Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.Avouons-le, je vous ai bien eu. Cela va faire un mois que mon dernier article a été publié, et quand bien même je le trouverais excellent et il mériterait d’avoir sa place en haut du firmament de mes écrits les plus introspectifs, je ne peux éluder les cris de rage et hurlements encourageants en provenance de la plèbe réunie devant les grilles du parc du château, d’où j’écris ces quelques lignes bien senties quoique fortement inutiles et un peu trop portée sur le jme-la-ouedj de mon parler la France. Si.
J’ai une bonne poignée d’articles qui attendent d’être terminés par ma personne, mais session de faire du blogging on blogging, et passons à blogging on life. Plus précisément, qu’est-ce que j’ai bien pu faire ces quelques dernières semaines en matière d’illumination de cellules grises. Abordons gaiement.
Parlons flims, pour commencer. Tout d’abord, car c’est lui qui me pousse à me décider à me motiver à enfin prendre la plume le clavier, « Chats noir, chat blanc« , d’Emir Kusturica. Malgré les répétés avis plus que positifs de mon grand frère sur environ tous les films de ce réalisateur, je n’en avais jamais vu aucun avant ce soir, où Arte à eu la bonne idée de passer le susnommé, et un 20 minutes de se trouver sur le siège face à moi dans le train du retour, d’où j’ai pu lire le programme de ce soir. Remercions donc, dans l’ordre, ces trois entités (mon frère, Arte, et 20 minutes) de m’avoir permis, par leur pugnacité respective, de me faire voir ce film.
Car il est excellent, y’a pas à chier là-d’ssus. C’est grand-guignolesque au possible, délirant comme c’est par permis, excessif dans toutes les directions, et donc extrêmement jouissif, là où je craignais justement que le burlesque des films de Kustorika ne me rebute trop rapidement. Non, c’est à la limite des contes de Grimm, mélangeant personnages hauts et couleurs et poésie de l’amour et du quotidien. Le dosage est très équilibré, le rythme ne se relâche pas, les acteurs sont à fond, le bordel est fréquent et on en redemande presque…
J’ai adoré, au point de me motiver à voir les autres films de Kusto, et pourquoi pas de lever mon embargo équivalent sur Almodóvar (mais lui, c’est à cause d’un mélange de « Jamón, jamón » qui m’a fuchsia et a influencé ma vision du cinéma espagnol, de Jota dépréciée, et de prénom mal hispanisé à mon goût).
Ne nous fermons donc pas.
Ensuite, « Wallace et Gromit ». Bon, je n’apprendrai à personne que ce film est formidable, qu’il faut le voir, que c’est du bonheur en barre pour grands et petits. Bref, nous l’avons vu ce week-end, avons ri comme des bossus, et je souhaite propager la bonne parole. Procurez-vous les courts-métrages les mettant en scène, ils sont aussi très bons, notamment celui avec les moutons à mon goût.
Grand plaisir aussi, tout personnel, de faire découvrir le monde de W&G à ma demoiselle, qui en ignorait auparavant l’existence – de la même manière que je l’ai dégoûtée, bien malgré moi, de James Bond, convertie à Star Wars, et invitée à comprendre l’intérêt de Star Trek.
Bref, ce retour au cinéma de notre part, après plusieurs semaines d’absence, fut jouissif. Et il faut que je pense à attaquer Aardman en justice pour leur vol flagrant d’onomatopée de pinçage de fesse.
Musicalement, deux groupes dont je voudrais parler. Pour commencer,
The Mars Volta
J’en avais rapidement entendu parler via le batteur d’un groupe chez qui j’ai fait un court essai. Je ne sais pourquoi, je me suis repenché sur le problème, me suis procuré l’album « De-Loused In the Comatorium », et après très peu d’écoute, l’ai mis dans ma wishliste.
C’est très différent de mes habitudes postrock et lo-fi : du rock assez poussé, sans être brutal ni psyché, mais véritablement prenant, notamment par le travail de mise en place et le côté « ça part dans tous les sens mais ça reste sur Terre ». L’album fait montre de beaucoup de travail et de créativité, et montre que ce ne sont pas des débutants (ceux qui à la différence de moi auront suivi l’aventure At The Drive-In, leur précédent groupe, comprendront). J’ai été particulièrement convaincu par les deux premiers titres qui s’enchaînent, le riff d’intro d’Eriatarka, la tranquille et superbe Televators, et plein d’autres trouvailles assez soufflantes.
Il ya beaucoup de passion dans le chant (je n’en suis pas encore à déchiffrer les paroles), une grande tension dans les idées et placements, et on se prend à découvrir de nouvelles couches à chaque écoute. Par moment, on sent presque qu’il y a trop d’idées pour seulement un album, mais si sur la longueur certains titres peuvent en être indigestes, individuellement l’oeuvre reste impressionnnante.
Une excellente petite chose, qu’ici encore je suis bien content de ne pas avoir laissé passé. Vais-je devoir me pencher sur At The Drive-In ? Mmmmh…
Dolly
Musique. Le dernier album de Dolly est une redécouverte d’un groupe malheureusement inconstant à mon goût dans la qualité de ses albums – et putain de merde ça ne risque pas de s’améliorer, mes condoléances.
J’avais comme tout le monde découvert Dolly à l’époque de leur premier single, « Je n’veux pas rester sage ». J’entendais alors des récits de concert où la chanteuse faisait étal de toute sa candeur en se cognant régulièrement les dents contre son micro à chaque reprise de chant. Mais j’étais alors puceau de la musique donc rien de plus ne vint. Pour info, le dépucelage viendra quelques mois plus tard, avec la sortie de OK Computer. Amen.
Bref, je ne sais pourquoi je me procure ensuite leur album suivant, « Un jour de rêve », et mon foie foutrement bon, car j’y retrouvais, deux ans après OKC, un son que je trouvais proche de celui de ce dernier album. Clavier, guitare, mélodie power-pop, en français dans le texte et sifflable. Miam. Presque aveuglément, j’achetais leur suivant, « Plein air », et le fait que je dusse en cherche le titre sur Amazon ne fait que prouver qu’il a pris la poussière sur mon étagère. Il est peut-être excellent, mais je n’ai pas accroché aux premières écoutes, et n’ai pas pris le temps de le transférer sur mon lecteur MP3 par la suite. Tant pis.
Je me suis enfin procuré leur dernier en date, « Tous des stars ». La jaquette est à vomir, mais j’y ai retrouvé la créativité de n°2, avec en plus pas mal d’électro. Cette dernière est parfois répétitive (notamment, le synth-bass entre les deux premières chansons, même motif, qu’on retrouve ici et là), les textes ne sont pas toujours du Ferré, tant s’en faut, et j’en zappe ici ou là, mais j’y reviens fréquemment sur mon lecteur MP3, blasé que je suis par mes écoutes répétées d’Arcade Fire, Wilco, Ghinzu et autres.
Bref, j’ai bien aimé le dernier album de Dolly, et la mort de leur bassiste tend à faire croire que ce sera le dernier. Fuchsia.
Ah, et oui, j’écoute aussi du pop-rock, désolé pour ceux qui me croyait pur et dur dans mes goûts élitistes alternatifs loin des sentiers battus. Il m’arrive d’écouter du Nathalie Imbruglia, et d’aimer çà. Hop.
Spirou
Il faut un temps où mes frères et moi collectionnons les albums de bédé. Le grand avait hérité des Tintins de notre paternel, aussi il continua dans cette lignée – surtout que, Hergé mort et strict quant à une possible reprise, celle-ci fut rapidement achevée. Je me lancait pour ma part dans une collectionnite Spirophile, tandis que le petit dernier trouvais refuge chez les Schtroumpfs. J’étais d’autant convaincu d’avoir bien choisi que Spirou était comme moi né officiellement un 21 avril, sous la plume de Rob-Vel.
Le personnage-titre du magazine de l’éditeur Dupuis a vu la plume de nombreux auteurs, à commencer par Franquin, qui lui a créé tout son univers, et plus encore. Les suivants n’ont pas à mon goût su lui insufler autant d’idées et de folies, jusqu’à l’arrivée salvatrice de Tome & Janry. Non content de revenir une ligne proche de celle de Franquin, ils ont fait entrer dans la série un humour visuel qui permettait d’entrer très facilement dans les histoires.
Malheureusement, il semblerait que ces deux-là aient aussi fini par se lasser. Après avoir lancé le Petit Spirou avec succès, ils ont apparemment cherché à reprendre le personnage et lui donner un fond plus sérieux. Pour ce faire, un album très sombre, tant dans le fond que la forme, « Machine qui Rêve ». Sombre déjà, car les cases sont dessinées sur fond noir, ce qui tranche nettement avec l’habituel. Mais surtout, le scénario remet en cause beaucoup d’acquis de la série. Très peu d’humour, perte du surnom d’un personnage important, Spip silencieux… Le scénario n’est pas très bon, les images font la part belle aux effets dramatiques. Non, il album pas assez bon pour relancer la série dans cette direction…
Punition du management ou abandon des auteurs, deux autres auteurs ont repris la main, Morvan et Munuera. Après un album d’introduction assez moyen, ils viennent donc de sortir leur second (et le 48e de la série) : « L’Homme qui ne voulait pas mourir ». Ce qui m’a donné envie d’en parler n’est pas tant le titre, assez pourri, ni le fait qu’il soit excellent par rapport au précédent, mais avant l’amusement de voir les nombre intersidéral de référence aux albums précédents du duo. Ca donne un peu l’impression qu’au vu des résultat de leur premier essai, ils se sont dit « bon, ‘faudrait p’tet qu’on se renseigne sur nos personnages », ils ont lu tous les aventures (jusqu’à la première) et nous le font savoir par nombre de référence (la scène chez le psy est assez amusante).
Retour de Zantafio, ajout d’un personnage en rapport avec un des tous premiers albums, successions de scènes assez vertigineux, utilisation de matériels créés par Franquin…
Voilà, ça m’a amusé. Et c’est pourquoi j’ai écris tout ces paragraphes. Oui, je fais ce que je veux.
Pour terminer, rien de bien révolutionnaire, ni même culturel, mais un vidéo qui m’a faut véritablement rire devant mon écran ce dimanche soir. Il s’agit d’une séquence du jeu Whose Line Is It Anyway, présenté par Drew Carey, qui demande à son équipe de créer des sketches improvisés. Bref, je peux me tromper, ce n’est pas important, c’est la vidéo ici même qui nous intéresse ce soir (bonsoir, d’ailleurs) : Living Scenery [backup]. Ce sketch met en scène un invité surprise, Richard Simmons, un personnage, disons, flamboyant, réputé pour ses vidéos de fitness, démontre ici tout son talent. Sincèrement, c’est con, mais j’en ai la larme à l’oeil, ce qui face à un écran est rare de ma part…