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Un long dimanche de fiançailles

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Un film de Jean-Pierre Jeunet, avec Audrey Tautou, ainsi que Dominique Pinon, Jean-Pierre Becker, Dominique Bettenfeld, André Dussollier, Ticky Holgado, Thierry Gibault, Tchéky Karyo, Rufus, Philippe Beautier… ainsi que quelques autres actrices et acteurs qui, eux, n’ont pas joué dans « Amélie Poulain », paskeu ‘faut pas pousser non plus.

Ca semble mesquin de dire cela, mais c’est néanmoins l’une des premières pensées qui m’est venue en sortant du cinéma, et qui résume ce que j’ai ressentit pendant la séance : « C’est un film de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou ». C’est idiot, certes, mais je n’ai pas réussit à sortir de cela. Jeunet film comme Jeunet (et on se demande si Caro n’était pas sa baguette magique, finalement), et Tautou fait sa Amélie, sauf qu’elle n’a pas la malice ni le peps d’Amélie, non, juste une jambe en bois, qui n’apporte rien au film si ce n’est peut-être du misérabilisme, et encore je ne sais pas ce que veut dire ce mot.

C’est donc très joli, bien sûr. Les villages sont filmés comme on voudrait les voir tous les jours et les prendre en photo pendant nos vacances. Les vieux trains à vapeur circulent sur une ligne au milieu d’un champ, et la caméra vole en travers du train, et repasse à nouveau et encore, car ça coûte probablement super cher d’isoler une ligne SNCF et de louer des locos et wagons pour l’après-midi, alors ‘faut bien rentabiliser, surtout qu’il fait beau aujourd’hui, autant en profiter un bon coup.
Et les tranchées. Ah, les tranchées, quelle horreur, LA GUERRE mes amis, c’est horrible, tous ces braves gars sympathiques qu’on envoi au casse-pipe pour tenter vainement de gagner 100 mètres, c’est triste, violent et inutile. Mais c’est bien filmé, tout ça, avec ce filtre jaune qui nous fait penser à nos photos jaunies du début du siècle précédent, et aux médailles qui les accompagnent, et aux lettres qui s’effritent, parfois.

Des braves gars, tous ces protagonistes! Tous des personnages, tant et si bien qu’on se retrouve à les connaître un peu tous, à partager une partie de leur vie pendant les quelques minutes, voire secondes, qui leur ont été allouées par le scénario, car il y a le brave gars suivant qui attend son tour, oh. Alors on les survol tous, on voudrait s’intéresser mais déjà on nous dis « et çui-là, ‘gadez, il a une main en bois faite par deux autres des braves gars, n’est-il pas brave et ne sont-ils pas braves? » Tous ces noms que l’ont parcourt, au point que lorsque le scénario les mentionne plus loin dans le film, il faut afficher leur visage en médaillon pour que le spectateur se dise « aaah, c’est de lui qu’on parle, d’accord ».

Car c’est un imbroglio, le scénar’. Ou plutôt, on voudrait le faire passer pour car en fait c’est assez simple mais le spectateur découvre en même temps qu’Amélie, pardon, que Mathilde, et donc ça prend son temps, et vers la fin on commence à vouloir sa perte, à son amoureux, qu’il nous laisse tranquilles. Mais non, trop de dollars investis, il faut une happy-end.

Audrey Tautou est donc en quête de son amoureux, qui n’est pas Mathieu Kassovitz mais Gaspard Ulliel, que je ne connaissais apparemment pas mais en fait si car à ce que me souffle IMDb il a joué dans « Le pacte des loups ». Remercions à nouveau IMDb de m’apprendre par extension que Christophe Gans nous prépare sa vision de Rahan pour 2006, juste après un opus intitulé Silent Hill (nooooon ? siiiiiiii !), écrit avec Roger Avary (nooooooooon ? siiiiiii, j’te diiiis!).

Mais revenons à nos moutons, c’est-à-dire ce long dimanche (pourquoi dimanche, tiens ? lisons le livre, je suppose), a.k.a « Amélie dans les tranchées ». Youhou.
Audrey cherche donc Gaspard comme elle cherchait Mathieu (la coquine) : sans trop savoir où elle va, et en offrant donc plein d’excuses pour un scénar’ où l’on croise tous les braves gars sus-cités. I see déjà-vu.

Le film est donc bien foutu dans l’image, et un poil convenu dans le scénar’. En fait, il est aussi un poil convenu dans l’image, car c’est Jeunet, et qu’à force on fini par connaître sa patte, et malheureusement à s’y attendre.
Malheureusement, car mine de rien en repensant à Delicatessen et à La cité des enfants perdus, (qui étaient magnifiques, superbes, quelle photo, quel grand réalisateur!), bah je trouve que ça fait qualité industrielle, mine de rien. Certes, comme le dit cette vieille pub Coca, « Industrial quality is quality you can trust », mais bon, ce qui relevait du génie graphique à l’époque semble bien pantouflard aujourd’hui.

MILD SPOILER AHEAD
Un exemple qui m’a montré l’ampleur des moyens : nos amoureux ont fait l’amour pour la première fois, c’est le lendemain matin, ils dorment légèrement, côte à côte. Sur le coté, il est derrière elle et a sa main droite posée nonchalamment sur son sein droit (oui, bon, il serait plus pratique et naturel qu’il la pose sur le gauche, mais passons). Apparaît au-dessus de leur tête, énorme semble-t-il, une araignée. En 3D évidemment, détaillée et tout. Elle descend le long de son fil pour atterrir sur… la joue de l’amoureux, toute minuscule. Négligemment, il enlève la main droite pour se gratter la joue, et la repose (la main) sur sa hanche (je crois. pas sur son sein en tout cas). Sans ouvrir les yeux, elle prend doucement sa main et la pause sur son sein, là où elle était. C’est beau, c’est l’amour, c’est pur, c’est innocent.
Et bien prenez-moi pour un fou si vous voulez, mais je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’ils se sont fait chier à modéliser une araignée, à la faire marcher sur la joue du monsieur, pour amener cette scène touchante de travail et de préparation à l’avance. C’est ridicule, sans doute, mais j’y ai pensé.
Ah, et, les scénaristes, si vous me lisez : le plan de l’héroïne qui se dit « s’il se passe ça dans les 5 secondes qui viennent, alors ceci-cela-truc », c’est mignon 5 minutes mais à la longue c’est lourd, merci.

Bref, un film choupinou sans plus, de bons acteurs ici et là, mais résultat mitigé. Tant pis.

Reste une énigme essentielle : qui est la doublure-fesses d’Audrey Tautou ?

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Google à la sauce FireFox

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Google à la sauce FireFox. Bonne page d’accueil. [ via le Standblog ]

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Tranquilles hasards

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Voilà, j’écoute son album une fois pendant mon trajet quotidien, et j’ai ce refrain qui me trotte dans la tête depuis deux jours. C’est malin.

Moi, j’aimerais un film en Super-8
Avec soleil, flou artistique,
Des amis dans l’herbe, ma frangine,
Scènes prises au hasard mais tranquilles

« Super-8 », in « Douze fois par an » par Jeanne Cherhal.

De même, cette ligne de chant :

Je suis debout dans la cuisine
et je ne pense à rien.
Enfin, à rien, c’est difficile,
même impossible.

« Je voudrais dormir », ibid.

Et aussi :

Codification, filling up the nation,
Qualification, brimming up the patient,
Inspiration, can you be patient

« Codification », in « Codification » par Laetitia Shériff.

Deux albums qu’ils sont bien pour les écouter avec des oreilles, soit dit en passant.

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390 ko/s

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Téléchargement d'un MP3 à 390 ko/s

C’est pour ce genre de petits détails anodins qu’on apprend à aimer sa Freebox. Patate powah!

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John Peel

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J’apprend en vadrouillant que John Peel est mort cette semaine, d’une crise cardiaque. Blimey.

Je suis tombé dans le cercle des Peel Sessions avec la fin de mon époque Radiohead fanboy (2001), et en cherchant à découvrir de nouveaux sons. Les Peel Sessions se sont assez rapidement imposées comme étant d’excellentes références tant en terme de qualité des enregistrement que de la diversité des artistes.

Ca a commencé avec Godspeed You Black Emperor! (désormais connus sous le nom de Godspeed You! Black Emperor), avec le titre à rallonge (forcément) « Hung Over as the Oven in Maida« , Maida Vale étant le nom du studio d’enregistrement de Peel, avec Peel Acres. Le titre en question n’est jamais sortit en album, mais a été découpé et éparpillé au sien du superbe « lift yr. skinny fists like antennas to heaven! » Musique magnifique, ce qui me fera découvrir et aimer le post-rock, et m’aidera à voir le talent ailleurs qu’en Thom Yorke.

Dernièrement, ce sont les Peel Sessions de Herman Düne et Explosions In The Sky qui m’ont captivé. Deux groupes très différents, pour deux sessions très différentes mais qui me font cliquer le cerveau.

Herman Düne, déjà. J’avais découvert ce groupe via les récits détaillés de quelques concerts que faisait Piwu à l’époque où il faisait une petite newsletter bien sympathique sur ses goûts musicaux très éloignés de MTV. Il avait un jour (mars 2003 si j’en juge par les fichiers) proposé en téléchargement cette Peel Session, je l’avais téléchargée par curiosité et elle traînait dans un coin de mon disque depuis trop longtemps. J’avais dû en écouter un ou deux titres vite-fait, et çe ne m’avait pas trop accroché à l’époque.
Je les ai donc vraiment écouté à partir du moment où j’ai eu mon PikaOne, en avril 2004, pour mon anniversaire. J’ai alors découvert une session bien sympa (je dirais « champêtre »), avec plein de gens qui s’amusent à faire les coeurs, des guitares acoustiques, des flutes, un son pas travaillé, l’essence de l’antifolk et du lo-fi… Bonne ambiance et tout et tout, j’aime.

Explosions In The Sky (EitS pour les intîmes et les fainéants). Comment ai-je découvert ce groupe, déjà ? Je dirais via Piwu et sa newsletter, peut-être. Ou alors en explorant la section post-rock de allmusic.com, qui sait ? Toujours est-il qu’en novembre 2003, je téléchargeais « Those Who Tell the Truth Shall Die, Those Who Tell the Truth Shall Live Forever ». Superbe. Grandiose. Dantesque. Quatre garçons dans le vent qui en remontrent tant à GY!BE qu’à Mogwai. Adopté, ainsi que sont suivant, « The Earth Is Not a Cold Dead Place », que j’ai mis plus de temps à apprécier car il lui manquait la distortion bien présente dans le premier opus, mais dont les lignes de guitares et de basse s’entrchoquant et se combinant ont fini par me convaincre. J’ai raté leur récent concert à Paris. Je m’en veux.
Cette Peel Session me permettait donc de découvrir le groupe en direct. Le plus frappant est de ne plus avoir les variations gauche-droite lors du premier titre, First Breath After Coma. Je m’attendais presque à ce que les deux guitaristes réalisent l’exploit de recréer ces variations directement, alternant les lignes de guitare qui se croisent. Ce n’est pas la cas, mais la Session n’en demeure pas moins excellente, très proche de l’album (difficile d’improviser à quatre sur des instrumentaux de 10 minutes, je suppose).

Voilà. Toutes ces appartées pour faire mon petit hommage à John Peel, grand homme de la radio anglaise et grand défricheur de musiques en tous genres.