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Voeux 2010

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Bonjour,

Je vous souhaite une bonne année.

Cliquez donc ici.

(Bon, en retard, pour ne pas changer, mais CETTE FOIS c’était voulu : ça faisait une belle date palindromique, 01/02/2010. Bon alors évidemment j’ai foiré le lancement, hein, pour changer, donc je me retrouve avec une date toute bancale, 02/02/2010. Foutu pour foutu, je me suis dit, allez, je vais repousser jusqu’au 10, histoire de faire ça « à l’américaine » (02/10/2010, on perd le palindrome mais on récupère le 10, donc bon), et puis vaille que vaille, allons allons, le Peuple a besoin de mon envoi annuel de bonheur, donc hop.)

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Mes dernières B.A.

Temps de lecture / Reading time : 12 minutes.

Décembre, c’est le mois où l’on ouvre son coeur aux autres : entre le Téléthon et le froid qui nous rappelle que des malheureux ne pourraient survivre sans les associations caritatives comme les Restos du Coeur ou l’Armée du Salut, tout nous pousse à faire un donc, si ce n’est de notre personne (et j’en profite pour saluer mes parents, toujours très présents en personne quand il s’agit d’oeuvres caritatives), au moins par le biais du porte-monnaie.

Tout nous pousse, mais aussi l’article 238 bis du Code Général des Impôts, parce que bon, on veut bien payer, mais c’est mieux si ça me fait payer moins d’impôts l’année prochaine — et pour ça, il faut faire son don avant le 31 décembre.

J’avoue, cette année, j’ai foiré mon coup côté impôts, je n’ai fait de dons qu’après le Nouvel An. Tant pis, ce sera full-impôts pour moi, mais bon, c’est pas comme si j’étais au chômage, n’est-ce pas ? Et puis, tout le monde sait que les associations caritatives ont déjà plus d’argent qu’il ne leur en faut, n’s’pas ?

Mais je voudrais attirer votre attention sur quelques causes méritantes, ou du moins certaines parmi les moins connues qui ont mérité quelques-uns de mes euros. Je ne cite pas les oeuvres caritatives auxquelles j’ai donné, hein, je vous laisse choisir en votre âme et conscience.

Voici donc une liste de mes dernières bonnes actions en date, et le pourquoi du comment que je.

Joachim

Joachim est graphiste, et un mec bien. Bon, déjà il est blogueur, ce qui ne peut aller qu’en sa faveur. Mais je suis aussi secrètement jaloux de lui (chuuuut, ça reste entre nous). Déjà parce que 1) il sait remplir ses carnets Moleskine de dessins ma foi for sympathiques, 2) il a créé la Boitameu, et 3) il porte un chapeau-melon et de longues moustaches. For realz.

Non mais surtout, au moment où je vous écrit, il fait le tour du monde en un an. Ou plus précisément, il va franchir 360 méridiens en 365 jours, voyage relaté sur son blog, l’aptement-nommé 360 in 365.

« Mais qu’est-ce qu’on s’en branle ? », me direz-vous de manière fort déplacée et vulgaire, « ton p’tit frère a déjà fait un long voyage, et t’as jamais dit que tu étais jaloux de lui ! » Donc déjà, 1) si, j’envie pas mal Alexis d’avoir fait son voyage, mais chuis trop vieux 🙂 , et 2) la différence est que Joachim prostitue son voyage.

Mais oui, chers amis, vous pouvez le sponsoriser, à savoir qu’il vous propose de « financer » une journée de son voyage, au choix. 15 euros, une date, et le jour-dit il vous envoie une carte postale de remerciement. Mais attention, pas n’importe quelle carte. Moi, sachant qu’il partait en septembre et qu’il passait par Moscou, j’ai commandé une date idoine, et ai reçu de la Mère Patrie ceci-cela :

Un dessin. C’est joli, ça mange pas d’pain, ça fait voyager par procuration. Faites comme moi et plein d’autres, sponsorisez une journée de Joachim, et vous aussi recevez une zoulie carte.

Oceansize

Ca arrive plus souvent qu’on ne le souhaiterait. On découvre un groupe, on se dit « ouaaaaah, c’est franchement excellent ce qu’ils font », puis « ils existent depuis 11 ans ?!?! Mais comment se fait-il que je n’ai pas entendu parler d’eux avant ‽‽‽ », et enfin de se retrouver face à la réalité du marché : plus de gens écouteront Grégoire que les artistes qui ont vraiment du talent. Et les-dits artistes, donc, ne pas vraiment pouvoir vivre de leur art, et donc au final, potentiellement, devoir lâcher leurs instruments et abandonner l’idée de soulever une salle pendant 1h30, « juste » par le son.

Oceansize est de ces groupes-là. Tout comme Tool, c’est Fabrice qui m’en a parlé en premier. Tout comme Tool, j’ai d’abord réagit avec « c’est quoi son nom ? » Tout comme Tool, il a suffit d’une chanson pour me convertir à leur cause. Pour Tool, c’était « 46&2 » ; pour Oceansize, c’est « Commemorative 9/11 T-Shirt », tête de gondole de leur 3e album, « Frames ».

Si vous avez Spotify, voici leur page. Quelques titres sur leur MySpace. Quelques vidéos sur leur compte YouTube.

Pourquoi vous pousse-je à vous intéresser à eux ? Parce que quand je suis allé les voir au Nouveau Casino il y a quelques semaines, j’ai été surprise de voir que je pouvais circuler librement au premier rang, que nous n’étions pas collés les uns aux autres comme il se devrait. Ce groupe, aussi démentiel soient ses albums, n’arrive pas à faire ce bouger la foule. Bon, ok, c’est du rock progressif, mais tout les gamins sont capables de se plonger dans ce style depuis OK Computer, je ne vois pas comment des chansons si puissantes ne peuvent pas toucher un plus larger public.

Pourquoi en parle-je alors que je parle de don ? Parce que, si l’on en juge par leur page Wikipédia, leur avenir est sinon incertain, du moins assez précaire :

After the second album we stopped trying to make goals. We started getting a chip on our shoulder about not having broken through and being broke. (…) We really do live for the day. I’m sure that our record company or our manager have some kind of financial expectations of us. All we really want to do is to be able to pay our rent. We really don’t care about anything else. (…)

Moi qui avait tous leurs albums en mp3 (j’ai eu beau les demander à 2 Noëls de suite, personne ne semble les trouver), et les écoutait sans me lasser, j’ai voulu lors de ce concert franchir le pas : acheter un t-shirt, acheter leur dernier CD. Close, but no cigar : il ne restait plus, mon tour venu, que leur boxset, « Feed to Feed », dont Fabrice m’avait déjà parlé : 4 CDs audio et 3 DVD vidéos, reprenant les 3 nuits de concerts que le groupe mancunien a programmé dans sa ville pour ses 10 ans, concerts où ils ont joué chaque soir, du début à la fin, faces-B comprises, leurs trois albums.

Limité à 5000 copies, ça faisait plus que ce que je m’étais préparé à débourser ce soir-là. Mais qu’à cela ne tienne, je voulais remercier le groupe de m’avoir apporté tant de bonheur auditif ; je suis sortit de la salle, récupérer des sous au distributeur à côté, et suis rentré acheter mon propre exemplaire. Bien sûr, c’est ridicule : je donne l’impression que j’achète plus un disque (pour simplifier) parce que j’ai limité pitié d’un groupe, plutôt que simplement parce que j’aime leur musique. Mais c’est quand, en concert, on entend un chanteur (en l’occurrence celui de la première partie d’Oceansize ce soir-là, The Worldonfire) dire entre deux chansons « N’hésitez pas à passer après le concert à la boutique pour acheter notre album ou un t-shirt… histoire qu’on puisse manger ce soir » (véridique), ça ébranle un peu, quand même.

Si vous devenez retenir une chose de cette section, ce n’est pas « il faut acheter les albums d’Oceansize », bien qu’ils le méritent pleinement, mais plus largement, bordel, pensons à acheter les albums des artistes que l’on apprécie, à aller à leurs concerts, à acheter leurs t-shirts et autres, sans quoi l’on ne se retrouvera plus qu’avec le Top 50 des artistes qui vendent le plus en France. Et, bon sang de bois, ça ce serait MAL.

(photo d’en-tête (c) Brian Ravaux)

Nolife

Nolife va mal, ce n’est une nouvelle pour personne. Cette petit chaîne de télévision s’est positionné sur la marché pas du tout juteux des geeks (moi) et des otakus (fans de mangas japanais). Ah, et les fans de musique japonaise, aussi, mmh. Cette chaîne n’est disponible que sur les réseaux ADSL, et c’est bien là leur problème.

En effet, pour pouvoir vivre et continuer, une chaîne de télé a besoin de sous, et le moyen le plus éprouvé d’en avoir, c’est de passer de la publicité. Soit. Mais pour passer de la pub, il faut intéresser les vendeurs de savons. Bon. Et les vendeurs de savons, ils veulent savoir combien de ménagères de moins de 50 ans ils peuvent toucher sur une chaîne (voire une émission) donnée. Ok.

SAUF QUE cette fameuse mesure d’audience, un seul organisme s’en charge aujourd’hui en France, c’est Médiamétrie. Et Médiamétrie, jusqu’à présent, n’a proposé de mesures que pour les chaînes hertziennes, du câble et du satellite. Et oui, pas les chaîne purement ADSL. D’où, la boucle est bouclée, Nolife ne peut pas intéresser les annonceurs.

MAIS la situation va changer : Médiamétrie annonce qu’à partir de mars prochain, les audiences ADSL seront prises en compte. Joie!

MAIS tout d’abord, il faut que la chaîne tienne d’ici-là, ce qui n’est pas forcément gagné. Et en plus, il faut qu’elle tienne quelques mois en plus (juillet), le temps d’avoir les premiers résultats, puis enfin de démarcher les annonceurs avec ses fameuses audiences.

Et donc, pour tenir jusque-là et plus encore, Nolife demande, sans dramatiser, de les aider en s’abonnant.

Hop, Sébastien Ruchet, le big-patron de Nolife en parle mieux que moi :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=j0TxN7KYImY[/youtube]

Ou ici, en executive summary, par le biais du méconnu Tristan Nitot :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbf9g1_pourquoi-et-comment-sauver-nolifetv_videogames[/dailymotion]

Alors bon, je raconte tout ça, mais ça ne vous dit pas pourquoi je me suis abonné, hein. Chacun ses raisons, mais ce n’est pas tant les mangas (qui ne me passionnent pas vraiment), et encore moins pour les clips de rock japonais (dont je n’ai que faire, mais je comprend qu’on ne peut pas proposer que du contenu original), mais tout simplement pour la passion de ces gens pour tout ce qui est geek – et ça, pour le coup, ça me parle.

Genre, dans le moteur de recherche des vidéos gratuites (pour allécher le putatif abonné), cherchez « la minute du geek » : la dernière en date, c’est celle sur le combat Atari ST contre Amiga, mais vous pouvez voir la vastesse des sujets abordés, souvent très pointus (donc, geek), et pas forcément purement liés à l’informatique. Abonnez-vous.
Autre émission que j’aime bien, c’est « Chez Marcus » (hop, mots-clefs), où l’on voit le-dit Marcus jouer à un jeu vidéo, ancien ou récent, chez lui. Lu comme ça, ça doit vous en toucher une sans bouger l’autre, mais c’est sympa, comme à la maison, et plein d’anecdotes et blagues que Nous Seuls, Geeks, pouvons comprendre. Abonnez-vous, pas cher, succès au jeu, retour de l’être aimé.
« Temps réel » diffuse des démos. Bourdjil, rien que pour ça, ça mérite un abonnement. Vous ne connaissez pas le monde des démos ? Vous ratez quelque chose qui a bercé toute mon adolescence ! Abonnez-vous, et regardez toutes les émissions « Temps réel ».
Ils ont aussi leur propre série, « Noob », basée sur les jeux vidéos évidemment (enfin, je découvre via le site, je peux me tromper). Abonnez-vous, sinon j’tue un tic-tac.
Sans compter les soirées ou quinzaines thématiques. Abonnez-vous. Stout.

C’est familial, c’est amateur mais aussi assez pro. C’est documenté. C’est bien.

Et puis, bon, quand on a une fanbase comme ça, ça ne peut que donner envie de s’abonner, n’s’pas ?

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbs01o_pleure-pas-petit_music[/dailymotion]

Nolife : parce que y’a pas que le vraie vie dans la vie.

Framasoft

Alons bon, c’est quoi ça encore comme affaire. Framasoft, c’est un réseau de sites et projets autour du logiciel libre, visant à promulguer sa bonne parole. Ouaaaais, super Xavier, mais c’est quoi le logiciel libre ?

C’est les logiciels open-source, en gros. Ouaaaaaaaaaaais, super Xavier, mézancor ? [je m’adresse à mes parents, là]

Bah simplement, ce sont des logiciels que tout-un-chacun peut utiliser, copier, distribuer ou modifier sans devoir en demander l’autorisation, et même sans devoir bourse délier – ce qui n’est pas le cas des logiciels dits « propriétaires », que l’on doit payer et que l’on n’a certainement pas le droit de distribuer ou modifier sans autorisation.

Il existe ainsi plein d’équivalents libres (et donc gratuits) aux grands logiciels propriétaire : Windows -> Linux, Word -> OpenOffice, Internet Explorer -> Firefox (Internet Explorer est gratuit, certes, mais pas libre. C’est la différence fondamentale entre « Free as In Beer » et « Free as in speech »), Outlook -> Thunderbird, Photoshop -> GIMP, etc.

L’intérêt dépasse celui de la simple gratuité. Tout d’abord, pouvoir diffuser un logiciel sans se faire traiter de pirate, c’est un peu important pour l’accès de tous aux outils qui les aideront au quotidien. Par ailleurs, l’un des règles du LL est de donner accès au code source du logiciel ; par la magie de la loi « given enough eyeballs, all bugs are shallow » (principe selon lequel plus de personnes relisent et corrigent un texte, moins il y aura de fautes de frappe), les problèmes des logiciels libres sont souvent résolus en un temps record, là où le logiciel propriétaire laisse souvent traîner les bugs qui ne leur font pas perdre de part de marché…

Par extension, les logiciels libres cherchent à  libérer les utilisateurs, et pour cela font la promotion de formats ouverts. Cékoidon ? Simplement, quand on enregistre un texte au format Word 2007 (.docx), ce fichier ne pourra être lu que par une version récente de Word, et aucun autre logiciel, pour la simple raison que seul les ingénieurs savent décodent le format .docx (je simplifie à outrance, hein). OpenOffice, de son côté, propose un format qui, certes, ne sera pourra être lu par Word (parce que Microsoft, c’est les méchants), mais que tout plein d’autres logiciels pourront exploiter, car le format est documenté et accessible à tous.
Bref, dans 10 ans, vous ne serez pas sûr de pouvoir lire vos vieux fichier Word, mais vous serez assurément en mesure de lire n’importe quel format ouvert, car celui n’aura pas cessé d’être reconnu par les logiciels libres pour simple raison commercial (ce que fait Microsoft afin, notamment, de pousser ses clients à passer à la dernière version).

« Rien à faire des logiciels libres, je préfère faire confiance aux grandes entreprises ». Sauf que sans le savoir, les logiciels libres sont partout autour de vous. Internet : fonctionne majoritairement grâce aux LL ; le présent blog : WordPress est open-source ; l’OS X qui fait tourner votre Mac : se sert largement dans les projets libres ;

Tout ça, c’est beaucoup d’éducation à faire auprès des gens qui ne sont pas geeks, et Framasoft s’efforce de participer à cette éducation, en parlant de toute cette activité trop méconnue du public d’une bien meilleure manière que je ne le puis. Ils s’activent pour que dans les années à venir, vous puissiez jouir tranquillement des mêmes libertés que vous prenez pour acquises aujourd’hui, mais qui sont en fait sous le feu d’un incessant combat entre les grandes sociétés qui voudraient bien faire de l’argent avec votre privée, et les libristes qui estiment que la liberté passe avant les avancées commerciales ou marketing.

Et comme tout n’est pas gratuit en ce bas monde, et bien il faut bien rémunérer les gens de Framasoft pour que ce beau projet puisse perdurer efficacement. C’est la question qui s’est posée il y a quelques mois, quand il s’est agit de déterminer que faire maintenant que les fonds s’écoulaient. Certes, des centaines de gentils gens contribuent au projet de manière totalement désintéressée, mais aussi parfois de manière totalement désordonnée. Framasoft avait besoin de lever des fonds non seulement pour payer les factures et faire vivre ses projets, mais aussi pour pouvoir disposer d’une personne s’occupant à plein temps de l’organisation. Tout cela et plus encore est expliqué sur cette page. Et j’ai donc fait ma petite contribution…

Les dictatures à venir ne seront pas forcément politiques, mais peut-être logicielle ; et par le logiciel libre, les geeks seront peut-être ceux qui vous permettront d’éviter un quotidien où votre vie privée ne vous appartient plus.

poEdit

Oui, alors bon, là on touche à des trucs super-précis quand même, mais que j’estime notable.

Ok, donc je traduis WordPress depuis bientôt 6 ans. Au début c’était plutôt laborieux, car voyez-vous, ce n’est pas tant le fait que le projet est passé de 931 chaînes de texte à l’époque, à 2996 aujourd’hui, que le fait qu’il faille gérer un système assez geek (forcément) de compilation de fichier en ligne de commande, avec des commandes du genre de celle-ci :

msgfmt -o fr_FR.mo fr_FR.po

C’est moins compliqué à faire pour moi que ça ne peut être pour un non-geek de comprendre la phrase ci-avant, mais bon, j’aurai préféré une interface graphique, pour avoir une meilleure vue d’ensemble.

C’est là où un geek entre en jeu. Voyez-vous, un geek, quand il a une idée derrière la tête, il regarde s’il peut en faire un projet. On appelle « gratter là où ça gratte » (scratching an itch), et ça donne souvent des résultats qui contentent non seulement le gratteur, mais également tout plein de gens que ça grattait également, mais qui ne savaient pas comment gratter. Le gratteur a donc mis en moins un grattoir, et tout plein de gens peuvent maintenant mieux se gratter. Vous me suivez dans les métaphores à deux francs six sous ?

Ce geek, c’est Vaclav Slavik, et son grattoir, c’est l’outil poEdit, qu’il a placé en open-source : c’est lui qui est le principal programmeur, mais tout le monde peut s’en servir gratos, et même programmer avec lui. Depuis 6 ans donc, je l’utilise tranquillement, et ça simplifie bien la tâche.

Et là, en décembre, je ne sais pas, comme une démangeaison, je me suis « sapristi, ‘faudrait p’tet que je lui fasse un donc, à Vaclav, histoire qu’il sache que son travail est apprécié, et qu’il continue d’y passer du temps libre ». Car oui, le logiciel libre ne paye parfois que sous la forme de dons. Dont acte. Un p’tit outil qui fait bien son travail, m’a rendu bien des services, et qui mérite, du coup, ses $42.

WikiLeaks

Ok, là on arrive probablement au summum du combo « ouverture + participatif + liberté ». WikiLeaks, pour ceux qui l’ignorent, c’est un wiki (comme Wikipédia — notez d’ailleurs le préfixe sibyllinnement proche), mais là où cette dernière tente de documenter toutes les connaissances humaines, WikiLeaks s’est donné (en 2007) pour mission de créer un Wikipédia des « fuites » (leaks), ces documents censés être secrets (car honteux), sur le principe (posé par la cour de justice américaine) que « seul une presse libre et sans contrainte peut efficacement mettre à jour les tromperies d’un gouvernement » (« only a free and unrestrained press can effectively expose deception in government »).

En gros, ils récoltent et diffusent plein de document que les gouvernements du monde entier (avec prédilection pour les régimes asiatiques, le bloc soviétique, l’Afrique sub-saharienne et les Moyen-Orient, curieusement) préfèreraient voir étouffés… mais pas que. Ainsi, la Scientologie, les compagnies pétrolifères et les documents scientifiques controversés font également partie de ce que l’équipe de WikiLeaks considère devoir être rendus publiques. On appelle ça plus simplement un lanceur d’alerte (mais c’est plus classe en anglais : « whistleblower »).

WikiLeaks est soutenue par le Los Angeles Times, Associated Press ou encore l’Electronic Frontier Foundation. Il ont reçu quelques prix également, comme par exemple le New Media Award 2009 d’Amnesty International. Donc non, ce ne sont pas que des gamins qui s’amusent à rendre publique ce qui ne devrait pas l’être, ils sont effectivement utiles et reconnus comme tel.

Seulement voilà, ça coûte des sous, et sans ces sous, WikiLeaks aura du mal à continuer de traiter les milliers de pages de documents qui lui sont désormais adressés anonymement. Comme ils le disent :

We have received hundreds of thousands of pages from corrupt banks, the US detainee system, the Iraq war, China, the UN and many others that we do not currently have the resources to release. You can change that and by doing so, change the world. Even $10 will pay to put one of these reports into another ten thousand hands and $1000, a million.
We have raised just over $130,000 for this year but can not meaningfully continue operations until costs are covered. These amount to just under $200,000 PA. If staff are paid, our yearly budget is $600,000.

Donc, de la même manière que la liberté de la Presse est importante, j’estime que leur travail l’est aussi. Qu’en dites-vous ?

Voilà, c’est tout. Je ne dis pas que j’ai fait les bons choix, que vous devez les faire à votre tour absolument, que c’est forcément utile, mais bon, étant donné que j’ai été sensible à ces différents projets, il m’a semblé tout aussi utile de vous y intéresser, le temps d’un article.

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Sabaidee Laos ! (deuxième partie)

Temps de lecture / Reading time : 8 minutes.

(pensez à lire la première partie)

Jour 3

Luang-Prabang, 2e jour. Levés tôt, petit déj au Couleur Café, et en route (car ça va prendre du temps pour arriver au resort) — mais non sans quelques arrêts, d’abord se prendre quelques sandwichs lao pour le pic-nic du midi, puis un tour dans un marché lao, histoire d’en apprécier l’ambiance…

…et au détour d’un présentoir, « oh, ‘faut que vous essayiez ça ! », s’installer et manger, donc, ça :

Bon alors je n’ai pas retiendu le nom, mais en gros c’est divers bidules (une cuillerée de chacun des huit bols) plongés dans du lait de coco sucré (une bonne louche), et ça défonce. A priori, il y avait de la châtaigne. Peut-être. en tout cas, même pas malade, didon !

On prend la route. Pendant 200 km, c’est du bon plat, on traverse des villages et on admire la circulation sur les routes laotiennes : beaucoup, BEAUCOUP de scooters et de vélos (où les passagères sont en amazone) et de gens à pieds, quelques touk-touk (pas les mêmes qu’à Bangkok, beaucoup plus stylés « mini camion » que « tricyle tuné »), et des camions de travailleurs/marchandises…

On sort rapidement de la zone urbanisée, et la route s’entoure de monts et vallons… Les premiers villages apparaissent…

[vimeo]http://vimeo.com/8799123[/vimeo]

Il se fait faim, garons-nous sur le bas-côté, et descendons quelques marches afin de pic-niquer devant une chouette vue.

[vimeo]http://vimeo.com/8800126[/vimeo]

Reprise de la route, qui perd un peu qualité mais le véhicule du Muang-La Resort est tous-terrains, donc nous nous rions des nids de poules ! Cot cot ? Haha !
Passage rapide dans Oudom Xay, la capitale de la province du même nom et plus grande ville du nord du Laos, encore quelques kilomètres et nous arrivons, enfin, dans le village puis le resort de Muang-La.

Et là, tout ne devient plus que luxe, calme et volupté… à commencer par la chambre.

…où Pierrot nous laisser nous poser, nous ablutionner et nous changer tandis qu’il se tient au courant des affaires du resort. La consigne : ‘faut pas trop compter sur lui, il a beaucoup de taf tout le temps, agissons comme des clients lambda et tout se passera bien.

La minute promotionnelle
Muang-La est un superbe resort, ouvert en 2007 sur les rives de la rivière Nam Phak (« nam » signifiant « rivière », donc). Le village est connu dans la région pour sa source d’eau chaude naturelle, et le resort en fait bon usage en proposant un spa avec bain d’eau chaude. Ça revigore.

Le village de Muang-La est connu principalement pour cette source naturelle d’eau chaude, ainsi qu’un Bouddha sacré, mais autrement il reste particulièrement « normal » : une rue principale parsemée de quelques maisons en bois ou bambous (et quelques-unes en dur), une végétation verte et luxuriante, et bien sûr la population très souriante, comme partout au Laos.

Le resort est en bordure de rivière, et cela joue pas mal pour le charme de l’endroit. Mais il l’a payé cher : lors des intempéries dantesques de septembre 2008 (voir le milieu de ce post sur le blog perso de Pierrot), due à un typhon exceptionnellement puissant (normalement les montagnes laotiennes bloquent les lourds nuages au Vietnam). Ces évènements sont heureusement super rares, et l’endroit a depuis retrouvé tous ses atours — et même un bâtiment en plus 🙂

Pendant ce temps-là, à Vera Cruz
La nuit tombée, il se fait faim, apéro sur la terrasse qui donne sur la rivière. Pierrot ne plaisantait quand il disait de prendre des fringues chaudes : ça caille, mais pas de quoi non plus sortir le manteau d’hiver. En revanche, le staff nous sort un brasero plein de braise (donc), et ça c’est une idée qu’elle est bonne.

L’apéro terminé, on retrouve Pierrot pour le dîner… mais vu qu’il est gérant, et bin c’est tête à tête avec Stéphanie a se raconter nos vies (on ne se connaît pas vraiment, ça fait plein de trucs à raconter), et de temps en temps on voit Pierrot, qui passe… 🙂

Il est super sérieux dans son rôle de grand chef d’orchestre, attentif au moindre détail, et dirige son staff de manière discrète et efficace (et parfois marrante). Suis impressionné par une telle éthique, là où il serait si simple de laisser faire et déconner avec nous. Bon, y’avait des clients aussi… 🙂

De son côté, la nourriture, totalement laotienne, et « mmmmh ch’est kro bon ». Sérieux, Pierrot, c’était trop bon. J’adore le riz gluant, j’en veux tous les jours. Avec le bidule au coco milk 🙂

Une fois les clients couchés (le long trajet et la fraîcheur nocturne aident à préférer l’intérieur de la chambre à la salle à dîner ouverte à l’air libre), on se retrouve à trois autour d’un verre, à raconter tout et rien ; puis, dodo, car le zigoto se lève tôt le matin.

Jour 4

Pierrot n’a pas que ça à faire de s’occuper de nous, donc il nous a programmé une sortie vers le grand marché d’une ethnie locale, en compagnie d’autres clients du resort. Ce marche se déroule tous les 10 jours, c’est l’occasion, et ça nous fera voir un peu plus de pays.

La minute culturelle : quelques ethnies du Laos

Il n’y a pas que le peuple Lao au Laos, il y a une foule de minorités ethniques, arrivée dans le pays plus ou moins récemment. Et il y a les Chinois, qui profitent « un peu » de l’indolence des Lao pour envahir le pays avec leur argent, leurs hôtels, leurs casinos et plus globalement leur produit de piètre qualité.

Les villageois que nous avons croisés pendant notre séjour sont principalement de trois groupes ethniques (ta mère, oui, HAHA, merci) :

  • Les Hmong (prononcer « mongue ») : arrivés depuis le sud de la Chine (montagneuse) au milieu du XIXe siècle, ils se sont installés dans les montagnes, généralement à haute altitude. Très présents également aux Etats-Unis, et même en France ;
  • Les Akha : également venus des régions sud de la Chine, ils ont la caractéristique de vivre dans des maisons sur pilotis, et sans fenêtre ;
  • Les Khmu (« kamou ») : très présents au Laos du nord, dont ils sont l’une des principales ethnies, et pour cause : ils sont du coin. Très isolé, ils vivent cependant souvent côte-à-côté avec les Hmong. Ils se sédentarises : beaucoup ont des maisons avec des murs en béton plutôt qu’en bambou/bois.

La question de l’altitude est important, si je me souviens bien, parce qu’ils croient en une sorte de fin du monde avec déluge biblique, et donc plus haut tu es, plus de chances tu as de survivre. Pas con le gars.
Et, non, je ne suis pas s’ils sont venus en marchant depuis la Chine — mais c’est probable.

Ah, et les Hmong se font en ce moment même déporter de la Thaïlande au Laos, sympa le traitement des ethnies…

And now, for something completely different…

THE LARCH

Euh, je veux dire, la balade. Passés les quelques kilomètres de route dégradées mais de bien beaux paysages, on arrive dans un village un peu plus gros que les autres…

…puis au fameux marché… qui n’est pas si grand que ça, mais nous y trouverons quelques trucs sympa à acheter, notamment une machette (!!)…

…et un truc qui a l’air rigolo à manger :

Mais quels sont ces animaux dans le porte-bagage de ce scooter ?

Ah, selon notre guide, John, ce serait une sorte d’écureuil/rat du coin, que les gens tuent d’un coup précis de lance-fléchettes… si j’ai bien compris. Miam !

Pendant ce temps, de l’autre côté de la rive…

Le tour du marché fait, nous nous mettons en route pour visiter un ou deux villages, perdus sur ces routes encore plus défoncées. L’aventure, je vous dis !

Accrochées à flanc de coteau, sur des pilotis ou à même le sol, les habitation marrons se démarquent de la végétation.

Les hommes et la plupart des femmes sont partis travailler, restent les animaux (beaucoup de cochons nois de poils, et de chiens apeurés), et surtout un troupeau d’enfants qui s’amusent à vous suivre, à vous imiter en train de parler, et bien sûr s’émerveillent de la technologie. Ils rechignent quasi systématiquement à être pris en photo, mais si vous prenez innocemment une maison en photo et que vous le montrez le résultat, l’attroupement se fait et il devient plus facile de les aborder. Pour eux, c’est de la magie. Pour nous, c’est tenir au bout des doigts de quoi les nourrir pendant 6 mois…

Second village, et d’autres coutumes, comme cette « balançoire » qui sert, si j’ai bien compris, à sécher le riz, et, ceci fait, à faire se rencontrer garçons et filles autour d’un jeu innocent…

Car apparemment, la drague au Laos, c’est pas trop ça : tu embrasses = tu épouses, et sinon tu peux enlever celle que tu aimes, le père ne dira rien. Je peux avoir mal compris, une fois de plus, hein 🙂

Et les montagnes qui s’étendent à perte de vue…

…et les enfants qui rient et, timides, t’imitent…

« You want see other village yes? », nous demande John. Non, ça devrait aller là… On se sent déjà suffisamment déplacés de visiter un village comme s’il s’agissait d’un musée de curiosités, au bout de deux villages ça suffit.

On reprend la route, « you want stop here for lunch ? », euh non au bord de la route bof quoi, y’a pas plus joli ? Le conducteur, après un chemin qui descend vers la rivière, nous trouve un endroit plus joli. Carrément.

Miam miam à l’ombre du camion (car la soleil donne), tandis que sur la rivière, spectacle de quatre fringants jeunes hommes qui pèchent : debout sur leur pirogue, l’un jette un filet tandis que les autres, à la manière des gondoliers de Venise, utilisent leur bâtons pour diriger l’engin flottant, puis tous tapent sur la surface de l’eau le plus violemment possible, sans doute pour abrutir les poissons ?

Reprise de la route pour un retour au resort. Ca somnole, je parlote avec John, un gamin de 19 ans qui fait le guide pour payer ses études. Il veut faire des « wessite », et pour cela il prend des cours de « STML and Jawa ». Bon, alors, en bon évangélisateur, je lui ai parlé de JavaScript et CSS, mais 1) je me suis arrêté avant de mentionner MooTools et jQuery, et 2) je n’ai pas trop insisté sur le fait que Java, c’est pas trop top pour faire un site web, car bon, c’est sa thune, hein. Et pis, p’tet qu’il deviendra consultant, qui sait ? J’aurai p’tet dû mentionner C#, alors… Mmmh…

Retour au resort, et l’après-midi est à nous, il n’est que 15h. C’est l’occasion de jouer avec Piba !

Piba

Pierrot est désormais plutôt bien implémenté au Laos, et loin de fonder une famille, il s’est quand même fait plaisir : un labrador beige ! Il l’a nommé Piba, qui signifie « fou » en Lao (en fait, « pi ba », mébon), car « chien fou! chien fou! » est une des ses grandes expressions, et en Lao ça donne « Ma pi ba », ce qui fait trop long, donc Piba it is.

Il est tout jeune, importé de Thaïlande, et avec ses grosses papattes et ses grandes n’oreilles, tout le monde l’adore, clients ou staff.

[vimeo]http://vimeo.com/8975552[/vimeo]

Autrement, le reste de l’après-midi est passé à bouquiner et papoter dans le jardin…

…parce que, bon, c’est quand même grand, il fait beau, ce serait dommage de gâcher, n’s’pas ?

Le soir, parties de carte avec un arrivage de français, dont certains de ma ville, Asnières. Bon sang de bois, c’est bien la peine de partie au Laos pour rencontrer des asnièrois ! Chance, ils ne connaissent pas mes parents, pfiou…

N’étant pas à fond dans les jeux cartes, je me balade et vous présente cette belle affiche, placée derrière le bar :

Mais de quoi s’agit-il, me demanderez-vous ? Culture-généralons-nous, grâce à notre ami Pierrot : cette affiche de 2007 célèbre 30 années d’amitié entre le Laos et le Vietnam, et 45 années de relations diplomatiques. On reconnaît à gauche le drapeau vietnamien, avec représenté l’un des forces de ce pays, les ponts ; à droite,  la laotienne et la spécificité du pays, les barrages hydro-électriques. Supair !
En parcourant Wikipedia, cependant, on se rend compte en fait que le Vietnam a depuis longtemps exercé une forte influence sur la politique du Laos, d’abord secrète, et formalisée en juillet 77 par un traité d’amitié et de coopération.

Ils continue de jouer aux cartes. Le staff est parti se coucher depuis longtemps, sauf Pierrot bien sûr, car il faut bien rester avec les clients jusqu’au bout, même s’ils souhaitent philosopher jusqu’à pas d’heure…

Je sors du resort et marche dans la nuit, au bord de la rivière puis aux limites du village. Quand je reviens, enfin la dernière partie se termine. On rentre se coucher chez Pierrot, car toutes les chambres sont prises par la clientèle. Dodo, demain Pierrot se lève tôt.

(hop, à la troisième partie)

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amusant cool offline photos

Sabaidee Laos ! (première partie)

Temps de lecture / Reading time : 9 minutes.

[début décembre, j’ai passé 10 jours au Laos. permettez-moi de raconter mon voyage. jour après jour]

Prologue

Samedi 17 octobre 2009
Je suis célibataire depuis 4 jours, et licencié économique depuis 3 (et je n’en parlerai pas plus ici). C’est l’anniversaire de mon vieux pote Pierrot, expatrié au Laos depuis presque 3 ans. Je lui ai envoyé une carte de bonne année moche via Dromadaire (une fois n’est pas coutume…), il m’appelle pour papoter et prendre de nouvelles. De fait, elles ne sont pas forcément bonnes…

(…)
X : m’enfin bon, du coup, je vais p’tet en profiter pour enfin passer te voir, mon pote !
P : ah, ça c’est cool, ça me ferait plaisir.
X : bin oui ; donc dis-moi, quel est le moment qui t’arrangerait le plus pour que je débarque ?
P : ah bin tu sais, là, la haute-saison arrive, donc si tu débarques en ce moment, je n’aurai pas beaucoup de temps à te consacrer, ‘faudra que je passe du temps à gérer le resort.
X : ah, ouais, forcément. Donc, ‘faudrait que je débarque maintenant quoi ?
P : oui, ou alors à partir de la mi-janvier.
X : ah wè quand même. Non parce que je comptais quand même être en pleine phase de recherche de taf en janvier, donc ça ne va pas simplifier la chose.
P : bah tu me dis mec, moi je ne bouge pas, de toute façon je ne remonte pas en France cet hiver, trop de boulot…
X : bon, ok, je vais voir, je te tiens au courant là-dessus… Mais sinon, pendant que j’y pense, changement de sujet : est-ce que…
(…)

Ça semblait mal barré : je me voyais mal passer 10 jours à ne profiter de mon pote que pendant son maigre temps libre. Il est responsable du Muang-La Resort, et son attention est constamment prise par son staff et son quotidien. Pas vraiment le temps de balader les potes à droite à gauche…

Mercredi 28 octobre 2009
Appel du Pierrot.

P : ouais, alors rapidement, je t’appelle car j’ai une ancienne collègue qui a décidé de venir au Laos pendant 10 jours, à partir de fin novembre. Ça te dirait de t’incruster sur son voyage ? Comme ça au moins quand je serai occupé avec le resort, bin vous pourrez vous balader de votre côté.
X : mais grave, que voilà une bonne idée qu’elle est bonne. L’idée.
P : je vais vous mailer à tous les deux, vous réglez les détails entre vous. C’est cool !

Échange de mail, dans lequel Pierrot suggère à Stéphanie (donc) de m’envoyer un questionnaire pour vérifier si les longues heures de vol se passeraient sans encombre. Elle oblige (je copie-colle son mail) :

Est-ce que tu aimes les films de gladiateurs ?
Est-ce que tu aimes quand un chien vient se frotter à ta jambe ?

Une fane de Peter Graves, ça présageait plutôt bien 🙂

Les verres de présentation pris le lendemain confirment l’impression : je vais passer 11 jours en compagnie non seulement de mon vieux pote, mais également d’une grande blonde qui aime rigoler et être spontanée. Youpla !
Elle prend les billets le lendemain, et ne reste plus qu’à attendre la fin du mois pour décoller, direction le Laos (via Bangkok). Pendant qu’on lui prend de la musique, des films, du chocolat, du saucisson et des fromages (avec l’aide de la mère de Pierrot), lui nous prépare un petit programme histoire de nous occuper. Ça se présente bien !

Le 12 novembre, c’est mon dernier jour chez Netvibes.

A J-5, la tension est à son comble.

A J-1, on ne tient plus.

Le jour J, bah, euh, on part.

Jour 1

Samedi 28 novembre, 11h30
Rendez-vous au lieu-dit Roissy Charles-de-Gaule, riante contrée connue pour ses bâtiments de stylé néo-carcéral. Après le menues obligations logistiques, nous embarquons dans un rutilant Airbus de la Thai Airways, direction Bangkok. C’est la teuf. On décolle à 13h30. C’est parti pour 13h de vol – je suis blasé, ça ne fait jamais que la 2e fois cette année que je faisle trajet Paris-Bangkok…

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…mais cette fois, avec un passager clandestin : Cheval ! 🙂

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Jour 2

Atterrissage à Bangkok vers 6h du mat’ (heure locale), et vu que nos billets ne sont pas chers, nous avons droit à 6h30 d’attente avant de nous envoler pour le Laos. La ballade dans la zone de transit est rapide, et nous permet de déjeuner comme des rois :

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Une sieste d’1h30 sur les sièges de l’aéroport nous permet de nous recaler un peu plus sur le fuseau horaire, puis c’est l’embarquement.

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Ce fier appareil de Bangkok Airways va nous amener à Luang Prabang, ancienne capitale royale posée sur le Mékong.

13h de vol + 6h30 d’attente + 2h de vol, on arrive enfin, c’est génial !

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Les vacances commencent officiellement… avec le remplissage des formalités administratives : $35 et une photo plus tard, nous avons notre visa. J’ai le nez qui coule depuis une semaine, mais je ne vais pas cocher les cases sur le formulaire de prévention anti-H1N1, hein, ce serait dommage de se voir refuser l’entrée dans le pays…

La minute culturelle : histoire-géo
Alors, le Laos, c’est où, c’est quoi, ça se mange comment ? Le Laos partage ses frontières principalement avec la Thaïlande à l’ouest, et le Vietnam à l’est. Le nord est partagé entre le Myanmar et la Chine, et le sud avec le paisible Cambodge. Remercions Wikimedia Commons pour cette zoulie carte :

Si vous avez du mal à repérer ces pays sur la mappemonde, voici une carte d’ensemble. Comme vous le voyez, la capitale est Vientiane, et Luang Prabang, qui se trouve plus au nord, s’écrit aussi Louangphrabang (le « ph » se prononce « p », tout simplement. Je vous laisse prononcer iPhone…). Mon pote et ami, lui, vit à Muang-La, dans le district d’Oudom Xay (prononcer « saï »), qui se trouve, mettons, 200 kilomètres de route plus au nord, mais il faudrait bien 4-5h pour y arriver. Heureusement, le paysage est superbe… Grand jeu : trouvez Luang Prabang, Oudom Xay et Muang La sur cette carte ! 🙂

A la différence de ses principaux voisins, le Vietnam et surtout la Thaïlande, le Laos n’a pas encore succombé à la tentation du tourisme (ou en tout cas, du « surtourismage », ouais néologisation mon amour), sans doute avant tout par ses infrastructures routières pas vraiment aux normes, et à son paysage très vallonné/montagneux. Et aussi peut-être parce que les Laotiens sont très heureux comme ça… Mais du coup, cela fait du Laos une destination très prisée de ceux qui justement veulent s’écarter des touristes et s’enfoncer dans un univers plus naturel — ce n’est pas pour rien que le pays était à la première place du classement « 53 places to go in 2008 » du New-York Times.

En parcourant un ou deux guides sur place, j’ai voulu vérifier si le Laos pouvait expliquer ses tendances francophiles par sa possible origine siamoise. Les bouquins n’en disaient rien, et même Wikipedia a tendance à dire que Siam, c’est juste l’ancien nom de la Thaïlande. Heureusement, grâce à mon talent sous Photoshop, je peux combiner deux cartes et faire montre de la vérité : le Laos faisait bien partie intégrante du royaume de Siam. Ha !

(en jaune transparent, le royaume de Siam (1238 — 1939) ; en jaune opaque, le Laos d’aujourd’hui)

Comment ça on s’en fout ? Ça a son importance ! Notamment par l’engagement de la France dans les conflits locaux (Diên Biên Phu se situe au Laos les enfants ; 1953 — 1954), par suite de l’existence de l’Indochine (qui englobait le territoire actuel du Laos, du Cambodge et du Vietnam ; 1887 — 1954), qui elle-même fait suite au placement dudit Laos sous protectorat français en 1902/4, entre autres traités destinés à pacifier la zone…

Bref, tout ça pour tenter de s’intéresser à l’Histoire de se pays somme tout sans histoire (haha), et également a expliquer la large communauté française, ainsi que la signalisation routière encore ici et là bilingue Lao/Français – même si l’Anglais prend de la place.

Bon, je vois que ça vous gave, passons…

Et maintenant…
L’aéroport de Luang-Prabang (ci-après LPK), c’est un peu ton aérodrome de village : une piste, un parking, et une bâtiment contenant une seule grande pièce avec des cloisons pour condenser 4 guichets, les files d’attente, le tapis roulant pour les bagages, et la zone de retrouvailles. Ça tranche avec celui de Bangkok, c’est sûr. C’est bien, c’est familial 🙂 A peine entrés dans le bâtiment, on aperçoit donc notre Pierrot international de l’autre côté de la pièce, qui fait coucou et, forcément, pointe sa montre en faisant mine de râler. Bagages récupérés et posés dans son gros véhicule tous-terrains siglé « Muang-La Resort », et en route pour la ville. Il fait beau et chaud (ou l’inverse), j’ai l’air un peu sur-chargé avec mon passe-montagne, « tu nous avais dit de prendre des vêtements chauds, couillon ! »

(à gauche, la piste ; à droite, le parking)

En 15 minutes, nous sommes devant le Mekong Riverside Hotel, où nous passerons la nuit. Posage de bagages, légères ablutions, et on se retrouve juste à côté, au Couleur Café, histoire de déguster notre première bouteille de Beerlao du séjour, et de se poser un peu… Il est 16h. « Alors, comment ça va la vie ? »

Pierrot, c’est mon copain, mon poto — et aussi celui de tout plein de gens à Paris. Une vingtaine de personnes peuvent sincèrement dire que c’est leur meilleur ami, et ne pas se connaître entre elles. Pour ma part, j’ai l’heur et l’avantage de le connaître depuis, boarf, 15/17 ans ? P’tet plus ? Qui compte ? Bref, je le connais bien, et genre je savais que malgré presque 3 ans passés sous le soleil du Laos, il aurait toujours autant le bronzage d’un homard, et ça ça fait plaisir.
Éternel Gentil Organisateur de nos soirées parisiennes, il a rendu orpheline une grosse poignée de groupes de gens, pour venir gérer un resort dans la cambrousse Laotienne, tout ça quasiment sur un coup de tête/défi, et ma foi il y est heureux — même si, forcément, spa pareil, hein : passer de l’hypersocialisation alcoolisée panaméenne au fait de devoir passer par un interprète anglais-lao pour la moindre requête, ça doit faire un choc. Mais il le vit bien, et maintenant en revient même à être gêné par la pourtant faible circulation dans les rue de LPK.

Bref, en bon GO, il ne tarde pas à nous faire faire le tour de la ville, à commencer par un ch’tit temple, pour la mise en bouche. Ici et là sur les bords du fleuve, on peut voir des terrains de pétanque avec ses jours : relique du colonialisme français, il paraît que les joueurs utilisent toujours des locutions françaises, genre « c’est bon », qu’ils ont plutôt un bon niveau, et d’ailleurs la pétanque fait partie des XXVe SEA Games (South-East Asia), les Jeux Olympiques de la région, qui se disputeront justement à Vientiane dans les jours qui suivent. Je découvre d’ailleurs que dans cette discipline, le Laos a remporté 9 médailles, dont 2 en or et 6 en bronze.
Après cette mise en jambe, en route vers le sommet local, où après une marche abrupte, nous découvrons un stūpa et un petit wat, nommmé Tham Phou Xi. On y découvre un panorama sympathique sur cette ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO…

Détail :

Le soleil se couche sur la ville…

…et la soixantaine de touristes venus prendre LA PHOTO du coucher du soleil sur ce point de vue unique dans la ville… Entre les branches d’arbres et les petits malins qui se sont mis sur le rochers devant tout le monde, difficile de faire une photo potable…

On a beau faire des efforts pour attendre ce foutu dodo de soleil…

…ça saoule rapidement, toute cette foule (surtout Pierrot, pour qui en plus ce n’est pas la première fois que le soleil se couche). On les laisse à leur astre, et on descend par l’autre versant, en passant devant quelques statues bouddhistes et même un lieu contenant « la trace de pas de Bouddha ». Chouette. Heureusement d’ailleurs qu’on a Pierrot pour nous expliquer le sens de tout cela…

La nuit tombe, il est temps de parcourir le marché qui s’est mis en place sur la rue en contrebas.

Ce n’est pas complètement innocent : tandis que nous parcourons les travées où des laotiens vendent leurs productions, Pierrot y fait quelques achats a destination de son resort, de son staff ou de lui-même… Nous découvrons pour l’occasion qu’il se débrouille plutôt pas mal en Lao, et le voir négocier avec les enfants suffit à nous convaincre que rien ne remplace la pratique par l’immersion totale.

[vimeo]http://vimeo.com/8782859[/vimeo]

Tiens, paf, quelques mots essentiels (je vous le fait en pseudo-phonétique, hein) :

  • Bonjour : Sabaïdee
  • Ca va ? : Sabaïdee bo ? (pourtant le « bo » exprime la négation. bon)
  • Ca va bien : Sabaïdee (ouais, je sais)
  • Merci : Kop tchaï
  • Merci beaucoup tu m’as limite sauvé ma life mec : Kop tchaï lalaï
  • C’est pas grave / pas de problème / hakuna matata : Bo pénianne
  • Pardon : Koto
  • Fou : Piba (« il est complètement piba, lui ! »)
  • C’est trop cher : PENG !!!!

…et c’est à peu près tout ce qu’on a appris, car Pierrot prenait tout en charge pour nous, et autrement l’anglais/français était suffisamment bien compris par nos interlocuteurs.

Ces quelques achats faits, marchons tranquillement vers le Vaï-Vaï, un restaurant tenu par un français, où nous en croisons d’autres (de français). La communauté française de Luang-Prabang, a vue du nez, ne compte pas plus de 50 âmes — ou en tout cas, c’est ce que nous sommes portés à croire, car nous n’en avons guère rencontré plus, et ils se connaissaient tous entre eux, sortaient aux mêmes endroits, dînaient chez l’un après avoir bu un verre chez l’autre. Very tightly knit. Et tous très cool, avec des tonnes d’histoires récoltées dans leurs anciennes vies ou leurs voyages à travers le monde. Par contre, il ne faut pas leur parler de retourner vivre en France 🙂

Après avoir discuté avec nos nouveaux amis, Pierrot nous amène boire deux dernières bouteilles de Beerlao dans un petit bar local, tenu par des ados laotiens…

…et enfin, vers 23h, dodo : pour la demoiselle et moi, il est encore tôt (-6h), mais demain nous prenons la route !

Allez lire la deuxième partie ! (bientôt)

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Musique offline technologies

Le soundtracking (1) : présentation et exemples

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

Je me suis mis à la musique assez tard, rétrospectivement. Je n’ai commencé à m’y intéresser qu’à l’arrivée du câble sur la télévision familiale, et avec elle MTV (à l’époque où Ray Cokes y sévissait encore). Certains clips m’ont donné envie d’acheter mes premiers albums, et je ne me suis décidé à sauter le pas qu’une fois après avoir récupéré un mini-boombox qui faisait lecteur CD, que j’ai calé devant mon lit. On s’en fout.

Mon premier album acheté a dû être « Jagged Little Pill » d’Alanis Morissette – et par acheté, j’entends « commandé au Club Dial ». Ahem. J’ai dû donc me mettre à la « vraie » musique vers 1995 – soit vers mes 18 ans. Re-ahem.

Enfin, quand ci-dessus je parle de musique, je parle de celle que l’on trouve en CD dans les magasins plus ou moins spécialisés, avec une production, un label, un système de distribution, un classement télévisuel animé par Marc Toesca, et la possibilité de payer pour écouter cette musique dans mon lecteur de K7.

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Parce que même sans toute toutes ces fioritures superflues mais considérées comme essentielles par les musiciens qui veulent réussir, de musique elle-même, j’en ai quasiment toujours eu dans les oreilles, grâce à mon Amiga 500 (puis 1200) et au merveilleux monde de la scène démo. Là où certains mettaient une cassette audio pendant qu’ils bossaient leurs maths, moi je mettais un jeu ou une démo pour écouter leur musique… Aaaah, l’intro de Turrican II, le musicdisk Jesterday par Sanity, l’intro d’Epic, la démo Enigma par Phenomena… Good times… *larme à l’oeil*

Certains pourront dire que ce n’est pas là de la « vraie musique », mais pour moi c’est surtout pour simplifier la différence d’avec la musique de jeux vidéos ou de démos… Quelle que soit la provenance, c’est de la musique, tout simplement : que ce soit du Mozart, du Britney ou du chiptune de C64, ça reste un morceau sur lequel quelqu’un a posé sa créativité. L’outil ne change rien : si on doit dire que la musique faite par ordinateur n’est pas de la « vraie musique », alors à partir de quel outil commence la fausse musique ? La guitare électrique (1930) ? Les ondes Martenot (1928) ? Le Vocoder (1930) ? Le Mellotron (1960) ? La platine vinyle (1946) ? Le magnétophone (1935) ? Conneries. Même générée par des algorithmes, pour moi la musique est, point barre.

Je prendrai sans doute un jour le temps d’écrire un truc sur mon expérience de la démoscène (car ça n’intéresse personne, donc IL FAUT que j’écrive là-dessus), mais il suffit de dire que la musique que j’aimais pendant mes tendres années, était faite et jouée sur ordinateur, par des milliers de compositeurs inconnus, pour la plupart amateurs et bénévoles, avec l’espoir de se faire embaucher dans une boite de jeux vidéos.

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Loin des Hendrix et autres Clapton, mes stars de l’époque portaient des noms qui font rêver et voyager, comme Walkman, Jester, Moby (non, pas celui-là, l’autre), Groo, Dizzy (non, pas Gilespie, un autre), Chris Hülsbeck ou Jogeir Liljedahl (dont je peux encore écrire le nom sans réfléchir). Les tubes qui tournaient en boucle sur mon Amiga (ou dont je sifflais la mélodie en me rendant à l’école) avaient pour titres « Klisje Paa Klisje », « More Than Music », « Face Another Day », « Coltris », « Oolah », « Wizardry »…

Walkman : Klisje Paa Klisje (qui signifie « pas à pas ») – 13 min 21 s
Du soft-rock à base de piano.

Moby : More Than Music – 21 min 59 s
Toutes les facettes du rock ! (attention, ce n’est pas « le » Moby)

Jogeir Liljedahl : Face Another Day (qui a eu droit à sa propre démo) – 22 min 11 s
Ambiance synthé new-age pour ce long titre.

Jester : Wizardry (l’un des titres du musicdisk Jesterday par Sanity) – 5 min 21 s
Jester était plutôt habitué à la musique boum-boum, là c’est plus, euh, péruvien 🙂

Dizzy : Coltris – 4 min 59 s
Quand un jazzman se lance dans la composition sur ordinateur, ça donne quelque chose de très original.

Groo : Oolah (tirée de la démo Stars) – 6 min 20 s
Grosse ambiance sombre et basse slappée.

(notez que c’est le seul titre de ma sélection à utiliser plus de 4 voix – en l’occurrence, 16)

(pour les connaisseurs : non, je n’ai pas mis Heatbeat, je n’ai jamais vraiment trop accroché avec ses modules…)

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Je vous assure, j’ai dû rendre mes parents fou à forcer d’écouter cette « musique électronique » pendant des heures — sans compter celles passées à simplement regarder les notes et leurs effets défiler devant mes yeux, juste pour voir à quel point certains pouvaient exploiter 4 voix — et contourner les limites du format…

A écouter des musiques instrumentales longues de plus de 5 minutes, avec moult sous-parties, pas étonnant qu’aujourd’hui je suis un tel aficionado du post-rock…

Et d’ailleurs, j’écoutais même sans le savoir du Hendrix et du Clapton. Je veux dire, il m’a bien fallu une dizaine d’années avant de savoir que Hideaway Blues et Killing Floor étaient de vraies chansons, rendues populaires par Stevie Ray Vaughan ou Jimi Hendrix — pas seulement de putain de bons modules !

Chorus & Sid : Hideaway – 2 min 11 s

Chorus & Sid : Killing Floor

Stevie Ray Vaughan and Double Trouble : Hide Away

Jimi Hendrix : Killing Floor

J’avais par contre plus de doute pour les titres les plus rock de HitHansen, mais sans chercher à trouver l’origine. Ici encore, il m’a fallu plusieurs années, et même la puissance de l’Interweb, pour découvrir l’infâme vérité…

HitHansen : Electric Church

Joe South/Deep Purple/Kula Shaker : Hush (pour une partie)

HitHansen : Experienced(x)

Jimi Hendrix : In From The Storm

Gn ? Modules ?

Mais revenons aux faits. Les premiers modules tenaient dans un fichier de moins de 100 Ko, préfixé de l’extension « mod. », comme « mod.kisjepaaklisje ». Ce préfixe (aujourd’hui devenu une extension normale .mod), c’est la marque du format MOD, qui décrit un module. Un module, c’est un fichier créé à l’aide d’un soundtracker. Faire de la musique avec un soundtracker, c’est ce dont j’ai envie de parler ce soir…

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Pourquoi ? Simple : je suis dans une phase nostalgique ; il y a une grosse semaine, je me suis pris d’envie de me réécouter quelques bon vieux modules. J’ai téléchargé le tracker OpenMPT (port open-source de ModPlug Tracker), et une poignée de fichiers : MOD.klisje paa klisje.lng (Walkman), drink_my_pain_away.mod (Moby), more_than_music-1.mod et more_than_music-2.mod (Moby encore), my_bass_is_crying.mod (Moby toujours), et enfin MOD.Face Another Day (Jogeir). Puis je ressortit mon exemplaire de Mods Anthology Volume 1…

Good times. Je me devais de vous en parler, ne serait-ce que pour montrer que cet art est LOIN d’être oublié, ou même mineur…

Et vu que j’ai déjà commencé à m’étaler sur plus de 1000 mots, je vais couper ici et publierai la 2e partie quand elle sera finie. Je pense que j’aurai fait le tour du sujet au bout de 5 parties. A voir…

Exemples

En attendant cette seconde partie, quelques autres de mes morceaux préférés, qui remplissaient ma chambre de sons merveilleux longtemps avant que je ne songe à acheter un CD…

A tout seigneur tout honneur, quelques modules de Karsten Obarski, créateur du format : Amegas, Bluesong et Pretend (passer d’un .mod à 44 Ko à un mp3 de 1,50 Mo, ça fait mal 🙂 )

Amegas – 4 min 21 s
Probablement l’un des premiers modules créés sur Soundtracker.

Bluesong – 3 min 58 s
Plus calme, et boucle parfaitement bien.

Pretend – 48 secondes
Petit morceaux sans prétention, mais avec une jolie mélodie.

4-mat : L-F-F – 2 min 43 s.
Un bon exemple de chiptune, que l’on retrouve dans de nombreuses cracktros. J’adoooore ce morceau, les instruments sont très blip-blip mais la mélodie est top.

Chrylian : Sonate to Her – 6 min 24 s
Pour moi un morceau aussi bon que Kisje Paa Klisje, dont je parlais avant. Piano, multiples parties, nombreuses ambiances — et par un français cette fois 🙂

Moby : Drink my Pain Away, Elekfunk! et Livin’ Insanity (tirées de « Arte » par Sanity), et Raging Fire.
(non, c’est un autre Moby que celui connu de toutes et tous)

Drink My Pain Away – 4 min 29 s
Clairement un soir où ce bassiste était triste…

Elekfunk! – 3 min 21 s
Preuve que l’on peut faire groover avec des samples !

Livin’ Insanity – 3 min 06 s
Deuxème exemple de guitare samplée bien utilisée.

Raging Fire – 1 min 04 s
Court mais efficace !

Audiomonster : Alcoholic Score et Melonmania (main tune et outro tune de la démo « S.O.S. » de Melon Dezign)

Alcoholic Score – 4 min 50
Un autre champion du groove en module !

Melonmania – 2 min 46 s
Ambiance plus feutrée et guitare au lointain.

Romeo Knight : Boesendorfer PSS  – 3 min 17
Final de la démo « Wicked Sensation » de TRSI.
Du piano de bout en bout, à je ne sais combien de mains 🙂

Walkman : TJA – 9 min 35
Enfin, retour à l’auteur de Klisje Paa Klisje, pour un autre trip, plus dark.

Rendez-vous dans un prochain article, pour partir aux origines du soundtracking et des machines qui font du bruit ! 🙂