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Try before you sell

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

Fin novembre 2006, je tombe – je ne plus comment – sur le vidéo-clip pour « If you fail, we all fail », de Fields.

Jeune groupe, son « plein », choriste hippie-yeah, jolies lumières : j’approuve, ma douce également. Nous mettons donc en quête de leur album, afin de pouvoir voir de quoi il en retourne sur le Long Play. Fouillant Amazon.fr et .co.uk, nous ne trouvons que des Extended Play, notamment « 4 From the Village« , sortit en Juillet 2006 – ça faisait donc un moment qu’ils sortaient des chansons, où était l’album ?

L’explication que je trouvais à ce manque de LP se trouvait à mon avis à la télé : grâce à notre Freebouze, nous avions accès notamment à MTV et MTV2, cette dernière faisant la promotion plus précisément de groupes de rocks. Et Zeus sait que nous avons vu quantité de clips de groupes perfidalbions qui n’ont même pas eu l’occasion de passer le Rubicon la Manche.

Le jeu des labels de musique semble donc être une fuite en avant : face au méga-succès (amplement mérité) des Arctic Monkeys là où personne ne donnait un Judka Herpstu de leurs boutons d’acné, les règles classique sont modifiées, et ces labels signent à tout-va des CDDs avec les moindres groupes faisant bouger le pied gauche de l’ivrogne du coin, leur font enregistrer la chanson qui a fait bouger le pied, leur tournent un clip dans la foule (pas trop cher ni trop chiant, typiquement en studio, en concert ou dans un champ), envoient la tout à MTV2 qui passe à longueur de journée ces publicités savonnesque, le tout dans l’espoir infime que plus de 20 personnes se mettent à acheter le single, justifiant un CDD plus long et, enfin, un album. MTV a même une émission dédiée à ce mouvement : Spanking New Music, que si tu reconnais aucun des noms de groupe, c’est normal, ils sont tous inconnus mais leurs producteurs respectifs espèrent fermement qu’ils y aura autant de bouche-à-oreille pour leur poulain qu’il n’y en eu pour, donc, les Arctic Monkeys en leur temps, et oui rassurez-vous je vais bien finir par clore cette phrase, tiens hop.

En résumé : si Fields n’avait pas encore sortit d’album, c’est qu’ils étaient encore en phase de test. Il nous fallait donc attendre quelques mois pour voir s’ils avaient assez ramené de brouzoufs pour justifier plus de temps de studio, où s’ils avaient été lâchés de leur labels, comme tant d’autres avant eux. D’où, mon titre.

Agréable surprise, donc, de recevoir de la part de ma meilleure moitié un lien vers un article des Inrocks, faisant une critique plutôt positive (« …encore très perfectible mais déjà impressionnant… ») de leur album, « Everything Last Winter », dans l’édition de la semaine.

Après, si je puis dire, vient notre tour de faire du « try before you buy »…

Mais l’espoir existe, donc ! Puisqu’il en est ainsi, permettez-moi de faire éhontément la promo d’un autre petit groupe que j’aime qu’est-ce qu’y font, à savoir Blood Red Shoes. Découvert via l’éternelle source de jeunesse qu’est la Blogothèque, j’ai prestement aimé la première chanson+vidéo de ce duo grand-britons. Beaucoup plus proche du son grunge des Hole et Nirvana, que de garage/blues-rock joué par ceux auxquels ont ne manque pas de les comparer (The White Stripes, The Black Keys et The Kills), avec un brin de PJ Harvey pour les intonations de voix la demoiselle (surtout reconnaissable dans le premier clip qui suit). Et, ce qui ne gâche rien, ils sont trop choupinous.

Leur premier clip, donc, présente « You Bring Me Down » :


Blood Red Shoes – You Bring Me Down

Vint ensuite « It's getting boring by the sea », dans la même veine, avec le même réalisateur (mais trop de maquillage, si vous voulez mon avis) :


Blood Red Shoes – It's getting boring by the sea

Enfin, l’exxxxxcellent magazine Tracks en a fait le thème de son live de la semaine, je ne sais trop quand, avec une pitite interview où l’on apprend l’origine de cet excellent nom de groupe, suivit d’une interprétation live de leur autre single, « ADHD », dont le clip est je trouve moins intéressant que ses prédécesseurs, donc nous nous en contenterons :


Blood Red Shoes @ La Flèche d'Or

Voilà donc. Pour voter pour eux, tapez « 1 » après le bip visuel.

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It’s a connected world

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

Deux faits qui n’intéresseront que ceux qui baignent dans la folie Web 2.0 :
J’ai J’eu cette semaine pour première voisine Last.fm nulle autre qu’iJustine. Someone please kill me.
– Le web-comic XKCD a mentionné un livre que je suis justement en train de finir – et je suis un peu de son avis.

Et tant qu’à parler de ‘useless trivia‘ de l’intarweb, sachez que mon récent manque de publication en cet auguste lieu, cumulé à l’abrutissement estival de la masse prolétarienne qu’est Secret Story, ont fait que je ne puis plus me vanter d’être le premier ‘Xavier’ dans Google.fr. J’y travaille, mais la concurrence est rude face à la demande incessante de la plèbe. Panem et circensem…

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Hanging in London

Temps de lecture / Reading time : 3 minutes.

Dans mes moments d’égarement, je circule sur le site reddit, sorte de Digg où les gens savent écrire pour ceux qui connaissent, pour les autres c’est un site où les gens postent leurs liens du moment, et discutent d’icelui.

Je suis tombé ce samedi sur une vidéo liée avec le titre suivant: « Bet you’ve never seen this muscial instrument before« . J’ai vu ma part d’instruments non-conventionnels dans ma courte vie, et suis toujours curieux d’en découvrir de nouveaux. Cliquez sur le lien pour voir, ça me saoule d’installer un truc pour jouer des vidéo YouTube…

Bon, donc on découvre sur cette vidéo un gars qui tapote sur un gros wok, en gros, avec des p’tits renfoncements pour jouer différents tons. Morte-couille, mais je connais cette chose !

Il se trouve que lors d’une escapade d’une journée à Londres en 2005 (billets 1-jour, je vous recommande les canapés de la Tate Modern pour écraser tranquillement pendant le coup de barre de 14h), nous étions tombés lors de notre retour à la gare de Morne-Plaine, sur 4 jeunes nous interprétant le contenu de leur CD, disponible pour une poignée de quids. Deux étaient assis par terre, chacun avec cet instrument sur les genoux, tandis qu’un 4-yeux jouait de la clarinette là-dessus, et qu’un quatrième manipulait sa contrebasse à la main ou à l’archet, selon.

J’ai filmé quelques minutes, mais la vidéo est trop sombre pour être exploitée, donc voici la piste sonore pour vous faire une idée de l’intérêt d’une clarinette sur deux bidules/woks/soucoupes:

(si vous avez un outil qui peut facilement me faire l’équivalent de la fonction « Eclairage d’appoint » de Picasa sur une vidéo, je suis preneur. En attendant, photo)

Comme vous pourrez m’entendre (en dehors du « putaain », « d’accooord » et autre « je suis invisible » car un briton s’était mis devant moi malgré mes déplacements autour de lui), j’ai trouvé ça excellent. Mais je n’ai pas acheté leur CD, gn. Je suis comme ça, je ne fais pas certains trucs et après je le regrette. Je ne vous parlerai donc pas du spectacle des Monty Pythons dans cette même ville, évité, hein.

(MàJ en 2008 : ce groupe, c’est le Portico Quartet, et ils ont fait bien du chemin depuis ces soirées au bord de la Tamise !)

Mais donc, du coup, j’avais cherché en vain à connaître le nom de cet instrument venu d’ailleurs. Grâce à cette vidéo, je sais que cela s’appelle un « hang » (qui en allemand bernois signifie apparemment « main »), et que cela vient, en fait de venir d’ailleurs, de Suisse (pas loin de Berne, donc). Ces informations en main, nous pouvons partir en quête de sites Internet qui nous renseignent un peu plus, et pourquoi pas savoir où en acheter un à vil prix.

Informations, donc. Inventé par un couple (de Suisse, donc) au début des années 2000, le hang dispose de 7 renfoncements qui sont autant de notes différents, et un 8e à son sommet, qui correspond à la note fondamentale, la note de basse. Vu comme ça, ça donne l’impression d’être limité musicalement: en gros on a les 8 notes de la gamme majeure (do, ré, mi… do), pas de quoi composer une symphonie en ut bémol majeur – même si on peut faire entrer en résonance deux notes pour un créer une troisième (si j’ai bien compris), ça semble rester dans l’octave.

Et bien c’est encore plus compliqué que cela: en gros, deux hangs peuvent ne pas du tout avoir les mêmes notes, car c’est le créateur (ou l’acheteur) qui décidé sur quelle gamme seront réglées les huit notes. Les deux comparses du groupe de Londres avaient sans doute des hangs « accordés » ensemble, mais ce n’est pas obligatoire, loin de là. Au moins 45 accordages, selon le site Hangmania.

Ainsi, les notes sont réglées de manières harmonieuse. On s’en doute vu la vidéo, mais les moins musiciens d’entre vous seront heureux de savoir qu’on ne va pas très loin avec seulement une gamme majeure (en dehors de « Au clair de la lune » et « J’y pense en puis j’oublie », bien sûr. Impossible de jouer l’arpège de « No Surprises », par exemple), et encore moins avec des notes choisies au hasard (ou alors, avec pas mal de chance). Donc, obligé de régler les notes entre elles, et en conséquence de proposer toutes sortes d’accordages.
Avantage : impossible de faire une fausse note, et n’importe quel newbie qui sait taper avec un minimum de groove peut passer pour un génie de l’improvisation musicale.

Ca a l’air sympa, où puis-je en acheter pour mon plaisir personnel ? C’est là où le bât blesse : les créateurs gardent l’exclusivité de la chose, et ne peuvent physiquement en construire que 400 par an – et ils sont complets pour 2007. L’acheteur potentiel, outre le fait de savoir quel « accordage » il veut, doit prendre rendez-vous à Berne pour discuter chiffon et obtenir le hang qui lui convient vraiment. On comprend donc pourquoi ça coûte assez cher. Malgré cela, on trouve plein de vidéo sur YouTube et Dailymotion

Bref, notre petit groupe Londonien disposait donc de deux hangs. C’était en 2005, donc p’tet qu’à l’époque c’était plus facile. Et puis, ajouter de la clarinette et de la contrebasse par-dessus, ça le fait *un peu* plus que tout seul ou, brrr, avec une boite à rythme.

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Deux semaines d’illusion

Temps de lecture / Reading time : 18 minutes.

Ca commence comme pour toute drogue, j’imagine : de manière très insidieuse, et par le biais de l’entourage. D’abord, cela a été le fléau qui ravageait l’Amérique et les pays anglo-saxons, a pris l’Asie à la gorge, puis est arrivé en France, et jusque parmi mes compagnons – on finissait par biffer d’un trait rageur ceux que l’on ne voyait plus guère, trop pris qu’ils étaient dans leur paradis artificiel. C’était prévisible et attendu, mais la réalité était là : cela emportait les meilleurs d’entre nous, parfois même sans espoir de retour à une vie « normale ».

Comme trop souvent dans ce cas-là, la curiosité tenaille, mais l’on reste un garçon sérieux – et puis, ça reste trop cher à l’achat, surtout qu’on apprend entre-temps que l’on parle plus de dépenses régulières que d’un simple achat unique. Toutes choses reconsidérées, on s’éloigne de l’idée de connaître le pourquoi du comment.

Puis surgit l’épreuve difficile à surmonter : l’échantillon gratuit. Grand classique, là aussi : convaincu de la qualité du produit, le vendeur propose un petit essai, « tu regardes, tu prends ton temps, si tu aimes, si tu veux recommencer, tu reviens me voir, quand tu veux, je bouge pas. » Ils sont malins…

J’ai pris l’échantillon gratuit. La curiosité était trop forte, et je pensais qu’avec cet exutoire à portée de main, j’y verrais plus clair. Mais, j’ai conservé l’objet pendant de longs mois sans m’en servir, juste en le regardant, en me disant « et si…? » Mais je me disais que c’était idiot, je n’avais déjà pas beaucoup de temps : je ne voyais déjà pas assez souvent mon entourage, mon travail me faisant rentrer trop tard, pour que je perde mon peu de sommeil dans l’illusion que m’offrait cet échantillon, dans ce monde artificiel à portée de main. L’échantillon restait dans son emballage plastique, je n’y pensais quasiment pas, sinon en lisant les nouvelles des ravages que cela provoquait dans d’autres cercles, et les témoignages de ceux qui en sont revenus, et restent en rémission.

L’idée pernicieuse de m’y plonger restait cependant présente, suffisamment pour que je fasse des plaisanteries à son propos, ici et là, innocemment, mais en fait probablement pour chercher une validation quelconque. Bien évidemment, personne ne m’encourageait jamais dans cette voie, et c’est bien compréhensible.

J’ai quand même fini par plonger. L’amour fait accepter beaucoup de choses, et ma douce a fini par comprendre que cet échantillon me tiraillait. Elle a même fini par me pousser à m’en servir, que ce soit fait, que je passe ce cap. De mon côté, je l’assurai que je ne comptais pas y perdre tous sens de la réalité, juste savoir ce qu’il en retourne. Savoir pourquoi. Et pouvoir dire, « j’ai essayé ». Il vaut mieux avoir des remords que des regrets, paraît-il. J’espérais ne rien regretter… C’était en octobre 2006.

J’ai décidé de tout vous raconter. Je n’en suis pas fier, je n’en suis pas totalement revenu, mais peut-être mon expérience pourra-t-elle servir aux autres curieux, et les aider à prendre la bonne décision.
Je suis conscient que je risque de faire plonger ceux qui n’en avait pas entendu parler, de raviver les douloureuses blessures de ceux qui ont réussit à s’en sortir, et d’enfoncer un peu plus dans leurs tourments ceux qui vivent cela au quotidien, par eux-même ou par un proche touché. Je demande à ces personnes de bien vouloir m’excuser…

Je m’appelle Xavier Borderie, et ceci est mon histoire.

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Petit aparté sur Emily Loizeau

Temps de lecture / Reading time : 2 minutes.

Hier soir, tandis que je faisais mon repassage jouais à WoW classais mes notes critiques sur « Philosophische Untersuchungen« , je m’étais mis de la musique. Youpi, 36-15 mavie.com, toussa, je sais, mais bon. Après avoir terminé l’excellent « Mr. Beast » de Mogwai, je me suis calé le non moins excellent « L’autre bout du monde » d’Emily Loizeau.

Et de me dire que je n’en ai jamais encore causé dans l’micro. Dont acte.


[photo de Rod éhontément piquée chez Le HibOOlisez-les, en dehors de leur fanitude de base pour Adrienne Pauly et Bab’X 😉 , leurs goûts sont sûrs et éclectiques]

Emily Loizeau, donc, fait partie de ses bonnes surprises, suite aux tests de l’Internet. Autant que je me souvienne, j’ai vu son affiche annonçant son album et des concerts, lors de mon trajet quotidien vers un labeur sous-payé. Belle affiche, donc téléchargement quelque temps après. Et c’est là où tous ces albums testés illégalement, et rejetés/effacés car finalement inintéressants, sont compensés par la qualité de cet album. Je ne ferai pas de critique étendue de la chose, sachez juste que je l’ai acheté (comme tous les CDs que j’apprécie), et je l’ai offert (c’est déjà plus rare).

Si l’illégalité vous attire malgré tout (fol que vous êtes), je ne peux que vous recommander des chansons aussi glop glop que le duo « Jasseron » avec Franck Monnet (que j’aimerai bien reprendre avec ma douce, tiens), « Je ne sais pas choisir », « Je suis jalouse« , « Sur la route », et bien sûr la chanson-titre, « L’autre bout du monde« . Belles compos, textes prenants/amusants, filet de voix kifo, et un (second) duo avec Andrew Bird (haha, Loizeau/Bird, vous avez compris ?).

On se dit que ce doit être bien en concert, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de tester. En revanche, quelques lectures m’ont permit de vite comprendre qu’elle avait pour violoncelliste l’incroyablement talentueux Olivier Koundouno, dont j’avais déjà pu faire l’expérience de l’étendue de son jeu lors d’un concert de Zerowatt au Glazart. Quant au batteur, Cyril Avèque, il n’est pas en reste, comme on le verra dans cette autre vidéo.

Bon, m’enfin surtout, le prétexte de ce post, c’est de balancer ces deux vidéos, qui ont l’heur et l’avantage de combiner belles chansons, excellents musiciens et talentueuse mise en scène, le tout c/o Aaaaarrrrrrrttteeeeeeee, comme le dessinait si bien RA/Sanity.


Emily Loizeau "Je ne sais pas choisir"


Emily Loizeau "L’autre Bout du Monde"

Si après ça vous continuez à penser qu’Arte est une chaîne inutile dans le PAF (au même titre que FIP dans le PRF), je ne peux plus rien pour vous. Puisse votre triste âme errer en paix.