour ma première visite à Paris Plage, j’étais content du résultat.

Venus, groupe Belge
Panorama
Coucher du soleil (détail) /><br />
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Pont
Party time!

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Lost, saison 2, deuxième

Temps de lecture / Reading time : 5 minutes.

Mise-à-jour : ajouté deux paragraphes, la fin était trop bancale…

Des informateurs de premier ordre, à savoir mon petit doigt et TéléPoche, m’ont annoncé une révélation douloureuse : cela ferait environ 14 jours que la seconde deuxième saison de la série Lost a commencé sur TF1 – alors que je croyais que c’était ce soir. Deux épisodes par samedi, donc, ce qui nous amène aux épisodes 5 et 6 ce soir. Avouez que pour quelqu’un qui voulait relancer la polémique sur le sujet, comme suite à mon premier post sur cette saison (enfin, surtout comme suite aux réactions attenantes), je m’en sors plutôt fort mal. Avec deux épisodes par semaine, la saison sera bouclée en 12 semaines (oui, j’ai fait un bac S), et il me reste donc un minimum de temps pour me mettre en route.

Car il faut le dire, je l’ai vue en entier, cette deuxième saison, et en anglais dans le texte, s’il vous plaît. Et j’ai pu constater que la courbe d’intérêt par épisode de la saison était sensiblement la même que lors de la première saison : ça carbure bien pendant, allez, 4/5 épisodes, où on découvre pas mal de choses, puis on a une quinzaine d’épisodes tranquilles-pépères, où l’on s’intéresse plus précisément au passé de l’un des personnages (enfin, ce n’est pas complètement vrai : tous les épisodes, sauf un, ont des flashbacks sur un personnage en particulier – c’est la marque de la série -, flashback qui bien sûr renvoie à ce qui se déroule durant l’épisode), et les 4 derniers épisodes de la saison où tout se bouleverse, et on en apprend plein de trucs, et « ptin les enfoirés maintenant il FAUT qu’on voit la saison 3 ! » Reste que, autour de l’épisode 12, on s’emmerde, et « bon, tu veux qu’on mate l’épisode suivant ou on va se coucher ? »

Donc, a priori, ce soir, épisodes 5 et 6, attendez-vous déjà à avoir de moins en moins de surprises. Déjà vous avez découvert le contenu du hatch (euh, la trappe en VF je crois), avec son occupant et une nouvelle mythologie du bouton qu’il faut presser, des chiffres mystérieux, tout ça. Bon, si, allez, c’est vraiment pour vous faire plaisir : il arrivera un truc pas cool à un personnage majeur à la fin fin fin de l’épisode 6, truc provoqué par un récent personnage majeur.

Vous ne voulez pas de spoilers ? Ne lisez pas le paragraphe suivant, regardez seulement l’image.

Le fameux compteurShannon meurt à la fin de l’épisode 6 de ce soir, abattue par une Ana Lucia qui croyait voir en elle une Other (euh, une Autre en VF ?). Bin voui, c’est la vie, les personnages de Lost meurent, tout comme Dumbledore ou Kriss de Valnor dans les dernières éditions de leurs séries respectives. Et oulala, rassurez-vous, Shannon sera vengée, car Michaël finira par abattre Ana-Lucia de sang froid vers la fin de la saison, tuant au passage Libby, donc on ne sera jamais qui elle était, elle. Mmmh.

Donc, suite à cet évènement assez majeur, la série entame son rythme de croisière, de haine sous-jacentes, de débuts d’amourettes, et tout et tout. Pour les scénaristes, il faut bien combler les 15 épisodes à venir avant le grand final, et pour le spectateur comme nous, du coup, il faut trouver une motivation à regarder la chose, régulièrement. Et quand je dis « régulièrement », je précise que ceux qui ont découvert la saison 2 en live via BitTorrent et autres, ont dû souffrir parfois pendant 4 semaines entre deux nouveaux épisodes. Vous, petits français grassouillets nourris à la sauce TF1, aurez droit à deux épisodes par semaine, CHAQUE SEMAINE. Folie. Luxe. Satiété.

Trouver la motivation, donc. J’avais déjà dit que les flashbacks me soulaient, même s’ils commençaient à donner l’impression de se croiser. Cette saison encore, les personnages se croisent dans leurs flashbacks, mais cela reste la plupart du temps très rapide, et sans grande conséquence. On se dit alors, quel intérêt ? L’intérêt est de titiller le fan.

C’est la conclusion à laquelle je suis venue au bout de ces deux saisons, mais également en visitant régulièrement deux wikis dédiés à la série, Lostpedia et Lost Wiki. Ces deux wikis concentrent une masse assez énorme d’informations, que la plupart du temps seul un fan dévoué peut remarquer au sujet d’un épisode ou d’un personnage. Et c’est, à ce que je comprends, le seul objectif des scénaristes : maintenir l’intérêt du fan de base en lui prodiguant juste assez d’indices, ou de références, pour qu’il sente que l’épisode n’était pas vain.

Le spectateur occasionnel ou inaccoutumé à ces « clins d’oeil » des scénaristes aux fans passera totalement à côté de la chose et s’emmerdera formidablement, mais celui qui collecte toutes les références imaginables à la fameuse suite de chiffres sera comblé à chaque épisode, par exemple. Ceux qui écrivent la série ne cherchent pas à recoller petit à petit les morceaux pour nous, mais au contraire à en ajouter d’autres au puzzle.

Pour qui, sinon, seraient destinés de tels détails comme la photographie de Desmond, le fait que Locke vende une maison à Nadia ou que le docteur du premier film d’orientation a un faux bras gauche, mais dans un seul des films ? Qui va faire dix mille capture de la carte sur la porte blindée ? Qui va parcourir dans tous les recoins les sites Web liés à la série, ou le jeu téléphonique et webique The Lost Experience, pour en retirer tous les détails et les coupler à ce qu’il sait déjà de ce qu’il se passe sur l’ile ? Bin oui : le passionné frénétique et avide, tétrapilectomique et diptérosodomite.

Je ne suis pas un fan de base. Mais je me suis, après avoir découvert ces wikis, beaucoup intéressé à tout ce que nous divulguent les scénaristes, et à la manière dont cela peut être perçu par le spectateur moyen ou passionné. Lost n’est pas une série qui marche pour ses énormes qualités scénaristiques, l’empathie possible avec chaque personnage ou l’envie de voir Kate se faire poutrer par Jack ou Sawyer, n’importe lequel, mais merde qu’au moins ils se décident. Non, rien de tout cela (enfin bon, un peu quand même. Surtout pour Kate, quoi. Biotch). Ca marche, parce que ceux qui ont été happés lors des premiers épisodes, ceux-là mêmes qui sont les plus vus de toute la saison à chaque fois, ces spectateurs tombent dans le panneau du « Il faut que je sache », et qu’ils regardent, et qu’ils cherchent sur Internet, et qu’ils se trouvent les uns les autres, qu’ils font des wikis et des blogs, que ça créé du volume et du contenu pour Google, et qu’ils y retournent pour convaincre leurs amis de regarder, que c’est vraiment important, qu’il y a beaucoup plus de choses derrière les rideaux, qu’il faut dépasser les personnages stéréotypés pour parvenir à la substantifique moelle, que quand même j’espère que Kate va sortir avec Jack parce que Sawyer et bah c’est un méchant, lol.

Ces wikis sont donc devenus ma manière de rendre intéressante la visualisation des épisodes emmerdants de la série. Grâce à la magie de BitTorrent, je voyais la série avec simplement un ou deux jours de retard par rapport aux membres de mon cercle familial immédiat qui habitent les États-Unis d’Amérique, ce qui m’évitait de trop troublants spoilers – même si l’évènement majeur cité plus haut dans ce post m’a été divulgué par une fan mécréante.

Balancer à mon tour quelques spoilers innocents n’est donc qu’une manière de me venger de cette surprise manquée, mais j’espère qu’en fournissant en même temps les clefs à cet univers parallèle et microscopique (dans le sens « pas accessible à l’oeil nu ») de Lost, les fans de base qui officiaient dans mes commentaires deviendront non plus des fans, mais des chercheurs en détails affichés pendants un quart de seconde, et agrégateurs d’informations aussi diversement liées qu’inutiles au quotidien. On appelle cela des « useless trivia », et c’est l’une des joies de l’Internet mondial, qui a pris de fait le relais du Quid dans le coeur des omniscients compulsifs comme moi.

Bonne soirée sur TF1 les enfants. Moi ce soir je vais voir Vénus.

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