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Pink Martini à la salle Pleyel

Temps de lecture / Reading time : 2 minutes.

J’ai découvert Pink Martini grâce à mon grand frère, et leur album « Sympathique » qui a été la bande sonore des vacances de l’été 1999 (je crois – en tout cas, l’année de sa sortie en France). Tant de gens autour de nous ont dansé aux rythmes de cet album, que nous nous plaisons à croire que, finalement, c’est mon frère qui à aidé Pink Martini a gagner sa popularité en France.

Ils ont ensuite sorti un second album, « Hang on little tomato », qui s’il conserve le charme du premier, n’arrive pas à recréer cette ambiance de ‘Sympathique ». Nonobstant, on se plaît à se plonger dans ses mélodies, et apprécier la musicalité qui s’en dégage.

C’est dans l’espoir de les redécouvrir que nous avons pris nos places pour leur concert à la salle Pleyel, au demeurant une petite salle charmante et familliale, qui a su rester simple par l’usage de couleurs chaudes :

La salle Pleyel

Il fallait bien ça pour accueillir non seulement le groupe en entier (quelques 13 membres à eux seuls), ainsi que l’Orchestre National d’Île-de-France (92 musiciens de tous poils).

Donc, pour les connaisseurs, imaginez Pink Martini jouant accompagné d’un orchestre symphonique, dans la salle Pleyel. Même là vous n’êtes pas à la moitié de ce que nous avons ressenti pendant cette prestation.

On peut apprécier Pink Martini pour son apport de latinosité dans nos journées autrement mornes, mais c’est vraiment sur scène que l’on s’aperçoit de la grande qualité de ce groupe.

Bon, déjà, il y a China Forbes et Thomas Lauderdale, respectivement chanteuse et pianiste, le coeur du groupe. La voix envoûtante de Fobres n’a d’égale que la virtuosité de Lauderdale au clavier.

Mais le reste n’est pas en reste : tous déchirent leurs génitrices en matière de virtuosité. Le grand à cheveux blancs qui fait du tam-tam dans son coin au début ? Il déchire à la batterie. Le trompetiste et le tromboniste dans leurs coins. Ils déchirent. Les cordes prostrées ? Elles déchirent. Le morne bassiste, le choriste inutile, le guitariste caché ? Ils déchirent. Tous. Sans exceptions, et surtout sans frime aucune : ils ne partagent que sourire entre eux, et humilité face à la salle et ses applaudissements, que jamais ils ne viendront soliciter mais qui seront toujours largement mérités.

Alors, Pink Martini fait pas mal de reprises, souvent à sa sauce. Thomas Lauderdale se lève régulièrement de son piano pour nous parler de la chanson à venir, dans un français très correct mais cherchant auprès de Forbes et des autres une traduction qu’il croit hésitante.

Thomas Lauderdale explique la chanson à venir

Il ne manque pas de nous faire rire, par exemple quand il parle avec passion de « Que Sera Sera », dont il trouve l’original trop « skippy », dit-il en faisant des petits sauts, et dont il a voulu faire une version plus… « mysterioso » :


Pink Martini – Que Sera Sera

Le reste se passe sans encombre, emportés par la voix et les gestes de China Forbes, et la centaine de musiciens face à nous.

China Forbes in the zone

China Forbes says goodbye


Pink Martini – Donde estas, Yolanda ?


Pink Martini – Andalucia

Malgré la salle un poil guindée (on me souffle d’ailleurs que Lauderdale n’a pas utilisé un piano Pleyel) et les différences d’âges dans l’assistance (jeunes, vieux, bobos, familles avec enfants…), le groupe fera un rappel prévu, et un autre imprévu mais tout aussi prenant que le reste du concert. Prestation sans faille d’un groupe qui croit petit, et qui se révèle non pas grand, mais immense.

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Se faire un nom par la musique (et vice versa)

Temps de lecture / Reading time : 4 minutes.

[attention, post où je tape un peu sur tout ce qui passe à portée de la main. n’y voyez pas de l’aigreur, juste une envie de ventiler large et à tout vent. oui, façon puzzle, aux quatre coins de paris, tout ça…]

Lundi soir, nous regardons du coin de l’oeil la seconde partie du Grand Journal de Canal+ tout en vaquant à nos occupations, de manière assez distraite : la complaisance récurrente envers des invités aussi peu intéressants que récurrents, ajoutée au manque cruel de profondeur des interviews et chroniques, font que seul la fin de l’émission (à savoir, le Petit Journal People, le SAV d’Omar et Fred et à la limite la boite à question – mais surtout le Petit Journal, il faut bien le dire) nous empêche de zapper en quête de fond sonore plus captivant.

Invités de ce lundi 26 mars : François Berléand (vous DEVEZ voir « Le convoyeur« ) et François-Xavier Demaison (vous DEVEZ voir… euh… non, je ne le connais pas en fait). Invités musicaux : « Ultra Orange & Emmanuelle« . Et c’est là que le bât blesse. Grâve.

Le groupe joue, et de découvrir qu’en fait d’Emmanuelle, il s’agit d’Emmanuele Seigner en blonde platine, entourée d’un groupe pour le moins bateau. Ils nous jouent une chanson bateau (« Sing Sing », a priori – le single, quoi), chantée dans un anglais de karaoké et avec un minimum d’accords (à vue de nez, Am-C).

Évidemment, les moutons hurleront au génie en référençant le Velvet, que cet ersatz même pas underground tente de plagier éhontément (jusque dans le nom, référence a priori évidente à un autre album, ce n’est pas la modestie qui les étouffe, d’un côté comme de l’autre du &, estimons-nous heureux s’ils ne mettent pas un dessin de pomme sur leur pochette). Inspirée par la réussite apparente de Juliette Lewis, reconvertie avec ses Licks ? Apparemment pas. Après la prestation (clichée au possible, entre la guitariste qui tente de faire un larsen devant son ampli pendant toute la chanson, et le gratteux qui ici pète une corde à force de bourriner ses deux accords, ou là joue en posant son dos contre celui de la chanteuse choriste célébrité, arrive l’interview. Extrait [je paraphrase, vous m’excuserez de ne pas avoir enregistré la chose] :

Denisot : Qu’est-ce qui a été le déclic, pour vous lancer dans la chanson ?
Seigner : Oh, ben c’est la rencontre avec les musiciens [ah ? oh…], et puis surtout c’est depuis que j’ai appris à chanter.

Cette dernière phrase bien faillit nous faire recracher le contenu de nos verres. Si la Seigner sait chanter (ne serait-ce qu’en français, hein, j’ai bien compris que pour elle chanter en anglais relevait de l’effort labial, donc bon), alors je suis le producteur de l’album d’Adrienne Pauly (pitié non).

Bon, on se retrouve dans un cas malheureusement de plus en plus courant de célébrités qui se disent « Paris Hilton l’a fait, pourquoi pas moi ? », soit. Mais là où Carla Bruni, aussi lassante peut-elle être aujourd’hui, a un timbre de voix particulier en plus que de savoir jouer de la guitare, avec la Manue, c’est pas en s’entourant d’une bande de branleurs qu’on fait du rock’n’roll.

Mais bon, les stars veulent se diversifier, soit : Lou Doillon (vous DEVEZ éviter de voir « Blanche« , une merde sans nom qui m’a fait quitter la salle pour la première fois depuis longtemps – merci regrettée carte UGC), « fille de » ², se met bien à nous lire des lettres au théâtre sans qu’on le lui demande, ou encore une fois dans la même émission (décidément), Claire Chazal qui s’est dit qu’on voulait venir la voir au théâtre, je vous le donne dans le mille, lire une lettre. I see déjà vu.

Bref, donc, Emma se la joue rock star, tant mieux pour elle, y’en a plein qui voudraient faire pareil et elle le fait, more power to her. Mais n’est pas célèbre qui veut. Tandis que des dizaines de groupes talentueux attendent qu’on leur prête oreille sur les diverses scènes de France et de Navarre, d’autres se font mettre leur CV en haut de la pile rien qu’n déclinant leur état-civil, brûlant potentiellement un budget qui aura pu être alloué à plus intéressant, ou même ne serait-ce que plus écoutable. C’est sûr, ça se vendra mieux qu’un album de Yann Caillasse, mais mis à part se faire plaisir pour la chanteuse, ça n’apporte rien à l’environnement sonore.

Preuve supplémentaire, donc, qu’en ce bas monde le carnet d’adresse passe avant le talent. Ça se retrouve même chez les jeunes : prenons les deux récents premiers albums issus de la « nouvelle scène rock française parisienne », je parle bien sûr des Naast et des Plasticines. Les premiers sont une bande de petits rigolos qui, parce qu’ils ont vu un concert de Libertines et que leurs parents ont des vinyles des Pistols, se font offrir des basses Rickenbacker et des Telecaster ’52 US Vintage à Noël pour n’en faire guère plus que de la gentille soupette. Mais bon, ça aide d’avoir un chanteur fils de rédacteur musical (la couverture de Rock’n’Folk, anyone?), des bonnes fées ayant pour noms Manoeuvre ou Eudeline (Rock’n’Folk encore, m’enfin après avoir pris Virginie Despentes en intervieweuse, on n’était plus à une faute de goût près, hein), et le carnet d’adresse qui va avec. Donc paf, contrat, album, passage à Taratata, tout le toutim.
Pour les Plasticines, ça suit le même chemin, car rencontre avec les Naast à ce même concert des Libertines, on suppose. Si elles ont encore moins de talent que leurs comparses à peine pubères, elles compensent par le fait que ce sont des filles, et qu’elles sont (depuis peu) majeures (les deux compensation sont liées). Donc, contrat, album, et on verra pour Taratata, Nagui a un minimum d’éthique encore…

Bref, pourquoi une telle désuétude musicale ? Pourquoi se retrouve-t-on avec des groupes comme UO&M, dont on se fout, dans une émission pleine d’auto-suffisance, certes, mais en prime time bordel ? Est-ce lié au manque de prise de risque de la chroniqueuse musique de cette émission, dont la profondeur des chroniques n’a d’égal que le peu d’intérêt des questions posées par l’autre chroniqueuse de l’émission (la rescaptée de Fogiel), qui elle semble véritablement se donner du mal chaque jour pour trouver les questions les plus bateau qui soient, ou le cas échéant un jeu ayant le rapport le plus ténu possible avec l’invité (je vous avais dit qu’on ne survolait cette émission que dans l’attente des trois dernières rubriques) ? Je ne sais pas. Où est passé Stéphane Saunier quand on a besoin de lui ?

Toujours est-il qu’Edouard n’a pas été pris à la Nouvelle Star, et ça ça suxx.

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Passage au festival des Inrocks

Temps de lecture / Reading time : 7 minutes.

[cet article se rapporte à la soirée du 12 novembre 2006. Rédigé depuis longtemps, mais en attente que je me bouge pour mettre les photos et surtout les vidéos en ligne. Voici le tout. Pfiou, on va pouvoir passer à autre chose]

Vous le savez, les concerts, c’est ma grande passion. Plus encore que les courses, oui. Surtout à Casino le samedi, car franchement ils n’ont pas mieux à foutre les vieux que de venir faire leurs courses le samedi après-midi alors que c’est déjà suffisamment blindé de monde sans qu’on rajoute du grabataire à moustache (sans discernement de sexe aucun) et déambulateur ? Hein ?

Mais je m’égare.

Les courses, donc. Non, les concerts. Oui, voilà.

Il était écrit que le dimanche 12 novembre 2006, je ne ferai pas de crêpes. C’est comme ça, ça arrive, c’est rare mais il faut bien déroger à une règle de temps à autre. Me voilà donc à remplacer une remplaçante, et me retrouver à 17h face à la Cigale (Paris, France), pour un concert qui promettait de la pipelette et du jarvis : bienvenue à l’édition 2006 du festival des Inrocks.

Notons pour l’anecdote que nous étions devant l’entrée de la Boule Noire (petite salle super-voisine de La Cigale, pour les bouseux provinciaux), ce qui nous permet de nous faire manu militari écarter par un service d’ordre pour faire passer Sean Lennon, « fils de » mais second de l’appellation, frusqué comme un pimp de beaux quartiers. Alors Sean, pour info, tu n’as pas été très poli, surtout que tu es passé à 25 centimètres de jeunes filles qui ont eu la gentillesse de rester aussi longtemps que possible lors de ton concert pluvieux au festival des Eurockéennes, alors que tu chialais Yoko Ono pour que les gens ne partent pas malgré le temps, pourri, et les chansons, restons objectifs mais polis. Bref, Sean, ingrat, va. Fi.

Nous finissons par entrer et nous installer au premier étage – nos vieux os ne nous permettent plus la folie de la fosse, et j’ai pas payé pour me faire transpirer dessus. On se rend rapidement compte que nous sommes entourés d’une foule particulièrement bigarrée et rock’n’roll : entre les pou-pouffes habillées 100% Pipettes-like, les fashion victimes qui en sont restées à l’ère Strokes (mèche graissée, badges monosyllabiques et Converse aux pieds- sales, les Converses), et plus simplement les gens fous dans leurs corps qui lisent Libé entre deux concerts, nous nous sentons tout à fait pas au bon endroit pour kiffer la vibe, bébé. Qu’à cela ne tienne.

18h45 et ça commence avec Tapes’n’Tapes. Petit groupe américain qui fait du rock sans prétention. C’est assez carré mais autant que je me souvienne, rien de bien inventif. Ca permet néanmoins de déjà apprécier les éclairages. Notons qu’ils sont passés chez la Blogothèque, ce qui ne peut que les rendre plus sympathiques à mon goût.

Arman Mélies suit. A sa droite (notre gauche, donc), un batteur, à sa gauche (…), trois cuivres (et leurs souffleurs respectifs. Lui, au milieu, guitare sèche à la main. En gros la plupart des titres qu’il joue suivent la recette suivante : il lance une ligne sur sa gratte, enregistre la boucle dans son sampler, en rajoute une autre, une autre, une autre, entrent les cuivres et/ou la batterie et ou le chant. Les plus casses-couilles diront que ça sent la resucée des récents succès de KT Tunstall ou, plus proche de nous, Anaïs (et pour les gens qui ont une culture musicale qui dépasse celle d’un disk-jokey de Ouï FM, les Beatles ou Pink Floyd), mais je les emmerde grassement car notre Méliès crée une ambiance très atmosphérique, relevée par l’ajout des cuivres, le tout avec une grande délicatesse et mélancolie, bref de quoi m’attirer, forcémently.

Je vous le dis tout de go, Arman Méliès est ma découverte/coup de coeur/putain c’est chanmé de ce dimanche soir, et si quelqu’un a un enregistrement de cette soirée, je suis preneur – j’ai écouté les sons qu’il met à disposition sur Internet, mais il ne semble pas y avoir le combo batterie/cuivres que nous avons eu ce soir.

Du coup, on va se renseigner un brin, hein : ancien chanteur d’eNola, dont je dois bien avoir n’avoir entendu que le nom. Album : Les Tortures Volontaires. Achetez, c’t’un p’tit gars bien, mais ne prenez pas mes écrits pour argent comptant, son site propose une radio où vous pouvez avoir une idée de ses idées. La texture des sons est malgré moins imposante sur galette qu’en concert, donc si quelqu’un dispose d’un enregistrement potable de sa prestation, je lui en serai gré. Et pas de marbre.

Subjugué que je fus, je n’ai même pas pensé à filmer une seule chanson, vous devrez me faire confiance.

Le suivant sera Plan B, et il met les points sur les i d’entrée de jeu. Set de batterie installé et guitare acoustique posée sur le côté, il entre sur la scène proclamant d’un air de white nigger « Yeah, now it’s my time, so you got me, so fuck you cunts ! » Cute. Rapper briton, donc, il s’accompagne régulièrement de sa guitare, qu’il violente sans médiator, ou son batteur s’occupe de lancer des samples – notamment l’intro piano du Pyramid Song de Radiohead. Guère de chance de rallier la foule à sa cause vu qu’elle est déjà tout acquise aux Pipettes, à Jarvis ou à Libé, mais l’effort mérite quelques bons points, notamment quand il laisse de côté son rap et ses frappés pour chanter (!) une chanson (!!) avec des pitis arpèges sur sa gratte. Et c’est ‘rôlement bien didon, dans ce cas là. Le reste, sinon, boaf : petit blanc que rappe, avec un black faisant deux fois sa taille derrière.

Ah, si, tiens, oui, il a piqué un sample à Radiohead. JEU CONCOURS : saurez-vous reconnaître le sample ?


Inrocks 2006 – Plan B

Tranche de vie : après deux bières à jeun (moi, pas les bières), il est de temps de rejoindre la queue devant les toilettes. Je suis triste, comme d’habitude, face à celle trois fois plus longue/lente des filles, mébon, pas de sentiment. J’entends au loin une petite voix : le temps de me laver les mains, j’arrive sur le côté de la scène, où une jeune damoiselle chante tout sourire pour le public, debout devant le rideau fermé et armée de sa grosse guitare classique que t’as mal aux doigts pour elle. C’est gentillet, et surtout elle ne fait que sourire et remercier, ce qui m’a foi fait plaisir vu le nombre de gens qui tirent la tronche sur scène le plus souvent.
De retour à ma place, on m’explique qu’il s’agit de Babet, violoniste/chanteuse de Dionysos – ça explique le sourire, que j’avais déjà repéré sur les photos de concert de ce groupe. Pourquoi les artistes heureux d’être sur scène devraient-ils être aussi rares que les mannequins affichant leur amusement à défiler ? Bah.
Elle se lance en solo donc, et les complots fusent, notamment qu’avec Mathieu occupé à écrire pour sa femme chocolat, cette affirmation personnelle de la part de Babet n’est pas plus mal. Nonobstant, je n’ai quasiment rien entendu d’elle ce soir. Tant pis.

Mais viennent les têtes d’affiche n°2 de ce soir, The Pipettes ! Précisons que les Pipettes sont la raison première de ma présence ici, car en bonnes fans de musique kifédubien, ma douce et ses comparses ne voyaient vraiment qu’elles comme intérêt ce soir – et admettons que vu ce qui a précédé, elles étaient au 2/3 dans le vrai. Ma présence avait donc pour cause les Pipettes (depuis que je me suis rendu compte que je connaissais par coeur certaines chansons de Chicago, je n’ai plus peur pour mon hétérosexualité), mais également Jarvis Cocker, qui viendra après. Mais là, donc, Pipettes it is.

J’étais limite déçu en parcourant la salle du regard de constater le peu de Pipettes diehards s’y trouvant : pas une grosse propension de robes « polka dots », de coupes sixties et de collants noirs. Soit, il est admis que le public était un poil intello.
Les trois Pipettes (et leurs Cassettes, donc, parmi lesquels le guitariste et cerveau du concept Pipettes, mais qui ne s’affiche jamais) nous donnent un spectacle très bien réglé et mélodieux, au point que les interventions entre les chansons peuvent sembler tout aussi préparer, si ce n’est certains moments où elles racontent de grosses conneries ou se marrent entre filles.
Tout comme l’album, c’est très sympa à écouter, très dansable, mais également à regarder – je laisse la parole à ma chérie qui m’a laissé entendre qu’il fallait avoir de sacrées gambettes pour, comme le fait Gwenno Pipette ce soir (en gros, la fausse blonde), oser porter ce qu’elle porte (je ne saurais vous donner le nom exact, n’étant pas une fille). Cela se confirme quand on farfouille un peu, et que l’on découvre qu’elle faisait partie des danseurs de Lord Of The Dance, entre autres grosses productions, ce qui aide à garder les jambes aussi galbées que celles de Madonna.

Bref, une prestation agréable 😉

Et vu que c’est rigolo de les voir agiter les bras et tourner sur elles-mêmes, j’ai mittraillé (après tout, elles étaient la raison première de ma présence ici, il me fallait ramener des preuves) :


Inrocks 2006 – The Pipettes


Inrocks 2006 – The Pipettes


Inrocks 2006 – The Pipettes


Inrocks 2006 – The Pipettes


Inrocks 2006 – The Pipettes

C’est Jarvis Cocker la tête d’affiche ce soir. Tout le monde le connaît comme chanteur et parolier de Pulp – probablement le seul parolier briton actuel à pouvoir tenir la dragée haute à Neil Hannon – mais je dis ça uniquement parce que Nick Cave est australien d’origine, et Nick Drake est mort. Charmant petit groupe, Pulp. Non, je déconne, ils déchiraient pas mal, j’en veux pour témoignage This is Hardcore, excellente chanson et vidéo, sortant Pulp de la britpop mourante avec panache (tout comme Blur s’en était sortit avec l’également superbe combo chanson/vidéo de Bettlebum, je mets trop des parenthèses si j’veux), vidéo que d’ailleurs je balance ici pour la bonne bouche, point.


Pulp – This Is Hardcore

Et puis Beetlebum, parce que la chanson, la vidéo et l’album déchirent leurs races mutuelles et consécutives. Et pour le plaisir, aussi, oui. Ne vous fiez pas au regard torve de Damon Albarn ci-dessous, cliquez : il s’agit d’une des raisons pour lesquelles Blur a survécut à la Britpop, et pas Oasis.

Jarvis, donc, se ramène avec un nouvel album, dont je n’ai rien entendu, donc découverte totale, ce sera cool. Mon grand frère Cédric m’avait une fois raconté avec été invité à un concert (privé ?) de Pulp lors de leurs années de gloires, et avoir été surpris par le nombre de fans habillés comme notre ami Jarvis. De toute évidence, ce ne sera pas plus le cas ici que pour les polka-dots dresses en hommage aux Pipettes, la jeunesse n’est plus ce qu’elle fut, ma bonne dame, la faute à tous ces satellites.
Om en étais-je, déjà ? Ah, oui, la prestation de Jarvis. En un mot : bourrine. C’est assez amusant de voir cela et de comparer avec Pulp, mais Jarvis Cocker fait maintenant du rrrrrock, en témoigne son batteur chevelu qui manque totalement de finesse et de subtilité, mais bon.

Donc bon, j’ai apprécié Jarvis pour sa finesse, ici point – si ce n’est peut-être dans les textes sans doute, mais ici rien d’audible :


Inrocks 2006 – Jarvis Cocker

Trop bruyant (et plus assez de place sur la carte mémoire), je me suis limité aux photos…




Déçu par Jarvis. Plan B et Tapes’n’Tapes pas vraiment passionnants. Babet manquée. Arman Méliès et Pipettes, bonnes pioches. Soirée concert : ça n’a pas de prix.

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Explosions in the Sky au Trabendo

Temps de lecture / Reading time : < 1 minute.

[cet article fait référence à la soirée du mardi 27 février]

On approche vraisemblablement de la fin du set – je ne crois pas qu’ils dépassent l’heure de musique -, set que j’ai passé à surexploiter la batterie et la carte mémoire de l’appareil photo de ma demoiselle, en prenant des photos et des vidéos. Les souvenirs chez moi sont majoritairement numériques, donc je me dois de filmer ce concert.

Quel bonheur. Quelle intensité. Quelle manque flagrant et désolant de jeu de lumière. Quel groupe.

Explosions in the Sky, qui fait passer les autres post-rockeux pour des générateurs d’ennui, nous fait une belle démonstration. Couilles techniques et faibles éclairages n’ont pas pour autant mis en l’air leur capaciter à nous émouvoir, à nous faire bouger, à nous faire fermer les yeux pour mieux entendre les notes les plus hautes ou subir les vibrations des plus basses.

Il me reste 12 minutes d’espace disque, l’indicateur de batterie est rouge. Le guitariste du centre entame un ligne mono-note reconnaissable entre mille. Celui de droite frappe sur les cordes de sa guitare, une fois, deux fois. Bordel, petite batterie, tu as intérêt à tenir : s’il y a bien un titre ce soir que je voulais enregistrer, s’il y a bien une vidéo pour laquelle tu es sortie d’une usine asiatique, c’est celle-là. Il frappe sur ses cordes une troisième fois. Je n’ai pas le temps d’effacer la vidéo d’avant pour faire de la place, pas le temps, ça va commencer, il va frapper une quatrième fois.

Clic.


EITS – The Only Moment We Were Alone

[à suivre, peut-être]

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Taratata #190

Temps de lecture / Reading time : 6 minutes.

Zappouille freeboxien ce vendredi 3 novembre, on tombe sur l’émission Taratata sur France 4. J’arrête là la séance, car 1) même si les interviews de Nagui sont reloutes, j’aime bien la musique live, et 2) je crois savoir que Pierre Guimard passe dans l’émission. Bref, on regarde. Le fait de voir Raphaël en itw nous fait un peu grincer des dents, mais finalement il a l’air gentil et je le crois proche de Pierre, ce dernier ayant fait les premières parties de la tournée estivale de cet avant-dernier ; ça augure donc de la suite.

La suite, justement, c’est un duo Raphael / chanteur de Razorlight sur « Five Years » de Bowie, bon. Le mec de Razorlight ne joue pas d’un instrument donc il en fait un peu trop niveau gestuelle et vocalise, mais pourquoi pas. Viens ensuite Sandi Thom, qui semble tout droit issue d’une communauté hippie mais nous donne une version amusante du « Crazy » de Gnarls Barkley. Reste à savoir si cela démontre que la chanson est effectivement intéressante musicalement/textuellement, ou s’il s’agit simplement d’un syndrome équivalent à celui qui a donné à l’époque diverses reprises du « Baby One More Time » de Britney Spears, notamment par Travis, ou aux Etats-Unis le « Since U Be Gone » de Kelly Clarkson par Ted Leo – reprendre à la guitare une chanson ultra-populaire pour se donner un côté rebelle rigolo tout en s’assurant les faveurs du public.

Bref, bref, l’émission se déroule sans réelle découverte fracassante, et tire vers sa fin. Nagui annonce l’arrivée d’une nouvelle artiste, qui jouera après qu’on aura fait son interview, pour déroger, dit-il, aux régles établies de l’émission. Pierre Guimard, enfin ? Non, Adrienne Pauly, qui arrive, donc.

Bon, le style d’interview de Nagui n’est pas le meilleur du monde, mais je crois que ce n’est pas peu de le dire que la demoiselle Pauly a foiré son introduction en quelques minutes – en tout cas en ce qui nous concerne. Résumons. Après quelques questions où Nagui tentait vainement de tirer de l’invitée autre chose que des « euh », des « ouais » et des démonstrations de blocage mental (ou point de pousser Nagui à justifier le manque d’intérêt des réponses, « tout concorde », ça donne envie), elle est ensuite enjointe à rejoindre son groupe pour chanter sa chanson, « J’veux un mec ». Celle-ci se révèle on ne peut plus banale dans la composition, et les paroles sont principalement constituées, semble-t-il, de « j’veux un mec », « j’en ai rien à foutre » et « embrasse-moi ou je meurs ». Diantre, une chanteuse à texte, donc [ironie power].

On avait appris dans l’interview que c’est une fille à papa + fille à maman + soeur à frangin, donc sans surprise on retrouve débauche de moyens pour soutenir son jeu scènique : guitariste, batteur, basse, ok, mais également clavier multi-équipé, et trois choristes (dont un Dino-lookalike) dont le seul rôle semble être de faire « ouh » sur les temps.

Hop, la vidéo de la chanson sur DailyMotion.

– Mais, attend, je crois reconnaître… merde, cameraman, filme le gratteux bordel… Putain mais oui c’est Yarol !
– Yarol ? Kissé ?
– Le guitariste de FFF ! Qu’est-ce qu’il fout là ?
– Il a quitté FFF p’tet ?
– Possible, mais il a aussi toujours eu des projets à côté, genre Mud. Mais là, quoi merde…
– P’tet qu’il lui a écrit des chansons, c’est courant…
– Moui, ou produit l’album. Ou plus simplement, p’tet que c’est son mec. Mph.

Chanson assez plate, jusqu’à ce qu’elle devienne hystérique vers la fin, beuglant « un mec, ouais le mec », au grand plaisir de ces choristes sûrement grassement rémunérés, pour finalement s’effondrer à la fin. Bref, du mauvais Rita à leurs débuts, ce qui n’est pas vraiment un compliment – mort aux années 80.

Donc, après renseignement, il semble que la demoiselle ait effectivement eu plus d’un fée penchée sur son berceau musical : Camille Bazbaz, Yarol Poupaud, Michael Garçon (clavier des AS Dragon)… « Depuis deux ans, Adrienne et sa bande enflamment les scènes parisiennes », merde, et on ne m’avait rien dit ?

Bref, un petit post inutile pour dire merci à Adrienne : si elle nous a bien consterné par le vide sidéral de ses réponses, elle nous a aussi fait bien rire, et ça, ça n’a pas de prix. Et avec 20 films sous la ceinture, on ne peut pas lui filer l’excuse du trac de la première télé.

Tiens, hop, à la priceless-style :
– Faire partie d’une famille d’artistes : priceless
– Tourner dans des films de grand réalisateurs : priceless
– S’entourer des meilleurs pour son premier album : priceless
– Réussir à passer pour une conne gentille fille à Taratata : PRICELESS

Après la pub, ma retranscription de l’interview, mais je vous invite à regarder la vidéo complète de l’émission : Adrienne apparaît à la fin.